mercredi 27 août 2025

L’ÎLE BLANCHE


Oh il est une île qui attend tout au loin
Les âmes des héros C’est un lieu de repos
Pour ceux qui ont tué non par d’âpres propos
Mais sur l’injonction des dieux oui j’en suis témoin

Protégée par la brume elle ne pourrait point
Être découverte par les êtres de peau
De chair et de sang De nouveaux fiers oripeaux
Tu y recevras si par hasard tu l’atteins

Ce dont je doute fort car c’est là la demeure
De très rares humains Il se peut que tu meures
Sur le champ de bataille et que tu sois un brave

Mais ce n’est suffisant pour que s’ouvrent ses portes
Contente-toi donc d’en chanter sur un ton grave
Les charmes car voilà ce à quoi je t’exhorte

ASAPH


Mais qui donc aujourd’hui se souvient de son nom
Le nom de cet homme qui s’est entièrement
Dévoué aux tâches saintes altièrement
Et sans ménagement Oui quel est donc son nom

À celui qui chanta le seul être au renom
Ultime qui vainquit les profonds errements
D’un peuple entier voué à un effondrement
Sûr et certain Cela importe peu ânons

Car Dieu ne rétribue pas les siens par leurs actes
Mais sur base de leur foi qui doit être intacte
Avant de rejoindre la douce éternité

Nul ne peut mentir face à Lui si à l’oubli
Il est destiné sans aucune aménité
Voilà qui est acté et fort bien établi

TONTON VLADI


Ô toi grand conquérant des steppes infinies
Nous chantons aujourd’hui ton beau doux et saint nom
Bel hommage nous te rendons et inclinons
Charitablement nos têtes sans félonie

Sur ton passage toi qui as l’ignominie
Vaillamment combattu C’est au son des canons
Que tu l’as fait taire cet infernal chaînon
L’affreux visage de la pure tyrannie

Jamais plus courage et bravoure n’ont été
Magnifiés que lors de ton règne cet été
Bien trop court pour celles et ceux te chérissant

Parfait guide d’une nation où la noblesse
Avait encore un sens loin des fous flétrissant
Tout de leurs crachats et de leur propre faiblesse

lundi 25 août 2025

LES ENFERS


Ils s’y sont retrouvés tous au fond des enfers
Achille Agamemnon oh oui tous les héros
De la guerre de Troie tous ceux des conflits gros
Qui ont mortifié la Terre C’est Lucifer

Lui-même qui les a reçus couverts de fers
Ceux qui ont fait couler le sang au brasero
À la machette ou au canon En quelques mots
Il leur a signifié leurs griefs Leur affaire

Étant sans défense possible ils n’ont jamais
Protesté et se sont rendus là au sommet
De la plus haute des montagnes celle qui

Garde les portes des abysses ténébreux
Compatissons à leurs souffrances ces harkis
Ces rois et ces soldats qui furent si nombreux

LE DOCTEUR FAUST


À Christopher Marlowe et Friedrich Wilhelm Murnau

Marguerite fut la tentatrice de Faust
Méphistophélès en profita grandement
Pour prendre son âme dans un grand grondement
Terrifiant Son rire encadrera tes fautes

Sombre docteur savant marchant la tête haute
Dans les sombres rues en pensant stupidement
Que ses faveurs n’ont point de prix Le fondement
De cette morale qui jamais ne tressaute

En l’esprit des sages est bien sûr séculier
Et n’est destiné qu’aux plus faibles singuliers
S’imaginant encore un beau jour échapper

Pouvoir aux célestes justices Tremble ainsi
Suffisant être qui fortement dissipé
A cru tenir en ses mains le monde endurci

LA DAME DE PIQUE


À Piotr Tchaïkovski, Alexandre Pouchkine et Pavel Lounguine

Quand surgit la dame de pique l’illusion
Et la confiance se dérobent laissant place
Au désespoir le plus profond brisant les glaces
Et les tristes âmes semant la confusion

