mercredi 2 juillet 2025
ÉCOUTE TOUT LE MONDE
Tu te dois d’écouter tout le monde vraiment
Avant de te forger une simple opinion
Tu ne peux mépriser aucune réunion
Si tu n’y assistes pas comme un être aimant
J’imagine déjà ton triste bégaiement
Face à cette pourtant innocente injonction
En sachant que tu ne passeras à l’action
Remisant au placard tes convictions gaiement
Les certitudes sont ennemies de raison
Et qui ne veut savoir a l’esprit en prison
Avant de juger qui que ce soit prends la peine
De marcher dans ses pas ne fût-ce qu’un instant
Chassant au loin de toi ta déplorable haine
Afin de comprendre le pourquoi le comment
LADY GODIVA
Tous se souviennent de ta folle chevauchée
Ô lady Godiva de ton si beau corps nu
Traversant Coventry sur un cheval chenu
Pour toi toutes les rues de fleurs furent jonchées
La population par les impôts asséchée
Levés par ton mari un comte malvenu
Prit espoir quand comme en un songe saugrenu
Elle te vit ainsi sur l’animal perchée
Tu ne te doutais point qu’on parlerait de toi
Près de mille ans après cela laisse pantois
L’on doit ta légende à un brave chroniqueur
Qui n’imaginait pas non plus un tel succès
De nombreux peintres ont aussi mis tout leur cœur
À te représenter sans jamais nul excès
mardi 1 juillet 2025
NAPOLÉON
À Christian Clavier
De tous les hommes tu es bien l’un des plus grands
Toi dont on disait que tu n’irais pas très loin
C’est à la force de ton esprit de tes poings
Que tu t’élevas pour contester les tyrans
Qui ne doivent qu’au sang leur histoire leur rang
Tu ne voulais que la paix nombre de témoins
Peuvent en attester Ils crachent néanmoins
Sur ta souvenance et celle des vétérans
Sans toi qui connaîtrait Eylau Borodino
La Bérézina les plaines de Waterloo
Mais ton plus beau succès c’est le Code civil
Qui est la base des lois des États modernes
Ta fin fut digne d’un tragique vaudeville
Sur une triste île à la lueur des lanternes
ANASTASIA
Mais où te caches-tu donc belle Anastasia
Si tu n’es pas au fond d’une nauséabonde
Fosse marécageuse et où le fiel abonde
As-tu vécu ta vie en une fantasia
Perpétuelle ou bien à l’ombre des thuyas
Trimant le jour durant comme une furibonde
Pour quelques pièces d’une humeur moribonde
As-tu connu l’amour celui des camélias
J’espère que tu as pu tracer ton chemin
Même si d’obscurs et poussiéreux parchemins
Nous disent que tu n’as point quitté la Russie
Un moine vérolé un peu libidineux
T’a-t-il emmené à Paris sans minutie
C’est ce que j’ai envie de croire soupçonneux
lundi 30 juin 2025
CRIME ET CHÂTIMENT
À Fiodor Dostoïevski
Tout crime mérite sa peine la misère
Étant rarement le triste fruit du hasard
Le temps du repentir chassera le blizzard
De tes sentiments ô meurtrier au rosaire
Oui tu t’es pris pour un instant pour le Kaiser
Mais maintenant je te vois trembler tel César
Devant Brutus son fils Oh comme un maquisard
Tu dois vivre sans nul confort dans le désert
Qui donc te sauvera Un ange ou une femme
Comment échapper au destin qui nous affame
Avoue tes méfaits et tu seras pardonné
Si tu ne le fais pas tu seras pour toujours
Importuné par ta conscience abandonné
Par ta raison poussé vers l’infernal séjour
RHAPSODIE DE BOHÊME
À Freddie Mercury
Oh mais qui donc voudrait vivre éternellement
Mais qui donc voudrait voir s’éteindre ses amants
L’un après l’autre sans pouvoir aimer vraiment
Voir tous ses compagnons partir certainement
Nous avons à peine le temps de trouver une
Place que déjà il nous faut grande infortune
Nous en aller vers de froides nouvelles lunes
Abandonnant toutes nos haines nos rancunes
C’est la destinée qui le veut ainsi nous n’y
Pouvons absolument rien Voici l’infini
Qui nous ouvre les bras offrons-lui donc nos lèvres
Et tâchons de passer au travers de nos larmes
De nos aigreurs de nos folies et de nos fièvres
Nous nous devons de ne jamais rendre les armes
dimanche 29 juin 2025
MÉLANCOLIE DES QUAIS
Ah voir les grands vaisseaux qui s’éloignent au loin
Ou les véloces trains partir vers l’horizon
Transportant de bien obscures cargaisons
Voilà qui résonne comme un gros coup de poing
Dans l’esprit et le cœur Une odeur de benjoin
Ou de cardamome d’autres exhalaisons
Exotiques peuvent nous porter à foison
Vers des univers que nous ne soupçonnons point
Je m’assieds contemplant ces colosses d’acier
Qui s’agitent tels de surprenants balanciers
Et tous ces étrangers venus d’on ne sait où
Peut-être qu’un jour moi aussi je partirai
Vers d’inconnus pays en janvier ou en août
Sans le moindre sou ni rien à espérer
jeudi 26 juin 2025
L’AMÉTHYSTE
Posée aux pieds d’Hathor une belle améthyste
Offrait à tous les cœurs ses rayons éclatants
Et chassait tout au loin les êtres inquiétants
Qui ne se reposent jamais ces ombres tristes
Cette reine de temps en temps en vraie puriste
Jetait un œil aimant vers sa compagne tant
Adorée et sage Un dieu grec on le prétend
Lui donna ses tons en magistral coloriste
Alors qu’il poursuivait ardemment une nymphe
Celle-ci fut changée son corps son sang sa lymphe
En statue de cristal sur laquelle il versa
Une amphore de vin pour se faire amnistier
Un grand silence se fit un très vieux forçat
Entra se prosterna Qui voudrait le châtier
LE CRI LOINTAIN DE L’HÉMYONE
À Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
Entends-tu au loin le cri de ce bel hémyone
Qui gambadait jadis là tout auprès de toi
