jeudi 13 novembre 2025

LETTRE À ÉLISE


À Ludwig van Beethoven et Pierre Rapsat

Entends-tu ce piano aussi noir que la nuit
Chanter ta mélodie ô douce et tendre Élise
Au cœur de la forêt ou au fond d’une église
Peu importe le temps qu’il soit midi minuit

L’entends-tu ce piano alors que l’astre luit
Oui au plus haut du ciel pour que point ne s’enlisent
Nos nobles sentiments et que se cristallisent
Notre volonté et nos désirs sans nul bruit

Oh l’entends-tu Élise aux yeux si purs et gais
Quand vient le mois de mai les senteurs de muguet
Ou quand l’automne et ses feuilles recouvrent tout

D’un manteau mordoré C’est presque imperceptible
Mais si tu le peux tu le peux vraiment partout
Il t’accompagnera puissant indestructible

mercredi 12 novembre 2025

JE ME SOUVIENS


Ils m’ont démembré puis brûlé dans le jardin
Ils pensaient me tuer mais m’ont rendu plus fort
Quelle surprise pour eux oh quel inconfort
Quand j’ai resurgi face à eux ces vils gredins

Comme un dieu égyptien ou un esprit andin
Anéantissant tous leurs satanés efforts
Pour me détruire il ne me restait plus rien fors
Une goutte de sang et un souffle Soudain

Un voile noir tomba sur mes yeux de lapis
Puis un terrible éclair au fond d’un précipice
Me ramena vers le Soleil apollinien

Et je retrouvai tout ce que j’avais perdu
Toujours espère car les tyrans draconiens
Finissent un jour par voir leur corps bien tordu

FOX MULDER N’EST PAS MORT


À David Duchovny

L’hiver de son manteau blanc avait tout couvert
Ses amis proches se lamentaient et pleuraient
Ce n’était point une toscane oliveraie
Qui allait l’accueillir le corps de Fox Mulder

Mais bien un cimetière anonyme Au travers
De ses yeux de sa vie et de sa foi fort vraie
Le monde a découvert qu’au delà de la craie
Qui nous compose il y a un autre univers

Quelques mois plus tard ce fut la grande nouvelle
Qui bouleversa nos très maussades cervelles
Fox Mulder n’est pas mort Fox Mulder n’est pas mort

Il est revenu d’où nul jamais ne revient
Enterrés sont donc tous nos regrets nos remords
Et nos peurs venant des temps antédiluviens

mardi 4 novembre 2025

HÉLIOS ET ÉOS


Quand Hélios et Éos par bonheur se rencontrent
C’est pour la lumière nous donner à nouveau
Faire naître le jour prisonnier du caveau
Alors que tout semblait oui aller à l’encontre

De la volonté des dieux Leur passion démontre
Eux qui sont frère et sœur que les plus saints travaux
S’accomplissent dans la bonne humeur cela vaut
Bien plus qu’une leçon oh oui cela nous montre

Que les secrets de la vie dans le quotidien
Résident et qu’il ne faut trop aux comédiens
Accorder confiance eux qui cherchent à tromper

Notre vigilance en se masquant le visage
Dans le simple but de notre foi estomper
Et des plus grands mythes faire mauvais usage

lundi 3 novembre 2025

HAREM


À Sarah Brightman

Oh quelle grande joie de t’accueillir ici
Dans le secret harem de mon limpide esprit
Pour toi je donnerais oui n’importe quel prix
Et j’écrirais tant de si merveilleux récits

Que mon être serait à jamais adouci
En espérant te voir toi mon ange chéri
Au détour d’un couloir Me voilà attendri
En écoutant ta voix dissipant mes soucis

Te savoir si proche est mon seul médicament
Même si je sais que nous ne serons amants
Que dans un autre temps que dans un autre monde

Il se fait tard voici la nuit et ses espoirs
Pour qui des hymnes ont été chantés la ronde
Des étoiles ceignant un instant ma mémoire 

LES DIEUX ONT SOIF


À Anatole France et Camille Desmoulins

Les dieux ont soif de sang depuis la nuit des temps
Rien ne les apaise ni les bombes ni l’or
Qui fait perdre raison Qu’espérer donc alors
Nos frères cesseront-ils leurs jeux rebutants

Chasserons-nous de nos yeux l’enfer révoltant
Qui s’offre à nous matin et soir presque indolore
Habituel commun oui en technicolor
En stéréophonie dans un bruit exaltant

Les dieux ont soif de sang depuis la nuit des temps
Tu sais bien maintenant vraiment ce qui t’attend
Ami lecteur ayant encore un peu d’esprit

Ne sois point étonné quand ils voudront trancher
Ton trop maigre cou et te mettre au pilori
Pour avoir trahi leurs travers t’être épanché

SCHÉHÉRAZADE


À Nikolaï Rimski-Korsakov

Ô fière princesse des Mille et Une Nuits
Raconte-moi encore une de tes histoires
Une de celles qui sont dans ton répertoire
Fais-moi donc rêver et efface mon ennui

Oui j’ai beau tout avoir l’or l’argent et leurs fruits
Oh l’effroi me glace tel un réquisitoire
Chaque fois que vient le soir c’est mon purgatoire
Je sens parfois la mort qui approche sans bruit

Seul le son de ta voix parvient à soulager
Mes tristes angoisses Je suis un passager
Entre tes mots tes doigts montre-moi le chemin

Je ne veux rien d’autre moi qui suis grand sultan
Qui fais trembler les rois comme de vils gamins
Pris la main dans le sac par leur père titan

dimanche 2 novembre 2025

LE BEL ENDYMION


Oh quand s’éclipse la Lune c’est bien pour toi
Bel Endymion étant pour toujours assoupi
Dans une grotte dont les murs sont décrépits
Elle vient contempler ta splendeur s’apitoie

Quelquefois sur ton sort fortement discourtois
Mais se console très vite de son dépit
En regardant tes traits d’ange aux cheveux d’épi
Et ta pureté oui ne laissant que pantois

Voir Séléné danser avec toutes tes filles
Tu ne le peux point mais sois conscient qu’elles brillent
Dans le ciel en ton nom immuable pasteur

À moins qu’au royaume des rêves et des songes
Vous ne vous retrouviez Ô dieux rédempteurs
Laissez-moi donc y croire avant d’autres mensonges

COMME TOI


À Jean-Jacques Goldman

Les verts pâturages n’avaient aucun secret
Pour toi jeune pâtre pour toi jeune insouciant
Qui ne connaissait rien des guerres inconscient
Des dangers des tranchées dont nul ne se soustrait

Tu croyais que l’herbe toujours subsisterait
Sur cet océan de pierres très impatient
De tout dévorer et tout espoir asphyxiant
Oh oui tu y croyais aussi fort qu’au progrès

