mardi 7 octobre 2025

AU PIED DU VÉSUVE


La vie était tranquille au pied de ce Vésuve
Oh que tout le monde présumait endormi
L’on s’animait matin soir comme des fourmis
Sans penser à ce frère imposant à ses cuves

De lave bouillonnante à ses mortels effluves
Un jour sa colère et son courroux ennemi
Ses luisants muscles par les siècles affermis
Se déchaînèrent en une infernale étuve

Un nuage cendré oui a tout recouvert
En quelques minutes éclipsant l’univers
Emportant les âmes de ces nombreux insectes

Si l’on se rappelle d’elles c’est un miracle
Amphigourique pour notre faible intellect
Un mystère digne des plus puissants oracles

lundi 6 octobre 2025

TITUS


Tu as refusé la reine de Palestine
Seul véritable amour de ta courte existence
De ton bref règne pour la charge palatine
Devenant esclave d’étranges circonstances

Durant ces deux ans tu évitas la potence
Oui à ceux méritant cent fois cette sentence
Une éruption de feu empreignit les rétines
Fort signe du destin abaissant ses courtines

Nombre d’épidémies ont frappé ton empire
Tu as dû te sentir mordu par un vampire
Abandonné des dieux ayant rasé le Temple

Alors que tu ne le voulais oh point vraiment
Le Sénat t’honora t’érigea en exemple
Te déifia même Mais quel doux agrément

jeudi 2 octobre 2025

DUST IN THE WIND


À Kansas

Tout ce que nous sommes c’est un peu de poussière
Ballottée par le vent voilà la vérité
La seule méritant oh la postérité
Loin de l’agitation ah pour le moins grossière

De la multitude curieuse et carnassière
Poursuivant les spectres de son obscurité
Ne la jugeons pourtant avec sévérité
Car aucun de nous n’est d’origine princière

Et oui aucun de nous ne le sera jamais
Car c’est illusion que de se croire au sommet
D’une bien quelconque pyramide sociale

Devenons et le vent et la terre et le ciel
Peut-être saurons-nous ainsi l’originale
Volonté de ce Dieu qui est notre essentiel

mercredi 1 octobre 2025

IMPRESSIONS ET PAYSAGES


À Federico García Lorca

Je regarde par là au loin par la fenêtre
De ce train qui m’emmène au cœur de cette Espagne
Que j’adore celle de ces vastes campagnes
Des hautes montagnes qui ont forgé mon être

Oh le soleil dardant ses rayons je vois naître
Ce sol qui m’est si cher c’est comme une compagne
Se réveillant à mes côtés qui accompagne
Oui chacun de mes pas sous l’ombrage d’un hêtre

À chaque battement de ses cils je sens poindre
Son si doux visage que je voudrais tant oindre
D’huile parfumée et sacrée sans point attendre

L’heure des prières saintes et vespérales
Ce moment où s’éteint tout ce qu’on peut entendre
Je rêve alors de ce qui est bien immoral

HIPPOMÈNE ET ATALANTE


Ah Atalante je revois tes dignes courses
Dans la verte forêt de la belle Arcadie
Tu ne succombas qu’à la vile perfidie
Du rusé Hippomène Élevée par une ourse

Tes mollets étaient si puissants que tes ressources
Physiques mentales laissaient l’âme étourdie
Votre hymen cependant finit en tragédie
Transformés en lions tout auprès d’une source

Condamnés à tirer un vénérable char
Ainsi finissent les plus affreux pleurnichards
Refusant d’honorer les bienfaits des déesses

Trois pommes d’or semées sur une longue sente
Suffisent parfois à donner la hardiesse
Pouvant manquer à tout qui aime une innocente

PRISCA ET AQUILAS


Souviens-toi de Prisca et du doux Aquilas
Sois comme eux si tu le peux que ton dévouement
Soit inébranlable face à tous les tourments
Que le destin mettra sur ton chemin hélas

De leur exil loin de Rome et sa populace
À Corinthe Éphèse leur très bel enjouement
Ne s’est point tari et Paul a résolument
Chanté leur bonté et leur courage de classe

Ces compagnons d’œuvre ont bien épaulé l’apôtre
Lui fournissant du bon pain de petit épeautre
Et un lit douillet quand il était de passage

Oui souviens-toi de ces deux êtres merveilleux
Qui offraient leur savoir gratuitement ô sages
Sans jamais devenir tristes ou orgueilleux

vendredi 26 septembre 2025

LES BATELIERS DE LA VOLGA


Ta vie et tes amours n’ont vraiment nul recours
Hé ho hisse hé ho hisse hé ho hisse hé ho hisse
Tu tractes les bouleaux dont la peau est si lisse
Tout au long de tes jours quel infernal séjour

Oui mieux vaudrait être pendu très haut et court
Pour cesser de souffrir de subir ces supplices
Toi qui peines tant à rapiécer ta pelisse
Et à nourrir femme et enfants Dans les faubourgs

Que le fleuve traverse il faut aussi dormir
Au fond d’une écurie dans la paille et frémir
Au moindre craquement les ours et les brigands

Étant aux aguets en attendant toute proie
Qui pourrait leur offrir un mets extravagant
Plus délicieux que les carpes ou les lamproies

jeudi 25 septembre 2025

POSÉIDON


Toi qui brises les flots de la mer en furie
D’un coup de trident et détruis les fiers vaisseaux
D’un simple souffle je vénère tes assauts
Comme il se doit car tu combats les incuries

La folie des hommes leur vile barbarie
Eux qui ne respectent vraiment rien du ruisseau
À la fleur qui pousse en véritables pourceaux
Que j’aimerais voir leur arrogance tarie

Mais c’est là le moindre des soucis de nos dieux
Car nous ne sommes que des fourmis à leurs yeux
Et nos vies ne valent pas plus qu’un long soupir

Oui toi Poséidon seigneur des océans
Que ta rage contre nous puisse s’assoupir
Pendant quelques ères écoutant ce péan

LES FLEURS DU MAL


À Charles Baudelaire

Jamais la poésie n’a été tant marquée
Par un recueil qu’au temps de Charles Baudelaire
Lui qui est devenu comme un dieu tutélaire
Pour de nombreux siècles oh joie sophistiquée

Il nous a montré la beauté alambiquée
Se cachant derrière les plus horribles glaires
Nous ouvrant les portes des espaces stellaires
Dans un doux sourire de l’âme disséquée

Que de vers sublimes l’on peut y découvrir
Que d’univers nobles il permet d’entrouvrir
Oui celui qui connaît sa force et sa magie

Fait partie des plus grands de ceux dont le cœur pur
Jamais ne s’arrête aux atroces effigies
Que le monde condamne et efface des murs