Égayant et ta vie et ta route matois
Petit bourgeois qui plus jamais ne te questionne
Te souviens-tu de lui qui chasser les lionnes
Pouvait ou trouver de l’eau te laissant pantois
Oui c’était ton ami il partageait ton toit
Mais il est parti pour fuir tes humeurs grognonnes
Tu pleures maintenant tu es si riche et seul
Tu penses déjà à ton vierge et pur linceul
À ce mausolée que nul ne visitera
Vas-y cours cours cours va enfin le retrouver
Abandonne ton or ton décor d’opéra
Pour ne pas finir comme un triste réprouvé
mardi 24 juin 2025
LE VAGABOND
Ses chausses sont trouées au triste vagabond
Il marche les pieds nus en traînant un chariot
Où il conserve ce qu’il possède Un idiot
Le montre du doigt en riant nauséabond
Il en a vu tant de ses frères moribonds
Ne point se réveiller pire des scénarios
Et peu se sortir de la rue a contrario
Eux qui donneraient tout pour de l’eau sentir bon
Je le vois à présent assis devant l’église
Un passant s’arrête et lui tend une valise
Oh stupeur dedans un pantalon propre et neuf
Une chemise des bas de laine et des slips
Des godillots en peau douce et lisse de bœuf
Un brin de tabac et une bien belle pipe
lundi 23 juin 2025
LES ZOMBIES
Ils marchent sans but et sans aucune raison
Ils sont simplement des jouets entre les mains
D’un quelconque démon Évite leur chemin
Car leur présence est un véritable poison
Si tu t’approches trop ce sera l’oraison
Funèbre car ils sont d’illustres assassins
Pouvant briser nuque et reins comme un spadassin
Aguerri Leurs crocs sont sans nulle guérison
Si tu es mordu tu deviendras l’un d’eux
Tu arpenteras les rues en monstre hideux
Mû par la soif de sang et par de bas instincts
Fuis donc vite au plus loin si jamais tu les croises
Peut-être seras-tu maître de ton destin
Et que tu parviendras à éviter les noises
samedi 21 juin 2025
UN HOMME D’EXCEPTION
À Russell Crowe et John Nash
Passant ses journées à découper des journaux
Il s’est construit un monde où ne règne que faux
Chimère et illusion mais cela pour aider
Son esprit fortement atteint et dégradé
À supporter la vie Des spasmes saccadés
L’ont peut-être sauvé cet homme débridé
Mêmement décharné qu’un très petit moineau
Ayant oublié ses amis tout ce qu’il faut
Qu’il a frôlé la mort ce jeune écervelé
À trop vouloir compter et dans d’échevelés
Théorèmes perdre sa santé sa raison
Mais ses délires ne furent finalement
Pas si vains permettant de pousser les cloisons
Du savoir un peu plus loin sans ménagement
LES BASAJAUNAK
À Luis Salazar
Ô vous doux géants qui nous offrez protection
Au cœur de la forêt tout au bord des ruisseaux
Comme au sein des touffus espaces d’arbrisseaux
Recevez bien ici ma profonde affection
Vous tenez à garder l’illustre perfection
Des endroits qui vous sont confiés Vos grands pinceaux
Vous font arpenter ces domaines ces berceaux
De vie avec preste joie sans nulle abjection
Ô beau Pays basque vénère ces amis
Qui travaillent comme de petites fourmis
Pour que tes montagnes se dressent fièrement
Châteaux de sable et de sel dominant le ciel
Qu’ils nous pardonnent nos malheureux errements
Nous qui sommes mus par des élans démentiels
vendredi 20 juin 2025
CHÉRIS TES ENNEMIS
Chéris tes ennemis ce sont eux qui te font
Grandir jour après jour Leur haine si profonde
Ne peut t’atteindre toi qui n’es point de leur monde
Tout comme leurs rires de médiocres bouffons
Sois placide ils seront vaincus par des typhons
Et tant de fléaux de Dieu qui tous les cœurs sonde
Arme-toi de calme et de patience féconde
Et tu les verras tous sombrer dans les bas-fonds
Vient un moment où il faut passer à la caisse
Où les gueux courbent le dos face à la noblesse
Car s’ils sont coupables ils seront bien châtiés
Regarde-les déjà à genoux pleurnicher
En disant qu’ils n’ont rien fait ces vils flibustiers
Qui ont passé leur vie à cracher et tricher
jeudi 19 juin 2025
ATHÉNA
Pallas Athéna la déesse aux grands yeux pers
Est toujours aux côtés des plus vaillants guerriers
Qu’ils soient des archers qu’ils aient pied à l’étrier
Qu’ils meuvent une simple épée ou une paire
Reine de la raison des dieux la conseillère
Tout le monde connaît sa divine colère
Et sait qu’il vaut mieux ne jamais la contrarier
Elle peut d’un souffle nombre d’âmes charrier
Elle est si parfaite que nul ne peut rêver
Plus belle compagne par un beau jour trouver
Ne lui conteste point sa somptuosité
Car d’interminables conflits ont commencé
Par des sacrilèges de ce triste acabit
Ainsi nullement ne dénigre son habit
mercredi 18 juin 2025
LA PORTE DU PARADIS
À Robert Zimmerman
Le grand jour est venu oui vraiment je le sens
Tout devient sombre et je n’ai plus besoin de rien
Adieu les armes les masques de comédien
Je n’ai plus de forces et je suis comme absent
Mon vieux cœur ralentit et bouillonne mon sang
Je pense à ma vie moi qui fus un bon gardien
De la paix moi qui ai coffré bien des vauriens
Que vont devenir mes fils ces adolescents
Je frappe à la porte du paradis maman
J’aimerais te revoir pour un simple moment
Quelqu’un répondra-t-il Quelqu’un ouvrira-t-il
Je ne sais que faire Voici une lumière
Les battants s’écartent Tout me semble futile
Je suis en équilibre et j’entends des prières
mardi 17 juin 2025
UNE PROFESSION DE FOI
Dieu est vivant et vit parmi nous j’en témoigne
Aujourd’hui et toujours Il nous suit pas à pas
Et connaît chacun de nos actes Du trépas
