mardi 12 août 2025

WHAT A WONDERFUL WORLD


À Louis Armstrong

Que ce monde est si beau Pourquoi ne le vois-tu
Point Pourquoi cherches-tu ce qui se trouve au loin
Alors que tout ce dont tu as vraiment besoin
Est jà entre tes mains Songe à cette vertu

Regarde le ciel bleu les arbres verts et tu
Comprendras le divin comment il avec soin
A tout disposé il a consacré les oints
Et les a des habits les plus saints revêtus

Regarde l’arc-en-ciel imagine où il mène
Quel que soit le jour de l’adorable semaine
Chéris aussi ceux que tu croises sur la route

Ils t’élèveront et effaceront tes doutes
Les doutes qui peuvent t’assaillir en chemin
Avant le grand moment le final examen

THE PIANO


À Jane Campion et Thomas Hood

Regarde l’océan le silence immobile
Des vagues perdues au loin vers cet horizon
Qui fut le tien avant point exempt de poison
Ce silence digne des mots d’une sibylle

Sur la plage un piano marque un indélébile
Univers composé des sons au diapason
De notre être intérieur siège de la raison
De cette petite voix qui en nous jubile

Regarde ma tombe et la croix qui la surmonte
Écoute donc mon chant l’histoire qu’il nous conte
Dans un profond mutisme Oh oui écoute donc

Ce que la nature veut absolument dire
Au fond de la forêt d’une conque quelconque
Là où il fait chaud ou froid sans jamais maudire

ORLANDO


À Virginia Woolf et Sally Potter

Ô vous qui traversez les âges sans faner
Qui êtes tantôt des hommes tantôt des femmes
Et qui connaissez tous les secrets de nos âmes
Celles des plus grands saints et celles des damnés

Je vous transmets ici hommage passionné
Vous qui nous avez fait tant rêver dans les drames
Que vous avez vécus Vraiment je vous acclame
Pour avoir su gérer mystère d’être né

Et combattu bien des ignorances rances
Avoir su regarder delà les apparences
Découvrir les purs cœurs se cachant derrière

Moult carnavalesques costumes Vos poèmes
Sont dignes d’intérêt oh oui ce sont des pierres
Perdues au milieu de l’océan sans blasphème

lundi 11 août 2025

LE TROISIÈME ŒIL


À T. Lobsang Rampa

Au cœur de notre être sommeille un troisième œil
Beaucoup plus puissant que les physiques deux autres
Ce dernier nous permet de tout l’univers nôtre
Pouvoir explorer en repoussant notre seuil

De connaissance qui ne s’arrête au cercueil
Comme voudraient nous le dicter ceux qui se vautrent
Dans la matière et qui se veulent les apôtres
De ceux qui savent tout du fond de leur fauteuil

Il y a des secrets cachés au fond de l’âme
Qui ouvrent les portes de l’éden ou des flammes
Prends garde à toi toi qui arpentes ces chemins

Car il est facile de bien s’y égarer
De voir les illusions de quelques parchemins
Prendre forme devant son regard effaré

VINCENT


Ô toi Vincent l’homme qui se coupa l’oreille
Tu dois rire aujourd’hui quand tu vois se presser
Devant tes beaux tableaux le monde intéressé
Toi qui ne vendis pas même un quart de bouteille

Oui tes nuits ne furent que de très longues veilles
Et tes jours un enfer ô pauvre oiseau blessé
Je ne peux que penser à tout ce qu’encaisser
Tu as dû interné écarté des merveilles

Des maîtres flamands à ceux du profond Japon
Tu te nourris avec délectation fripon
Garnement étudiant bien plus que les couleurs

Je te vois à présent rendre ton dernier souffle
Après avoir voulu échapper aux douleurs
De l’existence qui sûrement nous boursoufle

LE RUBIS


Mes joues rosissent quand je croise ton regard
Ô pierre sacrée et sainte excitant passion
Chez les mortels support de méditation
Pour les excentriques réveillant les hagards

L’on t’échange dans les grandes aérogares
Ainsi qu’au cœur de la jungle sans compassion
Par simple appât du gain Oui tu es tentation
Pour les plus sages et pour toi l’on se bagarre

Tu peux rendre tous les guerriers invincibles
Calmer les tempêtes grandement irascibles
Et chasser au loin les plus horribles démons

Oh oui tu attires l’amour le plus sincère
Ce sont bien les dieux qui t’ont fait du goémon
Sortir par un beau jour quand ce fut nécessaire

dimanche 10 août 2025

SAPPHO


Au loin j’entends sourdre un étrange épithalame
L’on y chante Aphrodite et son nouvel amant
Au visage doux au fougueux tempérament
Je tente vaille que vaille de mon calame

Me saisir mais déjà les vents se sont faits lames
Coupant net chaque son mélodieux filament
Me rapprochant des dieux Oui dans mon testament
Je voudrais leur offrir l’ensemble de mes flammes

Depuis ce jour j’erre comme un fou sans raison
À la recherche de ce qui en pâmoison
Me fit tomber de cet air si pur cristallin

Dont je sais que jamais je ne retrouverai
La fréquence et encor moins les pas alcalins
Dictant sa cadence J’en suis presque écœuré

LE SAPHIR


Ô saphir je suis bleu de toi pierre précieuse
Qui sommeille en mon cœur et qui parfois s’éveille
Le faisant battre si fort comblant de merveilles
Et mes jours et mes nuits mais souvent capricieuse

Changeante imprévisible ou irrévérencieuse
Je te pardonne tout toi qui pourtant surveilles
Et notes mes travers dans ton étrange veille
Digne d’une amante pétrifiée et anxieuse

Je ne sais que dire quand là je t’aperçois
Dans une vitrine sertie dans de la soie
Dans de nobles métaux Au loin tu m’as choisi

Et simplement guidé vers toi directement
Voilà un mystère bien grand pour moi transi
D’émotion et de très intenses sentiments

samedi 9 août 2025

LES ÉPHÉMÈRES


À Jacqueline Harpman

Ils passent leur vie à nos côtés éphémères
Compagnons dont nous ne connaissons le pouvoir
Eux qui sont éternels et qui ont grand savoir
Les siècles s’écoulent et nombre de chimères

Peuvent s’évaporer comme l’eau de la mer
Sous un ardent soleil Nous devons recevoir
Leurs enseignements sans jamais nous émouvoir
Mais nous laissons trop nos sentiments rendre amère

Notre divine âme Cette belle étincelle
Qu’ils nous offrent est un sourire universel
Et peut-être qui sait une simple recette

