dimanche 26 janvier 2025

EMPÉDOCLE


À Friedrich Hölderlin

Empédocle toi qui plongeas dans le volcan
Non pour y mourir mais pour avec la nature
T’unir que dirais-tu ce jour des aventures
Que tu vécus il y a de cela longtemps

Toi qui t’habillais comme un roi ou un charmant
Prince méprisant les gueux et les créatures
N’étant des humains que viles caricatures
Tu connaissais déjà bien les quatre éléments

Tu ne récoltas que l’exil pour tes travaux
Mais tu offris à la Sicile renouveau
Et de la tyrannie le refus clair et net

Poète brillant seuls quelques chants nous parvinrent
Mais assez pour placer ta fort belle planète
Sur les cartes qu’entre leurs deux mains certains tinrent

LE BHAKTI-YOGĪ


À Sa Divine Grâce A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupāda

Voici celui qui est le plus proche de Toi
Ô Seigneur Suprême et celui que Tu chéris
Assurément le plus Sur le chemin fleuri
En permanence il se trouve Grande est sa foi

Si grande que rien ne peut l’écarter des lois
Et de Ton amour En Toi il s’épanouit
Mettant ses sens à Ton service En joie il rit
Sachant que Ta raison le guide vers l’exploit

La vie la mort il les a vaincues dominées
Depuis un fort long temps Le néant destinée
Fatale et finale pour les faux érudits

A lui aussi baissé les armes face à Ton
Vrai visage celui que seuls les plus hardis
Peuvent contempler sans brûler comme un triton

LA VOCATION FANTAISISTE


Un jour l’ange apparut et me dit Assieds-toi
Et écris Grand malheur t’attend si tu refuses
De transcrire mes mots afin que tu diffuses
Ma voix forte dans le monde assez peu courtois

Je restai fort longtemps face à cela pantois
Que répondre en effet à cette étrange muse
Venant perturber ma tranquillité confuse
Du moment simplement heureux d’avoir un toit

Je dus donc me résoudre à prendre toge et plume
À notifier dans des carnets sans amertume
Les paroles de mon visiteur glorieux

Emmuré au château de la création
Me voici à œuvrer sur de mélodieux
Projets méritant bien un peu d’attention

JÉZABEL


Ô Jézabel tu ne t’attendais certes pas
À ainsi achever ton existence infâme
Pour rappel les chiens dévorèrent ton âme
Et ton corps Tu offris à Achab tes appas

Ce qui le corrompit Fournissant des repas
Aux pires des démons tu reçus tant de blâmes
Que ton sort fut jeté très tôt vrai mélodrame
Passionnant encor de nos jours tes avocats

Tu fus sans conteste l’une des plus cruelles
Reines de l’Histoire détournant les fidèles
Faisant mettre à mort les plus honnêtes des gens

Pour le prix d’une vigne ou de biens sans valeur
Crachant au visage des devins du Seigneur
Déifiant luxure vice blasphème argent

LES SYLPHES


Ô vous enfants de l’air qui dans les bois dansez
Semblant sortis tout droit d’un rêve impétueux
J’aime à sentir votre souffle tempétueux
Et ce cœur violent dans vos pas cadencés

Quand par surprise vous me décontenancez
Par une facétie un tour affectueux
Je songe avec délice aux banquets fastueux
Que vous offrez parfois aux humains élancés

Votre peau si claire et si douce à caresser
Pourrait faire penser à des amours blessés
Exsangues déprimés mais votre joie est grande

En vérité car vous êtes très dévoués
Au Seigneur suprême votre vie n’est qu’offrande
Sacrifice divin il faut bien l’avouer

samedi 25 janvier 2025

LES ÉCHECS


Dès l’ouverture des débats l’esprit doit être
Vif pour contrôler les pièces du cavalier
À la tour en passant par le pion et l’altier
Roi qui est du champ de bataille le grand maître

