vendredi 26 septembre 2025

LES BATELIERS DE LA VOLGA


Ta vie et tes amours n’ont vraiment nul recours
Hé ho hisse hé ho hisse hé ho hisse hé ho hisse
Tu tractes les bouleaux dont la peau est si lisse
Tout au long de tes jours quel infernal séjour

Oui mieux vaudrait être pendu très haut et court
Pour cesser de souffrir de subir ces supplices
Toi qui peines tant à rapiécer ta pelisse
Et à nourrir femme et enfants Dans les faubourgs

Que le fleuve traverse il faut aussi dormir
Au fond d’une écurie dans la paille et frémir
Au moindre craquement les ours et les brigands

Étant aux aguets en attendant toute proie
Qui pourrait leur offrir un mets extravagant
Plus délicieux que les carpes ou les lamproies

jeudi 25 septembre 2025

POSÉIDON


Toi qui brises les flots de la mer en furie
D’un coup de trident et détruis les fiers vaisseaux
D’un simple souffle je vénère tes assauts
Comme il se doit car tu combats les incuries

La folie des hommes leur vile barbarie
Eux qui ne respectent vraiment rien du ruisseau
À la fleur qui pousse en véritables pourceaux
Que j’aimerais voir leur arrogance tarie

Mais c’est là le moindre des soucis de nos dieux
Car nous ne sommes que des fourmis à leurs yeux
Et nos vies ne valent pas plus qu’un long soupir

Oui toi Poséidon seigneur des océans
Que ta rage contre nous puisse s’assoupir
Pendant quelques ères écoutant ce péan

LES FLEURS DU MAL


À Charles Baudelaire

Jamais la poésie n’a été tant marquée
Par un recueil qu’au temps de Charles Baudelaire
Lui qui est devenu comme un dieu tutélaire
Pour de nombreux siècles oh joie sophistiquée

Il nous a montré la beauté alambiquée
Se cachant derrière les plus horribles glaires
Nous ouvrant les portes des espaces stellaires
Dans un doux sourire de l’âme disséquée

Que de vers sublimes l’on peut y découvrir
Que d’univers nobles il permet d’entrouvrir
Oui celui qui connaît sa force et sa magie

Fait partie des plus grands de ceux dont le cœur pur
Jamais ne s’arrête aux atroces effigies
Que le monde condamne et efface des murs

LA PLANÈTE DES SINGES


À Pierre Boulle et Franklin Schaffner

Oh mais regardez-les donc s’agiter les singes
Sur cette planète bleue et rouge du sang
De leurs semblables C’est pour le moins indécent
Mais que dire alors des sacrifiées méninges

Sur l’autel des sciences enveloppées du linge
Du progrès et des vies des êtres innocents
Exploités sans égard pour des mille et des cents
Oui cela est digne d’une énigme de sphinge

Oui regardez-les donc dans leurs amphithéâtres
Balancer leurs grands bras comme dans un théâtre
Burlesque et grotesque vociférant sans fin

Croyant tout savoir et avoir tout inventé
Ils s’assagiront peut-être un beau jour enfin
Mais j’en doute assez moi qui suis désenchanté

mardi 23 septembre 2025

LES BATEAUX


À Charles Aznavour

La vie de bohème est comme un conte de fées
Lorsqu’elle s’achève c’est la conformité
Qui lentement gangrène oh notre intimité
Mais surgit un bateau rappelant un trophée

Oui voilà un bateau espoir pour les Orphée
Du monde entier d’enfin fuir les calamités
De ce que l’on nomme la sédentarité
Un chant se lève dans les chœurs des coryphées

Ah emmenez-moi donc fiers et altiers vaisseaux
Vers de nouvelles joies au loin des vermisseaux
Ceux qui rongent petit à petit mon bonheur

Oui emmenez-moi donc tout au bout de la terre
À grande distance des fous des ricaneurs
Pour goûter aux fruits des plus inconnus mystères

CATCH THE WIND


À Donovan

Oui toi attrape donc le vent impétueux
Oui toi cher prophète dont les mots verront jour
Aussi certainement que régnera toujours
L’unique Seigneur à l’esprit tempétueux