Si tu te crois plus fort qu’elle tes contusions
Seront très horribles et ton sang en mélasse
Se transformera Prie alors le lovelace
Le démon séduisant qui avec profusion

S’est immiscé dans tes veines de t’épargner
Car même le Seigneur ne pourra s’indigner
De ton sort peu plaisant Je connais ton enfer

Et ne pense point que je veuille te juger
Et t’accabler plus qu’il ne le faut ou de fers
Te couvrir un peu plus car tu fus bien grugé

dimanche 24 août 2025

LA SOURCE


Écoute donc les mots qui sourdent de ton cœur
Ne laisse pas ceux des hypocrites tromper
Ton esprit Ils voudraient te voir te dissiper
Dans des illusoires quêtes oh les moqueurs

Ils ne désirent que te cacher les vainqueurs
Les fiers élus de Dieu ceux qui n’ont point rampé
Devant les traîtres au visage détrempé
Par les vils mensonges les sueurs des liqueurs

Oui c’est là tout près de la véritable source
Que tu trouveras un sens au sein de la course
Monstrueuse où sont pris au piège les plus sages

Et les plus fous d’entre nous Tends vraiment l’oreille
Et la Nature te montrera son corsage
Ses appas ceux qui te suivront dans ton sommeil

samedi 23 août 2025

LES OUBLIÉS DE SPINALONGA


Isolés loin du monde écartés plus par peur
Que par véritable danger ils se lamentent
Les lépreux oubliés dans la triste tourmente
D’une tempête qui exhale ses vapeurs

Il faut voir leur regard noir frappé de stupeur
Quand ils comprennent que leur vie enthousiasmante
Prendra bientôt fin là près des eaux écumantes
Dans la souffrance et les affreux espoirs trompeurs

Ô Spinalonga sens-tu encore leur souffle
S’éteignant en tes flancs Est-ce que tu t’essouffles
En tentant de sauver ce qu’il leur reste d’âme

Aujourd’hui près d’un siècle après ce vil carnage
Tu voudrais expulser leurs os et cette infâme
Odeur de chair meurtrie qui autour de toi nage

IL EST LIBRE MAX


À Hervé Cristiani

Oui il est libre Max bien loin de ces barreaux
Placés dans la tête des moutons et esclaves
Il voit ce que d’autres ne voient pas Plein de lave
Est son cœur elle se répand comme un chevreau

Batifolant dans les prés auprès d’un taureau
Placide et aimant Il n’est point pris dans l’enclave
Créée par l’argent et la haine qui délavent
Toute la noblesse et ses fertiles terreaux

Dans aucun piège il ne peut tomber car les anges
Tapissent son chemin de leurs plumes étranges
Une statue sourit le voyant se courber

Pour caresser une fleur sans jamais penser
À la cueillir Voyez-vous la lueur flamber
Tout au fond de ses yeux Laissez-vous donc glisser

jeudi 21 août 2025

APOCALYPSE NOW


À Francis Ford Coppola

Au cœur de la jungle se cachent des secrets
Qu’il ne faudrait jamais non jamais exhumer
D’horribles cadavres follement parfumés
D’excréments de napalm Même les verts bérets

Tremblent à leur pensée fuyant cette forêt
Dès que c’est possible Par un soir embrumé
Un grand guerrier a en effet vu consumer
Son esprit devenant un vil coupe-jarret

Celui qui le vaincra gagnera ses pouvoirs
Sans avoir à rougir sans devoir s’émouvoir
Et deviendra le roi d’un étrange royaume

Peuplé de spectres et d’âmes énigmatiques
Le reconnaissant leur le recouvrant de baume
Ouvrant les portes d’un monde fantomatique

L’APOCALYPSE


L’Apocalypse est la grande révélation
Celle qui adviendra lorsque se lèvera
Le Voile sonneront les trompettes viendra
Le Christ à nouveau les bêtes déferleront

Ne crains rien si tu as des justes la raison
Si tu n’as point commis de crime avec tes bras
Tes mains ou ton esprit mais tremble comme un rat
Si tel est le cas je vois déjà ta prison