L’échauffourée commence honnis fort soient les traîtres
Et les distraits perdant leurs troupes argentiers
Maladroits dès les traits échangés en premier
Les canons ont frappé du moral baromètres

La bénédiction des évêques est requise
Si tu veux victoire remporter joie exquise
S’il en est Sois bien prudent jusqu’à la fin

Car nul n’est à l’abri d’un beau retournement
De situation Que ton discernement
Soit toujours aiguisé et sache perdre enfin

LA PAROUSIE


Tiens-toi prêt car au jour glorieux la parousie
Tu n’auras guère de temps pour tergiverser
Les trompes sonneront moult sang sera versé
Annonçant pour toujours la fin des infamies

Des injustices dans les nations les familles
Plus jamais les hommes ne voudront renverser
Le Dieu unique comme des insensés
Ravageant la Terre telle une épidémie

Si tu n’abandonnes pas tes activités
Tes richesses sur-le-champ tu seras porté
Par les anges en des lieux inhospitaliers

Au lieu de rejoindre le céleste royaume
Tu auras beau gémir levant des mains la paume
Vers eux oublie qu’ils ont été de vrais alliés

vendredi 24 janvier 2025

LES POMMES D’OR


Arriveras-tu à cueillir les pommes d’or
Que les Hespérides gardent dans leur jardin
Voilà un beau défi qui vraiment sans dédain
Peut être relevé comme un toréador

Profite des instants où le dragon se dort
Pour t’y insinuer sans te montrer badin
Avec les trois nymphes car nombre de gredins
Y ont laissé leur peau tels des conquistadors

Beaucoup trop confiants et arrogants Croque-les
Après ton succès car d’un très bon coquelet
Elles ont le goût Tu obtiendras connaissance

Et immortalité pour prix de ton exploit
Et même Atlas le grand Titan applaudira
Car les dieux respectent la vraie magnificence

mercredi 22 janvier 2025

LE CHÂTEAU AVENTUREUX


Après avoir franchi la maudite forêt
Tu verras un vieux château sur l’horizon
Gardé par des flammes terribles à foison
Ne crains point leur morsure et ne fais point d’arrêt

Méfie-toi toutefois des ronces des marais
Qui sont fort piégeux en cette belle saison
Un chant retentira Pour conserver raison
N’essaye pas de le comprendre c’est secret

Dans son enceinte tu devras un escalier
Gravir pour atteindre les différents paliers
Qui sont au nombre de sept Sur chacun trois portes

À toi de choisir la bonne à chaque reprise
Sans quoi c’est le Diable qui ton esprit emporte
Suis ton intuition car seule elle est sans traîtrise

mardi 21 janvier 2025

LES MUSES


À Jaume Balagueró

Tapies dans l’ombre et la poussière elles guettent
Leurs proies En leur soufflant quelques vers à l’oreille
Elles les attirent dans leur très froid sommeil
Tout au mieux ou tout au fond de leur cachette

Au fond d’un étang ou de l’océan La fête
Elles promettent mais vite de sang vermeil
Elles se repaissent De fort sombres corneilles
Leur tiennent compagnie ainsi que des chouettes

Qui veut les affronter se doit d’être bien droit
Et aussi pur que l’eau des montagnes L’effroi
Qu’il ressentira dans les premiers instants

Devra rapidement s’effacer et sa ruse
Devra être grande pour vaincre ces titans
Sortis des temps Elles sont divines les Muses

LA GRANDE PRÊTRESSE


Je me souviens de toi ô toi grande prêtresse
Dont le nom restera secret jusqu’à la fin
Des temps ce moment où se lèvera le fin
Voile qui empêche nos yeux d’avec justesse

Voir le monde Tes longs baisers de diablesse
En charmèrent plus d’un n’en jamais sur leur faim
Laissant Près de Saïs beaucoup de séraphins
Dansent autour de ton frêle corps de déesse

Au détour d’un tarot l’on peut te rencontrer
Également augure à la fois concentré
Et vaporeux Tes mots sont souvent sibyllins