T’avoir auprès de moi c’est tout ce que je veux
Cela semble impossible oh mais toi mon amour
Qui n’es pas encor né je sais que tu n’es sourd
À ma complainte et que tu es autant nerveux

Oui je sais que tu me cherches très ardemment
Nous serons sûrement de fidèles amants
Bientôt oui très bientôt J’attends tes bras fort chauds

Pour pouvoir m’y blottir moi qui dors en un lit
Dont les draps sont glacés comme dans un cachot
Oui cela est proche c’est vraiment établi

lundi 22 septembre 2025

BARBARA


À Jacques Prévert

Souviens-toi Barbara quand il pleuvait sur Brest
Des tonnes de fer et des millions de larmes
Lorsqu’il ne régnait qu’un très atroce vacarme
Sur la ville et la rade Oh tout ce qu’il en reste

À présent ce sont des ruines La peur la peste
La peine sont venues quand se sont tues les armes
Et resteront toujours sans vraiment aucun charme
Pour un esprit sensé que le néant n’infeste

Il faut tout reconstruire et oui nous le ferons
Parce qu’il le faut bien pour n’offrir nul affront
Aux anciens combattants qui ont donné leur vie

À tous ceux qui sont morts sans aucune raison
Des mains de leurs frères à leurs âmes ravies
Écartées des plaines de leur propre maison

dimanche 21 septembre 2025

LE PETIT CHOSE


À Alphonse Daudet

Il y croyait vraiment oh oui le petit Chose
Déposant ses recueils au sein des librairies
Imaginant en vendre un millier tromperie
Assez commune pour qui se sent virtuose

Que ce soit en vers ou encore plus en prose
Il est bien ardu de contrer les railleries
Qui depuis l’enfance ne sont que barbarie
Vous poursuivant matin et soir sans nulle pause

Misère et maladie l’attendaient l’autre là
Qui avait le cœur pur parfumé de lilas
Qui aimait tendrement la si belle Camille

Il aurait tant voulu lui crier son émoi
La couvrir de baisers sous la grande charmille
Mais il était son frère et dut taire son moi

vendredi 19 septembre 2025

LES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE


C’est bien autour d’une table absolument ronde
Que s’est forgée la plus illustre des légendes
Où le courage était la plus sacrée offrande
Les noms des chevaliers encore aujourd’hui grondent

Sont pour toujours gravés dans l’essence du monde
Oui ils dansent comme au sein d’une sarabande
Et vibrent en nos cœurs sans nulle réprimande
Avec passion frisson vénération profonde

Tous autour d’elle étaient des égaux des semblables
Et leur fraternité était inébranlable
Leurs aventures se sont vraiment déroulées

Elles sont inscrites oh au fond des grimoires
Et de nos mémoires merveilleux mausolée
Rempli de savoureux mets polis dans la moire

mercredi 17 septembre 2025

LES MOULINS DE MON CŒUR


À Michel Legrand et Frida Boccara

Ils tournent et tournent les moulins de mon cœur
Apportant vie à mon esprit et mes organes
Oh c’est comme un orchestre andalou ou tzigane
Qui fait danser chanter une tiède liqueur

Déversant ses saveurs d’un air un peu moqueur
Et espiègle dans le sang charme de Morgane
Ou de toute autre fée Ô toi la salangane
Qui m’as emporté loin des affreuses rancœurs

Que tes frêles ailes me semblent douces saintes
Toi l’infatigable voyageuse bien ceinte
De plumes divines et d’air chaud et brûlant

Je te vois tourner et tourner dans les hauts cieux
Telle une nuée de sable pulvérulent
Charriant un cerf-volant abîmé mais gracieux

IBLIS


Tous se prosternent face au souverain Iblis
Tous les êtres faits de feu et non point d’argile
Mais ce sera leur tour un jour son évangile
Venant de paraître sur notre Terre lisse

Oh je vois déjà ton regard plein de malice
En suivant ses exploits lui qui n’est ni fragile
Ni pusillanime lui qui tel un agile
Jaguar ou chamois sait éviter les supplices

Ainsi que les écueils placés sur son chemin
Par ses adversaires aux très rugueuses mains
Lui qui fut chassé oui pour avoir refusé