Quatre cavaliers et sept sceaux à briser
Comment interpréter la vision aiguisée
Nul ne le peut avant le moment de la vivre

Car c’est le destin de l’entière humanité
De chaque individu dont le nom dans le livre
Est inscrit Espérons gagner l’éternité

mercredi 20 août 2025

LES RIRES GRAS


Ils se collent à ton aura les rires gras
Ceux des incultes et des pires ignorants
Ils se collent à ton aura la dévorant
Petit à petit sans vergogne Qui pourra

Pour toi les remiser au fond d’un débarras
Ou les rejeter au loin vers un grand torrent
Qui les émiettera Personne c’est navrant
Et si tu es leur proie sois comme le cobra

Attaquant sans pitié injectant son venin
Jusques en leur cœur froid ce qui n’est point bénin
C’est là le seul moyen de toi les éloigner

Et de les reléguer dans les sombres endroits
Réservés aux âmes qui osent témoigner
Faussement sans honte sans ressentir d’effroi

ANDERS BREIVIK


Ô toi grand et digne fils des rois de Norvège
L’on se souviendra de ton nom vraiment longtemps
Oui vraiment très longtemps Tes crimes dégoûtants
Inspireront bien des désaxés de Liège

À Indianapolis Oh que Dieu te protège
De ceux qui saliront ta route combattant
Inspiré mais dément car voici ton printemps
Ta renaissance et ton fort terrible cortège

Celui accompagnant les membres de ta race
Vers cette part d’enfer de profonde disgrâce
Qui leur est réservée près des champs Élysées

Tu seras pardonné comme les Templiers
Et tu deviendras saint baptisé de rosée
Tel Perceval et tous les autres chevaliers

lundi 18 août 2025

ÉPHRAÏM


De tes reins descendent des millions d’humains
De nombreux fruits sont nés se sont épanouis
En suivant tes bienfaits Le mal s’évanouit
Au doux son de ton nom aux saveurs de jasmin

Bien que second fils tu fus béni de la main
Droite par Jacob ce qui sembla inouï
Pour ton père Joseph qui en fut ébloui
Par la suite voyant tes exploits de gamin

Ton frère Manassé n’en fut guère vexé
Acceptant la vision de l’aïeul bien axé
Par l’unique Seigneur donnant vie lui aussi

À tout un peuple saint Oh oui grand Éphraïm
Il était écrit ton destin fort réussi
Et nous savons tous que tu n’as commis nul crime

mardi 12 août 2025

WHAT A WONDERFUL WORLD


À Louis Armstrong

Que ce monde est si beau Pourquoi ne le vois-tu
Point Pourquoi cherches-tu ce qui se trouve au loin
Alors que tout ce dont tu as vraiment besoin
Est jà entre tes mains Songe à cette vertu

Regarde le ciel bleu les arbres verts et tu
Comprendras le divin comment il avec soin
A tout disposé il a consacré les oints
Et les a des habits les plus saints revêtus

Regarde l’arc-en-ciel imagine où il mène
Quel que soit le jour de l’adorable semaine
Chéris aussi ceux que tu croises sur la route

Ils t’élèveront et effaceront tes doutes
Les doutes qui peuvent t’assaillir en chemin
Avant le grand moment le final examen

THE PIANO


À Jane Campion et Thomas Hood

Regarde l’océan le silence immobile
Des vagues perdues au loin vers cet horizon
Qui fut le tien avant point exempt de poison
Ce silence digne des mots d’une sibylle

Sur la plage un piano marque un indélébile
Univers composé des sons au diapason
De notre être intérieur siège de la raison
De cette petite voix qui en nous jubile

Regarde ma tombe et la croix qui la surmonte
Écoute donc mon chant l’histoire qu’il nous conte
Dans un profond mutisme Oh oui écoute donc

Ce que la nature veut absolument dire
Au fond de la forêt d’une conque quelconque
Là où il fait chaud ou froid sans jamais maudire