Comme toi j’y ai cru comme toi j’ai souffert
Comme toi j’ai vécu le véritable enfer
Celui qui est créé par nos frères les hommes

Comme toi je les ai vus détruire la Terre
Comme si c’était un jeu un simple péplum
Il faut le dénoncer ou à jamais se taire

samedi 1 novembre 2025

MÉLEK


À Pierre Loti

Désenchantée parmi oh les désenchantées
Je pense à toi Mélek qui dansais au harem
Pour satisfaire non point le Dieu suprême
Mais un banal sultan durant quelques nuitées

J’aurais aimé pouvoir oui te réconforter
Plus que je ne l’ai fait de ta tristesse extrême
Mais que faire face aux siècles et un système
Tellement bien ancré t’aider te supporter

L’on ne peut dire que tu y étais captive
Ou vraiment maltraitée toi belle enfant chétive
Qui ne connaissais du monde que quatre murs

Et qui aurais voulu tant en voir beaucoup plus
Mais tu étais là nue seule et sans nulle armure
Pour te protéger des flammes Ô Angélus

samedi 25 octobre 2025

BEAT GENERATION


Oh entends-tu ce cœur battant dans ta poitrine
Ce cœur qui brûle et qui brûle depuis toujours
Préférant la nuit et ses ombres que le jour
Épuisé fatigué par toutes les doctrines

L’entends-tu celui qui t’appelle et tambourine
À chaque seconde du terrestre séjour
Liberté liberté tu es comme un ajour
Creusé dans le dôme de ce qui nous chagrine

Peut-être y a-t-il un autre monde oui un monde
Caché au plus profond de soi loin de l’immonde
Hypocrisie loin de l’affreuse cruauté

Écoute écoute écoute écoute écoute écoute
Tous les secrets sont là en toi sans primauté
Tout ce que connaître tu dois est sur ta route

jeudi 23 octobre 2025

QUI A TOUCHÉ MES VÊTEMENTS


Mais qui donc a touché oh mes purs vêtements
Avec tant de foi pour guérir sa maladie
Va désormais en paix chante mes mélodies
Et rends grand témoignage avec enchantement

Oui sœur évite pour toujours l’envoûtement
Du démon qui était en ton corps perfidie
Te laissant du matin au soir tout étourdie
Faisant couler ton sang sans arrêt vertement

Que tous puissent voir la puissance du Seigneur
À travers toi femme pour qui les rimailleurs
Ont bien peu de valeur face à la vraie parole

La parole qui sourd du fond de notre cœur
Quand nous le suivons quand nous ne jouons de rôle
Lui seul est saint Lui seul est l’éternel vainqueur

samedi 18 octobre 2025

LES TEMPLIERS


Les fidèles gardiens des purs lieux sanctifiés
Dorment-ils encore de nos jours quelque part
Tout au fond d’une crypte entourée de remparts
Ont-ils un empire mystérieux édifié

Nul ne saura jamais non mais l’on peut se fier
À leur protection de tout temps en marchant par
Les chemins dévoilés par le Seigneur épars
Dans notre monde et bien d’autres Sois fortifié

Oh oui sois fortifié par cette connaissance
Quand tu te sens seul quand se fait sentir l’absence
Quand l’ombre tentatrice est lancée dans tes pas

Ne tremble nullement les Templiers sont anges
À la forme humaine sortis non de la fange
Mais de l’eau sacrée et limpide aux doux appas

RAHAB


C’est un écarlate cordon à ta fenêtre
Qui te sauva la vie quand tomba Jéricho
Après les trompettes et leur puissant écho
Car ton mérite il faut purement reconnaître

Certains auraient voulu ne jamais te voir naître
Aubergiste ou simple putain oh quiproquo
Éternel sans toi et ton silencieux écot
Canaan n’aurait pu recouvrer son bien-être

Oui les deux espions que tu cachas sous le lin
Remplirent leur mission le sourire opalin
Accomplissant de Dieu la franche volonté

Tous parlent de ta foi de ta grande beauté
Et de ton courage le tout étant gravé
Dans le Livre Ton sang est pour toujours lavé

LA FALAISE DE NAZARETH


Les Juifs ont voulu le jeter de la falaise
Le Sauveur du monde lui qui avait prêché
Pour la première fois Ah mais quel grand péché
C’est comme cracher sur celui qui fit la glaise

Jésus put toutefois oh filer à l’anglaise
Passant au milieu d’eux sans point être touché
Son destin n’étant pas de finir embroché
Ou lapidé mais bien crucifié n’en déplaise

À la foule en furie rejetant prophéties
Et divins écrits se perdant en arguties
Plutôt que d’écouter la tendre voix du cœur

L’on se souvient de toi aujourd’hui Nazareth
Pour ces événements mais n’en gardons rancœur
Car c’était bien là oui la volonté secrète

jeudi 16 octobre 2025

LES RUINES


Quelques vieilles pierres du lierre un peu de ronces
Qui imaginerait la civilisation
Florissante perdue dans la végétation
La civilisation des questions sans réponse

Pourquoi telle hauteur pourquoi un tel quinconce
Quelle était donc la vie de la population
Quelle fut la cause de sa dévastation
Tout fut-il détruit sans aucun coup de semonce

Oh que j’aime à errer dans les antiques ruines
Que ce soit sous un chaud soleil ou dans la bruine
Je peux imaginer alors ce que je veux

Voir surgir de puissants et nobles chevaliers
Des dieux zoomorphes des filles aux cheveux
Dorés ou encore des spectres familiers

BETHSABÉE ET DAVID


Femme dont la beauté était oh légendaire
Bethsabée charma le fier serviteur David
Lui qui était prêt à tout pour combler le vide
Grandissant dans son cœur celui de l’adultère

Le rongeant tel un ver dans la pomme de terre
Comme son visage se fit pâle livide
Quand elle sut que le roi d’elle était avide
Après l’avoir vue se baigner en solitaire

Pensant à ce qu’Urie ferait en l’apprenant
Le chantre d’Israël tua son lieutenant
Indirectement en l’envoyant au combat

Ce qui provoqua les reproches de Nathan
La malédiction de sa lignée ici-bas
Masquant sa gloire dans le royaume éclatant

JAÏRUS


C’est pour ta fille pour guérir sa maladie
Que tu fis appel au très grand Seigneur Jésus
Malgré les restrictions des esprits décousus
Tout emplis de mépris d’ignoble perfidie

Tu savais que lui seul au sein de l’étourdie
Cohue réussirait et c’est donc de visu
Que tu assistas au miracle inattendu
Après l’espoir perdu par tous oh tragédie

C’est ta foi ta confiance aveugle qui sauva
Cette enfant de douze ans du mortel canevas
Lui étant réservé oui avec certitude