De courber l’échine devant la créature
Cette créature qui a fort abusé
Du pardon divin et de sa progéniture

samedi 13 septembre 2025

LE GARDIEN DES MORTS


Toi qui connais l’hébreu tu connais le shomer
Celui qui garde les morts avant que leur âme
Ne continue son long voyage vers les flammes
Ou les pâturages célestes fort charmeurs

Il sait tout de la mort des humeurs des tumeurs
De la métempsycose et des secrets des brahmes
Il a lu la Torah plus de cent fois Infâmes
Sont ceux qui méprisent cet être le shomer

Il chante les psaumes durant plusieurs nuits
Épargnant aux défunts les plus affreux ennuis
Et la solitude qui tue à petit feu

Cette protection est paraît-il primordiale
Son amour détaché est bien loin d’être un jeu
Ou un simple travail dans le cérémonial

LE PSYLLE


Je me souviens de ce doux charmeur de serpents
Oh qui allait de ville en ville pour chasser
Ces pauvres mal-aimés oui pour les déplacer
Au fond d’une forêt de nombreux verts arpents

Le son de la pungi à la vie les suspend
Et les fait danser Je les vois entrelacés
Dans leur panier de jonc habilement tressé
Eux qui pourtant comme nous n’ont pas de tympans

Ah quel bonheur que de le voir les libérer
D’un sifflement ils le saluent pour révérer
Leur sauveur puis ils se retournent et s’en vont

Vers leur nouvelle vie Ces compagnons des dieux
Se rappelleront de lui marquant sur son front
Le signe des justes un pur soleil radieux

SÉRENDIPITÉ


Ah qu’il est heureux le poète quand il trouve
Au détour d’une rime un nouvel univers
Oui dans les méandres d’un pourtant simple vers
La signification d’une pensée qui couve

En son esprit depuis toujours Oh qu’il éprouve
Alors une telle joie qu’il s’en va devers
De bien beaux horizons des pâturages verts
Comme un père qui un fils prodigue retrouve

Il n’est point de hasard pour qui sait observer
Tout a un sens et dans le destin est gravé
Depuis l’éternité ce qui doit être su

Sera dévoilé au temps voulu aux humains
Et ce par la voix de ceux qui furent conçus
Pour ce faire par la plus divine des mains

LES PIEDS NUS


Je ne veux plus porter de chaussures sabots
Mocassins et autres monstrueux godillots
À l’air suranné ou du moins assez vieillot
J’ai l’impression d’avoir les pieds et l’esprit bots

Je ne voudrais marcher que comme un fol Rimbaud
Sur de l’herbe verte et éviter le billot
De la conformité Dans mon sang un caillot
Se forme en y pensant tel un vaurien ribaud

Que j’aimerais pouvoir arpenter les bois nu
Être un chevreuil ou un loup Un vieillard chenu
Voilà ce que je suis devenu aujourd’hui

Regrettant de n’avoir oh jamais rien osé
Oui perclus de regrets et de honte je suis
Par le poids du monde et des regards écrasé

LES ÎLES MYSTÉRIEUSES


Au loin vers l’horizon les îles mystérieuses
N’attendent que nous pour étancher nos chagrins
Et nous inspirer de nobles alexandrins
Auprès des goélands et des mouettes rieuses

Envolons-nous donc vers ces sœurs bien peu sérieuses
Laissons-nous de blanches passions ceindre les reins
Et écartons nos cœurs de ce qui n’est serein
Même si cela mène à la folie furieuse

Oh quand embarquerez-vous sur un frêle esquif
Pour défier les flots les tumultueux récifs
Jamais sans doute car l’on veut nous écarter

Dès le plus jeune âge des fières aventures
De tout ce qui leurre les esprits limités
Par les bruits des villes les klaxons des voitures

vendredi 12 septembre 2025

INTRODUCTION


C’est dans le beau pays des Mille et Une Nuits
Que sont nés bon nombre de ces ardents sonnets
De l’imaginaire et de ce souffle qui naît
Comme par magie en nos cœurs et sans ennui