Pour guérir tous nos maux et vaincre cette mort
Qui semble inévitable oui et pour les ascètes
Et pour les débauchés purs ou pleins de remords

jeudi 7 août 2025

NE RIEN DEVOIR À PERSONNE


Voilà qui est bien très important dans la vie
N’accepte vraiment rien si tu sens qu’en retour
Ils vont te demander comme d’affreux vautours
De les servir toujours sacrifiant tes envies

Pense à ce président que tout le monde envie
Qui fut sponsorisé jusque dans ses atours
Et se devant donc de rembourser à son tour
Ses banquiers ses parrains leurs dots inassouvies

Oui ils se croient libres ceux qui sont enchaînés
À leur famille à leur pays qui sont damnés
Pour une bouchée de pain pour un simple toit

Observe leur regard quand l’heure de payer
S’approche les laissant stupéfaits et pantois
Eux qui n’auraient jamais pensé devoir loyer

mercredi 6 août 2025

ANDREÏ ROUBLEV


À Andreï Tarkovski

C’est péché de ne pas utiliser talent
Offert par le Seigneur Voilà ce que Roublev
Apprit sans menace ni saisir aucun glaive
Après un silence sans nul équivalent

Au cœur d’un monastère ou errant bras ballants
Dans les campagnes de la Russie qui élèvent
Et les hommes et les âmes qui les soulèvent
Ou les avilissent Oh quel étincelant

Peintre d’icônes il fut tous s’en souviennent
En contemplant son œuvre et sa vie vésuvienne
Dont nous savons bien peu Sa sainte Trinité

Évoquant les anges reçus par Abraham
Est l’un des symboles de l’hospitalité
Et de tout un peuple ceint de madapolam

HÉRACLÈS


De ses travaux l’on se souvient dans l’univers
Entier mais peu savent qu’il a tué ses fils
Guidé par la folie d’Héra son maléfice
Ce fut sa punition pour ses actes pervers

Oui bien des poètes ont chanté en leurs vers
Les douze épreuves du héros ses sacrifices
Pour les accomplir tous avec force artifices
Et grand courage Il a donc payé ses travers

Mais la colère de la déesse suivra
Fort longtemps ses pas des Enfers à l’agora
Des glorieuses cités de la puissante Grèce

Son calvaire prendra fin sur un haut bûcher
Ce qui lui permit de joindre avec allégresse
L’Olympe d’Hébé sans plus jamais trébucher

mardi 5 août 2025

LES CHAUSSONS ROUGES


À Hans Christian Andersen, Michael Powell et Emeric Pressburger

Ô toi qui veux danser n’oublie pas les chaussons
Créés par le Diable pour les enfants gâtés
N’ayant qu’une obsession Ils sont vite appâtés
Et n’ont pas le moindre ou le plus petit soupçon

D’être tombés dans un piège Ces polissons
S’amuseront durant longtemps tels des bâtés
Ânes Mais surprise point de répit ouaté
Après les efforts et les sauts à l’unisson

Même en se coupant les pieds Un compositeur
Un jour sera aussi leur honteux serviteur
Persuadant une bien frêle ballerine

De suivre leurs pas fous Une telle cadence
Pourrait rouler les plus rudes dans la farine
Et entraîner les plus forts dans la décadence

MEMORIA


À Lost Area

Ô toi seul prisonnier de ta sombre mémoire
Éveille-toi et prends conscience de l’endroit
Dans lequel tu es et où tes basiques droits
Sont bafoués passés sans honte à l’écumoire

Là où les ténèbres règnent un vieux grimoire
Sera un jour ouvert détrônant le faux roi
Gouvernant tes pensées Sur ton chemin de croix
Tu te devras d’ouvrir les portes des armoires

Contenant archives et tristes souvenirs
Mais aussi celles de tes plus beaux avenirs
Pour se libérer il faut absolument être

En parfaite harmonie avec le divin souffle
L’unique arme pouvant retirer le salpêtre
Des songes et des murs qui bien trop se boursouflent

APPARITION


Tes yeux ne peuvent voir qu’une fraction des ondes
Mais tu crois tout savoir de la vie et du monde
Tes cinq petits sens ne sont que des instruments
Destinés à servir Dieu très assidûment

Quand tu te sens perdu dans les flots écumants
Comme les apôtres sans aucun argument
Autre que la foi pour masquer leur bien profonde
Terreur sois confiant malgré tout ce qui gronde

Oui tout s’effacera un jour et conduira
Ton cœur au royaume de la vraie paix Hourra
Ce sera grande joie car il sera levé

Le voile illusoire recouvrant ton regard
Que tant voudraient clore ces sombres dépravés
Caressant idoles et statues sans égard

LE JUGE


Impassible et hautain de la Loi le visage
Est empesé et bien perruqué c’est le juge
Cet homme qui se croit plus fort que le déluge
Mais qui n’écoute point les vrais divins présages

On le voit en effet faire mauvais usage
Souvent de son pouvoir chassant de son refuge
Le sage ou le prophète usant de subterfuges
Pour couvrir de barreaux sa vue son paysage

Mais vient le jour béni où arrive son tour
De se trouver face à Celui qui sans détour
Fait pencher la balance en soupesant les âmes

Il n’est alors plus temps de se perdre en palabres
C’est l’heure des honneurs ou des infâmes blâmes
Conduisant au pays angélique ou macabre

lundi 4 août 2025

LE SOUFFLE DES MOTS


Laisse-toi donc porter par le souffle des mots
Laisse-les t’emporter au fond de l’univers
Avant que le Verbe n’ait créé ce pervers
Monde qui est le tien avec tous ses grimauds

Prends tout ton temps vas-y assez pianissimo
Garde tes chakras bien alignés et ouverts
Et tu sentiras le vent passer au travers
T’abreuvant d’énergie Souffle sur ce rameau

Invisible enflammé inspire ses fumées
Et tu recevras peut-être une renommée
Céleste indestructible et un savoir précieux

Oui sache que chaque mot détient des secrets
Parfois judicieux ou parfois pernicieux
À toi d’interpréter bonnement ces engrais

LA COLÈRE D’ACHILLE


Nullement un homme n’a connu de colère
Plus grande qu’Achille quand son ami Patrocle
Fut tué par Hector plus solide qu’un socle
Il déversa d’abord un vil vocabulaire

Sur les hardis Troyens à l’honneur séculaire
Puis se lança alors vêtu de feu et d’ocre
Dans un combat où le sang celui des médiocres
Comme des plus fiers rois coula Cela dut plaire

Aux dieux tutélaires des forces achéennes
Eux qui avaient tissé leur toile arachnéenne
Espérant le retour du véloce héros