LA PLANÈTE DES SINGES


À Pierre Boulle et Franklin Schaffner

Oh mais regardez-les donc s’agiter les singes
Sur cette planète bleue et rouge du sang
De leurs semblables C’est pour le moins indécent
Mais que dire alors des sacrifiées méninges

Sur l’autel des sciences enveloppées du linge
Du progrès et des vies des êtres innocents
Exploités sans égard pour des mille et des cents
Oui cela est digne d’une énigme de sphinge

Oui regardez-les donc dans leurs amphithéâtres
Balancer leurs grands bras comme dans un théâtre
Burlesque et grotesque vociférant sans fin

Croyant tout savoir et avoir tout inventé
Ils s’assagiront peut-être un beau jour enfin
Mais j’en doute assez moi qui suis désenchanté

mardi 23 septembre 2025

LES BATEAUX


À Charles Aznavour

La vie de bohème est comme un conte de fées
Lorsqu’elle s’achève c’est la conformité
Qui lentement gangrène oh notre intimité
Mais surgit un bateau rappelant un trophée

Oui voilà un bateau espoir pour les Orphée
Du monde entier d’enfin fuir les calamités
De ce que l’on nomme la sédentarité
Un chant se lève dans les chœurs des coryphées

Ah emmenez-moi donc fiers et altiers vaisseaux
Vers de nouvelles joies au loin des vermisseaux
Ceux qui rongent petit à petit mon bonheur

Oui emmenez-moi donc tout au bout de la terre
À grande distance des fous des ricaneurs
Pour goûter aux fruits des plus inconnus mystères

CATCH THE WIND


À Donovan

Oui toi attrape donc le vent impétueux
Oui toi cher prophète dont les mots verront jour
Aussi certainement que régnera toujours
L’unique Seigneur à l’esprit tempétueux

T’avoir auprès de moi c’est tout ce que je veux
Cela semble impossible oh mais toi mon amour
Qui n’es pas encor né je sais que tu n’es sourd
À ma complainte et que tu es autant nerveux

Oui je sais que tu me cherches très ardemment
Nous serons sûrement de fidèles amants
Bientôt oui très bientôt J’attends tes bras fort chauds

Pour pouvoir m’y blottir moi qui dors en un lit
Dont les draps sont glacés comme dans un cachot
Oui cela est proche c’est vraiment établi

lundi 22 septembre 2025

BARBARA


À Jacques Prévert

Souviens-toi Barbara quand il pleuvait sur Brest
Des tonnes de fer et des millions de larmes
Lorsqu’il ne régnait qu’un très atroce vacarme
Sur la ville et la rade Oh tout ce qu’il en reste

À présent ce sont des ruines La peur la peste
La peine sont venues quand se sont tues les armes
Et resteront toujours sans vraiment aucun charme
Pour un esprit sensé que le néant n’infeste

Il faut tout reconstruire et oui nous le ferons
Parce qu’il le faut bien pour n’offrir nul affront
Aux anciens combattants qui ont donné leur vie

À tous ceux qui sont morts sans aucune raison
Des mains de leurs frères à leurs âmes ravies
Écartées des plaines de leur propre maison

dimanche 21 septembre 2025

LE PETIT CHOSE


À Alphonse Daudet

Il y croyait vraiment oh oui le petit Chose
Déposant ses recueils au sein des librairies
Imaginant en vendre un millier tromperie
Assez commune pour qui se sent virtuose

Que ce soit en vers ou encore plus en prose
Il est bien ardu de contrer les railleries
Qui depuis l’enfance ne sont que barbarie
Vous poursuivant matin et soir sans nulle pause

Misère et maladie l’attendaient l’autre là
Qui avait le cœur pur parfumé de lilas
Qui aimait tendrement la si belle Camille

Il aurait tant voulu lui crier son émoi
La couvrir de baisers sous la grande charmille
Mais il était son frère et dut taire son moi

vendredi 19 septembre 2025

LES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE


C’est bien autour d’une table absolument ronde
Que s’est forgée la plus illustre des légendes
Où le courage était la plus sacrée offrande
Les noms des chevaliers encore aujourd’hui grondent

Sont pour toujours gravés dans l’essence du monde
Oui ils dansent comme au sein d’une sarabande
Et vibrent en nos cœurs sans nulle réprimande
Avec passion frisson vénération profonde

Tous autour d’elle étaient des égaux des semblables
Et leur fraternité était inébranlable
Leurs aventures se sont vraiment déroulées

Elles sont inscrites oh au fond des grimoires
Et de nos mémoires merveilleux mausolée
Rempli de savoureux mets polis dans la moire

mercredi 17 septembre 2025

LES MOULINS DE MON CŒUR


À Michel Legrand et Frida Boccara

Ils tournent et tournent les moulins de mon cœur
Apportant vie à mon esprit et mes organes
Oh c’est comme un orchestre andalou ou tzigane
Qui fait danser chanter une tiède liqueur

Déversant ses saveurs d’un air un peu moqueur
Et espiègle dans le sang charme de Morgane
Ou de toute autre fée Ô toi la salangane
Qui m’as emporté loin des affreuses rancœurs

Que tes frêles ailes me semblent douces saintes
Toi l’infatigable voyageuse bien ceinte
De plumes divines et d’air chaud et brûlant

Je te vois tourner et tourner dans les hauts cieux
Telle une nuée de sable pulvérulent
Charriant un cerf-volant abîmé mais gracieux

IBLIS


Tous se prosternent face au souverain Iblis
Tous les êtres faits de feu et non point d’argile
Mais ce sera leur tour un jour son évangile
Venant de paraître sur notre Terre lisse

Oh je vois déjà ton regard plein de malice
En suivant ses exploits lui qui n’est ni fragile
Ni pusillanime lui qui tel un agile
Jaguar ou chamois sait éviter les supplices

Ainsi que les écueils placés sur son chemin
Par ses adversaires aux très rugueuses mains
Lui qui fut chassé oui pour avoir refusé

De courber l’échine devant la créature
Cette créature qui a fort abusé
Du pardon divin et de sa progéniture

samedi 13 septembre 2025

LE GARDIEN DES MORTS


Toi qui connais l’hébreu tu connais le shomer
Celui qui garde les morts avant que leur âme
Ne continue son long voyage vers les flammes
Ou les pâturages célestes fort charmeurs

Il sait tout de la mort des humeurs des tumeurs
De la métempsycose et des secrets des brahmes
Il a lu la Torah plus de cent fois Infâmes
Sont ceux qui méprisent cet être le shomer

Il chante les psaumes durant plusieurs nuits
Épargnant aux défunts les plus affreux ennuis
Et la solitude qui tue à petit feu