ORLANDO


À Virginia Woolf et Sally Potter

Ô vous qui traversez les âges sans faner
Qui êtes tantôt des hommes tantôt des femmes
Et qui connaissez tous les secrets de nos âmes
Celles des plus grands saints et celles des damnés

Je vous transmets ici hommage passionné
Vous qui nous avez fait tant rêver dans les drames
Que vous avez vécus Vraiment je vous acclame
Pour avoir su gérer mystère d’être né

Et combattu bien des ignorances rances
Avoir su regarder delà les apparences
Découvrir les purs cœurs se cachant derrière

Moult carnavalesques costumes Vos poèmes
Sont dignes d’intérêt oh oui ce sont des pierres
Perdues au milieu de l’océan sans blasphème

lundi 11 août 2025

LE TROISIÈME ŒIL


À T. Lobsang Rampa

Au cœur de notre être sommeille un troisième œil
Beaucoup plus puissant que les physiques deux autres
Ce dernier nous permet de tout l’univers nôtre
Pouvoir explorer en repoussant notre seuil

De connaissance qui ne s’arrête au cercueil
Comme voudraient nous le dicter ceux qui se vautrent
Dans la matière et qui se veulent les apôtres
De ceux qui savent tout du fond de leur fauteuil

Il y a des secrets cachés au fond de l’âme
Qui ouvrent les portes de l’éden ou des flammes
Prends garde à toi toi qui arpentes ces chemins

Car il est facile de bien s’y égarer
De voir les illusions de quelques parchemins
Prendre forme devant son regard effaré

VINCENT


Ô toi Vincent l’homme qui se coupa l’oreille
Tu dois rire aujourd’hui quand tu vois se presser
Devant tes beaux tableaux le monde intéressé
Toi qui ne vendis pas même un quart de bouteille

Oui tes nuits ne furent que de très longues veilles
Et tes jours un enfer ô pauvre oiseau blessé
Je ne peux que penser à tout ce qu’encaisser
Tu as dû interné écarté des merveilles

Des maîtres flamands à ceux du profond Japon
Tu te nourris avec délectation fripon
Garnement étudiant bien plus que les couleurs

Je te vois à présent rendre ton dernier souffle
Après avoir voulu échapper aux douleurs
De l’existence qui sûrement nous boursoufle

LE RUBIS


Mes joues rosissent quand je croise ton regard
Ô pierre sacrée et sainte excitant passion
Chez les mortels support de méditation
Pour les excentriques réveillant les hagards

L’on t’échange dans les grandes aérogares
Ainsi qu’au cœur de la jungle sans compassion
Par simple appât du gain Oui tu es tentation
Pour les plus sages et pour toi l’on se bagarre

Tu peux rendre tous les guerriers invincibles
Calmer les tempêtes grandement irascibles
Et chasser au loin les plus horribles démons

Oh oui tu attires l’amour le plus sincère
Ce sont bien les dieux qui t’ont fait du goémon
Sortir par un beau jour quand ce fut nécessaire

dimanche 10 août 2025

SAPPHO


Au loin j’entends sourdre un étrange épithalame
L’on y chante Aphrodite et son nouvel amant
Au visage doux au fougueux tempérament
Je tente vaille que vaille de mon calame

Me saisir mais déjà les vents se sont faits lames
Coupant net chaque son mélodieux filament
Me rapprochant des dieux Oui dans mon testament
Je voudrais leur offrir l’ensemble de mes flammes

Depuis ce jour j’erre comme un fou sans raison
À la recherche de ce qui en pâmoison
Me fit tomber de cet air si pur cristallin

Dont je sais que jamais je ne retrouverai
La fréquence et encor moins les pas alcalins
Dictant sa cadence J’en suis presque écœuré

LE SAPHIR


Ô saphir je suis bleu de toi pierre précieuse
Qui sommeille en mon cœur et qui parfois s’éveille
Le faisant battre si fort comblant de merveilles
Et mes jours et mes nuits mais souvent capricieuse

