jeudi 31 juillet 2025

DE SOLARIS À PROMETHEUS


À Stanley Kubrick, Andreï Tarkovski et Ridley Scott

Pourquoi cherches-tu à trouver le Créateur
Lors qu’une voix venue d’ailleurs nous interpelle
Écoute-la donc un peu dans une chapelle
Avant de te lancer tel un navigateur

Sans boussole au cœur de l’univers tentateur
Car tu n’es point prêt à répondre à ses appels
À ce que découvrir tu pourrais L’archipel
Des horreurs est vraiment grand ô explorateur

Qui ne connaît même pas son propre intérieur
Et qui voudrait percer comme un simple parieur
Les plus ardents secrets Oui attends dans ta chambre

Qu’ils viennent à toi que se lève le brouillard
Des tristes illusions que chacun de tes membres
T’indique le chemin menant loin des pillards

LA POÉSIE


La poésie est le vrai langage des dieux
C’est l’ultime science et la seule qui puisse
En fédérer toutes les couches De la cuisse
De Zeus Jupiter sont sortis de mélodieux

Vers et des musiques que même les studieux
Maîtres n’oseraient en rêver De vieux délices
Se cachant tout au fond de ces grimoires lisses
Et poussiéreux dormant dans les rayons radieux

D’une bibliothèque auront un jour la joie
D’atteindre ton petit cœur d’en trouver la voie
Et d’enfin t’éveiller aux secrets du cosmos

Derrière chaque mot se trouve un univers
Désirant déployer ses ailes d’albatros
Au printemps en été en automne en hiver

ULYSSE


Rusé comme un renard voilà comment Ulysse
A traversé la vie et les plus grandes mers
Nous le connaissons tous et ses larmes amères
Sur son île perdue sont un curieux délice

Ses aventures sont tel un très long supplice
Ne connaissant de fin entre rêve et chimères
Entre l’éternité et l’étrange éphémère
Nous l’y suivons avec joie un peu de malice

Ô toi qui fus un très bon roi un légendaire
Héros que le monde de nos jours considère
Encore quel plaisir de te savoir en paix

Ayant retrouvé la fidèle Pénélope
Le jeune Télémaque et Nestor aux épais
Savoirs dont la sagesse enfin bien t’enveloppe

LE COLOSSE AUX PIEDS D’ARGILE


Souviens-toi du songe de Nebucadnetsar
Oui de cette statue géante des métaux
Les plus nobles forgée et ornée de cristaux
Mais construite sur des pieds d’argile à l’instar

Du royaume qui va s’écrouler Quel nectar
Empoisonné pour lui grand roi dans son château
Qui le plongea dans la folie Il était tôt
Ce matin-là quand il pensa à ce bâtard

Ce juif ce Daniel qui lui avait enseigné
Sa signification lui qui avait régné
Dans l’insouciance la plus complète et profonde

Aucun empire n’est éternel aucun homme
Ne peut dominer ce qu’il croit être le monde
Même le plus puissant de tous les astronomes

mercredi 30 juillet 2025

AU FOND DES TUNNELS


Je les ai vus vivant tout au fond des tunnels
Tassés comme des rats ceux qui n’existent pas
Ceux dont l’existence est tue qui n’ont pour repas
Qu’une brassée d’air et un espoir éternel

Ce ne sont point ni des infâmes criminels
Ni des êtres cruels condamnés au trépas
Ils sont comme vous et moi errant sans compas
Durant la tempête Soyons donc solennels

Car ce sont nos frères qui expirent là-bas
Tout au fond des tunnels après un long combat
Contre la misère qui peut tout emporter

Qui peut tout dévaster avec célérité
Tels ces tsunamis qui ont jadis ravagé
Plus de cent continents tuant leurs naufragés

ARJUNA


Ô toi Arjuna toi le plus grand des guerriers
Maître des archers et digne fils de Pāḍu
Tu jetas sur le champ de bataille un bien doux
Regard éclairé par Kṇa l’aventurier

Tu fus un artisan de talent du verrier
Au bottier durant tes exils loin des Hindous
Dont tu revins toujours plus fort tel le redoux
Du milieu de l’hiver loin d’être roturier

Ton incomparable puissance est aujourd’hui
Proverbiale ainsi que ta sagesse produit
De tes conversations avec la déité

Ton nom est dans toutes les prières des saints
Hommes qui le chantent avec suavité
Qu’elle leur offre la vision de ses desseins

LA LIGNE VERTE


Les vrais guérisseurs sont parmi nous les mortels
Qui ne le méritons pas Ils sont si sensibles
Qu’ils peuvent ressentir la douleur invisible
De nos corps qui sont de véritables autels

Toutes les cellules ils peuvent soigner tels
Des petits chirurgiens voyant de loin leur cible
En imposant les mains même quand l’impossible
A été décrété en mode accidentel

Ils ont observé la misère de ce monde
Reçu toute sa rage et son venin immonde
Leur plus grand espoir est de pouvoir le quitter

Oui nous les torturons et les emprisonnons
Les accusons de tous les crimes Vérité
Mais qui se souviendra simplement de leur nom