Cette protection est paraît-il primordiale
Son amour détaché est bien loin d’être un jeu
Ou un simple travail dans le cérémonial

LE PSYLLE


Je me souviens de ce doux charmeur de serpents
Oh qui allait de ville en ville pour chasser
Ces pauvres mal-aimés oui pour les déplacer
Au fond d’une forêt de nombreux verts arpents

Le son de la pungi à la vie les suspend
Et les fait danser Je les vois entrelacés
Dans leur panier de jonc habilement tressé
Eux qui pourtant comme nous n’ont pas de tympans

Ah quel bonheur que de le voir les libérer
D’un sifflement ils le saluent pour révérer
Leur sauveur puis ils se retournent et s’en vont

Vers leur nouvelle vie Ces compagnons des dieux
Se rappelleront de lui marquant sur son front
Le signe des justes un pur soleil radieux

SÉRENDIPITÉ


Ah qu’il est heureux le poète quand il trouve
Au détour d’une rime un nouvel univers
Oui dans les méandres d’un pourtant simple vers
La signification d’une pensée qui couve

En son esprit depuis toujours Oh qu’il éprouve
Alors une telle joie qu’il s’en va devers
De bien beaux horizons des pâturages verts
Comme un père qui un fils prodigue retrouve

Il n’est point de hasard pour qui sait observer
Tout a un sens et dans le destin est gravé
Depuis l’éternité ce qui doit être su

Sera dévoilé au temps voulu aux humains
Et ce par la voix de ceux qui furent conçus
Pour ce faire par la plus divine des mains

LES PIEDS NUS


Je ne veux plus porter de chaussures sabots
Mocassins et autres monstrueux godillots
À l’air suranné ou du moins assez vieillot
J’ai l’impression d’avoir les pieds et l’esprit bots

Je ne voudrais marcher que comme un fol Rimbaud
Sur de l’herbe verte et éviter le billot
De la conformité Dans mon sang un caillot
Se forme en y pensant tel un vaurien ribaud

Que j’aimerais pouvoir arpenter les bois nu
Être un chevreuil ou un loup Un vieillard chenu
Voilà ce que je suis devenu aujourd’hui

Regrettant de n’avoir oh jamais rien osé
Oui perclus de regrets et de honte je suis
Par le poids du monde et des regards écrasé

LES ÎLES MYSTÉRIEUSES


Au loin vers l’horizon les îles mystérieuses
N’attendent que nous pour étancher nos chagrins
Et nous inspirer de nobles alexandrins
Auprès des goélands et des mouettes rieuses

Envolons-nous donc vers ces sœurs bien peu sérieuses
Laissons-nous de blanches passions ceindre les reins
Et écartons nos cœurs de ce qui n’est serein
Même si cela mène à la folie furieuse

Oh quand embarquerez-vous sur un frêle esquif
Pour défier les flots les tumultueux récifs
Jamais sans doute car l’on veut nous écarter

Dès le plus jeune âge des fières aventures
De tout ce qui leurre les esprits limités
Par les bruits des villes les klaxons des voitures

vendredi 12 septembre 2025

INTRODUCTION


C’est dans le beau pays des Mille et Une Nuits
Que sont nés bon nombre de ces ardents sonnets
De l’imaginaire et de ce souffle qui naît
Comme par magie en nos cœurs et sans ennui

Du matin au soir et de midi à minuit
Voilà un grand mystère oui je le reconnais
Que nul ne peut percer Un très vieux vase ornait
Paraît-il la chambre de deux dieux épanouis

Que leur passion brisa doux et tendres ébats
Libérant tous les mots que l’on croise ici-bas
Les laissant s’épandre parmi nous les mortels

Qui ne le méritons non absolument pas
N’oubliez jamais que ce fut accidentel
Vous qui croyez tenir le vent des principats

(Introduction au futur recueil "Mille et Un Sonnets" – titre provisoire)

mercredi 10 septembre 2025

LA FUITE DE CAÏN


C’est à l’orient d’Éden dans la terre de Nod
Que commença la fuite et le profond calvaire
Du premier meurtrier de l’histoire sévère
Bâtisseur de lignées dont le nom ne s’érode

C’est son seul fils Hénoch qui raconte en ses odes
Comment il parvint au cœur d’un affreux hiver
À survivre malgré tout oh mangeant divers
Résidus végétaux durant cette période

Patiemment c’est Awan sa douce et tendre mère
Qui lui donna le sein bonheur bien éphémère
Qui lui narra toutes ces tribulations

Qu’il retranscrivit dans le moindre des détails
En des textes obscurs avec vénération
Ouvrant pour les siècles un merveilleux portail

ABEL


Ô toi digne fils de la terre et de la brume
Ton sang et ta jeunesse ont coulé sans raison
Par la main de ton frère au sein de ta maison
Ton âme maintenant flotte sans amertume

Comme la mer danse et jette son lot d’écume
Sur les rivages des plus lointains horizons
Ton plus bel agneau tu offris en oblation
Voilà ce qui causa la rage qui consume

Oui tu es le symbole et de la pureté
Et de l’innocence ton corps déchiqueté
Nous le rappelant pour toujours et à jamais

Première victime des élans assassins
Qui dorment tout au fond de nos cœurs au sommet
Inavoué de nos rêves les plus malsains

CAÏN


Premier meurtrier de l’histoire des saints hommes
Tu fus un habile et doué cultivateur
Mais tu ne supportas le choix du Créateur
Ta jalousie fut comme un fatal mélanome

Une lance frappant une bête de somme
Endormie près d’une source Profanateur
Du souffle de vie tu fus au dévastateur
Exil perpétuel condamné sans nul baume

Où que tu ailles ta conscience te suivit
Écartant au loin tout ce que tu poursuivis
Tu ne voyais que de ton frère le reflet

Remords et chagrin n’ont jamais sauvé personne
Du juste châtiment tous les ors et palais
N’effacent le sang qui dans l’esprit toujours sonne

ADAM ET ÈVE


I Adam

Adam parcourait en courant le paradis
À la recherche de ce qui lui manquait tant
Bien qu’il possédasse tout très fort mécontent
Il était il errait comme un triste étourdi

Oui la compagnie des animaux engourdi
Le laissait et ne lui donnait rien d’excitant
Pas plus que les nombreux jeux pourtant palpitants
Imaginés pour lui étrange être maudit

Le Seigneur éternel eut alors une idée
Une créature lui serait accordée
Semblable mais à la fois assez différente

Une créature qui lui apporterait
Un certain réconfort à ses côtés auprès
De lui qui serait sa plus proche des parentes