Après son refus de servir Agamemnon
Sans lui la victoire les aurait fui au trot
Et jamais l’Histoire n’aurait su leur doux nom

jeudi 31 juillet 2025

DE SOLARIS À PROMETHEUS


À Stanley Kubrick, Andreï Tarkovski et Ridley Scott

Pourquoi cherches-tu à trouver le Créateur
Lors qu’une voix venue d’ailleurs nous interpelle
Écoute-la donc un peu dans une chapelle
Avant de te lancer tel un navigateur

Sans boussole au cœur de l’univers tentateur
Car tu n’es point prêt à répondre à ses appels
À ce que découvrir tu pourrais L’archipel
Des horreurs est vraiment grand ô explorateur

Qui ne connaît même pas son propre intérieur
Et qui voudrait percer comme un simple parieur
Les plus ardents secrets Oui attends dans ta chambre

Qu’ils viennent à toi que se lève le brouillard
Des tristes illusions que chacun de tes membres
T’indique le chemin menant loin des pillards

LA POÉSIE


La poésie est le vrai langage des dieux
C’est l’ultime science et la seule qui puisse
En fédérer toutes les couches De la cuisse
De Zeus Jupiter sont sortis de mélodieux

Vers et des musiques que même les studieux
Maîtres n’oseraient en rêver De vieux délices
Se cachant tout au fond de ces grimoires lisses
Et poussiéreux dormant dans les rayons radieux

D’une bibliothèque auront un jour la joie
D’atteindre ton petit cœur d’en trouver la voie
Et d’enfin t’éveiller aux secrets du cosmos

Derrière chaque mot se trouve un univers
Désirant déployer ses ailes d’albatros
Au printemps en été en automne en hiver

ULYSSE


Rusé comme un renard voilà comment Ulysse
A traversé la vie et les plus grandes mers
Nous le connaissons tous et ses larmes amères
Sur son île perdue sont un curieux délice

Ses aventures sont tel un très long supplice
Ne connaissant de fin entre rêve et chimères
Entre l’éternité et l’étrange éphémère
Nous l’y suivons avec joie un peu de malice

Ô toi qui fus un très bon roi un légendaire
Héros que le monde de nos jours considère
Encore quel plaisir de te savoir en paix

Ayant retrouvé la fidèle Pénélope
Le jeune Télémaque et Nestor aux épais
Savoirs dont la sagesse enfin bien t’enveloppe

LE COLOSSE AUX PIEDS D’ARGILE


Souviens-toi du songe de Nebucadnetsar
Oui de cette statue géante des métaux
Les plus nobles forgée et ornée de cristaux
Mais construite sur des pieds d’argile à l’instar

Du royaume qui va s’écrouler Quel nectar
Empoisonné pour lui grand roi dans son château
Qui le plongea dans la folie Il était tôt
Ce matin-là quand il pensa à ce bâtard

Ce juif ce Daniel qui lui avait enseigné
Sa signification lui qui avait régné
Dans l’insouciance la plus complète et profonde

Aucun empire n’est éternel aucun homme
Ne peut dominer ce qu’il croit être le monde
Même le plus puissant de tous les astronomes

mercredi 30 juillet 2025

AU FOND DES TUNNELS


Je les ai vus vivant tout au fond des tunnels
Tassés comme des rats ceux qui n’existent pas
Ceux dont l’existence est tue qui n’ont pour repas
Qu’une brassée d’air et un espoir éternel

Ce ne sont point ni des infâmes criminels
Ni des êtres cruels condamnés au trépas
Ils sont comme vous et moi errant sans compas
Durant la tempête Soyons donc solennels

Car ce sont nos frères qui expirent là-bas
Tout au fond des tunnels après un long combat
Contre la misère qui peut tout emporter

Qui peut tout dévaster avec célérité
Tels ces tsunamis qui ont jadis ravagé
Plus de cent continents tuant leurs naufragés

ARJUNA


Ô toi Arjuna toi le plus grand des guerriers
Maître des archers et digne fils de Pāḍu
Tu jetas sur le champ de bataille un bien doux
Regard éclairé par Kṇa l’aventurier

Tu fus un artisan de talent du verrier
Au bottier durant tes exils loin des Hindous
Dont tu revins toujours plus fort tel le redoux
Du milieu de l’hiver loin d’être roturier

Ton incomparable puissance est aujourd’hui
Proverbiale ainsi que ta sagesse produit
De tes conversations avec la déité

Ton nom est dans toutes les prières des saints
Hommes qui le chantent avec suavité
Qu’elle leur offre la vision de ses desseins

LA LIGNE VERTE


Les vrais guérisseurs sont parmi nous les mortels
Qui ne le méritons pas Ils sont si sensibles
Qu’ils peuvent ressentir la douleur invisible
De nos corps qui sont de véritables autels

Toutes les cellules ils peuvent soigner tels
Des petits chirurgiens voyant de loin leur cible
En imposant les mains même quand l’impossible
A été décrété en mode accidentel

Ils ont observé la misère de ce monde
Reçu toute sa rage et son venin immonde
Leur plus grand espoir est de pouvoir le quitter

Oui nous les torturons et les emprisonnons
Les accusons de tous les crimes Vérité
Mais qui se souviendra simplement de leur nom

LA DÉCOLLATION DE SAINT JEAN-BAPTISTE


Emmuré en prison le grand saint Jean-Baptiste
Attendait sa douce et sûre libération
Quand il aperçut la lame sans compassion
S’approcher de lui il comprit le sort très triste

Qui allait lui être réservé nul juriste
Ne pouvant plus rien pour lui Sa décollation
Est l’un des martyres les plus connus passion
Et ferveur déchaînant chez les preux et puristes

Pourtant cette nuit-là Salomé s’endormit
Comme un nouveau-né et rêva à ses amis
Qu’elle allait rejoindre au point du jour le matin

Hérodiade elle aussi était en grande joie
Elle était aux anges avec son air mutin
Fière d’avoir eu la tête de sa proie

lundi 28 juillet 2025

LES BERGERS


À Jacques Brel

Ils en ont beaucoup des histoires à conter
Les bergers Avec des milliers de moutons
Parcourant le monde soumis au dur bâton
Il leur faut s’égayer au coin du feu bonté

Ultime de leurs soirs Quelle est leur volonté
Nul ne peut le savoir l’existence à tâtons
Nous traversons mais ils semblent bien moins gloutons
Que la moyenne Sont-ils des rois indomptés

Ou des clochards pouilleux Comment s’en assurer
En suivant les troupeaux dans le ciel azuré
Plongeant nos regards ou en buvant l’eau du puits