Car tu n’as point douté quand on t’a annoncé
Qu’elle était trépassée quelle vicissitude
Alors qu’elle dormait d’un sommeil prononcé

mardi 14 octobre 2025

LE SOMMEIL DE PIERRE


Ah quel profond sommeil enveloppait l’apôtre
Au fond de sa prison Oh quand l’ange apparut
Il crut en un rêve pour le moins incongru
Libéré des chaînes il pensa être un autre

En frôlant ses seize geôliers La paix se vautre
En de nombreux recoins insoupçonnés ventrus
Ou maigrelets Pierre ses petits yeux ne crut
Quand il fut dans la rue Ce pur chemin est nôtre

Désormais je serai toujours à tes côtés
La foi de tes frères t’as sauvé piloté
Hors de ta cellule Tu as obvié au pire

Hérode voulant ta peau celle des chrétiens
Des premiers jours Oui il soupire oui il conspire
Mais le monde est à toi vraiment il t’appartient

LA MORT DE CHARLES LE TÉMÉRAIRE


Le corps du Téméraire a été retrouvé
À moitié dévoré au cœur d’un marécage
Juste récompense pour ses nombreux saccages
Diront ses détracteurs ceux qu’il a réprouvés

Son épée brisée à ses côtés c’est prouvé
L’identifia lui qui en mit plus d’un en cage
Mais était-ce une mise en scène ou un trucage
Peu importe tout fut acté et approuvé

Oh qui donc porta le coup fatal Un soldat
Anonyme ou bien le destin traître Judas
Personne ne saura la pure vérité

L’on peut tout posséder oui c’est comme un ver nu
Que l’on quitte ce monde et la célébrité
Pour retourner ah là d’où nous sommes venus

mardi 7 octobre 2025

AU PIED DU VÉSUVE


La vie était tranquille au pied de ce Vésuve
Oh que tout le monde présumait endormi
L’on s’animait matin soir comme des fourmis
Sans penser à ce frère imposant à ses cuves

De lave bouillonnante à ses mortels effluves
Un jour sa colère et son courroux ennemi
Ses luisants muscles par les siècles affermis
Se déchaînèrent en une infernale étuve

Un nuage cendré oui a tout recouvert
En quelques minutes éclipsant l’univers
Emportant les âmes de ces nombreux insectes

Si l’on se rappelle d’elles c’est un miracle
Amphigourique pour notre faible intellect
Un mystère digne des plus puissants oracles

lundi 6 octobre 2025

TITUS


Tu as refusé la reine de Palestine
Seul véritable amour de ta courte existence
De ton bref règne pour la charge palatine
Devenant esclave d’étranges circonstances

Durant ces deux ans tu évitas la potence
Oui à ceux méritant cent fois cette sentence
Une éruption de feu empreignit les rétines
Fort signe du destin abaissant ses courtines

Nombre d’épidémies ont frappé ton empire
Tu as dû te sentir mordu par un vampire
Abandonné des dieux ayant rasé le Temple

Alors que tu ne le voulais oh point vraiment
Le Sénat t’honora t’érigea en exemple
Te déifia même Mais quel doux agrément

jeudi 2 octobre 2025

DUST IN THE WIND


À Kansas

Tout ce que nous sommes c’est un peu de poussière
Ballottée par le vent voilà la vérité
La seule méritant oh la postérité
Loin de l’agitation ah pour le moins grossière

De la multitude curieuse et carnassière
Poursuivant les spectres de son obscurité
Ne la jugeons pourtant avec sévérité
Car aucun de nous n’est d’origine princière

Et oui aucun de nous ne le sera jamais
Car c’est illusion que de se croire au sommet
D’une bien quelconque pyramide sociale

Devenons et le vent et la terre et le ciel
Peut-être saurons-nous ainsi l’originale
Volonté de ce Dieu qui est notre essentiel

mercredi 1 octobre 2025

IMPRESSIONS ET PAYSAGES


À Federico García Lorca

Je regarde par là au loin par la fenêtre
De ce train qui m’emmène au cœur de cette Espagne
Que j’adore celle de ces vastes campagnes
Des hautes montagnes qui ont forgé mon être

Oh le soleil dardant ses rayons je vois naître
Ce sol qui m’est si cher c’est comme une compagne
Se réveillant à mes côtés qui accompagne
Oui chacun de mes pas sous l’ombrage d’un hêtre

À chaque battement de ses cils je sens poindre
Son si doux visage que je voudrais tant oindre
D’huile parfumée et sacrée sans point attendre

L’heure des prières saintes et vespérales
Ce moment où s’éteint tout ce qu’on peut entendre
Je rêve alors de ce qui est bien immoral

HIPPOMÈNE ET ATALANTE


Ah Atalante je revois tes dignes courses
Dans la verte forêt de la belle Arcadie
Tu ne succombas qu’à la vile perfidie
Du rusé Hippomène Élevée par une ourse

Tes mollets étaient si puissants que tes ressources
Physiques mentales laissaient l’âme étourdie
Votre hymen cependant finit en tragédie
Transformés en lions tout auprès d’une source

Condamnés à tirer un vénérable char
Ainsi finissent les plus affreux pleurnichards
Refusant d’honorer les bienfaits des déesses

Trois pommes d’or semées sur une longue sente
Suffisent parfois à donner la hardiesse
Pouvant manquer à tout qui aime une innocente

PRISCA ET AQUILAS


Souviens-toi de Prisca et du doux Aquilas
Sois comme eux si tu le peux que ton dévouement
Soit inébranlable face à tous les tourments
Que le destin mettra sur ton chemin hélas

De leur exil loin de Rome et sa populace
À Corinthe Éphèse leur très bel enjouement
Ne s’est point tari et Paul a résolument
Chanté leur bonté et leur courage de classe

Ces compagnons d’œuvre ont bien épaulé l’apôtre
Lui fournissant du bon pain de petit épeautre
Et un lit douillet quand il était de passage

Oui souviens-toi de ces deux êtres merveilleux
Qui offraient leur savoir gratuitement ô sages
Sans jamais devenir tristes ou orgueilleux

vendredi 26 septembre 2025

LES BATELIERS DE LA VOLGA


Ta vie et tes amours n’ont vraiment nul recours
Hé ho hisse hé ho hisse hé ho hisse hé ho hisse
Tu tractes les bouleaux dont la peau est si lisse
Tout au long de tes jours quel infernal séjour

Oui mieux vaudrait être pendu très haut et court
Pour cesser de souffrir de subir ces supplices
Toi qui peines tant à rapiécer ta pelisse
Et à nourrir femme et enfants Dans les faubourgs

Que le fleuve traverse il faut aussi dormir
Au fond d’une écurie dans la paille et frémir
Au moindre craquement les ours et les brigands