II Ève

C’est ainsi que naquit la mère des humains
Caïn Abel et Seth en furent les premiers
Descendants selon la légende du pommier
Quelle joie quand elle les tint entre les mains

Après cette chute qui fut leur examen
Le fruit de leur erreur Leur regard anémié
Sur leur nouveau monde d’esclaves de fermiers
Dut être terrible pour ces pauvres gamins

Oui Ève tu es la source de toute vie
Toi qui nous chantes nos passions inassouvies
Et les viles douleurs de tes enfantements

Parfois je rêve de toi assoupie au bord
D’un long fleuve de miel qui oh de prime abord
Semble bercer ton âme et calmer tes tourments

jeudi 4 septembre 2025

LE SERPENT


Sans Satan point de chute et point de libre arbitre
Chacun a son rôle dans ce bel univers
Le serpent tentateur qui inspire ces vers
Est aussi important que les porteurs d’épîtres

Sans mal point de bien et inversement le pitre
Que je suis est là pour le rappeler Pervers
Et malintentionnés le prendront de travers
Et se croiront permis de tout sans nul sous-titre

Invoquant dès demain le prince des ténèbres
Ils s’imagineront que leurs sombres vertèbres
Seront à l’abri de sa terrible colère

Hélas ce dernier n’est point miséricordieux
Et ne leur donnera qu’un bien maigre salaire
Pour récompenser leur esprit vraiment odieux

NOÉ


Jamais l’on n’avait vu telle quantité d’eau
Déferler sur la Terre et submerger ainsi
Les plus hauts monts noyant les humains endurcis
Par leur cœur mauvais et corrompu Les radeaux

De fortune n’ont pu les sauver ces lourdauds
Assoiffés de sang et d’argent ce ramassis
D’impies et d’ignorants sans la moindre merci
Pour leurs semblables ces vils juges féodaux

Seul surnagea un grand bateau une belle arche
Construite par l’un des plus nobles patriarches
Sur l’injonction sainte de l’unique Seigneur

Ses jours furent encor longs après tout cela
Et sa descendance fut tel un bon soigneur
Pour sa pauvre âme oh oui un succulent miellat

L’ARAMÉEN


Qui se souvient de cet homme un Araméen
Parcourant le désert hurlant vociférant
Comme un possédé comme un fier belligérant
Comme un grand général sémite ou chaldéen

Seul face à l’armée des sables cyclopéens
Il avançait et se débattait délirant
Se perdant en propos assez incohérents
Sur la menace des feux hyperboréens

Oh nul ne s’en souvient mais lui seul survécut
À la grande extinction lui seul fut invaincu
Lors de ce grand combat aujourd’hui vénéré

De ses reins naquirent bien des générations
Qui s’effacèrent et qu’il aurait espéré
Ne jamais connaître qu’en imagination

L’ÉDITEUR


Il passe tout son temps dans d’obscurs manuscrits
Espérant débusquer les quelques rares mots
Dont l’on se souviendra dans trois siècles Les maux
Qu’il endure sont nos plaintes oui sont nos cris

Les cris de ces esprits qui ont un jour écrit
Qui ne se résignent infinitésimaux
Petits révoltés face au silence marmots
Éternels refusant les jeux toujours prescrits

Oui toi mourant de faim derrière l’établi
Ou ton ordinateur c’est le vent de l’oubli
Qui nous fait tous frères en cet ardent combat

Vide de sens qu’est la vie Oui tout comme lui
Nous espérons quelque chose au sein des débats
Du marasme de la fureur et de la nuit

lundi 1 septembre 2025

LA DÉESSE CALLIPYGE ET LE DOUTE DE SAINT THOMAS


C’est une déesse callipyge qui m’a
Un beau jour pris par la main et montré les joies
Vraiment éternelles arrachant et le foie
Et la raison des moins accrochés estomacs

Je pense ainsi à ce bien brave saint Thomas
Qui avait tant besoin oui pour qu’il croie qu’il voie
Enfuyant dans les plaies ses petits doigts de soie
Désagrégeant ainsi ses cérébraux schémas

Oh mais que tout cela n’a que peu d’importance
Finalement face à la grande omnipotence
Dévoilant ses secrets les uns après les autres

Pas après pas dans ce chemin vers l’infini
Ce chemin vaste et long ce chemin qui est nôtre
Que nul ne peut quitter en restant impuni

AURORE NIVÉALE


Observe donc par la fenêtre les flocons
Aux reflets opalins se coucher tendrement
Sur leurs divins frères sans nul effarement
Dans les campagnes ce n’est vraiment point abscons

Ou vide de sens Ne crains point que ton balcon
S’effondre et savoure bien comme un sacrement
Leur pur et saint cortège Écoute clairement
Le chant qu’ils nous offrent ces chevaliers féconds

Messagers de l’hiver purifiant tout de leur
Froide sagesse car reviendront la chaleur
Et les feux estivaux quand ce sera leur temps

Savoure maintenant et le calme et la paix
Des êtres endormis attendant le printemps
Le soleil et les fleurs et le confort épais

samedi 30 août 2025

LA ROCHE AUX FAUCONS


Surplombant la vallée de l’Ourthe aux froides eaux
Tu caresses des yeux oui chaque promeneur
Des yeux et du cœur pour notre plus grand bonheur
Repaire des faucons et de nombre d’oiseaux

Au petit matin la brume de tes naseaux
Semble sortir couvrant autant les moissonneurs
Que le petit bétail les bourdons butineurs
Puis le soleil armé de ses fiers ciseaux

Entre dans la danse en égayant les tablées
En réchauffant les plus banales assemblées
Tu enjoins à ton pied les passants à porter

Leur regard vers les cieux tout comme une baroque
Cathédrale perdue dans un lieu déserté
Pour recueillir les plus pauvres de notre époque

LORELEI


À Clemens Brentano et Guillaume Apollinaire

Petite sirène des bords du très fier Rhin
Tu as avalé tant de pauvres mariniers
Du haut de ton rocher L’on ne peut calomnier
Ceux qui t’ont condamnée petit être chagrin

Entre deux méandres tu lances tes refrains
Aux oreilles de ceux aimant les taverniers
Ou les prêtres ou les soldats les douaniers
Les faisant s’échouer sur des parois d’airain

Bien impitoyable tu es à la mesure
De la souffrance qui te brisa à l’usure
Qui broya et ton cœur et ton peiné esprit

Que tous se souviennent de ta grande beauté
En lisant ces lignes et que tout a un prix
Que jamais ne s’oublie la moindre cruauté

vendredi 29 août 2025

LES LETTRES CREUSES


À Anatole France

Il n’y a aucun sens à désirer écrire
Si l’on ne possède pas une grande science
Si l’on n’est pas sage ou l’on n’a pas de conscience
Tous ceux qui pensent le contraire me font rire