Il nous libère et les maux et plaies Il éloigne
Solennellement oui je promets avec poigne
De Le servir et Le craindre comme un papa
Au cœur des tempêtes c’est Lui le seul compas
Qui puisse nous guider l’unique qui nous soigne
Il a donné ses saints livres aux fiers humains
Pour qu’ils courbent le cou et joignent les deux mains
Avec humilité cédant leur arrogance
Bible Coran Veda tous sont grande sagesse
Et doivent être lus avec grande élégance
Quoi que tu fasses Il t’offrira ses largesses
lundi 16 juin 2025
RIEN N’EST VRAIMENT FINI
À Céline Dion
Dès l’instant où nos voix chantent à l’unisson
Rien n’est vraiment fini Tu peux être si loin
Au bout d’un continent truffé de maringouins
Ou sur une planète opaque nos frissons
Seront bien les mêmes sans perdre aucun soupçon
De nos émotions du premier jour tout au coin
De ce feu si ardent le ciel en est témoin
Tout comme de nos jeux insouciants polissons
Oui ferme les yeux et je serai là vraiment
Auprès de toi à tes côtés tel un amant
Un ami un frère n’oublie jamais cela
Car viendront des jours où les lourds nuages gris
Te sembleront épais si épais qu’au-delà
Tu ne pourras rien voir Ne sois donc pas aigrie
À JEAN RACINE
Ô toi le plus pur des tragédiens français
Que j’aime parcourir tes textes si géniaux
Excellemment construits où les grands idéaux
Ne sont jamais absents Sois fier de ton succès
En ta compagnie nous gagnerons les procès
Faits à l’alexandrin prince des poétereaux
Et des plus illustres Tes mots sont des vitraux
Pour nos esprits nos cœurs pour crever nos abcès
Pour l’éternité l’on se souviendra des vers
Que tu as composés Que chante l’Univers
Et ta gloire et ton nom sans rien oublier
Tu dus te courber face à un très puissant roi
Mais il te respectait et fut un bouclier
Pour toi tout au long de ton dur chemin de croix
LE PILOTE
Confer ma nouvelle
Il est mort le pilote en fonçant dans le mur
Guidé par la grande dame blanche et vierge
Tous les dimanches viens donc allumer un cierge
Pour les honorer et assurer leur futur
Car c’est dans l’au-delà ce monde ô combien sûr
Vers lequel les âmes les plus pures convergent
Qu’ils joutent à présent armés d’une flamberge
Ou d’un étincelant volant au ton azur
Enterre cette fin volontaire et atroce
Et songe plutôt aux ailes de l’albatros
Qui le soutiennent pour un très long temps encore
Oui songe aux victoires qui désormais l’attendent
Sur d’inconnus circuits pavés de flammes d’or
Et d’enchantements bien dignes de Brocéliande
dimanche 15 juin 2025
LES FRUITS DE LA PARESSE
À Eugène Marsan
Les poèmes sont-ils les fruits de la paresse
Comme certains aiment tant à les qualifier
Faut-il des écrivains exaltés se méfier
Écarter les jeunes de leurs tendres caresses
Assurément car ils peuvent par maladresse
Encourager ceux-ci à enfin déifier
Autre chose que la matérialité
Voire même à penser avec grande allégresse
Envisagez-vous les dégâts sur la conscience
Donner aux gamins un semblant de clairvoyance
Alors oui brûlons-les vite avec leurs auteurs
Bannissons toutes les formes de création
Afin de ne jamais prendre aucune hauteur
Et de ne point troubler la douce agitation
samedi 7 juin 2025
LE MAÎTRE DU TEMPS
Craignez sa colère car il est intraitable
Le grand maître du temps Vous vous croyez plus fort
Il se jouera de vous sans aucun effort
Vous vous pavanerez Ce sera regrettable
Il n’est d’être qui soit plus que lui respectable
Mais vous n’écoutez pas vous croyant matador
Alors que vous n’êtes que poussière d’or
Entité précieuse nullement redoutable
Mille de vos vies ne sont pour lui que secondes
Tu ris tu chantes tu joues tu te dévergondes
Puis lentement tu meurs sans rien te demander
Il t’observe tu le nargues et le méprises
Il est trop patient et ladre de réprimandes
Alors que s’il le veut d’un seul mot il te brise
vendredi 6 juin 2025
L’ABSINTHE
Ah infâme boisson qui des plus grands poètes
A pris possession les conduisant vers la mort
Une mort assez lente et pleine de remords
Où sont-ils tous les vers ruinés dans tes tempêtes
As-tu songé à ces lecteurs pourtant honnêtes
Que tu as privés de ce simple réconfort
Deux ou trois mots pouvant avec très peu d’effort
Embellir ou sauver une vie pas très nette
Oui toi que l’on nomme la petite fée verte
Tu peux être fière l’on te doit bien la perte
D’âmes sensibles et de parfaits inconnus
Ton savant mélange que seuls les herboristes
Maîtrisaient a trompé tellement d’ingénus
Que nul pardon ne peut t’être accordé Sois triste
SHAKE IT OFF
À Taylor Swift
Débarrasse-toi de ces êtres qui encombrent
Tes nuits et qui cachent ternissent ton soleil
Tu risques sinon de perdre le doux sommeil
Et de voir tes rêves devenir des décombres
Ne te soucie pas de leurs gras rires sans nombre
Trace ton chemin dans le plus simple appareil
Dénudes-y ton âme et cueille à ton réveil
Chaque matin les fruits les plus doux les moins sombres
Ils sont partout monstres assoiffés de venin
Se tortillant comme des cafards léonins
N’ayant rien réussi ni tenté dans leur vie
Ils portent leurs échecs comme une pierre au cou
Et veulent se venger de leurs inassouvies
Ambitions ce qui est vraiment triste beaucoup
jeudi 5 juin 2025
L’ARGENT
En ce monde l’argent est l’ultime fléau
Il détruit vraiment tout la vie la joie l’honneur
C’est le sang de Satan le plus grand ricaneur
Il pousse si vite t’appâte à son gluau