Du matin au soir et de midi à minuit
Voilà un grand mystère oui je le reconnais
Que nul ne peut percer Un très vieux vase ornait
Paraît-il la chambre de deux dieux épanouis

Que leur passion brisa doux et tendres ébats
Libérant tous les mots que l’on croise ici-bas
Les laissant s’épandre parmi nous les mortels

Qui ne le méritons non absolument pas
N’oubliez jamais que ce fut accidentel
Vous qui croyez tenir le vent des principats

(Introduction au futur recueil "Mille et Un Sonnets" – titre provisoire)

mercredi 10 septembre 2025

LA FUITE DE CAÏN


C’est à l’orient d’Éden dans la terre de Nod
Que commença la fuite et le profond calvaire
Du premier meurtrier de l’histoire sévère
Bâtisseur de lignées dont le nom ne s’érode

C’est son seul fils Hénoch qui raconte en ses odes
Comment il parvint au cœur d’un affreux hiver
À survivre malgré tout oh mangeant divers
Résidus végétaux durant cette période

Patiemment c’est Awan sa douce et tendre mère
Qui lui donna le sein bonheur bien éphémère
Qui lui narra toutes ces tribulations

Qu’il retranscrivit dans le moindre des détails
En des textes obscurs avec vénération
Ouvrant pour les siècles un merveilleux portail

ABEL


Ô toi digne fils de la terre et de la brume
Ton sang et ta jeunesse ont coulé sans raison
Par la main de ton frère au sein de ta maison
Ton âme maintenant flotte sans amertume

Comme la mer danse et jette son lot d’écume
Sur les rivages des plus lointains horizons
Ton plus bel agneau tu offris en oblation
Voilà ce qui causa la rage qui consume

Oui tu es le symbole et de la pureté
Et de l’innocence ton corps déchiqueté
Nous le rappelant pour toujours et à jamais

Première victime des élans assassins
Qui dorment tout au fond de nos cœurs au sommet
Inavoué de nos rêves les plus malsains

CAÏN


Premier meurtrier de l’histoire des saints hommes
Tu fus un habile et doué cultivateur
Mais tu ne supportas le choix du Créateur
Ta jalousie fut comme un fatal mélanome

Une lance frappant une bête de somme
Endormie près d’une source Profanateur
Du souffle de vie tu fus au dévastateur
Exil perpétuel condamné sans nul baume

Où que tu ailles ta conscience te suivit
Écartant au loin tout ce que tu poursuivis
Tu ne voyais que de ton frère le reflet

Remords et chagrin n’ont jamais sauvé personne
Du juste châtiment tous les ors et palais
N’effacent le sang qui dans l’esprit toujours sonne

ADAM ET ÈVE


I Adam

Adam parcourait en courant le paradis
À la recherche de ce qui lui manquait tant
Bien qu’il possédasse tout très fort mécontent
Il était il errait comme un triste étourdi

Oui la compagnie des animaux engourdi
Le laissait et ne lui donnait rien d’excitant
Pas plus que les nombreux jeux pourtant palpitants
Imaginés pour lui étrange être maudit

Le Seigneur éternel eut alors une idée
Une créature lui serait accordée
Semblable mais à la fois assez différente

Une créature qui lui apporterait
Un certain réconfort à ses côtés auprès
De lui qui serait sa plus proche des parentes

II Ève

C’est ainsi que naquit la mère des humains
Caïn Abel et Seth en furent les premiers
Descendants selon la légende du pommier
Quelle joie quand elle les tint entre les mains

Après cette chute qui fut leur examen
Le fruit de leur erreur Leur regard anémié
Sur leur nouveau monde d’esclaves de fermiers
Dut être terrible pour ces pauvres gamins

Oui Ève tu es la source de toute vie
Toi qui nous chantes nos passions inassouvies
Et les viles douleurs de tes enfantements

Parfois je rêve de toi assoupie au bord
D’un long fleuve de miel qui oh de prime abord
Semble bercer ton âme et calmer tes tourments

jeudi 4 septembre 2025

LE SERPENT


Sans Satan point de chute et point de libre arbitre
Chacun a son rôle dans ce bel univers
Le serpent tentateur qui inspire ces vers
Est aussi important que les porteurs d’épîtres