Et à double sens ce qui a pu rendre fou
Ceux qui n’étaient pas prêts Ta longue robe en lin
Sans le moindre pli est étendard et bijou

dimanche 19 janvier 2025

LES CHEMINS DE KATMANDOU


À René Barjavel

Quand tu as atteint le but que tu t’es fixé
Tout ton univers peut s’écrouler car déçu
Par ce que tu trouves qui est bien moins cossu
Idéal que ce à quoi tu avais pensé

Tu peux te retrouver très fort embarrassé
Katmandou ses temples de bois réel tissu
De venelles en sont l’illustration Conçue
Pour les vrais pèlerins elle a cristallisé

Nombre de fantasmes chez les Européens
Et les Occidentaux comme des bohémiens
Vivant attirés par le paradis des drogues

Se figurant que ce dernier est éternel
Et représente le sommet du plaisir Rogue
Est l’âge tendre qui croit en l’irrationnel

GUERRE ET PAIX


À Léon Tolstoï

I Guerre

Il n’y a rien de pire que les conflits
Armés entre nations et les frères de sang
Mais ils sont paraît-il nécessaires car sans
Eux l’ordre du monde se verrait apâli

C’est la volonté des dieux très fort impoli
Serait de la remettre en question grimaçant
De dégoût et de peur Regarde connaissant
Ainsi les injonctions jusques à l’hallali

Rends-en compte dans tes récits gardant les noms
Des combattants bien plus que le son des canons
Pour l’éternité le mérite se devant

D’être récompensé et d’entrer dans l’Histoire
Où il n’y a que deux choix la mort ou la gloire
Opte plutôt pour le second évidemment

II Paix

Nous ne glorifions pas assez les instants
De paix en nos cœurs et en dehors C’est plus tard
Quand les batailles se sont tues que ces nectars
Peuvent être appréciés en silence en chantant

Le jeu les vices les filles sont pour un temps
Tentants mais ils lassent vite les avatars
Que nous sommes Emplis-toi de joie à l’instar
Des petits enfants qui savent rester constants

Dans leur bonheur et leur insouciance et n’attends
Pas le lendemain pour les moments importants
Vivre et savourer sans penser aux tristes guerres

Qui un jour ou l’autre viendront sans aucun doute
Percuter ta mémoire et jeter sur les routes
Des peuples entiers comme ce fut naguère

jeudi 16 janvier 2025

LE GUIDE DES MORTS


D’un geste du bras fier et sûr il montre aux morts
La seule direction à suivre dans ce monde
Qu’ils ne connaissent pas pour traverser les ondes
En toute quiétude en oubliant les remords

Et les regrets d’une vie passée en accord
Avec les valeurs ou non Quelquefois il gronde
Devant l’ignorance des âmes vagabondes
Et leurs connaissances ne montrant pas le nord

Ce grand psychopompe est toutefois fort clément
Il te suffira d’une obole talisman
Allégorique pour demeurer bien au sec

Il t’invitera d’un signe de la main droite
À continuer la route que tu convoites
Sous de bons auspices sans endurer d’échecs

mardi 14 janvier 2025

JOSEPH STALINE


Le petit père des peuples d’un ancien
Métal qui de nos jours n’est plus utilisé
Était fait Son regard fier et irisé
Se posait sur le monde en pur tragédien

Guide d’une nation que les historiens
Notent brave il voulut l’État centraliser
Bannir l’impérialisme et les voies baliser
Ainsi que guérir les âmes en chirurgien

C’est un peu tout cela qui enfin le perdit
Lui qui croyait peu en l’enfer au paradis
Après avoir purgé le pays la terreur

Se répandit parmi les foules de Moscou
À la Sibérie mais pourtant nombre de cous
S’inclinèrent à sa mort tel un empereur

THERE WILL BE BLOOD


À Paul Thomas Anderson et Daniel Day-Lewis

Un vrai serment se doit toujours d’être tenu
Où l’on promet du sang il se doit de couler
Comme le pétrole de nos vœux appelé
Tu feras fortune certainement ténu

