À Apolline Jesupret et René Barjavel
Oh mais combien d’années ont donc bien pu passer
Depuis le moment où je me suis endormie
Dans cette maudite sphère J’étais la mie
D’un beau jeune homme brun que j’aimais embrasser
Où est mon monde Sous cet univers glacé
Ma civilisation Disparue infamie
À jamais emportée par une épidémie
Et de haine et de rage et de sang angoissé
Oui j’ai tout compris en ouvrant mes pauvres yeux
Je suis vivante mais morte que c’est affreux
Je n’ai plus froid ni chaud Où est-il Où est-il
Je ne peux vraiment vivre ici dans cet enfer
Dans cet enfer subtil insensé volatil
Avaler le poison voilà ce qu’il faut faire