Changeante imprévisible ou irrévérencieuse
Je te pardonne tout toi qui pourtant surveilles
Et notes mes travers dans ton étrange veille
Digne d’une amante pétrifiée et anxieuse

Je ne sais que dire quand là je t’aperçois
Dans une vitrine sertie dans de la soie
Dans de nobles métaux Au loin tu m’as choisi

Et simplement guidé vers toi directement
Voilà un mystère bien grand pour moi transi
D’émotion et de très intenses sentiments

samedi 9 août 2025

LES ÉPHÉMÈRES


À Jacqueline Harpman

Ils passent leur vie à nos côtés éphémères
Compagnons dont nous ne connaissons le pouvoir
Eux qui sont éternels et qui ont grand savoir
Les siècles s’écoulent et nombre de chimères

Peuvent s’évaporer comme l’eau de la mer
Sous un ardent soleil Nous devons recevoir
Leurs enseignements sans jamais nous émouvoir
Mais nous laissons trop nos sentiments rendre amère

Notre divine âme Cette belle étincelle
Qu’ils nous offrent est un sourire universel
Et peut-être qui sait une simple recette

Pour guérir tous nos maux et vaincre cette mort
Qui semble inévitable oui et pour les ascètes
Et pour les débauchés purs ou pleins de remords

jeudi 7 août 2025

NE RIEN DEVOIR À PERSONNE


Voilà qui est bien très important dans la vie
N’accepte vraiment rien si tu sens qu’en retour
Ils vont te demander comme d’affreux vautours
De les servir toujours sacrifiant tes envies

Pense à ce président que tout le monde envie
Qui fut sponsorisé jusque dans ses atours
Et se devant donc de rembourser à son tour
Ses banquiers ses parrains leurs dots inassouvies

Oui ils se croient libres ceux qui sont enchaînés
À leur famille à leur pays qui sont damnés
Pour une bouchée de pain pour un simple toit

Observe leur regard quand l’heure de payer
S’approche les laissant stupéfaits et pantois
Eux qui n’auraient jamais pensé devoir loyer

mercredi 6 août 2025

ANDREÏ ROUBLEV


À Andreï Tarkovski

C’est péché de ne pas utiliser talent
Offert par le Seigneur Voilà ce que Roublev
Apprit sans menace ni saisir aucun glaive
Après un silence sans nul équivalent

Au cœur d’un monastère ou errant bras ballants
Dans les campagnes de la Russie qui élèvent
Et les hommes et les âmes qui les soulèvent
Ou les avilissent Oh quel étincelant

Peintre d’icônes il fut tous s’en souviennent
En contemplant son œuvre et sa vie vésuvienne
Dont nous savons bien peu Sa sainte Trinité

Évoquant les anges reçus par Abraham
Est l’un des symboles de l’hospitalité
Et de tout un peuple ceint de madapolam

HÉRACLÈS


De ses travaux l’on se souvient dans l’univers
Entier mais peu savent qu’il a tué ses fils
Guidé par la folie d’Héra son maléfice
Ce fut sa punition pour ses actes pervers

Oui bien des poètes ont chanté en leurs vers
Les douze épreuves du héros ses sacrifices
Pour les accomplir tous avec force artifices
Et grand courage Il a donc payé ses travers

Mais la colère de la déesse suivra
Fort longtemps ses pas des Enfers à l’agora
Des glorieuses cités de la puissante Grèce

Son calvaire prendra fin sur un haut bûcher
Ce qui lui permit de joindre avec allégresse
L’Olympe d’Hébé sans plus jamais trébucher

mardi 5 août 2025

LES CHAUSSONS ROUGES


À Hans Christian Andersen, Michael Powell et Emeric Pressburger

Ô toi qui veux danser n’oublie pas les chaussons
Créés par le Diable pour les enfants gâtés
N’ayant qu’une obsession Ils sont vite appâtés
Et n’ont pas le moindre ou le plus petit soupçon