Ils gâchent de plus leur vie se faisant souffrir
Bien inutilement Il faut avec patience
Les laisser se perdre dans leur vile insouciance
Et les corriger un peu mais c’est un martyre

Qu’il est préférable vraiment de s’épargner
Contentons-nous ainsi de les accompagner
Et de les applaudir avec moult enthousiasme

À la moindre occasion nous qui sommes leurs frères
Nous qui sommes plongés dans le même marasme
Nous qui n’avons que nos livres pour nous distraire

LA MORT N’EXISTE PAS


La mort n’existe pas ce qui vécut vivra
Mais sous quelle forme C’est là tout le mystère
Qu’il reste à percer dans notre parcours sur Terre
Nous qui ne sommes que pure énergie Hourra

Pour ceux qui le savent déjà sans apparat
Car ils sont de la foi les vrais dépositaires
L’esprit est si puissant qu’à de rudimentaires
Pensées il peut donner vie sans nul mascara

Oui le monde s’adapte à lui en lui montrant
Ce qu’il imagine et conçoit tout en filtrant
Ses cinq sens ou plus rien que pour le conforter

Dans ses illusions Oh tu peux bien sourire
Mais tout est simple aussi que cela Emporté
Par les flots tu sauras nager couler ou frire

mercredi 27 août 2025

L’ÎLE BLANCHE


Oh il est une île qui attend tout au loin
Les âmes des héros C’est un lieu de repos
Pour ceux qui ont tué non par d’âpres propos
Mais sur l’injonction des dieux oui j’en suis témoin

Protégée par la brume elle ne pourrait point
Être découverte par les êtres de peau
De chair et de sang De nouveaux fiers oripeaux
Tu y recevras si par hasard tu l’atteins

Ce dont je doute fort car c’est là la demeure
De très rares humains Il se peut que tu meures
Sur le champ de bataille et que tu sois un brave

Mais ce n’est suffisant pour que s’ouvrent ses portes
Contente-toi donc d’en chanter sur un ton grave
Les charmes car voilà ce à quoi je t’exhorte

ASAPH


Mais qui donc aujourd’hui se souvient de son nom
Le nom de cet homme qui s’est entièrement
Dévoué aux tâches saintes altièrement
Et sans ménagement Oui quel est donc son nom

À celui qui chanta le seul être au renom
Ultime qui vainquit les profonds errements
D’un peuple entier voué à un effondrement
Sûr et certain Cela importe peu ânons

Car Dieu ne rétribue pas les siens par leurs actes
Mais sur base de leur foi qui doit être intacte
Avant de rejoindre la douce éternité

Nul ne peut mentir face à Lui si à l’oubli
Il est destiné sans aucune aménité
Voilà qui est acté et fort bien établi

TONTON VLADI


Ô toi grand conquérant des steppes infinies
Nous chantons aujourd’hui ton beau doux et saint nom
Bel hommage nous te rendons et inclinons
Charitablement nos têtes sans félonie

Sur ton passage toi qui as l’ignominie
Vaillamment combattu C’est au son des canons
Que tu l’as fait taire cet infernal chaînon
L’affreux visage de la pure tyrannie

Jamais plus courage et bravoure n’ont été
Magnifiés que lors de ton règne cet été
Bien trop court pour celles et ceux te chérissant

Parfait guide d’une nation où la noblesse
Avait encore un sens loin des fous flétrissant
Tout de leurs crachats et de leur propre faiblesse

lundi 25 août 2025

LES ENFERS


Ils s’y sont retrouvés tous au fond des enfers
Achille Agamemnon oh oui tous les héros
De la guerre de Troie tous ceux des conflits gros
Qui ont mortifié la Terre C’est Lucifer

Lui-même qui les a reçus couverts de fers
Ceux qui ont fait couler le sang au brasero
À la machette ou au canon En quelques mots
Il leur a signifié leurs griefs Leur affaire

Étant sans défense possible ils n’ont jamais
Protesté et se sont rendus là au sommet
De la plus haute des montagnes celle qui

Garde les portes des abysses ténébreux
Compatissons à leurs souffrances ces harkis
Ces rois et ces soldats qui furent si nombreux

LE DOCTEUR FAUST


À Christopher Marlowe et Friedrich Wilhelm Murnau

Marguerite fut la tentatrice de Faust
Méphistophélès en profita grandement
Pour prendre son âme dans un grand grondement
Terrifiant Son rire encadrera tes fautes

Sombre docteur savant marchant la tête haute
Dans les sombres rues en pensant stupidement
Que ses faveurs n’ont point de prix Le fondement
De cette morale qui jamais ne tressaute

En l’esprit des sages est bien sûr séculier
Et n’est destiné qu’aux plus faibles singuliers
S’imaginant encore un beau jour échapper

Pouvoir aux célestes justices Tremble ainsi
Suffisant être qui fortement dissipé
A cru tenir en ses mains le monde endurci

LA DAME DE PIQUE


À Piotr Tchaïkovski, Alexandre Pouchkine et Pavel Lounguine

Quand surgit la dame de pique l’illusion
Et la confiance se dérobent laissant place
Au désespoir le plus profond brisant les glaces
Et les tristes âmes semant la confusion

Si tu te crois plus fort qu’elle tes contusions
Seront très horribles et ton sang en mélasse
Se transformera Prie alors le lovelace
Le démon séduisant qui avec profusion

S’est immiscé dans tes veines de t’épargner
Car même le Seigneur ne pourra s’indigner
De ton sort peu plaisant Je connais ton enfer

Et ne pense point que je veuille te juger
Et t’accabler plus qu’il ne le faut ou de fers
Te couvrir un peu plus car tu fus bien grugé

dimanche 24 août 2025

LA SOURCE


Écoute donc les mots qui sourdent de ton cœur
Ne laisse pas ceux des hypocrites tromper
Ton esprit Ils voudraient te voir te dissiper
Dans des illusoires quêtes oh les moqueurs

Ils ne désirent que te cacher les vainqueurs
Les fiers élus de Dieu ceux qui n’ont point rampé
Devant les traîtres au visage détrempé
Par les vils mensonges les sueurs des liqueurs

Oui c’est là tout près de la véritable source
Que tu trouveras un sens au sein de la course
Monstrueuse où sont pris au piège les plus sages

Et les plus fous d’entre nous Tends vraiment l’oreille
Et la Nature te montrera son corsage
Ses appas ceux qui te suivront dans ton sommeil

samedi 23 août 2025

LES OUBLIÉS DE SPINALONGA


Isolés loin du monde écartés plus par peur
Que par véritable danger ils se lamentent
Les lépreux oubliés dans la triste tourmente
D’une tempête qui exhale ses vapeurs