Tu peux le voir partout peu nourrissant gruau
Si tu y goûtes il deviendra gouverneur
De ton existence et ton bel empoisonneur
Tu en voudras toujours plus Adieu idéaux
Tu te croiras puissant fort et intelligent
Jusques au jour où tu comme un simple indigent
Viendras pleurnicher la perte de tes amours
Il peut bâtir bien des empires les défaire
Aussitôt les donner aux aveugles aux sourds
Bref en deux mots il est ton billet pour l’Enfer
PLUS RIEN N’A D’IMPORTANCE
À Metallica
Quand tu es près de moi plus rien n’a d’importance
Ils croient savoir ce qui est bon pour toi et moi
Ils voudraient éloigner l’amour et cet émoi
Qui est nôtre quand nous mêlons nos existences
C’est triste et pourtant vrai Prends donc bien tes distances
Avec ces êtres qui ne tiennent qu’à leurs lois
Qui ne rêvent que de t’écarter des exploits
Dont tu es capable C’est leur omnipotence
Libère-toi vite de leurs odieuses chaînes
Toi qui lis ces lignes et viens vers moi sans haine
Je te donnerai tout ce dont tu as besoin
Et même si tu t’en allais là-bas au loin
Servir d’autres dieux je resterai près de toi
Tu dois le savoir et que t’est promis un toit
lundi 2 juin 2025
LE LOUP BLANC
Au plus profond d’un songe un loup blanc m’apparut
Il n’était menaçant ni avide de sang
Il voulait me guider dans l’air évanescent
Enceignant ce monde qui est assez bourru
Que représente donc ce symbole incongru
Pour certains ou lueur un augure puissant
Pour d’autres Je ne l’ai onc trouvé angoissant
Lui qui pour mon malheur à jamais disparut
Lui qui au lieu de me montrer les dents sourit
Car il savait que je l’avais très bien compris
Je rêve un jour de le voir surgir dans la rue
De pouvoir le suivre vers ces si beaux endroits
Qui nous sont promis pour après la grande crue
Oui ces si beaux endroits espérés sur la Croix
jeudi 29 mai 2025
TRANSCENDANCE
À Elon Musk
Il faut que l’homme se transcende pour un jour
Accéder à ce qui est intrinsèquement
Caché depuis la nuit des temps L’embrasement
De l’être peut être cependant sans recours
Et nous mener vers un autre monde à rebours
Des plus divins desseins tout comme au firmament
Le plus agréable qui soit L’égarement
N’est donc point permis sur ce chemin de velours
Mais si tu es certain de toi et de ton art
Alors n’hésite pas vêts-toi de blanc brocart
Et pars conquérir les plus célestes espaces
Ceux qui nous sont encore inconnus mystérieux
Ne sois point avide et évidemment rapace
Ni pilleur cela est proprement impérieux
lundi 26 mai 2025
LES YEUX
Si tu veux connaître tout d’un seul et simple être
Plonge-toi au fond de ses yeux et tu verras
Chacun de ses pas grands ou petits de ses bras
La faiblesse ou la force et s’il est preux ou traître
Ils sont bien de l’âme et de l’esprit la fenêtre
La couleur de l’iris de celle des aras
Au gris le plus profond peut varier mascara
Simple des pupilles des gueux comme des maîtres
Il n’est point facile de masquer son regard
Et de cacher sa vraie nature à notre égard
Nous qui savons lire tout au fond des mirettes
Entraîne-toi et toi aussi tu parviendras
À dominer cet art qui n’est point d’opérette
Pour te permettre de trahir les scélérats
L’AVOCAT DU DIABLE
Il n’a pas besoin de défenseur le fier Diable
Il est suffisamment endurci pour cela
Non ce qu’il veut c’est te convier à un gala
Dont tu seras le roi la star inoubliable
Oui c’est ton âme qu’il veut gagner insatiable
Au cœur d’une ronde débridée bamboula
Frénétique sans nom ayant perdu le la
La raison et l’esprit pauvre fou justiciable
Tu auras beau plaider et ta cause et la sienne
C’est lui qui sortira de cette très ancienne
Lutte en grand vainqueur et en toute circonstance
Tu te crois le plus fort Alors tu es perdu
Car nul n’est plus malin que le Malin Prestance
Éloquence et charme sont ses atouts tordus
vendredi 23 mai 2025
LES VALKYRIES
Elles arrivent les puissantes Valkyries
Messagères d’Odin la bataille commence
Mais qui va l’emporter Qui aura la clémence
Des dieux de son côté sur la verte prairie
Sois sage et ne tente pas leur triste furie
Sois brave et elles te couvriront d’une immense
Gloire te porteront sans nulle véhémence
Dans cette éternelle demeure que tous prient
Le jour où le soleil s’éteindra ce sont elles
Qui choisiront parmi l’ensemble des mortels
Ceux qui subsisteront et ceux qui renaîtront
Respecte-les donc et rends-leur souvent hommage
Elles l’apprécieront que tu sois forgeron
Soldat ou général savant devin ou mage
L’ARMÉE DES ANGES
L’armée des anges va et vient entre les mondes
Les légions du Seigneur sont toujours prêtes pour
Le combat l’ennemi étant sans nul détour
Très déterminé à frapper de fort profonde
Manière à tout moment Quand le tonnerre gronde
C’est qu’elles sont proches pourfendant les vautours
Et tous les démons qui cognent leurs lourds tambours
Espérant de rendre cette terre inféconde
Ils sont plus que millions ils sont plus que myriades
L’on ne peut les compter il y a des dryades
Des fées des naïades des sylphes et des elfes
Ils sont vraiment partout des grands temples de Delphes
Au cœur des volcans de l’enchanteresse Islande
Et apportent la mort ou de jolies guirlandes
LES CHEVAUX DE DIEU
À Nabil Ayouch
Ils dansent au cœur du feu les chevaux de Dieu
Des cendres plein la bouche et la sueur au front
La sueur de la peur ils volent fanfarons
À présent et peuvent voir le désastre odieux
