jeudi 27 octobre 2011

LA PROIE



Je suis une proie facile
de celles qu'on aime
douces et dociles

J'attends désespérément
sur un banc que
quelqu'un m'appelle

Un souffle fait s'envoler
des feuilles rougies
par l'automne

Deux hommes passent
il suffirait d'un sourire
aucun d'eux n'ose

Je suis seule triste et perdue
je suis une ombre qu'on voit
la nuit dans les rues de la ville

Mes joues et mes yeux sont creusés
je suis maigre à en faire trembler
une voiture vient de s'arrêter

"Ça te dirait de travailler pour moi ?"
je fais oui de la tête
mon destin est scellé

De bars en vitrines
je vais louer mes charmes
les mains aux fesses les coups parfois

Tout cela ne me fait plus rien
je veux crever mais je n'y arrive pas
je me suis ouvert les veines

J'ai avalé tout plein de comprimés
mais je suis toujours là
chaque matin l'angoisse me déchire

Un peu plus mon corps et mon âme
ne sont plus que lambeaux
je n'arrive plus à compter jusqu'à dix

Sans me tromper
je crois que j'ai même
oublié mon nom

La créature que je croise
dans les miroirs n'est plus
que le fantôme de ma mémoire


dimanche 23 octobre 2011

CORINNE



Chérie en mon cœur
Ondoyante en ma chair je te
Regarde assoupie et rêve des
Interdites amours des
Naïades et des sylphes
Nageant entre Air et
Eau pour atteindre l'Éther


Europe



Europe,
Un taureau blanc
Regarde tes grands yeux
Ouverts sur le monde en te
Priant d'accepter d'
Etre pour ce soir son amante.


mercredi 12 octobre 2011

lundi 10 octobre 2011

Variations excentrées





Luc-Henri Duchêne, Variations excentrées



La grande roue tourne
de l'homme-oiseau aux fenêtres ouvertes
sur des milliers d'êtres qui s'agitent
le grand chef d'orchestre est à la manœuvre

Les amants qui dansent au bord d'une falaise
ne voient pas le gouffre qui les attend
les portes s'ouvrent et se ferment
Janus ne peut s'empêcher de sourire

Comme si nos vies ne signifiaient rien
nos songes s'effacent au soleil levant
et rien ne nous permet de dire
si nous sommes toujours vivants lorsqu'il se couche

Arbres coquillages et réverbères
sont autant de décors
pour la femme qui pleure
la perte de l'ami cher

Quoi qu'il en soit
tous unissent leur voix
pour chanter la joie
qui la libérera


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