Farfouilleur cherchant sous terre tel un vers nu
Mais tu y perdras là ton âme morcelé
Par la cupidité Passé les barbelés
De ton premier crime vers le vieillard chenu

Tu marcheras sans loi ni scrupules putride
Réprouvé pleurant comme un enfant dans tes rides
Tu t’efforceras de te racheter curés

Prêcheurs et médecins adorant de tels cas
Mais un jour viendra la saison des tracas
Le temps des jugements sois-en bien assuré

SHINING


À Stanley Kubrick et Mike Flanagan

Il nous est donné à tous de pouvoir entendre
Les voix célestes ou celles de nos semblables
Où qu’ils se trouvent dans l’univers misérable
Cherchant à oublier leur vie assez peu tendre

Cette faculté de l’esprit en des méandres
Insoupçonnés peut nous mener inconsolables
Inadaptés voulant vivre d’inénarrables
Aventures en des endroits emplis de cendres

Mais que faire de ce cadeau empoisonné
Comment ne pas perdre pied et s’emprisonner
Dans les vapeurs tristes des bouteilles d’alcool

Échappatoire qui en a perdu plus d’un
Car les forces du mal aiment le vitriol
Piège somme toute coutumier et commun

lundi 13 janvier 2025

BTK


Ô Dennis Rader toi qui as terrorisé
Une ville pendant de fort nombreuses lunes
À quoi penses-tu dans ton cachot d’infortune
Quand tu vois ton reflet dans le miroir brisé

Songes-tu aux actes dématérialisés
Que tu as posés face aux bancs de ta tribune
À ces victimes de tes immenses lacunes
Qui t’ont porté très loin des sentiers balisés

Qui aurait cru qu’une famille si parfaite
Puisse enfanter l’un des futurs plus grands prophètes
De la perversion du crime et de l’horreur

C’est bien là le nœud du problème On s’interroge
Encore aujourd’hui D’où est venue ta fureur
Étais-tu d’un démon le jouet l’épitoge

dimanche 12 janvier 2025

LA VOIX QUI GRONDE


L’entends-tu la voix qui gronde au fond de l’espace
Et des bleus océans cette voix qui t’appelle
Depuis la nuit des temps Au cœur d’une chapelle
Ou d’un désert elle veut briser carapaces

Boucliers et carcans qui empêchent sa race
De régir l’univers car il est bien à elle
Ce monde qui danse et rit comme jouvencelle
Écervelée ventre gras putride et vorace

Oui les grands démiurges en ont vraiment assez
Des créatures qui oublient tout leur passé
Et ne respectent plus les lois qu’ils ont données

Si tu l’entends c’est que tu fais partie des justes
Des rares qui seront sauvés qui le fier buste
Pourront marcher au jour du courroux ordonné

POINT DE DOCTRINE


Christ est un état et non point une personne
Comme le pensent par erreur nombre de gens
Ils furent des milliers à fouler indigents
La poussière de nos sentiers en automne

Et en toute saison Jamais ils n’abandonnent
Les tâches et les buts qu’ils se sont fixés en
La volonté guider leur démarche laissant
Comme on l’a dit toujours aux furieux ils pardonnent

Ils sont parmi nous mais nous ne voulons jamais
Les voir et les croire en préférant les palais
Que d’autres ont construits visiter et chanter

Sans doute y en a-t-il un dans notre entourage
Désireux d’ôter de notre cœur toute rage
Nous n’avons plus qu’une chose à faire écouter

jeudi 9 janvier 2025

GREAT EXPECTATIONS


À Gillian Anderson

En bas de l’échelle sociale tu regardes
Avec envie ce dont tu ne connais rien
Des peintures valant des millions des vins
Plus chers qu’une maison des petites cocardes

Épinglées au revers d’une veste l’outarde
Ramenée par le chien de longues pâles mains
Qui ne turbinent pas comme les tiennes vain
Va-nu-pieds sans espoir au fond de ta mansarde