En souriant comme des tournesols en fleur
En retournant vers cet éden dormant depuis
Toujours au fond de nos cœurs de nos yeux en pleurs

TROIS JOURS ORDINAIRES


À Chantal Akerman

La vie monotone peut sembler mais c’est bien
Au quotidien que se forgent les grands destins
Tu scrutes au travers d’un mat miroir sans tain
Celle des autres qui s’agite pour un rien

Le soleil se lève toujours de bon matin
Que l’on soit fourbe ou un honnête citoyen
Que l’on soit un artiste ou un chirurgien
Que l’on soit du gratin ou du menu fretin

Mais qui se souvient de cette esclave captive
Élevée comme une plante décorative
Dans un appartement statue de sel de grès

De ces gens emportés par les fortes marées
Lors de la pleine lune ou le vent du progrès
N’y pense vraiment point au fond de ta chambrée

samedi 26 juillet 2025

LES MAMAMOUCHIS


Ah il faut les voir ces curieux mamamouchis
Prendre leurs grands airs en nous crachant leurs poèmes
Comme s’ils étaient une espèce de saint chrême
Un don suprême pour leur public avachi

Si au moins leurs textes nous rendaient réfléchis
Mais ces derniers n’ont ni queue ni tête blasphèmes
D’écoliers endormis sans logique système
Pas même une historiette Oh sinistre gâchis

Bien sûr nous avons tous été un jour comme eux
De bêtise de rage ou de haine écumeux
Ignorant tout de tout tel ce vieil historien

Croyant sur parole ces étranges grimoires
Rédigés par de tout aussi vieux prétoriens
Qui n’ont d’autre effet que d’étouffer les mémoires

MON IMMORTEL


À Evanescence

Nous avons tous au coin de l’esprit l’immortel
Qui a changé nos vies Des blessures profondes
Reçues sur la Croix ou dans nos cœurs notre monde
Régissent À nous de purger notre castel

Colorons nos murs au fusain ou au pastel
Même si nous sommes fatigués de la ronde
Des créatures qui sont brunes qui sont blondes
Qui nous poursuivent sur le net sur minitel

Il nous en faudra des années pour le rejoindre
Cet être qui n’est point d’importance le moindre
Lui seul séchera nos larmes emportera

Au loin toutes nos peurs Mais où se trouve-t-il
Au fond d’une forêt Au sein de l’agora
Mais voudra-t-elle de nous cette âme subtile

CHABERT


À Honoré de Balzac et Gérard Depardieu

Ô triste colonel dans la rue mendiant
Après avoir donné tout à la nation
À la patrie Mais quelle abomination
Que d’en arriver là destin stupéfiant

Pour ta femme tu n’es qu’un fou insouciant
Perdu dans les vapeurs de l’obstination
Personne ne croyant tes déclarations
Que vas-tu devenir Un spectre un inconscient

Déclaré mort après la bataille d’Eylau
Comme des milliers de tes compagnons À l’eau
Et au pain sec durant de nombreuses années

Tu regagnas Paris enfin l’ingratitude
Du monde t’attendait pauvre ombre surannée
Condamnée à l’errance à la décrépitude

vendredi 25 juillet 2025

LA TENDRESSE


À Bourvil

Sans tendresse l’on n’est indéniablement rien
Ce de la naissance jusqu’au final trépas
Qu’on soit riche ou pauvre Partageons nos repas
Nos tristesses et nos amours épicuriens

L’on a vu tant de rois abandonner leurs biens
Pour quelques caresses d’illusoires appas
Tant de mendiants mourir sous les ponts pour ne pas
Avoir retrouvé les effluves aériens

Qui leur avaient brisé le cœur et la raison
Tous s’endorment avec la vue d’une maison
Celle de leurs rêves les plus inespérés

Oui sans tendresse nous sommes insignifiants
Aussi fragiles que dans un miséréré
Quand nous implorons la pitié de l’édifiant

WATERLOO


Qu’elle est sanglante la plaine de Waterloo
Oh maintenant qu’armes et canons se sont tus
Que les fumées se sont dissipées en fétus
De paille Des larmes des cris et des sanglots

C’est la débâcle d’un côté de joie les flots
De l’autre Les vainqueurs sont heureux les battus
Sont honteux sans savoir qui était de vertu
Parmi les victimes emportées au galop

Un empereur se meurt sur un îlot infâme
En pensant à cela en se couvrant de blâmes
Toutes ses victoires à jamais effacées

Il fait le bilan de sa stupéfiante vie
Aurait-il pu agir mieux Osa-t-il assez
Il imagine ses passions inassouvies

mercredi 23 juillet 2025

L’INGÉNIEUR DE L’ÂME


À Florian Henckel von Donnersmarck

Un poète est bien un ingénieur de l’âme
La seule personne qui puisse en pénétrer
Les mystères les plus profonds En rencontrer
Un est une chance vraiment rare s’exclame

Celui qui pense l’être et qui s’ainsi proclame
Le messager des dieux digne de s’infiltrer
En leur cénacle Je te vois jà folâtrer
T’imaginant l’élu portant leur oriflamme

Honte à toi si tu crois qu’il suffit de trois mots
Vaguement gribouillés comme un simple marmot
Pour posséder toute leur immense sagesse

Et devenir leur grand et unique héraut
Tu es fort risible tels ces vieux généraux
Décorés en arbres de Noël sans tendresse

ÉQUINOXE


À Lena Knauss

Un homme poursuivra toujours celle qu’il aime
Que ce soit au bout du monde ou au fond d’un lac
Au fond d’un bar d’une bouteille de cognac
Si elle disparaît bonjour les gros problèmes

On peut le voir pâlir devenir vraiment blême
Sombrer comme Charles Bukowski ou Kerouac
S’écarter bien loin des plaines paradisiaques
L’esprit égaré au cœur d’étranges dilemmes

Un ange salvateur le protège pourtant
Parsemant son chemin de signes déroutants
Et un beau jour lui fait comprendre ses erreurs

Apaisant ses craintes ses peurs et sa terreur
Agenouille-toi face à lui laissant tes larmes
Couler ce sont elles qui forgeront tes armes

mardi 22 juillet 2025

VUE SUR MER


À Paul Valéry et Hayao Miyazaki

Comme le vent se lève il faut tenter de vivre
Et ce malgré l’État plus ou moins tyrannique
Dans lequel on se le doit Face aux lois iniques
Et aux rires du monde un souffle léger livre

Son lot d’espérance et d’espoirs malgré les ivres
Et tristes errances des pour le moins cyniques
Politiciens ou des prélats sataniques
Qui nous enserrent le cœur plus fort que le givre