Étant aux aguets en attendant toute proie
Qui pourrait leur offrir un mets extravagant
Plus délicieux que les carpes ou les lamproies

jeudi 25 septembre 2025

POSÉIDON


Toi qui brises les flots de la mer en furie
D’un coup de trident et détruis les fiers vaisseaux
D’un simple souffle je vénère tes assauts
Comme il se doit car tu combats les incuries

La folie des hommes leur vile barbarie
Eux qui ne respectent vraiment rien du ruisseau
À la fleur qui pousse en véritables pourceaux
Que j’aimerais voir leur arrogance tarie

Mais c’est là le moindre des soucis de nos dieux
Car nous ne sommes que des fourmis à leurs yeux
Et nos vies ne valent pas plus qu’un long soupir

Oui toi Poséidon seigneur des océans
Que ta rage contre nous puisse s’assoupir
Pendant quelques ères écoutant ce péan

LES FLEURS DU MAL


À Charles Baudelaire

Jamais la poésie n’a été tant marquée
Par un recueil qu’au temps de Charles Baudelaire
Lui qui est devenu comme un dieu tutélaire
Pour de nombreux siècles oh joie sophistiquée

Il nous a montré la beauté alambiquée
Se cachant derrière les plus horribles glaires
Nous ouvrant les portes des espaces stellaires
Dans un doux sourire de l’âme disséquée

Que de vers sublimes l’on peut y découvrir
Que d’univers nobles il permet d’entrouvrir
Oui celui qui connaît sa force et sa magie

Fait partie des plus grands de ceux dont le cœur pur
Jamais ne s’arrête aux atroces effigies
Que le monde condamne et efface des murs

LA PLANÈTE DES SINGES


À Pierre Boulle et Franklin Schaffner

Oh mais regardez-les donc s’agiter les singes
Sur cette planète bleue et rouge du sang
De leurs semblables C’est pour le moins indécent
Mais que dire alors des sacrifiées méninges

Sur l’autel des sciences enveloppées du linge
Du progrès et des vies des êtres innocents
Exploités sans égard pour des mille et des cents
Oui cela est digne d’une énigme de sphinge

Oui regardez-les donc dans leurs amphithéâtres
Balancer leurs grands bras comme dans un théâtre
Burlesque et grotesque vociférant sans fin

Croyant tout savoir et avoir tout inventé
Ils s’assagiront peut-être un beau jour enfin
Mais j’en doute assez moi qui suis désenchanté

mardi 23 septembre 2025

LES BATEAUX


À Charles Aznavour

La vie de bohème est comme un conte de fées
Lorsqu’elle s’achève c’est la conformité
Qui lentement gangrène oh notre intimité
Mais surgit un bateau rappelant un trophée

Oui voilà un bateau espoir pour les Orphée
Du monde entier d’enfin fuir les calamités
De ce que l’on nomme la sédentarité
Un chant se lève dans les chœurs des coryphées

Ah emmenez-moi donc fiers et altiers vaisseaux
Vers de nouvelles joies au loin des vermisseaux
Ceux qui rongent petit à petit mon bonheur

Oui emmenez-moi donc tout au bout de la terre
À grande distance des fous des ricaneurs
Pour goûter aux fruits des plus inconnus mystères

CATCH THE WIND


À Donovan

Oui toi attrape donc le vent impétueux
Oui toi cher prophète dont les mots verront jour
Aussi certainement que régnera toujours
L’unique Seigneur à l’esprit tempétueux

T’avoir auprès de moi c’est tout ce que je veux
Cela semble impossible oh mais toi mon amour
Qui n’es pas encor né je sais que tu n’es sourd
À ma complainte et que tu es autant nerveux

Oui je sais que tu me cherches très ardemment
Nous serons sûrement de fidèles amants
Bientôt oui très bientôt J’attends tes bras fort chauds

Pour pouvoir m’y blottir moi qui dors en un lit
Dont les draps sont glacés comme dans un cachot
Oui cela est proche c’est vraiment établi

lundi 22 septembre 2025

BARBARA


À Jacques Prévert

Souviens-toi Barbara quand il pleuvait sur Brest
Des tonnes de fer et des millions de larmes
Lorsqu’il ne régnait qu’un très atroce vacarme
Sur la ville et la rade Oh tout ce qu’il en reste

À présent ce sont des ruines La peur la peste
La peine sont venues quand se sont tues les armes
Et resteront toujours sans vraiment aucun charme
Pour un esprit sensé que le néant n’infeste

Il faut tout reconstruire et oui nous le ferons
Parce qu’il le faut bien pour n’offrir nul affront
Aux anciens combattants qui ont donné leur vie

À tous ceux qui sont morts sans aucune raison
Des mains de leurs frères à leurs âmes ravies
Écartées des plaines de leur propre maison

dimanche 21 septembre 2025

LE PETIT CHOSE


À Alphonse Daudet

Il y croyait vraiment oh oui le petit Chose
Déposant ses recueils au sein des librairies
Imaginant en vendre un millier tromperie
Assez commune pour qui se sent virtuose

Que ce soit en vers ou encore plus en prose
Il est bien ardu de contrer les railleries
Qui depuis l’enfance ne sont que barbarie
Vous poursuivant matin et soir sans nulle pause

Misère et maladie l’attendaient l’autre là
Qui avait le cœur pur parfumé de lilas
Qui aimait tendrement la si belle Camille

Il aurait tant voulu lui crier son émoi
La couvrir de baisers sous la grande charmille
Mais il était son frère et dut taire son moi

vendredi 19 septembre 2025

LES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE


C’est bien autour d’une table absolument ronde
Que s’est forgée la plus illustre des légendes
Où le courage était la plus sacrée offrande
Les noms des chevaliers encore aujourd’hui grondent

Sont pour toujours gravés dans l’essence du monde
Oui ils dansent comme au sein d’une sarabande
Et vibrent en nos cœurs sans nulle réprimande
Avec passion frisson vénération profonde

Tous autour d’elle étaient des égaux des semblables
Et leur fraternité était inébranlable
Leurs aventures se sont vraiment déroulées

Elles sont inscrites oh au fond des grimoires
Et de nos mémoires merveilleux mausolée
Rempli de savoureux mets polis dans la moire

mercredi 17 septembre 2025

LES MOULINS DE MON CŒUR


À Michel Legrand et Frida Boccara

Ils tournent et tournent les moulins de mon cœur
Apportant vie à mon esprit et mes organes
Oh c’est comme un orchestre andalou ou tzigane
Qui fait danser chanter une tiède liqueur

Déversant ses saveurs d’un air un peu moqueur
Et espiègle dans le sang charme de Morgane
Ou de toute autre fée Ô toi la salangane
Qui m’as emporté loin des affreuses rancœurs

Que tes frêles ailes me semblent douces saintes
Toi l’infatigable voyageuse bien ceinte
De plumes divines et d’air chaud et brûlant