Sans mal point de bien et inversement le pitre
Que je suis est là pour le rappeler Pervers
Et malintentionnés le prendront de travers
Et se croiront permis de tout sans nul sous-titre

Invoquant dès demain le prince des ténèbres
Ils s’imagineront que leurs sombres vertèbres
Seront à l’abri de sa terrible colère

Hélas ce dernier n’est point miséricordieux
Et ne leur donnera qu’un bien maigre salaire
Pour récompenser leur esprit vraiment odieux

NOÉ


Jamais l’on n’avait vu telle quantité d’eau
Déferler sur la Terre et submerger ainsi
Les plus hauts monts noyant les humains endurcis
Par leur cœur mauvais et corrompu Les radeaux

De fortune n’ont pu les sauver ces lourdauds
Assoiffés de sang et d’argent ce ramassis
D’impies et d’ignorants sans la moindre merci
Pour leurs semblables ces vils juges féodaux

Seul surnagea un grand bateau une belle arche
Construite par l’un des plus nobles patriarches
Sur l’injonction sainte de l’unique Seigneur

Ses jours furent encor longs après tout cela
Et sa descendance fut tel un bon soigneur
Pour sa pauvre âme oh oui un succulent miellat

L’ARAMÉEN


Qui se souvient de cet homme un Araméen
Parcourant le désert hurlant vociférant
Comme un possédé comme un fier belligérant
Comme un grand général sémite ou chaldéen

Seul face à l’armée des sables cyclopéens
Il avançait et se débattait délirant
Se perdant en propos assez incohérents
Sur la menace des feux hyperboréens

Oh nul ne s’en souvient mais lui seul survécut
À la grande extinction lui seul fut invaincu
Lors de ce grand combat aujourd’hui vénéré

De ses reins naquirent bien des générations
Qui s’effacèrent et qu’il aurait espéré
Ne jamais connaître qu’en imagination

L’ÉDITEUR


Il passe tout son temps dans d’obscurs manuscrits
Espérant débusquer les quelques rares mots
Dont l’on se souviendra dans trois siècles Les maux
Qu’il endure sont nos plaintes oui sont nos cris

Les cris de ces esprits qui ont un jour écrit
Qui ne se résignent infinitésimaux
Petits révoltés face au silence marmots
Éternels refusant les jeux toujours prescrits

Oui toi mourant de faim derrière l’établi
Ou ton ordinateur c’est le vent de l’oubli
Qui nous fait tous frères en cet ardent combat

Vide de sens qu’est la vie Oui tout comme lui
Nous espérons quelque chose au sein des débats
Du marasme de la fureur et de la nuit

lundi 1 septembre 2025

LA DÉESSE CALLIPYGE ET LE DOUTE DE SAINT THOMAS


C’est une déesse callipyge qui m’a
Un beau jour pris par la main et montré les joies
Vraiment éternelles arrachant et le foie
Et la raison des moins accrochés estomacs

Je pense ainsi à ce bien brave saint Thomas
Qui avait tant besoin oui pour qu’il croie qu’il voie
Enfuyant dans les plaies ses petits doigts de soie
Désagrégeant ainsi ses cérébraux schémas

Oh mais que tout cela n’a que peu d’importance
Finalement face à la grande omnipotence
Dévoilant ses secrets les uns après les autres

Pas après pas dans ce chemin vers l’infini
Ce chemin vaste et long ce chemin qui est nôtre
Que nul ne peut quitter en restant impuni

AURORE NIVÉALE


Observe donc par la fenêtre les flocons
Aux reflets opalins se coucher tendrement
Sur leurs divins frères sans nul effarement
Dans les campagnes ce n’est vraiment point abscons

Ou vide de sens Ne crains point que ton balcon
S’effondre et savoure bien comme un sacrement
Leur pur et saint cortège Écoute clairement
Le chant qu’ils nous offrent ces chevaliers féconds

Messagers de l’hiver purifiant tout de leur
Froide sagesse car reviendront la chaleur
Et les feux estivaux quand ce sera leur temps

Savoure maintenant et le calme et la paix
Des êtres endormis attendant le printemps
Le soleil et les fleurs et le confort épais

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