Voici maintenant la plus sévère tempête
Emportant tout comme le souffle du Poète
Qui pouvait défaire d’un seul vers des empires

Quand le calme sera revenu n’oublie pas
De remercier Dieu quand simplement tu respires
Quand l’on te propose le plus simple repas

lundi 21 juillet 2025

LIVE AND LET DIE


À Paul McCartney

I Live

Ce qu’il y a de plus important c’est de vivre
De vivre à chaque instant de vivre intensément
De vivre pour vivre vraiment passionnément
Comme un personnage d’un quelconque bon livre

Cela vaut plus qu’une pièce d’or ou de cuivre
Bien plus qu’une fortune amassée posément
Jour après jour tel un simple tas d’excréments
Cherche-toi donc enfin un idéal à suivre

Abandonne tes fers refuse ta prison
Même si tu ne vois ses barreaux ses blasons
Libère ton esprit des ignobles carcans

Et bats-toi pour ta vie car nul ne le fera
Aussi puissant aussi grand aussi éloquent
Soit-il qu’il soit noble ou un vulgaire malfrat

II Let die

Pour pouvoir vivre en paix il faut laisser mourir
Ceux qui doivent mourir ne point vouloir sauver
Ceux qui ne méritent ce cadeau élevé
Qu’est l’existence humaine Aussi il faut chérir

Les lois divines car nous ne pourrons guérir
Ce monde à la fois très étrange et dépravé
Qu’en les suivant à la lettre homme cultivé
Ne sois donc pas de ceux qui veulent les pourrir

Oui ils doivent mourir et cela est ainsi
Cela doit être le moindre de tes soucis
Que ton séjour parmi nous soit empli de joie

Et ne regrette rien car tout est expérience
Que tu dormes sur le pavé ou dans la soie
Vivant dans la misère ou bien la luxuriance

mercredi 16 juillet 2025

LE KALI YUGA


Beaucoup ne le savent pas mais nous vivons l’ère
De Kali celle qui est de loin la plus sombre
Quand tu marches dans la rue méfie-toi de l’ombre
Elle est partout à moins que tu sois héritière

Âme de la lueur la divine lumière
Et que tu aies déjà arpenté les décombres
Les plus effroyables Surtout jamais ne sombre
La délivrance vient de l’intérieur Prière

Il reste des milliers et des milliers d’années
De souffrance pour un jour saisir destinée
Et éveil car c’est quand tout s’avère perdu

Que les soutiens les plus rares inattendus
Se manifestent que d’étranges mains se tendent
Que l’on prend conscience que les dieux nous attendent

mardi 15 juillet 2025

LES CENT NOMS DE DIEU


Les cent noms de Dieu sont ciselés pour toujours
Dans la pierre la plus dure qui soit le cœur
Des hommes et ne sont révélés qu’aux vainqueurs
D’un farouche combat au bout d’un long séjour

Sur cette planète manquant beaucoup d’amour
Où règnent sans fard les plus ignobles moqueurs
Les vulgaires salauds les plus vils arnaqueurs
Cela est le destin gardons donc notre humour

Si tu n’en connais qu’un c’est déjà assez bien
Que tu sois musulman hindou ou chrétien
Prie-le jour après jour tu auras la sagesse

Et peut-être que tu recevras tous les autres
Car elles sont grandes les divines largesses
Oui sois fidèle et sois fort comme les apôtres

LUCY


À Luc Besson

Touchée par la grâce des dieux voici Lucy
La femme tenant au bout des doigts l’avenir
De l’espèce humaine Qui va s’en souvenir
Dans trois millions d’années dans nos cœurs endurcis

Tant de pourquoi tant de comment et tant de si
Sur l’existence la vie et le devenir
Tant de mystères de périls à prévenir
Tant de projets tant de fantastiques récits

Elle sait qu’il est temps pour elle de quitter
Cette réalité sans aucune équité
Aucune morale Son triste sacrifice

Est un si beau cadeau et un si bel exemple
Qu’il mérite bien ce chant sans artifices
Plein de sincérité Construisons-lui un temple

dimanche 13 juillet 2025

LES ARGONAUTES


Ô vous fiers et puissants Argonautes marins
Intrépides vaillants braves et courageux
Comme j’aurais aimé prendre part à vos jeux
À vos aventures en mer sur le terrain

Vous qui savez chasser au loin tous les chagrins
Faire s’éclaircir les ciels les plus orageux
Rendre espoir aux esprits épeurés ombrageux
J’envie la force qui naît de vos bras vos reins

Vous l’avez conquise l’éclatante Toison
Ô héros immortels étrangers aux poisons
De l’oncle de Jason le lâche Pélias

Héraclès Télamon Thésée Pélée Orphée
Castor Pollux et bien d’autres dont Augias
Vos doux noms sont gravés sur ce divin trophée

vendredi 11 juillet 2025

MÉDÉE


À Pier Paolo Pasolini

Elle chante Médée elle chante Médée
Oui elle chante mais point comme la Callas
Non point pour le plaisir mais pour voiler sa face
Connaissant ses crimes cette dévergondée

Aucune grâce ne lui sera accordée
Car jamais le sang qui a coulé ne s’efface
Elle le sait pouvant à peine dans la glace
Croiser son image de prêtresse ridée

Même les flammes ne peuvent calmer ta rage
Où trouveras-tu donc la paix loin des mirages
De ta folie pauvre et étrange créature

Sorcière ta magie t’aura finalement
Perdue ainsi que ta noble progéniture
Mais ta légende nous est parvenue vraiment

L’HOMME QUI MURMURAIT


Qui se souvient de cet homme qui murmurait
Seul dans sa chambre et qui régissait notre monde
Tentant de déverser de l’amour sur l’immonde
Masse grouillante des êtres n’étant pas prêts

Qui se souvient de cet homme qui murmurait
Seul dans la rue et qui refusait cette ronde
Qui nous enserre qui nous maltraite et nous gronde
Tels des enfants perdus au cœur de la forêt

Oui qui se souvient de ces hommes qui dansaient
Sans musique et qui sans rien spécifier pensaient
Nous apprendre quelque chose nous rendre espoir

Personne et c’est mieux car il est bien des mystères
Qu’il nous faut découvrir par nous-mêmes un soir
Ou matin au soleil dans la pénombre austère

dimanche 6 juillet 2025

NOSFERATU


À Friedrich Wilhelm Murnau

Alors que la peste sévissait à Wisborg
Tu ne te souciais point ô grand Nosferatu
De la très belle Ellen qui allait perdre tout
En succombant à tes attentes de cyborg

Je te vois sourire ô vil démon plein de morgue
Pensant avoir vaincu abattant tes atouts
Mais voici le soleil initiant ta toux
Repoussant ton ombre au son des tambours des orgues