Au loin un son se fait entendre mélodieux
Ils avancent vers lui comme des moucherons
Attirés par un fruit pomme orange ou citron
Une lumière une flamme un éclair radieux
Les voici devant Lui pour leur bref jugement
Avoir des regrets et des remords est vraiment
Trop tard et déplacé mais Sa grande clémence
Ne les condamnera point trop car la misère
Pousse facilement au vice à la démence
Surgissant dans l’esprit tel un puissant geyser
jeudi 22 mai 2025
LE THANATONAUTE
À Bernard Werber
Il a vraiment vaincu la mort et traversé
Les fleuves des Enfers le fier thanatonaute
Il est allé plus loin que tous les astronautes
Que ces navigateurs téméraires bercés
Par l’ignorance de leur temps bouleversés
Par les flots bleu profond très éloignés des côtes
Il marche sans crainte de la marée très haute
Des vastes étendues de l’air chaud ou glacé
Oui le thanatonaute est notre géant héros
Lui qui a découvert ces petits chemins clos
Que l’on nous disait ne pas exister loin des
Grand-routes balisées Sa forte volonté
Sa pure obstination digne d’un vieux baudet
Nous ont libérés des mensonges éhontés
L’EXORCISTE
Le voilà l’exorciste Il va chasser démons
Et mauvais esprits Ne crains rien c’est pour soigner
Ton âme et ton corps oui c’est pour t’accompagner
Sur le chemin âpre et ardu des plus hauts monts
Dès qu’il aura purgé ton cœur et tes poumons
Tu pourras revivre te sachant éloigné
Pour un certain temps d’eux Tu étais résigné
Te pensant pour toujours bercé par ses sermons
Persécuté par leurs très étranges pantins
Parcourant le monde comme de serpentins
Adorateurs ayant pour de bon perdu pied
Oui l’exorciste est là Déjà nous les voyons
Trembler car ils savent bien qu’il est sans pitié
Et qu’ils sont donc proches de l’annihilation
dimanche 18 mai 2025
LE POÈTE
Il vit dans sa chambre Les instants les temps coulent
En dehors du monde il ordonnance ses œuvres
Comme une symphonie Telle une grande pieuvre
Il étend sa pensée sans songer à la houle
Ni avoir jamais peur de la rue de la foule
Il ne cherche pas à te vendre des couleuvres
À se jouer de toi par d’habiles manœuvres
Il t’offre ses mots tout comme la vie s’écoule
De la sorte passent et les jours et les heures
Sans même avoir l’espoir de toucher un lecteur
Les siècles encor moins seul le souffle de Dieu
Le traverse dictant sa vaste volonté
Impavide et serein silencieux et studieux
Il ne peut connaître rien d’autre que bonté
LES VAMPIRES
Les vampires parmi nous dansent et espèrent
Mordre nos cous après avoir touché nos corps
Boire notre vermeil sang en véritable or
Leurs yeux qui voient dans le noir sont ceux des vipères
Leurs nuits sans sommeil sont celles des chagrins pères
Ayant perdu l’un de leurs enfants coup du sort
Destin fort cruel du monde les poussant hors
Ce n’est qu’à l’ombre loin du soleil qu’ils prospèrent
Leurs charmes sont si grands qu’ils peuvent nous gruger
Assez aisément nous qui sommes naufragés
Dans cet univers sans tendresse ni espoir
Un seul de leurs baisers contient plus de poison
Qu’un très grand verger ne peut renfermer de poires
Leurs soirs sont sans amour leurs esprits sans raison
AU CREUX DE NOS RÊVES
Au creux de nos rêves d’étranges créatures
Nous attendent avec tendresse et impatience
Leurs cris et leurs soupirs sont de pure insouciance
Tout ce qu’elles veulent c’est vivre l’aventure
Elles qui s’enivrent de vraie littérature
De vin et de frissons d’un peu aussi de science
Mais quel est donc leur nom Comment donc leur confiance
Gagner et garder pour percer leur vraie nature
Oui c’est au creux de nos rêves qu’elles s’endorment
Comme un paysan à l’ombre d’un géant orme
Oubliant sa funeste existence de gueux
Ah comme j’aimerais devenir leur fougueux
Amant ou leur simple et fidèle compagnon
Pour perdre cet air triste et vaguement grognon
LE FANTÔME DE L’OPÉRA
À Gaston Leroux et Rupert Julian
Au fond des caves d’un gigantesque opéra
Se terre un vaporeux invisible fantôme
Souffrant de sa laideur que vraiment aucun baume
N’est capable d’ôter pire que choléra
Lui qui est amoureux de quelques petits rats
Pas ceux des égouts dont il connaît fort l’arôme
Cela lui pose des tracas nombreux ses psaumes
Ne pouvant le sortir de son triste embarras
Étant rejeté par ses semblables comme un
Pestiféré ou un forçat de droit commun
Il ne peut que sombrer dans la pure folie
Qui pourrait le sauver cet être n’étant pas
Coupable du moindre crime Mélancolie
Je voudrais tant l’aider devenir son compas
DERRIÈRE LE COMPTOIR
Il y a toujours un ange derrière un bar
Il est là pour dire que tu as assez bu
Et qu’il est temps pour toi vieil ivrogne barbu
De rentrer retrouver les tiens pauvre jobard
Toi qui t’imagines nombre de vils bobards
Sur la vie et qui crois tout savoir tout imbu
De toi-même et de la boisson qui est début
De la déchéance quoi qu’on pense point barre
Il connaît ta douleur et voit bien ta souffrance
Plein de miséricorde et point d’indifférence
Il te renvoie chez toi et te protège ainsi
Des démons assoiffés du sang des innocents
Comme il n’en existe que dans les vieux récits
Attendant dans la nuit les âmes grimaçant
samedi 17 mai 2025
REBECCA
Rebecca jamais l’on ne vit plus grande foi
Que celle qui fut la tienne après avoir
Abreuvé les chameaux et sans rien savoir
De cet homme que tu allais trouver Parfois
Je me demande si j’aurais placé mes pas
Dans ceux d’Éliézer comme toi Ton devoir
