dimanche 29 mai 2011


Des oiseaux noirs
assoiffés de lumière

Le regard déjà éteint
d'une fille de quinze ans

Le monde n'a pas changé...

LE MIROIR (Don't give hate a chance...)



Je me souviens d'un soir, un soir particulier, le soir de ma mort...

Avec mes frères, nous étions partis, comme tous les samedis, chasser le nègre et incendier quelque infâme bouge où ils avaient l'habitude de se réunir...

La lune était pleine et blanche, comme les costumes que nous portions et les chevaux que nous montions.

Près d'un étang, ma monture se cabra... Ma tête percuta un rocher...

Je perdis connaissance, et me réveillai dans une mansarde pouilleuse et couverte de fientes de pigeons... Je me relevai, tentant de reprendre mes esprits et d'analyser la situation. Je me retournai et me trouvai face à face avec un noir ; instinctivement, je le saisis à la gorge... Ma main traversa le miroir qui se tenait devant moi ; mon rire et ma surprise ne furent pas longs. Un miroir... Serait-il possible que ... ? Je regardai mes mains, mes jambes et mes bras : pas de doute, ils étaient aussi noirs que la nuit sombre et froide qui m'entourait...
Machinalement, j'ouvris la porte, dévalai l'escalier, totalement hébété...
Dans la rue, un groupe d'une quinzaine de négrillons fuyait devant deux cavaliers blancs de la tête aux pieds... Je ne voulais pas fuir : j'étais certain qu'ils allaient me reconnaître...
- Joe, Harry ! Mes frères...

Ma tête fut tranchée sur le coup par une des lames effilées qu'ils tenaient à bout de bras...

Oui, c'est bien ainsi, je pense, que je suis mort...


- Tu as entendu cette histoire, Harry ?
- Quelle histoire donc, Joe ?
- Il paraît qu'ils ont réussi à en dresser...
- En dresser ? Comment ça donc ?
- Paraît qu'ils ont réussi à leur apprendre à écrire (presque sans fautes même), à compter... Y'en aurait même qui composeraient de la poésie, d'autres qui entreraient à l'Université...
- Oh, tu sais, comme le dit Père : "Un singe reste un singe, même si c'est un singe savant !"
- Tu as raison. Le combat continue, il ne fait même que commencer...
- Yeah ! Tiens, c'est étrange...
- Quoi donc ?
- J'ai l'impression, tout à coup, qu'il me manque quelque chose... Ou quelqu'un...
- Maintenant que tu le dis, moi aussi. Depuis l'autre nuit... Mais quoi donc ?


lundi 23 mai 2011

Gare...s



La gare de Perpignan, Salvador Dalí, 1965




Chaque gare est le centre du monde.

C'est là que convergent ou divergent nos existences.

L'on peut y voir des amants se déchirer, d'autres se retrouver, des enfants rire ou pleurer, des bourgeois fiers, des mendiants désespérés...

Mais bien au-delà de la gare, il y a les paysages de vacances, les terres désolées de l'exil, la solitude, la joie, bref, tout le panel de nos émotions et sentiments...


Il existe
des milliers
de langages
pour traduire
notre ignorance

samedi 14 mai 2011


Tu cours, tu cours, et tu cours

Mais tu sais pourtant
qu'il n'y a
nulle part
aller...

dimanche 8 mai 2011


Charleville
une tombe
une grille entrouverte
quelques mots qui s'envolent

Incitation à la haine ?


Vous pensez que l'Enfer, c'est les autres ?
Ayez donc le courage de vos opinions, et débarrassez-vous des autres...
 

jeudi 5 mai 2011

Narcisse




La Métamorphose de Narcisse, Salvador Dalí (1937)


J'ai fait un rêve
un rêve où tout était
vert lumineux et chaud

Je me souviens d'un étang
où sous l'onde miroitant
quelques poissons roses et blancs
dansaient et troublaient
le reflet de ton visage

dimanche 1 mai 2011


Au jeu des sentiments
celui qui triche
est toujours perdant
 

Il ne reste
de nos amours
que quelques miettes

grains de sable
que le vent
emporte
 

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