Tu te nourrissais de sang élixir de vie
En suivant tes pulsions en suivant tes envies
Au pays obscur des spectres et des fantômes

Malheur à qui passait le petit pont de bois
Séparant les mondes séparant les royaumes
Au loin j’entends le cri de l’oiseau du hautbois

samedi 5 juillet 2025

LA RÉSISTANCE


À Skillet

Élevons nos cœurs et nos âmes pour enfin
Nous rendre compte que l’amour est la réponse
À tout oui la réponse ultime à ces semonces
Que nous adressent les démons mourant de faim

Ils veulent nous chasser loin jusques aux confins
De cette terre ce monde qui nous engonce
Qui nous enserre de son lierre de ses ronces
Leur seul but est de nous emmener vers la fin

Ils ne nous vaincront point car notre résistance
Sera toujours la plus forte comme ces stances
Le prouvent si vous en doutiez encore un peu

Même un train lancé sur nous à pleine vitesse
Ne pourrait détruire nos défenses pompeux
Présomptueux ayant perdu toute noblesse

L’AURORE


À Friedrich Nietzsche

Ô toi grand philosophe incompris par son temps
Et même les suivants voici un grand hommage
Que je te rends ici ô enchanteur ô mage
Tes mots sont si beaux ces mots que l’on aime tant

Voilà le bon soleil il se lève exaltant
Ouvrons un nouveau livre osons un neuf ramage
Qui n’entraînera plus de quelconques dommages
Préparons-nous pour cet univers palpitant

L’esprit crée le monde malheur à qui l’ignore
Il est enfin venu le moment de l’aurore
Crépuscule pour les faux dieux plébéiens

Oui c’en est bien fini du vieux mal du vieux bien
La liberté entre tout comme la grandeur
Prosternons-nous avec respect point de candeur

ADÉLAÏDE


À Maurice Ravel

Instrument de métal sois fière Adélaïde
Ta mission fut remplie avec grande bravoure
Voici maintenant le temps du repos savoure
C’en est fini enfin des visions morbides

Sur le front à Verdun les esprits étaient vides
Tu portais nos frères vers d’affreux carrefours
D’un côté la vie de l’autre la mort ses fours
Entre les deux blessés au visage livide

Que tu évacuais grâce à tes quatre roues
Sans jamais te plaindre ni sans mauvaise moue
Nous admirons encore aujourd’hui ton courage

Alors que ne régnaient que la folie la rage
Au-delà des obus de la morne mitraille
Il nous faut regarder tout au fond des entrailles

mercredi 2 juillet 2025

ÉCOUTE TOUT LE MONDE


Tu te dois d’écouter tout le monde vraiment
Avant de te forger une simple opinion
Tu ne peux mépriser aucune réunion
Si tu n’y assistes pas comme un être aimant

J’imagine déjà ton triste bégaiement
Face à cette pourtant innocente injonction
En sachant que tu ne passeras à l’action
Remisant au placard tes convictions gaiement

Les certitudes sont ennemies de raison
Et qui ne veut savoir a l’esprit en prison
Avant de juger qui que ce soit prends la peine

De marcher dans ses pas ne fût-ce qu’un instant
Chassant au loin de toi ta déplorable haine
Afin de comprendre le pourquoi le comment

LADY GODIVA


Tous se souviennent de ta folle chevauchée
Ô lady Godiva de ton si beau corps nu
Traversant Coventry sur un cheval chenu
Pour toi toutes les rues de fleurs furent jonchées

La population par les impôts asséchée
Levés par ton mari un comte malvenu
Prit espoir quand comme en un songe saugrenu
Elle te vit ainsi sur l’animal perchée

Tu ne te doutais point qu’on parlerait de toi
Près de mille ans après cela laisse pantois
L’on doit ta légende à un brave chroniqueur

Qui n’imaginait pas non plus un tel succès
De nombreux peintres ont aussi mis tout leur cœur
À te représenter sans jamais nul excès

mardi 1 juillet 2025

NAPOLÉON


À Christian Clavier

De tous les hommes tu es bien l’un des plus grands
Toi dont on disait que tu n’irais pas très loin
C’est à la force de ton esprit de tes poings
Que tu t’élevas pour contester les tyrans

Qui ne doivent qu’au sang leur histoire leur rang
Tu ne voulais que la paix nombre de témoins
Peuvent en attester Ils crachent néanmoins
Sur ta souvenance et celle des vétérans

Sans toi qui connaîtrait Eylau Borodino
La Bérézina les plaines de Waterloo
Mais ton plus beau succès c’est le Code civil

Qui est la base des lois des États modernes
Ta fin fut digne d’un tragique vaudeville
Sur une triste île à la lueur des lanternes

ANASTASIA


Mais où te caches-tu donc belle Anastasia
Si tu n’es pas au fond d’une nauséabonde
Fosse marécageuse et où le fiel abonde
As-tu vécu ta vie en une fantasia

Perpétuelle ou bien à l’ombre des thuyas
Trimant le jour durant comme une furibonde
Pour quelques pièces d’une humeur moribonde
As-tu connu l’amour celui des camélias

J’espère que tu as pu tracer ton chemin
Même si d’obscurs et poussiéreux parchemins
Nous disent que tu n’as point quitté la Russie

Un moine vérolé un peu libidineux
T’a-t-il emmené à Paris sans minutie
C’est ce que j’ai envie de croire soupçonneux

lundi 30 juin 2025

CRIME ET CHÂTIMENT


À Fiodor Dostoïevski

Tout crime mérite sa peine la misère
Étant rarement le triste fruit du hasard
Le temps du repentir chassera le blizzard
De tes sentiments ô meurtrier au rosaire

Oui tu t’es pris pour un instant pour le Kaiser
Mais maintenant je te vois trembler tel César
Devant Brutus son fils Oh comme un maquisard
Tu dois vivre sans nul confort dans le désert

Qui donc te sauvera Un ange ou une femme
Comment échapper au destin qui nous affame
Avoue tes méfaits et tu seras pardonné

Si tu ne le fais pas tu seras pour toujours
Importuné par ta conscience abandonné
Par ta raison poussé vers l’infernal séjour

RHAPSODIE DE BOHÊME


À Freddie Mercury

Oh mais qui donc voudrait vivre éternellement
Mais qui donc voudrait voir s’éteindre ses amants
L’un après l’autre sans pouvoir aimer vraiment
Voir tous ses compagnons partir certainement

Nous avons à peine le temps de trouver une
Place que déjà il nous faut grande infortune
Nous en aller vers de froides nouvelles lunes
Abandonnant toutes nos haines nos rancunes