Je te vois tourner et tourner dans les hauts cieux
Telle une nuée de sable pulvérulent
Charriant un cerf-volant abîmé mais gracieux

IBLIS


Tous se prosternent face au souverain Iblis
Tous les êtres faits de feu et non point d’argile
Mais ce sera leur tour un jour son évangile
Venant de paraître sur notre Terre lisse

Oh je vois déjà ton regard plein de malice
En suivant ses exploits lui qui n’est ni fragile
Ni pusillanime lui qui tel un agile
Jaguar ou chamois sait éviter les supplices

Ainsi que les écueils placés sur son chemin
Par ses adversaires aux très rugueuses mains
Lui qui fut chassé oui pour avoir refusé

De courber l’échine devant la créature
Cette créature qui a fort abusé
Du pardon divin et de sa progéniture

samedi 13 septembre 2025

LE GARDIEN DES MORTS


Toi qui connais l’hébreu tu connais le shomer
Celui qui garde les morts avant que leur âme
Ne continue son long voyage vers les flammes
Ou les pâturages célestes fort charmeurs

Il sait tout de la mort des humeurs des tumeurs
De la métempsycose et des secrets des brahmes
Il a lu la Torah plus de cent fois Infâmes
Sont ceux qui méprisent cet être le shomer

Il chante les psaumes durant plusieurs nuits
Épargnant aux défunts les plus affreux ennuis
Et la solitude qui tue à petit feu

Cette protection est paraît-il primordiale
Son amour détaché est bien loin d’être un jeu
Ou un simple travail dans le cérémonial

LE PSYLLE


Je me souviens de ce doux charmeur de serpents
Oh qui allait de ville en ville pour chasser
Ces pauvres mal-aimés oui pour les déplacer
Au fond d’une forêt de nombreux verts arpents

Le son de la pungi à la vie les suspend
Et les fait danser Je les vois entrelacés
Dans leur panier de jonc habilement tressé
Eux qui pourtant comme nous n’ont pas de tympans

Ah quel bonheur que de le voir les libérer
D’un sifflement ils le saluent pour révérer
Leur sauveur puis ils se retournent et s’en vont

Vers leur nouvelle vie Ces compagnons des dieux
Se rappelleront de lui marquant sur son front
Le signe des justes un pur soleil radieux

SÉRENDIPITÉ


Ah qu’il est heureux le poète quand il trouve
Au détour d’une rime un nouvel univers
Oui dans les méandres d’un pourtant simple vers
La signification d’une pensée qui couve

En son esprit depuis toujours Oh qu’il éprouve
Alors une telle joie qu’il s’en va devers
De bien beaux horizons des pâturages verts
Comme un père qui un fils prodigue retrouve

Il n’est point de hasard pour qui sait observer
Tout a un sens et dans le destin est gravé
Depuis l’éternité ce qui doit être su

Sera dévoilé au temps voulu aux humains
Et ce par la voix de ceux qui furent conçus
Pour ce faire par la plus divine des mains

LES PIEDS NUS


Je ne veux plus porter de chaussures sabots
Mocassins et autres monstrueux godillots
À l’air suranné ou du moins assez vieillot
J’ai l’impression d’avoir les pieds et l’esprit bots

Je ne voudrais marcher que comme un fol Rimbaud
Sur de l’herbe verte et éviter le billot
De la conformité Dans mon sang un caillot
Se forme en y pensant tel un vaurien ribaud

Que j’aimerais pouvoir arpenter les bois nu
Être un chevreuil ou un loup Un vieillard chenu
Voilà ce que je suis devenu aujourd’hui

Regrettant de n’avoir oh jamais rien osé
Oui perclus de regrets et de honte je suis
Par le poids du monde et des regards écrasé

LES ÎLES MYSTÉRIEUSES


Au loin vers l’horizon les îles mystérieuses
N’attendent que nous pour étancher nos chagrins
Et nous inspirer de nobles alexandrins
Auprès des goélands et des mouettes rieuses

Envolons-nous donc vers ces sœurs bien peu sérieuses
Laissons-nous de blanches passions ceindre les reins
Et écartons nos cœurs de ce qui n’est serein
Même si cela mène à la folie furieuse

Oh quand embarquerez-vous sur un frêle esquif
Pour défier les flots les tumultueux récifs
Jamais sans doute car l’on veut nous écarter

Dès le plus jeune âge des fières aventures
De tout ce qui leurre les esprits limités
Par les bruits des villes les klaxons des voitures

vendredi 12 septembre 2025

INTRODUCTION


C’est dans le beau pays des Mille et Une Nuits
Que sont nés bon nombre de ces ardents sonnets
De l’imaginaire et de ce souffle qui naît
Comme par magie en nos cœurs et sans ennui

Du matin au soir et de midi à minuit
Voilà un grand mystère oui je le reconnais
Que nul ne peut percer Un très vieux vase ornait
Paraît-il la chambre de deux dieux épanouis

Que leur passion brisa doux et tendres ébats
Libérant tous les mots que l’on croise ici-bas
Les laissant s’épandre parmi nous les mortels

Qui ne le méritons non absolument pas
N’oubliez jamais que ce fut accidentel
Vous qui croyez tenir le vent des principats

(Introduction au futur recueil "Mille et Un Sonnets" – titre provisoire)

mercredi 10 septembre 2025

LA FUITE DE CAÏN


C’est à l’orient d’Éden dans la terre de Nod
Que commença la fuite et le profond calvaire
Du premier meurtrier de l’histoire sévère
Bâtisseur de lignées dont le nom ne s’érode

C’est son seul fils Hénoch qui raconte en ses odes
Comment il parvint au cœur d’un affreux hiver
À survivre malgré tout oh mangeant divers
Résidus végétaux durant cette période

Patiemment c’est Awan sa douce et tendre mère
Qui lui donna le sein bonheur bien éphémère
Qui lui narra toutes ces tribulations

Qu’il retranscrivit dans le moindre des détails
En des textes obscurs avec vénération
Ouvrant pour les siècles un merveilleux portail

ABEL


Ô toi digne fils de la terre et de la brume
Ton sang et ta jeunesse ont coulé sans raison
Par la main de ton frère au sein de ta maison
Ton âme maintenant flotte sans amertume

Comme la mer danse et jette son lot d’écume
Sur les rivages des plus lointains horizons
Ton plus bel agneau tu offris en oblation
Voilà ce qui causa la rage qui consume

Oui tu es le symbole et de la pureté
Et de l’innocence ton corps déchiqueté
Nous le rappelant pour toujours et à jamais

Première victime des élans assassins
Qui dorment tout au fond de nos cœurs au sommet
Inavoué de nos rêves les plus malsains

CAÏN


Premier meurtrier de l’histoire des saints hommes
Tu fus un habile et doué cultivateur
Mais tu ne supportas le choix du Créateur
Ta jalousie fut comme un fatal mélanome