Il faut voir leur regard noir frappé de stupeur
Quand ils comprennent que leur vie enthousiasmante
Prendra bientôt fin là près des eaux écumantes
Dans la souffrance et les affreux espoirs trompeurs

Ô Spinalonga sens-tu encore leur souffle
S’éteignant en tes flancs Est-ce que tu t’essouffles
En tentant de sauver ce qu’il leur reste d’âme

Aujourd’hui près d’un siècle après ce vil carnage
Tu voudrais expulser leurs os et cette infâme
Odeur de chair meurtrie qui autour de toi nage

IL EST LIBRE MAX


À Hervé Cristiani

Oui il est libre Max bien loin de ces barreaux
Placés dans la tête des moutons et esclaves
Il voit ce que d’autres ne voient pas Plein de lave
Est son cœur elle se répand comme un chevreau

Batifolant dans les prés auprès d’un taureau
Placide et aimant Il n’est point pris dans l’enclave
Créée par l’argent et la haine qui délavent
Toute la noblesse et ses fertiles terreaux

Dans aucun piège il ne peut tomber car les anges
Tapissent son chemin de leurs plumes étranges
Une statue sourit le voyant se courber

Pour caresser une fleur sans jamais penser
À la cueillir Voyez-vous la lueur flamber
Tout au fond de ses yeux Laissez-vous donc glisser

jeudi 21 août 2025

APOCALYPSE NOW


À Francis Ford Coppola

Au cœur de la jungle se cachent des secrets
Qu’il ne faudrait jamais non jamais exhumer
D’horribles cadavres follement parfumés
D’excréments de napalm Même les verts bérets

Tremblent à leur pensée fuyant cette forêt
Dès que c’est possible Par un soir embrumé
Un grand guerrier a en effet vu consumer
Son esprit devenant un vil coupe-jarret

Celui qui le vaincra gagnera ses pouvoirs
Sans avoir à rougir sans devoir s’émouvoir
Et deviendra le roi d’un étrange royaume

Peuplé de spectres et d’âmes énigmatiques
Le reconnaissant leur le recouvrant de baume
Ouvrant les portes d’un monde fantomatique

L’APOCALYPSE


L’Apocalypse est la grande révélation
Celle qui adviendra lorsque se lèvera
Le Voile sonneront les trompettes viendra
Le Christ à nouveau les bêtes déferleront

Ne crains rien si tu as des justes la raison
Si tu n’as point commis de crime avec tes bras
Tes mains ou ton esprit mais tremble comme un rat
Si tel est le cas je vois déjà ta prison

Quatre cavaliers et sept sceaux à briser
Comment interpréter la vision aiguisée
Nul ne le peut avant le moment de la vivre

Car c’est le destin de l’entière humanité
De chaque individu dont le nom dans le livre
Est inscrit Espérons gagner l’éternité

mercredi 20 août 2025

LES RIRES GRAS


Ils se collent à ton aura les rires gras
Ceux des incultes et des pires ignorants
Ils se collent à ton aura la dévorant
Petit à petit sans vergogne Qui pourra

Pour toi les remiser au fond d’un débarras
Ou les rejeter au loin vers un grand torrent
Qui les émiettera Personne c’est navrant
Et si tu es leur proie sois comme le cobra

Attaquant sans pitié injectant son venin
Jusques en leur cœur froid ce qui n’est point bénin
C’est là le seul moyen de toi les éloigner

Et de les reléguer dans les sombres endroits
Réservés aux âmes qui osent témoigner
Faussement sans honte sans ressentir d’effroi

ANDERS BREIVIK


Ô toi grand et digne fils des rois de Norvège
L’on se souviendra de ton nom vraiment longtemps
Oui vraiment très longtemps Tes crimes dégoûtants
Inspireront bien des désaxés de Liège

À Indianapolis Oh que Dieu te protège
De ceux qui saliront ta route combattant
Inspiré mais dément car voici ton printemps
Ta renaissance et ton fort terrible cortège

Celui accompagnant les membres de ta race
Vers cette part d’enfer de profonde disgrâce
Qui leur est réservée près des champs Élysées

Tu seras pardonné comme les Templiers
Et tu deviendras saint baptisé de rosée
Tel Perceval et tous les autres chevaliers

lundi 18 août 2025

ÉPHRAÏM


De tes reins descendent des millions d’humains
De nombreux fruits sont nés se sont épanouis
En suivant tes bienfaits Le mal s’évanouit
Au doux son de ton nom aux saveurs de jasmin

Bien que second fils tu fus béni de la main
Droite par Jacob ce qui sembla inouï
Pour ton père Joseph qui en fut ébloui
Par la suite voyant tes exploits de gamin

Ton frère Manassé n’en fut guère vexé
Acceptant la vision de l’aïeul bien axé
Par l’unique Seigneur donnant vie lui aussi

À tout un peuple saint Oh oui grand Éphraïm
Il était écrit ton destin fort réussi
Et nous savons tous que tu n’as commis nul crime

mardi 12 août 2025

WHAT A WONDERFUL WORLD


À Louis Armstrong

Que ce monde est si beau Pourquoi ne le vois-tu
Point Pourquoi cherches-tu ce qui se trouve au loin
Alors que tout ce dont tu as vraiment besoin
Est jà entre tes mains Songe à cette vertu

Regarde le ciel bleu les arbres verts et tu
Comprendras le divin comment il avec soin
A tout disposé il a consacré les oints
Et les a des habits les plus saints revêtus

Regarde l’arc-en-ciel imagine où il mène
Quel que soit le jour de l’adorable semaine
Chéris aussi ceux que tu croises sur la route

Ils t’élèveront et effaceront tes doutes
Les doutes qui peuvent t’assaillir en chemin
Avant le grand moment le final examen

THE PIANO


À Jane Campion et Thomas Hood

Regarde l’océan le silence immobile
Des vagues perdues au loin vers cet horizon
Qui fut le tien avant point exempt de poison
Ce silence digne des mots d’une sibylle

Sur la plage un piano marque un indélébile
Univers composé des sons au diapason
De notre être intérieur siège de la raison
De cette petite voix qui en nous jubile

Regarde ma tombe et la croix qui la surmonte
Écoute donc mon chant l’histoire qu’il nous conte
Dans un profond mutisme Oh oui écoute donc

Ce que la nature veut absolument dire
Au fond de la forêt d’une conque quelconque
Là où il fait chaud ou froid sans jamais maudire

