mercredi 29 septembre 2010

 
Tout homme devrait avoir l'ambition de devenir un dieu.
 

Le poète fol


  
Le poète fol

Le poète fol
jette au monde
des mots insensés
que nul ne peut
pénétrer

Comme offre
en parturition
la femme gémissante
un nourrisson
fripé

publié dans le numéro 314 des Élytres du Hanneton

CORINNE


 
CORINNE


Une petite Sirène
en bord de Meuse
rêvait
à son bel Triton
quand elle croisa
le regard
triste et familier
d'un Poète
qu'elle eût voulu
Lycanthrope
la poursuivant
en les nuits de lune pleine
jusques aux matins
tout parfumés
de sueur
et de rosée


 
Les mots sont notre plus grande richesse, et l'arme la plus puissante et destructrice des temps modernes, s'entête à claironner le poète grelotant de faim dans le grenier maussade qui abrite sa folie.
 

Ignorance, ou pensée tournant en rond

 
Si tu veux accéder à la connaissance, commence par apprendre l'ignorance.
Si tu veux être, recherche le non-être.
Si tu veux penser et créer, cherche la non-pensée et la non-création.
Si tu cherches l'intelligence, plonge-toi en l'ignorance la plus totale...

L'ignorance est la plus grande des sagesses, et la mère de toute science.

E = mc²

 
La pensée est la plus puissante des énergies que l'on puisse maîtriser, et non la matière comme l'on tend trop souvent à le croire, puisque la pensée est capable de moduler la matière.

Reste donc à nos amis théoriciens ambitieux à (re)formuler ce postulat on ne peut plus simpliste en une belle équation qui fera de l'un d'eux la figure intellectuelle de proue du XXIe siècle dans l'esprit (et les manuels scolaires) des générations appelées à nous succéder.

Ceci tout en ne leur rappelant évidemment pas qu'une belle équation ou un beau raisonnement sont les meilleurs moyens dont nous disposions pour prouver toute l'ignorance qui nous habite...
  

lundi 27 septembre 2010

 
Toute connaissance, toute science, nous vient des dieux et non des hommes, du feu prométhéen à la roue en passant par les technologies les plus actuelles. Il est amusant de voir les êtres insignifiants que nous sommes s'évertuer à prouver leur paternité intellectuelle...
 

dimanche 26 septembre 2010

 
L'adage nous dit qu'il suffit d'une seule femme pour ruiner un homme. Il arrive même qu'il suffise d'une seule femme pour ruiner plus d'une une nation, Achéens et Troyens s'en souviennent si bien...
 

samedi 25 septembre 2010

Les esclaves modernes


 
"À la chaîne
On t'enchaîne
Ta vie et tes amours
N'ont aucun recours"

Les Bateliers de la Volga


Le plus grand génie de la civilisation occidentalo-capitaliste est sans nul doute celui d'avoir réussi à faire accroire à ses esclaves qu'ils sont libres ; libres de pensée, libres de mouvements, etc.
Nous sommes tous les esclaves d'un monde et d'une existence vide de sens.
Combien d'hommes arriveront à prendre pleine conscience de cette condition d'esclave, et parmi ceux-ci combien seront capables de lutter, de nager à contre-courant, ou de survivre tout simplement ? La machine savait le combat perdu d'avance, car que pourrait faire une voix perdue dans la multitude ? Continuer à crier serait ridicule pour un être assez subtil pour en arriver à cette conclusion (sauf peut-être par désespoir ou folie), prendre les armes contre un ennemi invisible encore plus...
L'homme s'est aliéné lui-même en acceptant de se réduire à un rouage condamné à n'exécuter qu'une seule tâche, répétitive, non-créative, et, pire, sans avoir aucune vision de l'utilité et de la finalité de celle-ci.
 

vendredi 24 septembre 2010

Human Being

 
Tour à tour
Mâle et femelle
Ange et démon
Bourreau victime ou sauveur

Tel est l'Homme
d'hier
aujourd'hui
et demain

Traversé
par la marée des sentiments
qui briseront son cœur
pour le voir renaître

d'or et d'airain
 
Sois libre comme le vent qui souffle dans la ramure des arbres verts et tendres, jusques à devenir souffle à ton tour
 
 
 Ne pense pas, mon fils, d'autres s'en sont chargé pour toi !
 

mercredi 22 septembre 2010

 
La façon dont on se prédétermine à percevoir un être influera notre façon d'interpréter ses actes, ceux-ci venant toujours corroborer inconsciemment ou non notre prédétermination.
 