Une lance frappant une bête de somme
Endormie près d’une source Profanateur
Du souffle de vie tu fus au dévastateur
Exil perpétuel condamné sans nul baume

Où que tu ailles ta conscience te suivit
Écartant au loin tout ce que tu poursuivis
Tu ne voyais que de ton frère le reflet

Remords et chagrin n’ont jamais sauvé personne
Du juste châtiment tous les ors et palais
N’effacent le sang qui dans l’esprit toujours sonne

ADAM ET ÈVE


I Adam

Adam parcourait en courant le paradis
À la recherche de ce qui lui manquait tant
Bien qu’il possédasse tout très fort mécontent
Il était il errait comme un triste étourdi

Oui la compagnie des animaux engourdi
Le laissait et ne lui donnait rien d’excitant
Pas plus que les nombreux jeux pourtant palpitants
Imaginés pour lui étrange être maudit

Le Seigneur éternel eut alors une idée
Une créature lui serait accordée
Semblable mais à la fois assez différente

Une créature qui lui apporterait
Un certain réconfort à ses côtés auprès
De lui qui serait sa plus proche des parentes

II Ève

C’est ainsi que naquit la mère des humains
Caïn Abel et Seth en furent les premiers
Descendants selon la légende du pommier
Quelle joie quand elle les tint entre les mains

Après cette chute qui fut leur examen
Le fruit de leur erreur Leur regard anémié
Sur leur nouveau monde d’esclaves de fermiers
Dut être terrible pour ces pauvres gamins

Oui Ève tu es la source de toute vie
Toi qui nous chantes nos passions inassouvies
Et les viles douleurs de tes enfantements

Parfois je rêve de toi assoupie au bord
D’un long fleuve de miel qui oh de prime abord
Semble bercer ton âme et calmer tes tourments

jeudi 4 septembre 2025

LE SERPENT


Sans Satan point de chute et point de libre arbitre
Chacun a son rôle dans ce bel univers
Le serpent tentateur qui inspire ces vers
Est aussi important que les porteurs d’épîtres

Sans mal point de bien et inversement le pitre
Que je suis est là pour le rappeler Pervers
Et malintentionnés le prendront de travers
Et se croiront permis de tout sans nul sous-titre

Invoquant dès demain le prince des ténèbres
Ils s’imagineront que leurs sombres vertèbres
Seront à l’abri de sa terrible colère

Hélas ce dernier n’est point miséricordieux
Et ne leur donnera qu’un bien maigre salaire
Pour récompenser leur esprit vraiment odieux

NOÉ


Jamais l’on n’avait vu telle quantité d’eau
Déferler sur la Terre et submerger ainsi
Les plus hauts monts noyant les humains endurcis
Par leur cœur mauvais et corrompu Les radeaux

De fortune n’ont pu les sauver ces lourdauds
Assoiffés de sang et d’argent ce ramassis
D’impies et d’ignorants sans la moindre merci
Pour leurs semblables ces vils juges féodaux

Seul surnagea un grand bateau une belle arche
Construite par l’un des plus nobles patriarches
Sur l’injonction sainte de l’unique Seigneur

Ses jours furent encor longs après tout cela
Et sa descendance fut tel un bon soigneur
Pour sa pauvre âme oh oui un succulent miellat

L’ARAMÉEN


Qui se souvient de cet homme un Araméen
Parcourant le désert hurlant vociférant
Comme un possédé comme un fier belligérant
Comme un grand général sémite ou chaldéen

Seul face à l’armée des sables cyclopéens
Il avançait et se débattait délirant
Se perdant en propos assez incohérents
Sur la menace des feux hyperboréens

Oh nul ne s’en souvient mais lui seul survécut
À la grande extinction lui seul fut invaincu
Lors de ce grand combat aujourd’hui vénéré

De ses reins naquirent bien des générations
Qui s’effacèrent et qu’il aurait espéré
Ne jamais connaître qu’en imagination

L’ÉDITEUR


Il passe tout son temps dans d’obscurs manuscrits
Espérant débusquer les quelques rares mots
Dont l’on se souviendra dans trois siècles Les maux
Qu’il endure sont nos plaintes oui sont nos cris

Les cris de ces esprits qui ont un jour écrit
Qui ne se résignent infinitésimaux
Petits révoltés face au silence marmots
Éternels refusant les jeux toujours prescrits

Oui toi mourant de faim derrière l’établi
Ou ton ordinateur c’est le vent de l’oubli
Qui nous fait tous frères en cet ardent combat

Vide de sens qu’est la vie Oui tout comme lui
Nous espérons quelque chose au sein des débats
Du marasme de la fureur et de la nuit

lundi 1 septembre 2025

LA DÉESSE CALLIPYGE ET LE DOUTE DE SAINT THOMAS


C’est une déesse callipyge qui m’a
Un beau jour pris par la main et montré les joies
Vraiment éternelles arrachant et le foie
Et la raison des moins accrochés estomacs

Je pense ainsi à ce bien brave saint Thomas
Qui avait tant besoin oui pour qu’il croie qu’il voie
Enfuyant dans les plaies ses petits doigts de soie
Désagrégeant ainsi ses cérébraux schémas

Oh mais que tout cela n’a que peu d’importance
Finalement face à la grande omnipotence
Dévoilant ses secrets les uns après les autres

Pas après pas dans ce chemin vers l’infini
Ce chemin vaste et long ce chemin qui est nôtre
Que nul ne peut quitter en restant impuni

AURORE NIVÉALE


Observe donc par la fenêtre les flocons
Aux reflets opalins se coucher tendrement
Sur leurs divins frères sans nul effarement
Dans les campagnes ce n’est vraiment point abscons

Ou vide de sens Ne crains point que ton balcon
S’effondre et savoure bien comme un sacrement
Leur pur et saint cortège Écoute clairement
Le chant qu’ils nous offrent ces chevaliers féconds

Messagers de l’hiver purifiant tout de leur
Froide sagesse car reviendront la chaleur
Et les feux estivaux quand ce sera leur temps

Savoure maintenant et le calme et la paix
Des êtres endormis attendant le printemps
Le soleil et les fleurs et le confort épais

samedi 30 août 2025

LA ROCHE AUX FAUCONS


Surplombant la vallée de l’Ourthe aux froides eaux
Tu caresses des yeux oui chaque promeneur
Des yeux et du cœur pour notre plus grand bonheur
Repaire des faucons et de nombre d’oiseaux

Au petit matin la brume de tes naseaux
Semble sortir couvrant autant les moissonneurs
Que le petit bétail les bourdons butineurs
Puis le soleil armé de ses fiers ciseaux

Entre dans la danse en égayant les tablées
En réchauffant les plus banales assemblées
Tu enjoins à ton pied les passants à porter