C’est la destinée qui le veut ainsi nous n’y
Pouvons absolument rien Voici l’infini
Qui nous ouvre les bras offrons-lui donc nos lèvres

Et tâchons de passer au travers de nos larmes
De nos aigreurs de nos folies et de nos fièvres
Nous nous devons de ne jamais rendre les armes

dimanche 29 juin 2025

MÉLANCOLIE DES QUAIS


Ah voir les grands vaisseaux qui s’éloignent au loin
Ou les véloces trains partir vers l’horizon
Transportant de bien obscures cargaisons
Voilà qui résonne comme un gros coup de poing

Dans l’esprit et le cœur Une odeur de benjoin
Ou de cardamome d’autres exhalaisons
Exotiques peuvent nous porter à foison
Vers des univers que nous ne soupçonnons point

Je m’assieds contemplant ces colosses d’acier
Qui s’agitent tels de surprenants balanciers
Et tous ces étrangers venus d’on ne sait où

Peut-être qu’un jour moi aussi je partirai
Vers d’inconnus pays en janvier ou en août
Sans le moindre sou ni rien à espérer

jeudi 26 juin 2025

L’AMÉTHYSTE


Posée aux pieds d’Hathor une belle améthyste
Offrait à tous les cœurs ses rayons éclatants
Et chassait tout au loin les êtres inquiétants
Qui ne se reposent jamais ces ombres tristes

Cette reine de temps en temps en vraie puriste
Jetait un œil aimant vers sa compagne tant
Adorée et sage Un dieu grec on le prétend
Lui donna ses tons en magistral coloriste

Alors qu’il poursuivait ardemment une nymphe
Celle-ci fut changée son corps son sang sa lymphe
En statue de cristal sur laquelle il versa

Une amphore de vin pour se faire amnistier
Un grand silence se fit un très vieux forçat
Entra se prosterna Qui voudrait le châtier

LE CRI LOINTAIN DE L’HÉMYONE


À Auguste de Villiers de L’Isle-Adam

Entends-tu au loin le cri de ce bel hémyone
Qui gambadait jadis là tout auprès de toi
Égayant et ta vie et ta route matois
Petit bourgeois qui plus jamais ne te questionne

Te souviens-tu de lui qui chasser les lionnes
Pouvait ou trouver de l’eau te laissant pantois
Oui c’était ton ami il partageait ton toit
Mais il est parti pour fuir tes humeurs grognonnes

Tu pleures maintenant tu es si riche et seul
Tu penses déjà à ton vierge et pur linceul
À ce mausolée que nul ne visitera

Vas-y cours cours cours va enfin le retrouver
Abandonne ton or ton décor d’opéra
Pour ne pas finir comme un triste réprouvé

mardi 24 juin 2025

LE VAGABOND


Ses chausses sont trouées au triste vagabond
Il marche les pieds nus en traînant un chariot
Où il conserve ce qu’il possède Un idiot
Le montre du doigt en riant nauséabond

Il en a vu tant de ses frères moribonds
Ne point se réveiller pire des scénarios
Et peu se sortir de la rue a contrario
Eux qui donneraient tout pour de l’eau sentir bon

Je le vois à présent assis devant l’église
Un passant s’arrête et lui tend une valise
Oh stupeur dedans un pantalon propre et neuf

Une chemise des bas de laine et des slips
Des godillots en peau douce et lisse de bœuf
Un brin de tabac et une bien belle pipe

lundi 23 juin 2025

LES ZOMBIES


Ils marchent sans but et sans aucune raison
Ils sont simplement des jouets entre les mains
D’un quelconque démon Évite leur chemin
Car leur présence est un véritable poison

Si tu t’approches trop ce sera l’oraison
Funèbre car ils sont d’illustres assassins
Pouvant briser nuque et reins comme un spadassin
Aguerri Leurs crocs sont sans nulle guérison

Si tu es mordu tu deviendras l’un d’eux
Tu arpenteras les rues en monstre hideux
Mû par la soif de sang et par de bas instincts

Fuis donc vite au plus loin si jamais tu les croises
Peut-être seras-tu maître de ton destin
Et que tu parviendras à éviter les noises

samedi 21 juin 2025

UN HOMME D’EXCEPTION


À Russell Crowe et John Nash

Passant ses journées à découper des journaux
Il s’est construit un monde où ne règne que faux
Chimère et illusion mais cela pour aider
Son esprit fortement atteint et dégradé

À supporter la vie Des spasmes saccadés
L’ont peut-être sauvé cet homme débridé
Mêmement décharné qu’un très petit moineau
Ayant oublié ses amis tout ce qu’il faut

Qu’il a frôlé la mort ce jeune écervelé
À trop vouloir compter et dans d’échevelés
Théorèmes perdre sa santé sa raison

Mais ses délires ne furent finalement
Pas si vains permettant de pousser les cloisons
Du savoir un peu plus loin sans ménagement

LES BASAJAUNAK


À Luis Salazar

Ô vous doux géants qui nous offrez protection
Au cœur de la forêt tout au bord des ruisseaux
Comme au sein des touffus espaces d’arbrisseaux
Recevez bien ici ma profonde affection

Vous tenez à garder l’illustre perfection
Des endroits qui vous sont confiés Vos grands pinceaux
Vous font arpenter ces domaines ces berceaux
De vie avec preste joie sans nulle abjection

Ô beau Pays basque vénère ces amis
Qui travaillent comme de petites fourmis
Pour que tes montagnes se dressent fièrement

Châteaux de sable et de sel dominant le ciel
Qu’ils nous pardonnent nos malheureux errements
Nous qui sommes mus par des élans démentiels

vendredi 20 juin 2025

CHÉRIS TES ENNEMIS


Chéris tes ennemis ce sont eux qui te font
Grandir jour après jour Leur haine si profonde
Ne peut t’atteindre toi qui n’es point de leur monde
Tout comme leurs rires de médiocres bouffons

Sois placide ils seront vaincus par des typhons
Et tant de fléaux de Dieu qui tous les cœurs sonde
Arme-toi de calme et de patience féconde
Et tu les verras tous sombrer dans les bas-fonds

Vient un moment où il faut passer à la caisse
Où les gueux courbent le dos face à la noblesse
Car s’ils sont coupables ils seront bien châtiés

Regarde-les déjà à genoux pleurnicher
En disant qu’ils n’ont rien fait ces vils flibustiers
Qui ont passé leur vie à cracher et tricher

jeudi 19 juin 2025

ATHÉNA


Pallas Athéna la déesse aux grands yeux pers
Est toujours aux côtés des plus vaillants guerriers
Qu’ils soient des archers qu’ils aient pied à l’étrier
Qu’ils meuvent une simple épée ou une paire