Impeccablement tu remplis sans onc revoir
Bethuel et Nachor la ville aux doux appas
Ta postérité est encore de nos jours
Chantée et célébrée C’est dans un contre-jour
Majestueux que tu t’élevas vers le ciel
Pour rejoindre les tiens ce fut ta récompense
Pour avoir suivi les commandements sans fiel
Ni regrets Tu es bien la plus sage je pense
LES VISITEURS D’UN SOIR
Ils nous transforment très fort ceux-là qui parfois
Nous viennent un soir quand on ne les attend pas
Débarquant comme des anges ou des démons
Sans que l’on sache ni d’où ni même leur nom
Sans tambour ni fracas ils sont là les voilà
Les saltimbanques sans noir fard ni tralalas
Les artistes de la vie faisant du limon
Éclore des êtres comme un coup de canon
Le lendemain après un étrange sommeil
L’on se demande ce qu’il s’est passé la veille
Si tout cela était sérieusement réel
Oui sois-en assuré si jamais tu les croises
Et ne doute point ce sont bien d’officiels
Mandataires du ciel parfumés à l’armoise
vendredi 16 mai 2025
LES MÉCRÉANTS
Évite autant que tu le peux les mécréants
Ces êtres sans foi ni lois qui sont plus perdus
Qu’autre chose tenant à te voir assidu
Suivre les délires des enfants du néant
Ils sont condamnés au plus grand gouffre béant
Et voudraient t’entraîner avec eux éperdus
Cracheurs de venin de haine bien entendu
Laisse-les s’éteindre d’eux-mêmes malséants
Et prie pour leur âme et leur souffrance prochaine
Car il leur en faudra des saisons pour leurs chaînes
Briser se libérer de l’immense prison
Qui les attend Ils rient mais il est bien trop tard
Quand ils comprennent que par un très noir poison
Ils ont été touchés ces ignobles bâtards
jeudi 15 mai 2025
LES RELIGIONS
Les religions sont là pour ceux qui le Seigneur
Universel maître des mondes de la Terre
Des planètes et des âmes élémentaires
Guère ne connaissent En effet quel meilleur
Guide espérer que le grand et saint Créateur
En personne sans nul autre commanditaire
Ou intermédiaire à l’image d’Esther
Qui n’avait point besoin de ces prédicateurs
Désirant que l’on se prosterne devant eux
Comble de l’égotisme et qui très vaniteux
Voudraient persuader quelques-uns d’entre nous
Qu’ils sont les vrais sauveurs Non ne plie les genoux
Que face à Lui et ne te laisse pas berner
Par ceux qui voudront dans leur cirque t’emmener
dimanche 11 mai 2025
PEUX-TU
Aux Bangles
Peux-tu sentir le vent de la flamme éternelle
Caresser tes cheveux ainsi que ton visage
Peux-tu sentir ce cœur qui bat comme un présage
Au fond de ta poitrine et qui tend tes prunelles
Peux-tu sentir toi ma petite coccinelle
Cet amour irradiant tant notre paysage
Peux-tu sentir que tout ce dont tu fais usage
Peut être saisi de manière non charnelle
Si tu es capable de ressentir cela
C’est mieux que de gagner à une tombola
Ou que de voir grimper ses actions à la bourse
Car ça signifie que tu es des dieux béni
Qu’il ne risque rien de t’arriver dans la course
De la vie et que ton destin est assaini
samedi 10 mai 2025
L’OUDJAT
Est complet seul celui qui détient l’œil d’Horus
Cet œil qu’il perdit dans un combat contre Seth
Le gauche pour être précis Coupé en sept
Ce dernier lui rendu fut dans des papyrus
L’oncle ennemi pareil à un obscur virus
Revient toujours à l’assaut comme avocette
À la pêche sur les bords du très grand Nil cet
Inlassable fleuve nourricier Des rictus
Lui tordent la face sa fureur insatiable
Lui ayant fait perdre l’esprit c’est indéniable
Pour nous en défendre saisissons un oudjat
Puissant symbole de divine protection
Face aux forces du mal qu’il est l’indélicate
Illustration ainsi que de toute abjection
mardi 6 mai 2025
LES LARMES DE DIAMANT
Ce n’est pas de l’eau qui perle au coin des beaux yeux
Des déesses et des reines mais des diamants
Lorsqu’elles perdent leurs très robustes amants
Faisant la richesse de nombreux envieux
Pour les récolter nul besoin de les pluvieux
Jours attendre elles vous en feront talismans
Et vous les offriront car pour elles vraiment
Elles sont sans valeur comme un meuble fort vieux
Décrépit par l’âge et que l’on a oublié
Au fond d’un cagibi ou des mets avariés
Laissés trop longtemps dans un cellier humide
Oui leur navrement est si grand que rien ne peut
Leur mettre du baume au cœur À moins qu’un timide
Poète ne vienne les consoler un peu
LA LIBERTÉ
La liberté s’acquiert par un âpre combat
Il n’y a pas d’autre voie Mûrs pour l’esclavage
Sont ceux qui sont heureux de vivre sans courage
Trimant pour construire des rois les mastabas
Ne se reposant point même pour le sabbat
Acceptant patiemment les plus fielleux outrages
Oui vient un moment où il faut bien prendre ombrage
Un temps où l’heure n’est plus aux vides débats
Se saisir des armes est opportunité
De grandir sans haine ni animosité
Pour chasser au loin les adversaires sans foi
Tuer pour le plaisir est fort répréhensible
Mais chacun a le droit le devoir quelquefois
De lutter face à ce qui est inadmissible
lundi 5 mai 2025
LE DIAMANT
Rien ne reflète mieux qu’un fort pur diamant
La douce lumière qu’il soit en poire ou en
Marquise taillé Sa résistance est si grande
Qu’aucune roche ne peut rester son amant
C’est une pierre qui est souvent en offrande
Donnée pour prouver son transport et sa demande
Faire C’est aussi un très bon médicament
Pour chasser l’affliction Selon une légende
Chaque flèche lancée par l’Amour indomptable