ORLANDO


À Virginia Woolf et Sally Potter

Ô vous qui traversez les âges sans faner
Qui êtes tantôt des hommes tantôt des femmes
Et qui connaissez tous les secrets de nos âmes
Celles des plus grands saints et celles des damnés

Je vous transmets ici hommage passionné
Vous qui nous avez fait tant rêver dans les drames
Que vous avez vécus Vraiment je vous acclame
Pour avoir su gérer mystère d’être né

Et combattu bien des ignorances rances
Avoir su regarder delà les apparences
Découvrir les purs cœurs se cachant derrière

Moult carnavalesques costumes Vos poèmes
Sont dignes d’intérêt oh oui ce sont des pierres
Perdues au milieu de l’océan sans blasphème

lundi 11 août 2025

LE TROISIÈME ŒIL


À T. Lobsang Rampa

Au cœur de notre être sommeille un troisième œil
Beaucoup plus puissant que les physiques deux autres
Ce dernier nous permet de tout l’univers nôtre
Pouvoir explorer en repoussant notre seuil

De connaissance qui ne s’arrête au cercueil
Comme voudraient nous le dicter ceux qui se vautrent
Dans la matière et qui se veulent les apôtres
De ceux qui savent tout du fond de leur fauteuil

Il y a des secrets cachés au fond de l’âme
Qui ouvrent les portes de l’éden ou des flammes
Prends garde à toi toi qui arpentes ces chemins

Car il est facile de bien s’y égarer
De voir les illusions de quelques parchemins
Prendre forme devant son regard effaré

VINCENT


Ô toi Vincent l’homme qui se coupa l’oreille
Tu dois rire aujourd’hui quand tu vois se presser
Devant tes beaux tableaux le monde intéressé
Toi qui ne vendis pas même un quart de bouteille

Oui tes nuits ne furent que de très longues veilles
Et tes jours un enfer ô pauvre oiseau blessé
Je ne peux que penser à tout ce qu’encaisser
Tu as dû interné écarté des merveilles

Des maîtres flamands à ceux du profond Japon
Tu te nourris avec délectation fripon
Garnement étudiant bien plus que les couleurs

Je te vois à présent rendre ton dernier souffle
Après avoir voulu échapper aux douleurs
De l’existence qui sûrement nous boursoufle

LE RUBIS


Mes joues rosissent quand je croise ton regard
Ô pierre sacrée et sainte excitant passion
Chez les mortels support de méditation
Pour les excentriques réveillant les hagards

L’on t’échange dans les grandes aérogares
Ainsi qu’au cœur de la jungle sans compassion
Par simple appât du gain Oui tu es tentation
Pour les plus sages et pour toi l’on se bagarre

Tu peux rendre tous les guerriers invincibles
Calmer les tempêtes grandement irascibles
Et chasser au loin les plus horribles démons

Oh oui tu attires l’amour le plus sincère
Ce sont bien les dieux qui t’ont fait du goémon
Sortir par un beau jour quand ce fut nécessaire

dimanche 10 août 2025

SAPPHO


Au loin j’entends sourdre un étrange épithalame
L’on y chante Aphrodite et son nouvel amant
Au visage doux au fougueux tempérament
Je tente vaille que vaille de mon calame

Me saisir mais déjà les vents se sont faits lames
Coupant net chaque son mélodieux filament
Me rapprochant des dieux Oui dans mon testament
Je voudrais leur offrir l’ensemble de mes flammes

Depuis ce jour j’erre comme un fou sans raison
À la recherche de ce qui en pâmoison
Me fit tomber de cet air si pur cristallin

Dont je sais que jamais je ne retrouverai
La fréquence et encor moins les pas alcalins
Dictant sa cadence J’en suis presque écœuré

LE SAPHIR


Ô saphir je suis bleu de toi pierre précieuse
Qui sommeille en mon cœur et qui parfois s’éveille
Le faisant battre si fort comblant de merveilles
Et mes jours et mes nuits mais souvent capricieuse

Changeante imprévisible ou irrévérencieuse
Je te pardonne tout toi qui pourtant surveilles
Et notes mes travers dans ton étrange veille
Digne d’une amante pétrifiée et anxieuse

Je ne sais que dire quand là je t’aperçois
Dans une vitrine sertie dans de la soie
Dans de nobles métaux Au loin tu m’as choisi

Et simplement guidé vers toi directement
Voilà un mystère bien grand pour moi transi
D’émotion et de très intenses sentiments

samedi 9 août 2025

LES ÉPHÉMÈRES


À Jacqueline Harpman

Ils passent leur vie à nos côtés éphémères
Compagnons dont nous ne connaissons le pouvoir
Eux qui sont éternels et qui ont grand savoir
Les siècles s’écoulent et nombre de chimères

Peuvent s’évaporer comme l’eau de la mer
Sous un ardent soleil Nous devons recevoir
Leurs enseignements sans jamais nous émouvoir
Mais nous laissons trop nos sentiments rendre amère

Notre divine âme Cette belle étincelle
Qu’ils nous offrent est un sourire universel
Et peut-être qui sait une simple recette

Pour guérir tous nos maux et vaincre cette mort
Qui semble inévitable oui et pour les ascètes
Et pour les débauchés purs ou pleins de remords

jeudi 7 août 2025

NE RIEN DEVOIR À PERSONNE


Voilà qui est bien très important dans la vie
N’accepte vraiment rien si tu sens qu’en retour
Ils vont te demander comme d’affreux vautours
De les servir toujours sacrifiant tes envies

Pense à ce président que tout le monde envie
Qui fut sponsorisé jusque dans ses atours
Et se devant donc de rembourser à son tour
Ses banquiers ses parrains leurs dots inassouvies

Oui ils se croient libres ceux qui sont enchaînés
À leur famille à leur pays qui sont damnés
Pour une bouchée de pain pour un simple toit

Observe leur regard quand l’heure de payer
S’approche les laissant stupéfaits et pantois
Eux qui n’auraient jamais pensé devoir loyer

mercredi 6 août 2025

ANDREÏ ROUBLEV


À Andreï Tarkovski

C’est péché de ne pas utiliser talent
Offert par le Seigneur Voilà ce que Roublev
Apprit sans menace ni saisir aucun glaive
Après un silence sans nul équivalent

Au cœur d’un monastère ou errant bras ballants
Dans les campagnes de la Russie qui élèvent
Et les hommes et les âmes qui les soulèvent
Ou les avilissent Oh quel étincelant

Peintre d’icônes il fut tous s’en souviennent
En contemplant son œuvre et sa vie vésuvienne
Dont nous savons bien peu Sa sainte Trinité

Évoquant les anges reçus par Abraham
Est l’un des symboles de l’hospitalité
Et de tout un peuple ceint de madapolam