Reine de la raison des dieux la conseillère
Tout le monde connaît sa divine colère
Et sait qu’il vaut mieux ne jamais la contrarier
Elle peut d’un souffle nombre d’âmes charrier

Elle est si parfaite que nul ne peut rêver
Plus belle compagne par un beau jour trouver
Ne lui conteste point sa somptuosité

Car d’interminables conflits ont commencé
Par des sacrilèges de ce triste acabit
Ainsi nullement ne dénigre son habit

mercredi 18 juin 2025

LA PORTE DU PARADIS


À Robert Zimmerman

Le grand jour est venu oui vraiment je le sens
Tout devient sombre et je n’ai plus besoin de rien
Adieu les armes les masques de comédien
Je n’ai plus de forces et je suis comme absent

Mon vieux cœur ralentit et bouillonne mon sang
Je pense à ma vie moi qui fus un bon gardien
De la paix moi qui ai coffré bien des vauriens
Que vont devenir mes fils ces adolescents

Je frappe à la porte du paradis maman
J’aimerais te revoir pour un simple moment
Quelqu’un répondra-t-il Quelqu’un ouvrira-t-il

Je ne sais que faire Voici une lumière
Les battants s’écartent Tout me semble futile
Je suis en équilibre et j’entends des prières

mardi 17 juin 2025

UNE PROFESSION DE FOI


Dieu est vivant et vit parmi nous j’en témoigne
Aujourd’hui et toujours Il nous suit pas à pas
Et connaît chacun de nos actes Du trépas
Il nous libère et les maux et plaies Il éloigne

Solennellement oui je promets avec poigne
De Le servir et Le craindre comme un papa
Au cœur des tempêtes c’est Lui le seul compas
Qui puisse nous guider l’unique qui nous soigne

Il a donné ses saints livres aux fiers humains
Pour qu’ils courbent le cou et joignent les deux mains
Avec humilité cédant leur arrogance

Bible Coran Veda tous sont grande sagesse
Et doivent être lus avec grande élégance
Quoi que tu fasses Il t’offrira ses largesses

lundi 16 juin 2025

RIEN N’EST VRAIMENT FINI


À Céline Dion

Dès l’instant où nos voix chantent à l’unisson
Rien n’est vraiment fini Tu peux être si loin
Au bout d’un continent truffé de maringouins
Ou sur une planète opaque nos frissons

Seront bien les mêmes sans perdre aucun soupçon
De nos émotions du premier jour tout au coin
De ce feu si ardent le ciel en est témoin
Tout comme de nos jeux insouciants polissons

Oui ferme les yeux et je serai là vraiment
Auprès de toi à tes côtés tel un amant
Un ami un frère n’oublie jamais cela

Car viendront des jours où les lourds nuages gris
Te sembleront épais si épais qu’au-delà
Tu ne pourras rien voir Ne sois donc pas aigrie

À JEAN RACINE


Ô toi le plus pur des tragédiens français
Que j’aime parcourir tes textes si géniaux
Excellemment construits où les grands idéaux
Ne sont jamais absents Sois fier de ton succès

En ta compagnie nous gagnerons les procès
Faits à l’alexandrin prince des poétereaux
Et des plus illustres Tes mots sont des vitraux
Pour nos esprits nos cœurs pour crever nos abcès

Pour l’éternité l’on se souviendra des vers
Que tu as composés Que chante l’Univers
Et ta gloire et ton nom sans rien oublier

Tu dus te courber face à un très puissant roi
Mais il te respectait et fut un bouclier
Pour toi tout au long de ton dur chemin de croix

LE PILOTE



Il est mort le pilote en fonçant dans le mur
Guidé par la grande dame blanche et vierge
Tous les dimanches viens donc allumer un cierge
Pour les honorer et assurer leur futur

Car c’est dans l’au-delà ce monde ô combien sûr
Vers lequel les âmes les plus pures convergent
Qu’ils joutent à présent armés d’une flamberge
Ou d’un étincelant volant au ton azur

Enterre cette fin volontaire et atroce
Et songe plutôt aux ailes de l’albatros
Qui le soutiennent pour un très long temps encore

Oui songe aux victoires qui désormais l’attendent
Sur d’inconnus circuits pavés de flammes d’or
Et d’enchantements bien dignes de Brocéliande

dimanche 15 juin 2025

LES FRUITS DE LA PARESSE


À Eugène Marsan

Les poèmes sont-ils les fruits de la paresse
Comme certains aiment tant à les qualifier
Faut-il des écrivains exaltés se méfier
Écarter les jeunes de leurs tendres caresses

Assurément car ils peuvent par maladresse
Encourager ceux-ci à enfin déifier
Autre chose que la matérialité
Voire même à penser avec grande allégresse

Envisagez-vous les dégâts sur la conscience
Donner aux gamins un semblant de clairvoyance
Alors oui brûlons-les vite avec leurs auteurs

Bannissons toutes les formes de création
Afin de ne jamais prendre aucune hauteur
Et de ne point troubler la douce agitation

samedi 7 juin 2025

LE MAÎTRE DU TEMPS


Craignez sa colère car il est intraitable
Le grand maître du temps Vous vous croyez plus fort
Il se jouera de vous sans aucun effort
Vous vous pavanerez Ce sera regrettable

Il n’est d’être qui soit plus que lui respectable
Mais vous n’écoutez pas vous croyant matador
Alors que vous n’êtes que poussière d’or
Entité précieuse nullement redoutable

Mille de vos vies ne sont pour lui que secondes
Tu ris tu chantes tu joues tu te dévergondes
Puis lentement tu meurs sans rien te demander

Il t’observe tu le nargues et le méprises
Il est trop patient et ladre de réprimandes
Alors que s’il le veut d’un seul mot il te brise

vendredi 6 juin 2025

L’ABSINTHE


Ah infâme boisson qui des plus grands poètes
A pris possession les conduisant vers la mort
Une mort assez lente et pleine de remords
Où sont-ils tous les vers ruinés dans tes tempêtes

As-tu songé à ces lecteurs pourtant honnêtes
Que tu as privés de ce simple réconfort
Deux ou trois mots pouvant avec très peu d’effort
Embellir ou sauver une vie pas très nette

Oui toi que l’on nomme la petite fée verte
Tu peux être fière l’on te doit bien la perte
D’âmes sensibles et de parfaits inconnus

Ton savant mélange que seuls les herboristes
Maîtrisaient a trompé tellement d’ingénus
Que nul pardon ne peut t’être accordé Sois triste

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