Possède une pointe en cette pierre notable
Partout dans le monde il est vraiment adoré
Sa valeur est énorme et un seul exemplaire
Peut représenter bien plus qu’un lingot doré
Mais son secret bonheur est au fond de vous plaire
CENTRAL PARK
Écrin de verdure au sein de l’agitation
Frénétique d’une des plus grandes cités
De la terre humaine je fus fort hébété
Par le calme qui y règne Révélation
Vous ne connaîtrez donc pas de tribulations
En l’arpentant et vous serez avec bonté
Par ses fiers occupants des oiseaux plumetés
Et de gris écureuils reçu Invitation
Il s’y recèle de bien nombreuses surprises
Un obélisque ainsi se dresse avec franchise
Quelque part en son sein issu d’Alexandrie
Oui le véritable poumon de cette ville
Vous révélera ses secrets ses rêveries
Soyez-y très courtois surtout pas incivil
samedi 3 mai 2025
LE WELLERMAN
À l’U.S. Navy Band
Nous t’attendons avec impatience ô toi qui
Nous apportes bien plus que du thé et du rhum
Tu nous remémores que nous sommes des hommes
Avant toute chose et que rien n’est acquis
Tes voiles réconfort sont pour qui a conquis
Les plus amères mers les brillants astronomes
Suivant les baleines méthodiquement comme
Un chasseur de ragots le fait dans le maquis
Ô vous travailleurs de l’ombre qui rarement
Prenez la lumière sachez sincèrement
Votre valeur et que vous rendez notre monde
Vivable et merveilleux à l’instar des chanteurs
Anonymes bravant les menaces immondes
Dans nos rues et sur nos écrans purs enchanteurs
ILS ONT VOULU TUER DONALD TRUMP
Sa blonde crinière balayée par les vents
Il haranguait la foule et dansait sur la scène
Quand soudain huit coups de feu pour le moins obscènes
Retentirent Une balle issue du levant
Lui emporta un bout d’oreille Le fervent
Opposant un sniper couard sans nul mécène
Fut vite puni de son aversion malsaine
Du plomb dans la tête ce n’est point émouvant
Que retenir de cet événement assez
Perturbant Que dire face à de tels glacés
Fanatiques voulant imposer la terreur
Et briser toutes les valeurs démocratiques
Ne serait-ce point là la pire des erreurs
Mépriser le peuple sans voie diplomatique
mercredi 30 avril 2025
LES EAUX DU SCAMANDRE
Elles bouillonnent les eaux du puissant Scamandre
Le sang pur des Troyens immolés par Achille
L’a rendu vermeil lui naguère si tranquille
L’indigestion le pousse hors de ses méandres
La fureur le gagne il devient lave cendres
Nul ne peut résister poissons arbres fertiles
Le héros reste seul face à cet indocile
Torrent vraiment prêt à le gober sans esclandre
Il fallut qu’un dieu claudicant intervienne
Pour le sauver d’une mort brutale et certaine
Armé d’un feu plus fort que la rage du fleuve
Aujourd’hui personne ne se souvient de ces
Événements à part des vieillards et les veuves
Immortelles qui n’ont plus trouvé de succès
IL PLEURE
À MC Solaar
Devant tant de manque de foi et d’espérance
Il pleure implorant les dieux les anges divins
Et les créatures célestes Quatre-vingts
Démons maléfiques de leur langue fort rance
L’assaillent sans cesse prenant mille apparences
Les combattre semble si chimérique et vain
Tellement le monde est sourd nombre d’écrivains
L’ayant déjà conté tout emplis de souffrance
Et pourtant il lutte pensant son sacrifice
Nécessaire essentiel De tous les orifices
Son sang coule venant rougir la rue pavée
Et puis le grand fleuve déborde rugissant
Emportant avec lui les âmes dépravées
Au loin un arbre nu s’endort en frémissant
jeudi 24 avril 2025
LA LOI D’AIRAIN
À Ferdinand Lassalle
Ah fidèle esclave quand te rendras-tu compte
Que l’on profite de toi depuis ta naissance
Et que tu ne dois ta peu paisible existence
Qu’aux richesses que tu produis bien loin des contes
Tu manges à ta faim sans plus puis tu affrontes
Ta journée de travail si dure harassante
Que tu n’as d’autre choix que la nuit innocente
Rejoindre dans ton lit de manière très prompte
Ainsi s’écoule ta vie sans joies ni excès
Parvenir jusqu’à la tombe étant un succès
Mérité offrant un peu de repos enfin
Oui s’ils te nourrissent et te donnent un toit
Ce n’est pas par bonté mais parce qu’à leurs fins
Tu permets d’arriver Te voilà fort pantois
LA DAME DU LAC
Au fond du lac la dame attend très entourée
De ses oiseaux roses et bleus Un éléphant
Aux blanches défenses est aussi bien présent
Un peu de lumière traverse une ajourée
Porte C’est lui tu le sais sa face adorée
Resplendissant comme un sage et joueur enfant
Des fleurs dans les cheveux il est si séduisant
Qu’aucun ne résiste à sa grâce mordorée
Pour combien de temps est-il là Nul ne le sait
Car le temps n’existe pas pour lui ses lacets
N’ayant point de secrets pour lui grand enchanteur
Une minute un an une respiration
De Brahmā ont même vitesse que lenteur
Pour ces êtres vivant en pure adoration
mardi 22 avril 2025
LA MORT DE MARC DUTROUX
Il a fermé les yeux celui qui fut haï
Comme aucun autre avant lui Seigneur des ténèbres
Ogre gargantuesque il est aussi célèbre
Qu’un chanteur populaire ou un prince ébahi
Le moment attendu par nombre de spahis
Prêts à fondre sur lui à ses frêles vertèbres
Briser à célébrer son oraison funèbre
Avec force chants et cris de joie envahis
Est enfin arrivé et c’est la déception
Aucun gouffre infernal aucune convulsion
La chose s’est faite sans émoi ni fracas
Tout naturellement comme si rien n’avait
Changé dans le monde et que nul divin tracas