HÉRACLÈS


De ses travaux l’on se souvient dans l’univers
Entier mais peu savent qu’il a tué ses fils
Guidé par la folie d’Héra son maléfice
Ce fut sa punition pour ses actes pervers

Oui bien des poètes ont chanté en leurs vers
Les douze épreuves du héros ses sacrifices
Pour les accomplir tous avec force artifices
Et grand courage Il a donc payé ses travers

Mais la colère de la déesse suivra
Fort longtemps ses pas des Enfers à l’agora
Des glorieuses cités de la puissante Grèce

Son calvaire prendra fin sur un haut bûcher
Ce qui lui permit de joindre avec allégresse
L’Olympe d’Hébé sans plus jamais trébucher

mardi 5 août 2025

LES CHAUSSONS ROUGES


À Hans Christian Andersen, Michael Powell et Emeric Pressburger

Ô toi qui veux danser n’oublie pas les chaussons
Créés par le Diable pour les enfants gâtés
N’ayant qu’une obsession Ils sont vite appâtés
Et n’ont pas le moindre ou le plus petit soupçon

D’être tombés dans un piège Ces polissons
S’amuseront durant longtemps tels des bâtés
Ânes Mais surprise point de répit ouaté
Après les efforts et les sauts à l’unisson

Même en se coupant les pieds Un compositeur
Un jour sera aussi leur honteux serviteur
Persuadant une bien frêle ballerine

De suivre leurs pas fous Une telle cadence
Pourrait rouler les plus rudes dans la farine
Et entraîner les plus forts dans la décadence

MEMORIA


À Lost Area

Ô toi seul prisonnier de ta sombre mémoire
Éveille-toi et prends conscience de l’endroit
Dans lequel tu es et où tes basiques droits
Sont bafoués passés sans honte à l’écumoire

Là où les ténèbres règnent un vieux grimoire
Sera un jour ouvert détrônant le faux roi
Gouvernant tes pensées Sur ton chemin de croix
Tu te devras d’ouvrir les portes des armoires

Contenant archives et tristes souvenirs
Mais aussi celles de tes plus beaux avenirs
Pour se libérer il faut absolument être

En parfaite harmonie avec le divin souffle
L’unique arme pouvant retirer le salpêtre
Des songes et des murs qui bien trop se boursouflent

APPARITION


Tes yeux ne peuvent voir qu’une fraction des ondes
Mais tu crois tout savoir de la vie et du monde
Tes cinq petits sens ne sont que des instruments
Destinés à servir Dieu très assidûment

Quand tu te sens perdu dans les flots écumants
Comme les apôtres sans aucun argument
Autre que la foi pour masquer leur bien profonde
Terreur sois confiant malgré tout ce qui gronde

Oui tout s’effacera un jour et conduira
Ton cœur au royaume de la vraie paix Hourra
Ce sera grande joie car il sera levé

Le voile illusoire recouvrant ton regard
Que tant voudraient clore ces sombres dépravés
Caressant idoles et statues sans égard

LE JUGE


Impassible et hautain de la Loi le visage
Est empesé et bien perruqué c’est le juge
Cet homme qui se croit plus fort que le déluge
Mais qui n’écoute point les vrais divins présages

On le voit en effet faire mauvais usage
Souvent de son pouvoir chassant de son refuge
Le sage ou le prophète usant de subterfuges
Pour couvrir de barreaux sa vue son paysage

Mais vient le jour béni où arrive son tour
De se trouver face à Celui qui sans détour
Fait pencher la balance en soupesant les âmes

Il n’est alors plus temps de se perdre en palabres
C’est l’heure des honneurs ou des infâmes blâmes
Conduisant au pays angélique ou macabre

lundi 4 août 2025

LE SOUFFLE DES MOTS


Laisse-toi donc porter par le souffle des mots
Laisse-les t’emporter au fond de l’univers
Avant que le Verbe n’ait créé ce pervers
Monde qui est le tien avec tous ses grimauds

Prends tout ton temps vas-y assez pianissimo
Garde tes chakras bien alignés et ouverts
Et tu sentiras le vent passer au travers
T’abreuvant d’énergie Souffle sur ce rameau

Invisible enflammé inspire ses fumées
Et tu recevras peut-être une renommée
Céleste indestructible et un savoir précieux

Oui sache que chaque mot détient des secrets
Parfois judicieux ou parfois pernicieux
À toi d’interpréter bonnement ces engrais

LA COLÈRE D’ACHILLE


Nullement un homme n’a connu de colère
Plus grande qu’Achille quand son ami Patrocle
Fut tué par Hector plus solide qu’un socle
Il déversa d’abord un vil vocabulaire

Sur les hardis Troyens à l’honneur séculaire
Puis se lança alors vêtu de feu et d’ocre
Dans un combat où le sang celui des médiocres
Comme des plus fiers rois coula Cela dut plaire

Aux dieux tutélaires des forces achéennes
Eux qui avaient tissé leur toile arachnéenne
Espérant le retour du véloce héros

Après son refus de servir Agamemnon
Sans lui la victoire les aurait fui au trot
Et jamais l’Histoire n’aurait su leur doux nom

jeudi 31 juillet 2025

DE SOLARIS À PROMETHEUS


À Stanley Kubrick, Andreï Tarkovski et Ridley Scott

Pourquoi cherches-tu à trouver le Créateur
Lors qu’une voix venue d’ailleurs nous interpelle
Écoute-la donc un peu dans une chapelle
Avant de te lancer tel un navigateur

Sans boussole au cœur de l’univers tentateur
Car tu n’es point prêt à répondre à ses appels
À ce que découvrir tu pourrais L’archipel
Des horreurs est vraiment grand ô explorateur

Qui ne connaît même pas son propre intérieur
Et qui voudrait percer comme un simple parieur
Les plus ardents secrets Oui attends dans ta chambre

Qu’ils viennent à toi que se lève le brouillard
Des tristes illusions que chacun de tes membres
T’indique le chemin menant loin des pillards

LA POÉSIE


La poésie est le vrai langage des dieux
C’est l’ultime science et la seule qui puisse
En fédérer toutes les couches De la cuisse
De Zeus Jupiter sont sortis de mélodieux

Vers et des musiques que même les studieux
Maîtres n’oseraient en rêver De vieux délices
Se cachant tout au fond de ces grimoires lisses
Et poussiéreux dormant dans les rayons radieux

D’une bibliothèque auront un jour la joie
D’atteindre ton petit cœur d’en trouver la voie
Et d’enfin t’éveiller aux secrets du cosmos

Derrière chaque mot se trouve un univers
Désirant déployer ses ailes d’albatros
Au printemps en été en automne en hiver

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