Tu veux leur ressembler Tu y arriveras
Mais en ton pauvre cœur pour toujours tu sauras
Que tu n’appartiens pas à leur différent monde

Ils le rappelleront à la moindre occasion
Car tu te trahiras d’une simple inflexion
De voix tressaillante comme l’orage gronde

mercredi 8 janvier 2025

LES LUSIADES


À Luís de Camões

Qu’elles sont froides les eaux du Mékong dragon
Titanesque l’Asie traversant follement
Tu y perdis presque tout ta compagne aimant
Les vers et le calme de vertu parangon

Naufrage ton bateau fit du fait d’un typhon
Il ne te restait que ton manuscrit brillant
Et comment tu vécus nul ne le sait vraiment
Quelques années plus tard retour à la maison

L’auguste Portugal L’errance et la misère
T’y attendaient toi qui étais si volontaire
Forgeant ta légende qui te fit immortel

Ô toi l’un des plus grands j’aime à te rendre hommage
De temps à autre car il est bon pour notre âge
De se souvenir des exploits sur les autels

LES DERNIERS INSTANTS


À Jean C. Baudet

Je me souviens de toi ô résigné Baudet
Qui pourtant fus joyeux durant ton existence
Souvent je le sais Je relis certaines stances
De ta composition comme un bon muscadet

L’on savoure au coin de l’âtre Tu regardais
Le monde à ta façon en chantant les sciences
En t’y attachant trop peut-être véhémence
De l’âme et de l’ego véritable ballet

Pour celui qui sait qu’il ne peut jamais savoir
Je pense avec transport à ce tien désespoir
Qui t’accompagna dans les derniers instants

Aux affres attendant ceux qui vivent longtemps
À ces philosophies qui n’apportent rien
D’autre que le néant aux épicuriens

PETIT PONEY


À Dieudonné M’Bala M’Bala

Petit poney toi qui gambades dans les prés
Sans vraiment te soucier du temps ou de la mort
Tu te rendras compte certainement tard fort
D’à quel point ils te l’ont profondément glissée

Leur quenelle Car oui ils se moquent taré
Bien de ta vie comptant à chaque jour tout l’or
Que leur rapporte ta sueur Que dire encore
De plus si tu n’as pas compris qu’ils t’ont floué

En beauté te faisant miroiter la retraite
Une jolie villa en bord de mer la fête
Permanente cela n’était qu’une carotte

Pour que tu avances dans le tracé chemin
Sans jamais en sortir Maintenant tu ergotes
T’imaginant que tu seras heureux demain

mardi 7 janvier 2025

JEAN-MARIE


À la liberté d’expression

Jean-Marie agita fort souvent les médias
Pour de menus détails Lascar cyclopéen
Sa force était grande En très brave Européen
Il a donné son vrai sang Traité en paria

Par la meute assoiffée fermement il osa
Garder ses positions tel un herculéen
Menhir Tout coup qu’on lui portait élyséen
Il l’encaissait sachant que bien plus fort cela

Le rendait Il riait dans les rues de France
Aux éclats quand on lui crachait le regard rance
Dans le dos La Nation honorera son nom

Car il s’est élevé comme quelques grands hommes
Sans l’aide de personne et sans nul décorum
Un fait quoi qu’on pense lui accordant raison


LE BONHEUR EST LÀ OÙ TU TE TROUVES


À Blaise Pascal

Ne cherche le bonheur jamais au loin de toi
Il est à tes côtés tout au fond de ta chambre
Et de ton potager Nul besoin d’or ou d’ambre
Si tu manges à ta faim si tu as un toit

Tu es bien plus riche que tout ce que tu crois
Ne crains rien que ce soient les pluies de novembre
Ou les touffeurs d’été ils sont comptés tes membres
Et tes jointures Oui tu les retrouveras

Partout en bon état dans ce monde ou un autre
Voilà le message de bien des apôtres
Il te faudra un peu supporter la souffrance