Leur regard vers les cieux tout comme une baroque
Cathédrale perdue dans un lieu déserté
Pour recueillir les plus pauvres de notre époque

LORELEI


À Clemens Brentano et Guillaume Apollinaire

Petite sirène des bords du très fier Rhin
Tu as avalé tant de pauvres mariniers
Du haut de ton rocher L’on ne peut calomnier
Ceux qui t’ont condamnée petit être chagrin

Entre deux méandres tu lances tes refrains
Aux oreilles de ceux aimant les taverniers
Ou les prêtres ou les soldats les douaniers
Les faisant s’échouer sur des parois d’airain

Bien impitoyable tu es à la mesure
De la souffrance qui te brisa à l’usure
Qui broya et ton cœur et ton peiné esprit

Que tous se souviennent de ta grande beauté
En lisant ces lignes et que tout a un prix
Que jamais ne s’oublie la moindre cruauté

vendredi 29 août 2025

LES LETTRES CREUSES


À Anatole France

Il n’y a aucun sens à désirer écrire
Si l’on ne possède pas une grande science
Si l’on n’est pas sage ou l’on n’a pas de conscience
Tous ceux qui pensent le contraire me font rire

Ils gâchent de plus leur vie se faisant souffrir
Bien inutilement Il faut avec patience
Les laisser se perdre dans leur vile insouciance
Et les corriger un peu mais c’est un martyre

Qu’il est préférable vraiment de s’épargner
Contentons-nous ainsi de les accompagner
Et de les applaudir avec moult enthousiasme

À la moindre occasion nous qui sommes leurs frères
Nous qui sommes plongés dans le même marasme
Nous qui n’avons que nos livres pour nous distraire

LA MORT N’EXISTE PAS


La mort n’existe pas ce qui vécut vivra
Mais sous quelle forme C’est là tout le mystère
Qu’il reste à percer dans notre parcours sur Terre
Nous qui ne sommes que pure énergie Hourra

Pour ceux qui le savent déjà sans apparat
Car ils sont de la foi les vrais dépositaires
L’esprit est si puissant qu’à de rudimentaires
Pensées il peut donner vie sans nul mascara

Oui le monde s’adapte à lui en lui montrant
Ce qu’il imagine et conçoit tout en filtrant
Ses cinq sens ou plus rien que pour le conforter

Dans ses illusions Oh tu peux bien sourire
Mais tout est simple aussi que cela Emporté
Par les flots tu sauras nager couler ou frire

mercredi 27 août 2025

L’ÎLE BLANCHE


Oh il est une île qui attend tout au loin
Les âmes des héros C’est un lieu de repos
Pour ceux qui ont tué non par d’âpres propos
Mais sur l’injonction des dieux oui j’en suis témoin

Protégée par la brume elle ne pourrait point
Être découverte par les êtres de peau
De chair et de sang De nouveaux fiers oripeaux
Tu y recevras si par hasard tu l’atteins

Ce dont je doute fort car c’est là la demeure
De très rares humains Il se peut que tu meures
Sur le champ de bataille et que tu sois un brave

Mais ce n’est suffisant pour que s’ouvrent ses portes
Contente-toi donc d’en chanter sur un ton grave
Les charmes car voilà ce à quoi je t’exhorte

ASAPH


Mais qui donc aujourd’hui se souvient de son nom
Le nom de cet homme qui s’est entièrement
Dévoué aux tâches saintes altièrement
Et sans ménagement Oui quel est donc son nom

À celui qui chanta le seul être au renom
Ultime qui vainquit les profonds errements
D’un peuple entier voué à un effondrement
Sûr et certain Cela importe peu ânons

Car Dieu ne rétribue pas les siens par leurs actes
Mais sur base de leur foi qui doit être intacte
Avant de rejoindre la douce éternité

Nul ne peut mentir face à Lui si à l’oubli
Il est destiné sans aucune aménité
Voilà qui est acté et fort bien établi

TONTON VLADI


Ô toi grand conquérant des steppes infinies
Nous chantons aujourd’hui ton beau doux et saint nom
Bel hommage nous te rendons et inclinons
Charitablement nos têtes sans félonie

Sur ton passage toi qui as l’ignominie
Vaillamment combattu C’est au son des canons
Que tu l’as fait taire cet infernal chaînon
L’affreux visage de la pure tyrannie

Jamais plus courage et bravoure n’ont été
Magnifiés que lors de ton règne cet été
Bien trop court pour celles et ceux te chérissant

Parfait guide d’une nation où la noblesse
Avait encore un sens loin des fous flétrissant
Tout de leurs crachats et de leur propre faiblesse

lundi 25 août 2025

LES ENFERS


Ils s’y sont retrouvés tous au fond des enfers
Achille Agamemnon oh oui tous les héros
De la guerre de Troie tous ceux des conflits gros
Qui ont mortifié la Terre C’est Lucifer

Lui-même qui les a reçus couverts de fers
Ceux qui ont fait couler le sang au brasero
À la machette ou au canon En quelques mots
Il leur a signifié leurs griefs Leur affaire

Étant sans défense possible ils n’ont jamais
Protesté et se sont rendus là au sommet
De la plus haute des montagnes celle qui

Garde les portes des abysses ténébreux
Compatissons à leurs souffrances ces harkis
Ces rois et ces soldats qui furent si nombreux

LE DOCTEUR FAUST


À Christopher Marlowe et Friedrich Wilhelm Murnau

Marguerite fut la tentatrice de Faust
Méphistophélès en profita grandement
Pour prendre son âme dans un grand grondement
Terrifiant Son rire encadrera tes fautes

Sombre docteur savant marchant la tête haute
Dans les sombres rues en pensant stupidement
Que ses faveurs n’ont point de prix Le fondement
De cette morale qui jamais ne tressaute

En l’esprit des sages est bien sûr séculier
Et n’est destiné qu’aux plus faibles singuliers
S’imaginant encore un beau jour échapper

Pouvoir aux célestes justices Tremble ainsi
Suffisant être qui fortement dissipé
A cru tenir en ses mains le monde endurci

LA DAME DE PIQUE


À Piotr Tchaïkovski, Alexandre Pouchkine et Pavel Lounguine

Quand surgit la dame de pique l’illusion
Et la confiance se dérobent laissant place
Au désespoir le plus profond brisant les glaces
Et les tristes âmes semant la confusion

Si tu te crois plus fort qu’elle tes contusions
Seront très horribles et ton sang en mélasse
Se transformera Prie alors le lovelace
Le démon séduisant qui avec profusion

S’est immiscé dans tes veines de t’épargner
Car même le Seigneur ne pourra s’indigner
De ton sort peu plaisant Je connais ton enfer