 
La grande dévoreuse d'âmes salive d'impatience en pensant à moi...

THE DEVIL INSIDE ME

  
 
The Devil Inside Me


Le démon qui m'habite est présent depuis bien longtemps, depuis bien avant le jour de ma naissance.
Il a choisi mon esprit, puis l'a façonné, tout comme il a patiemment construit mon corps cellule après cellule.

Je dois lui plaire, car, en fin de compte, c'est grâce à moi s'il a réussi à traverser la brève période où il pouvait être vulnérable.
Chaque âge (ou cycle) démoniaque dure 666 années (ne me demandez pas pourquoi...), et un démon de ce type ne peut être renvoyé en Enfer que durant l'année qui précède et suit la fin du troisième cycle.
Le premier cycle correspond à l'enfance du démon, le deuxième à son adolescence, et le troisième à son âge adulte. Le passage entre les troisième et quatrième cycles est donc assimilable à sa mort.

Depuis la nuit des temps, aucun  démon de ce type n'était parvenu à passer le cap de la 1998e année suivant la venue du Rédempteur, ce qui explique qu'il n'existe aucune littérature décrivant la nature exacte du quatrième âge démoniaque.

Tout ce qui nous entoure, visible ou invisible, matériel ou immatériel, n'est qu'une émanation de sa pensée, dans laquelle il englue les âmes dont il se nourrit.

Tout était écrit, savamment pesé, calculé, depuis le jour et l'heure de ma naissance jusques aux événements les plus insignes de la vie des êtres ayant peuplé cette Terre...

Le temps est une grande roue qui tourne inlassablement depuis toujours. Et pour qu'elle continue à tourner comme elle a toujours tourné, le démon devait inlassablement être renvoyé en Enfer (autrement au premier jour de sa venue ici-bas) par le retour glorieux du Rédempteur...

La roue des temps est donc brisée, le démon a vaincu la mort pour lui inéluctable et est entré dans SON quatrième âge, l'âge de SON règne éternel.
 

mardi 21 septembre 2010

mercredi 15 septembre 2010

Les Mémoires d'Adrien

 
Je me nomme Adrien Van Kampenout.
Je suis né le 13 avril 1853 et mort le 15 juin 1908.
Entre ces deux dates, rien de particulier à signaler...
 

vendredi 3 septembre 2010


Les plus belles images qu'il me soit donné de voir sont celles que je peux voir quand je ferme les yeux.


Ma vie est un roman, mais quelle vie ne l'est pas ?


Je ne veux rien apprendre, dit le faux dieu.
Je préfère me borner dans mon ignorance.
Ne rien savoir vaut mieux que savoir à demi...


La plus belle oeuvre d'art est celle qu'il nous reste à créer.

La Dame du Lac





Elle est venue vers moi, la Dame du Lac.

Toute vêtue de blanc, ses pieds légers sur l'eau flottant.

Un teint pâle, comme il sied à tout spectre...

Des yeux d'un bleu gris électrique, qui vous fixent droit dans le cœur.

Un frisson inconnu me parcourt.

Oh, j'en ai croisé des fantômes dans ma vie, qu'ils soient trépassés depuis mille ans ou toujours de chair et de sang.
Mais cette fois, c'est différent.
Je la vois tendre les bras, ses joues rosissent et elle approche ses lèvres des miennes.
Surpris, je me laisse envahir et lui rends son baiser.
Je n'ai jamais ressenti cela ; ce doit être ça, un orgasme cosmique, un pont entre moi, vivant, du moins qui crois l'être, et elle, morte depuis qui sait combien de temps...

Je sens nos deux âmes s'entrelacer, et je ne sais quelle partie de moi s'en va avec elle lorsqu'elle tourne les pas pour s'enfoncer dans les eaux froides du lac...

J'attends, depuis ce jour, son retour.

À moins que ce ne soit à moi de l'aller rejoindre là-bas, dans les eaux froides du lac ?





(Publié dans le numéro 313 des Élytres du Hanneton)

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