Ou beaucoup selon les circonstances mais tu
La surmonteras en dédiant ton existence
À la culture de la joie grande vertu

dimanche 5 janvier 2025

AJAX


Géant parmi tous les géants le grand Ajax
Combattait constamment depuis des jours et nuits
Sans que la fatigue ou le plus terrible ennui
Ne se fassent sentir frappant autour d’un axe

Mortellement puissant Son imposant thorax
Avait de quoi faire s’enfuir les ennemis
Les plus vaillants et plus courageux Ses amis
Même n’osaient pas le défier car au climax

De sa force il pouvait les briser d’un seul bras
Sa mort fut cruelle et digne d’un opéra
Le fils de Télamon en effet transperça

Son propre flanc avec l’épée du brave Hector
Après avoir tué nombre de moutons las
S’étant vu refuser d’Achille les fiers ors

LA GRANDE VISION


Je me souviens du jour où le ciel s’est ouvert
Rien que pour moi de ces grosses boules de feu
Qui tombaient dans la mer tels de très vaporeux
Météores Tous les végétaux les plus verts

S’embrasaient comme des brindilles fort vulgaires
La panique des gens auparavant heureux
S’emparait Ils couraient dans un sauve-qui-peut
Généralisé et décousu tristes hères

Fuyant les hommes noirs à la peau calcinée
Qui armés de fusils et de larges épées
Tentaient de les tuer scandant les noms des chefs

Les ayant envoyés Après tout s’effaça
Le monde redevint tel qu’il était un bref
Instant plus tôt Oui vrai après tout s’effaça

samedi 4 janvier 2025

LES BERCEAUX


À Sully Prudhomme et Gabriel Fauré

Mais où partent donc les majestueux vaisseaux
Vers quels horizons vont-ils en quittant le port
La houle qui les berce est-elle un réconfort
Pour celles et ceux qui vieillards ou jouvenceaux

Dorment nonchalamment en leurs flancs vermisseaux
Indécelables Ont-ils un bon passeport
Ou clandestins sont-ils fuyant prison ou fort
Qui peut le savoir ils ne laissent qu’un faisceau

D’ondes dans la mer pour preuve de leur passage
Disparaissant aussi prestement qu’un nuage
Par grand vent Ainsi va la vie faisant pleurer

Les pères les mères et les petits enfants
Qui pareillement se font bien avoir leurrer
Par l’éclat d’un soleil aveuglant triomphant

jeudi 2 janvier 2025

CE MONDE N’EST QU’UN PONT


Ce monde n’est qu’un pont n’y établis donc pas
Ta maison elle se doit d’être au plus près du
Père en son royaume où aucun fruit défendu
N’est admis ni vendu lors des frugaux repas

Médite bien cette sentence et tout cela
T’évitera beaucoup de problèmes tordus
Et les tristes pièges par les banquiers tendus
Depuis la nuit des temps Oublie les falbalas

Des esclaves de la morne télévision
Eux qui n’espèrent que transformer ta vision
Pour qu’identique à la leur elle devienne

N’obéis pas à ceux qui voudraient que leur haine
Soit également la tienne traverse-le
Donc plutôt la tête haute traverse-le

mercredi 1 janvier 2025

LE PONT DE CHINVAT


Traverser le pont de Chinvat il te faudra
Pour rejoindre l’autre monde et ses vertes plaines
Atteindre ce que l’on peut nommer de la pleine
Victoire sur la mort le royaume Des rois

Légendaires auraient abandonné leurs droits
Pour se retrouver de l’autre côté l’haleine
Courte bien au sec et sans plus aucune peine
Mais cela n’est pas si simple il est si étroit

Le passage qui mène à la Maison des Chants
Que même un cheveu de la tête des méchants
Ne pourrait y passer Le tranchant d’une épée

Attend de son côté les plus mauvaises âmes
Celles de ceux qui n’ont connu que le péché
Leur ôtant la vue et les jetant dans les flammes

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