Et ne pense point que je veuille te juger
Et t’accabler plus qu’il ne le faut ou de fers
Te couvrir un peu plus car tu fus bien grugé

dimanche 24 août 2025

LA SOURCE


Écoute donc les mots qui sourdent de ton cœur
Ne laisse pas ceux des hypocrites tromper
Ton esprit Ils voudraient te voir te dissiper
Dans des illusoires quêtes oh les moqueurs

Ils ne désirent que te cacher les vainqueurs
Les fiers élus de Dieu ceux qui n’ont point rampé
Devant les traîtres au visage détrempé
Par les vils mensonges les sueurs des liqueurs

Oui c’est là tout près de la véritable source
Que tu trouveras un sens au sein de la course
Monstrueuse où sont pris au piège les plus sages

Et les plus fous d’entre nous Tends vraiment l’oreille
Et la Nature te montrera son corsage
Ses appas ceux qui te suivront dans ton sommeil

samedi 23 août 2025

LES OUBLIÉS DE SPINALONGA


Isolés loin du monde écartés plus par peur
Que par véritable danger ils se lamentent
Les lépreux oubliés dans la triste tourmente
D’une tempête qui exhale ses vapeurs

Il faut voir leur regard noir frappé de stupeur
Quand ils comprennent que leur vie enthousiasmante
Prendra bientôt fin là près des eaux écumantes
Dans la souffrance et les affreux espoirs trompeurs

Ô Spinalonga sens-tu encore leur souffle
S’éteignant en tes flancs Est-ce que tu t’essouffles
En tentant de sauver ce qu’il leur reste d’âme

Aujourd’hui près d’un siècle après ce vil carnage
Tu voudrais expulser leurs os et cette infâme
Odeur de chair meurtrie qui autour de toi nage

IL EST LIBRE MAX


À Hervé Cristiani

Oui il est libre Max bien loin de ces barreaux
Placés dans la tête des moutons et esclaves
Il voit ce que d’autres ne voient pas Plein de lave
Est son cœur elle se répand comme un chevreau

Batifolant dans les prés auprès d’un taureau
Placide et aimant Il n’est point pris dans l’enclave
Créée par l’argent et la haine qui délavent
Toute la noblesse et ses fertiles terreaux

Dans aucun piège il ne peut tomber car les anges
Tapissent son chemin de leurs plumes étranges
Une statue sourit le voyant se courber

Pour caresser une fleur sans jamais penser
À la cueillir Voyez-vous la lueur flamber
Tout au fond de ses yeux Laissez-vous donc glisser

jeudi 21 août 2025

APOCALYPSE NOW


À Francis Ford Coppola

Au cœur de la jungle se cachent des secrets
Qu’il ne faudrait jamais non jamais exhumer
D’horribles cadavres follement parfumés
D’excréments de napalm Même les verts bérets

Tremblent à leur pensée fuyant cette forêt
Dès que c’est possible Par un soir embrumé
Un grand guerrier a en effet vu consumer
Son esprit devenant un vil coupe-jarret

Celui qui le vaincra gagnera ses pouvoirs
Sans avoir à rougir sans devoir s’émouvoir
Et deviendra le roi d’un étrange royaume

Peuplé de spectres et d’âmes énigmatiques
Le reconnaissant leur le recouvrant de baume
Ouvrant les portes d’un monde fantomatique

L’APOCALYPSE


L’Apocalypse est la grande révélation
Celle qui adviendra lorsque se lèvera
Le Voile sonneront les trompettes viendra
Le Christ à nouveau les bêtes déferleront

Ne crains rien si tu as des justes la raison
Si tu n’as point commis de crime avec tes bras
Tes mains ou ton esprit mais tremble comme un rat
Si tel est le cas je vois déjà ta prison

Quatre cavaliers et sept sceaux à briser
Comment interpréter la vision aiguisée
Nul ne le peut avant le moment de la vivre

Car c’est le destin de l’entière humanité
De chaque individu dont le nom dans le livre
Est inscrit Espérons gagner l’éternité

mercredi 20 août 2025

LES RIRES GRAS


Ils se collent à ton aura les rires gras
Ceux des incultes et des pires ignorants
Ils se collent à ton aura la dévorant
Petit à petit sans vergogne Qui pourra

Pour toi les remiser au fond d’un débarras
Ou les rejeter au loin vers un grand torrent
Qui les émiettera Personne c’est navrant
Et si tu es leur proie sois comme le cobra

Attaquant sans pitié injectant son venin
Jusques en leur cœur froid ce qui n’est point bénin
C’est là le seul moyen de toi les éloigner

Et de les reléguer dans les sombres endroits
Réservés aux âmes qui osent témoigner
Faussement sans honte sans ressentir d’effroi

ANDERS BREIVIK


Ô toi grand et digne fils des rois de Norvège
L’on se souviendra de ton nom vraiment longtemps
Oui vraiment très longtemps Tes crimes dégoûtants
Inspireront bien des désaxés de Liège

À Indianapolis Oh que Dieu te protège
De ceux qui saliront ta route combattant
Inspiré mais dément car voici ton printemps
Ta renaissance et ton fort terrible cortège

Celui accompagnant les membres de ta race
Vers cette part d’enfer de profonde disgrâce
Qui leur est réservée près des champs Élysées

Tu seras pardonné comme les Templiers
Et tu deviendras saint baptisé de rosée
Tel Perceval et tous les autres chevaliers

lundi 18 août 2025

ÉPHRAÏM


De tes reins descendent des millions d’humains
De nombreux fruits sont nés se sont épanouis
En suivant tes bienfaits Le mal s’évanouit
Au doux son de ton nom aux saveurs de jasmin

Bien que second fils tu fus béni de la main
Droite par Jacob ce qui sembla inouï
Pour ton père Joseph qui en fut ébloui
Par la suite voyant tes exploits de gamin

Ton frère Manassé n’en fut guère vexé
Acceptant la vision de l’aïeul bien axé
Par l’unique Seigneur donnant vie lui aussi

À tout un peuple saint Oh oui grand Éphraïm
Il était écrit ton destin fort réussi
Et nous savons tous que tu n’as commis nul crime

mardi 12 août 2025

WHAT A WONDERFUL WORLD


À Louis Armstrong

Que ce monde est si beau Pourquoi ne le vois-tu
Point Pourquoi cherches-tu ce qui se trouve au loin
Alors que tout ce dont tu as vraiment besoin
Est jà entre tes mains Songe à cette vertu

Regarde le ciel bleu les arbres verts et tu
Comprendras le divin comment il avec soin
A tout disposé il a consacré les oints
Et les a des habits les plus saints revêtus

Regarde l’arc-en-ciel imagine où il mène
Quel que soit le jour de l’adorable semaine
Chéris aussi ceux que tu croises sur la route

Ils t’élèveront et effaceront tes doutes
Les doutes qui peuvent t’assaillir en chemin
Avant le grand moment le final examen

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