D’être tombés dans un piège Ces polissons
S’amuseront durant longtemps tels des bâtés
Ânes Mais surprise point de répit ouaté
Après les efforts et les sauts à l’unisson

Même en se coupant les pieds Un compositeur
Un jour sera aussi leur honteux serviteur
Persuadant une bien frêle ballerine

De suivre leurs pas fous Une telle cadence
Pourrait rouler les plus rudes dans la farine
Et entraîner les plus forts dans la décadence

MEMORIA


À Lost Area

Ô toi seul prisonnier de ta sombre mémoire
Éveille-toi et prends conscience de l’endroit
Dans lequel tu es et où tes basiques droits
Sont bafoués passés sans honte à l’écumoire

Là où les ténèbres règnent un vieux grimoire
Sera un jour ouvert détrônant le faux roi
Gouvernant tes pensées Sur ton chemin de croix
Tu te devras d’ouvrir les portes des armoires

Contenant archives et tristes souvenirs
Mais aussi celles de tes plus beaux avenirs
Pour se libérer il faut absolument être

En parfaite harmonie avec le divin souffle
L’unique arme pouvant retirer le salpêtre
Des songes et des murs qui bien trop se boursouflent

APPARITION


Tes yeux ne peuvent voir qu’une fraction des ondes
Mais tu crois tout savoir de la vie et du monde
Tes cinq petits sens ne sont que des instruments
Destinés à servir Dieu très assidûment

Quand tu te sens perdu dans les flots écumants
Comme les apôtres sans aucun argument
Autre que la foi pour masquer leur bien profonde
Terreur sois confiant malgré tout ce qui gronde

Oui tout s’effacera un jour et conduira
Ton cœur au royaume de la vraie paix Hourra
Ce sera grande joie car il sera levé

Le voile illusoire recouvrant ton regard
Que tant voudraient clore ces sombres dépravés
Caressant idoles et statues sans égard

LE JUGE


Impassible et hautain de la Loi le visage
Est empesé et bien perruqué c’est le juge
Cet homme qui se croit plus fort que le déluge
Mais qui n’écoute point les vrais divins présages

On le voit en effet faire mauvais usage
Souvent de son pouvoir chassant de son refuge
Le sage ou le prophète usant de subterfuges
Pour couvrir de barreaux sa vue son paysage

Mais vient le jour béni où arrive son tour
De se trouver face à Celui qui sans détour
Fait pencher la balance en soupesant les âmes

Il n’est alors plus temps de se perdre en palabres
C’est l’heure des honneurs ou des infâmes blâmes
Conduisant au pays angélique ou macabre

lundi 4 août 2025

LE SOUFFLE DES MOTS


Laisse-toi donc porter par le souffle des mots
Laisse-les t’emporter au fond de l’univers
Avant que le Verbe n’ait créé ce pervers
Monde qui est le tien avec tous ses grimauds

Prends tout ton temps vas-y assez pianissimo
Garde tes chakras bien alignés et ouverts
Et tu sentiras le vent passer au travers
T’abreuvant d’énergie Souffle sur ce rameau

Invisible enflammé inspire ses fumées
Et tu recevras peut-être une renommée
Céleste indestructible et un savoir précieux

Oui sache que chaque mot détient des secrets
Parfois judicieux ou parfois pernicieux
À toi d’interpréter bonnement ces engrais

LA COLÈRE D’ACHILLE


Nullement un homme n’a connu de colère
Plus grande qu’Achille quand son ami Patrocle
Fut tué par Hector plus solide qu’un socle
Il déversa d’abord un vil vocabulaire

Sur les hardis Troyens à l’honneur séculaire
Puis se lança alors vêtu de feu et d’ocre
Dans un combat où le sang celui des médiocres
Comme des plus fiers rois coula Cela dut plaire

Aux dieux tutélaires des forces achéennes
Eux qui avaient tissé leur toile arachnéenne
Espérant le retour du véloce héros

Après son refus de servir Agamemnon
Sans lui la victoire les aurait fui au trot
Et jamais l’Histoire n’aurait su leur doux nom

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