Ne s’était emparé de lui à son chevet
L’ANGE BLESSÉ
Une flèche d’airain lui a brisé les ailes
Le voici obligé de vaguer parmi nous
Nous qui devons vivre souvent sur les genoux
Priant le ciel de renforcer notre zèle
Alors que des liens froids nos âmes cisèlent
Il nous regarde avec tristesse ou bien dégoût
Détruire la Terre en jetant tout aux égouts
Dans la mer l’océan infernal carrousel
Il rêve de rentrer là-bas chez lui là-haut
Loin de la souffrance des méchants des bourreaux
Qui martyrisent les justes et les gentils
Il ferme les yeux pour s’évader de ce monde
Mais le bruit des moteurs et de tous les outils
Le rappelle vite dans son immonde ronde
LA BANALITÉ DU MAL
À Hannah Arendt
Il est partout le mal où qu’on tourne la tête
Aussi bien dans le cœur des méchants accusés
Que celui des juges fatigués presque usés
Par la médiocrité humaine si parfaite
Obéir aux ordres c’est vraiment une fête
Pour qui veut s’affranchir des actes fous posés
Par la hiérarchie En disant aux préposés
Qu’ils ne risquent rien ils évitent la tempête
Au sein de leur esprit et s’assurent de leur
Bonne exécution sur un ton enjôleur
Mais un jour paraît le temps des vrais jugements
Où le sombre ignorant n’est plus du tout capable
De voir et comprendre que le discernement
Lui a toujours manqué en être méprisable
dimanche 20 avril 2025
L’ÉDITEUR
Promouvoir les lettres, dont il est maître
Voilà sa passion et sa raison d’être
Offrant au public ses gros coups de cœur
Étant bienveillant pour tous ses auteurs
Qu’ils soient tout jeunots ou bien des ancêtres
Quand l’un de ses livres vient de paraître
Il pense un peu au succès qui peut-être
L’attend en tant que fruit de son labeur :
Promouvoir les lettres
Ouvrant sur l’univers une fenêtre
Ses collections ayant l’art de permettre
À la totalité de ses lecteurs
D’élargir leurs horizons, l’éditeur
Ne peut qu’une simple chose promettre :
Promouvoir les lettres !
(Publié dans le recueil collectif Chassé-Croisé Poétique, éditions Novelas © 2025)
lundi 14 avril 2025
RIDERS ON THE STORM
À Jim Morrison
Nous qui avons été jetés en ce bas monde
Sans avoir demandé rien à qui que ce soit
Nous devons l’affronter Jamais ne te déçois
Des tempêtes sur ta route troublant les ondes
Car ce sont elles qui sont bien le plus fécondes
Après leur explosion voici que l’on s’assoit
Que l’on contemple les dégâts autour de soi
Alors que là-bas au loin le tonnerre gronde
C’est le bon moment pour compter ce qu’il nous reste
Une chemise des chaussures une veste
Ô grandes puissances ô purificatrices
C’est vous et vous seules qui nous rémunérez
Qui à nos corps offrez nombre de cicatrices
Et qui de bienfaits ou de malheurs nous couvrez
DRACULA
De toute l’Histoire il ne fut vraiment autant
D’homme assoiffé de sang que le grand Dracula
Empaleur d’Ottomans Onc il ne recula
Devant l’ennemi et les horreurs de son temps
Il perdit son âme en suivant dans les autans
Celle de son aimée Il ne se consola
Que dans la rage et la guerre Le consulat
Du démon son fier cœur devint en pur sultan
Celui qu’on appelait le seul fils du Dragon
Sera donc pour toujours du mal le parangon
Alors qu’au départ il ne voulait que défendre
Son honneur son bonheur et sa belle patrie
Sans nullement penser à tant de crânes fendre
Ni à s’abandonner à tant d’idolâtrie
jeudi 27 mars 2025
LE CASINO
Elles dansent cartes et très sombres roulettes
Au cœur du casino Les génies facétieux
Qui décident de qui le succès minutieux
Va rencontrer tournent autour des tables nettes
Leur ronde est sans pitié et aucune amulette
Ne peut immuniser les êtres audacieux
Qui osent les défier pernicieux ambitieux
Tuant plus sûrement qu’un coup de baïonnette
Si tu crois pouvoir les dompter c’est illusion
Car ils sont maîtres du sort en toute occasion
Ne laissant aux joueurs que quelques piètres miettes
De grands hommes ont vu se dissoudre fortunes
Et royaumes sous leur joug voués à la diète
Jusqu’au tombeau priant les heures opportunes
jeudi 20 mars 2025
LE PRINTEMPS
Ça y est les frimas se sont enfin effacés
Et le soleil brille de nouveau sur la ville
Et la campagne s’en est fini de l’hostile
Hiver de ses vents froids étant fort courroucés
Oui adieu à nos airs tristes et compassés
À ces chaînes glacées faisant de nous serviles
Déneigeurs cherchant la chaleur simple et fragile
Voici le temps des fleurs des amours épicés
Le printemps est le bon moment pour rendre hommage
À la création tout entière aux verts ramages
Renaissant comme par magie dans les forêts
Émerveillons-nous donc devant tous ces miracles
Chantons-les gaiement au sommet des minarets
Ou des montagnes au sein de tous les cénacles
mardi 11 mars 2025
TROIS SŒURS
Aux sœurs Brontë
Seules dans les landes elles ont bien erré
C’est là que les voix ont commencé à souffler
À leurs oreilles dans leur esprit constellé
Cherchant l’amitié ou l’amour parfois terré
C’est au cœur de ces grands espaces aérés
Que sont nés leurs talents qu’ils se sont dévoilés
Là où hurlent les vents les lutins potelés
Sous les auspices d’un père droit et lettré
Leur vie fut courte mais intense et romantique
Faisant de chaque instant un moment authentique
Pour cette raison nul ne les oubliera
Quel que soit leur prénom les unes dépendant
Des autres cédant aux malheurs au choléra
Peu de leur joie et de leur sourire obsédant
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