LA DÉCOLLATION DE SAINT JEAN-BAPTISTE


Emmuré en prison le grand saint Jean-Baptiste
Attendait sa douce et sûre libération
Quand il aperçut la lame sans compassion
S’approcher de lui il comprit le sort très triste

Qui allait lui être réservé nul juriste
Ne pouvant plus rien pour lui Sa décollation
Est l’un des martyres les plus connus passion
Et ferveur déchaînant chez les preux et puristes

Pourtant cette nuit-là Salomé s’endormit
Comme un nouveau-né et rêva à ses amis
Qu’elle allait rejoindre au point du jour le matin

Hérodiade elle aussi était en grande joie
Elle était aux anges avec son air mutin
Fière d’avoir eu la tête de sa proie

lundi 28 juillet 2025

LES BERGERS


À Jacques Brel

Ils en ont beaucoup des histoires à conter
Les bergers Avec des milliers de moutons
Parcourant le monde soumis au dur bâton
Il leur faut s’égayer au coin du feu bonté

Ultime de leurs soirs Quelle est leur volonté
Nul ne peut le savoir l’existence à tâtons
Nous traversons mais ils semblent bien moins gloutons
Que la moyenne Sont-ils des rois indomptés

Ou des clochards pouilleux Comment s’en assurer
En suivant les troupeaux dans le ciel azuré
Plongeant nos regards ou en buvant l’eau du puits

En souriant comme des tournesols en fleur
En retournant vers cet éden dormant depuis
Toujours au fond de nos cœurs de nos yeux en pleurs

TROIS JOURS ORDINAIRES


À Chantal Akerman

La vie monotone peut sembler mais c’est bien
Au quotidien que se forgent les grands destins
Tu scrutes au travers d’un mat miroir sans tain
Celle des autres qui s’agite pour un rien

Le soleil se lève toujours de bon matin
Que l’on soit fourbe ou un honnête citoyen
Que l’on soit un artiste ou un chirurgien
Que l’on soit du gratin ou du menu fretin

Mais qui se souvient de cette esclave captive
Élevée comme une plante décorative
Dans un appartement statue de sel de grès

De ces gens emportés par les fortes marées
Lors de la pleine lune ou le vent du progrès
N’y pense vraiment point au fond de ta chambrée

samedi 26 juillet 2025

LES MAMAMOUCHIS


Ah il faut les voir ces curieux mamamouchis
Prendre leurs grands airs en nous crachant leurs poèmes
Comme s’ils étaient une espèce de saint chrême
Un don suprême pour leur public avachi

Si au moins leurs textes nous rendaient réfléchis
Mais ces derniers n’ont ni queue ni tête blasphèmes
D’écoliers endormis sans logique système
Pas même une historiette Oh sinistre gâchis

Bien sûr nous avons tous été un jour comme eux
De bêtise de rage ou de haine écumeux
Ignorant tout de tout tel ce vieil historien

Croyant sur parole ces étranges grimoires
Rédigés par de tout aussi vieux prétoriens
Qui n’ont d’autre effet que d’étouffer les mémoires

MON IMMORTEL


À Evanescence

Nous avons tous au coin de l’esprit l’immortel
Qui a changé nos vies Des blessures profondes
Reçues sur la Croix ou dans nos cœurs notre monde
Régissent À nous de purger notre castel

Colorons nos murs au fusain ou au pastel
Même si nous sommes fatigués de la ronde
Des créatures qui sont brunes qui sont blondes
Qui nous poursuivent sur le net sur minitel

Il nous en faudra des années pour le rejoindre
Cet être qui n’est point d’importance le moindre
Lui seul séchera nos larmes emportera

Au loin toutes nos peurs Mais où se trouve-t-il
Au fond d’une forêt Au sein de l’agora
Mais voudra-t-elle de nous cette âme subtile

CHABERT


À Honoré de Balzac et Gérard Depardieu

Ô triste colonel dans la rue mendiant
Après avoir donné tout à la nation
À la patrie Mais quelle abomination
Que d’en arriver là destin stupéfiant

Pour ta femme tu n’es qu’un fou insouciant
Perdu dans les vapeurs de l’obstination
Personne ne croyant tes déclarations
Que vas-tu devenir Un spectre un inconscient

Déclaré mort après la bataille d’Eylau
Comme des milliers de tes compagnons À l’eau
Et au pain sec durant de nombreuses années

Tu regagnas Paris enfin l’ingratitude
Du monde t’attendait pauvre ombre surannée
Condamnée à l’errance à la décrépitude

vendredi 25 juillet 2025

LA TENDRESSE


À Bourvil

Sans tendresse l’on n’est indéniablement rien
Ce de la naissance jusqu’au final trépas
Qu’on soit riche ou pauvre Partageons nos repas
Nos tristesses et nos amours épicuriens

L’on a vu tant de rois abandonner leurs biens
Pour quelques caresses d’illusoires appas
Tant de mendiants mourir sous les ponts pour ne pas
Avoir retrouvé les effluves aériens

Qui leur avaient brisé le cœur et la raison
Tous s’endorment avec la vue d’une maison
Celle de leurs rêves les plus inespérés

Oui sans tendresse nous sommes insignifiants
Aussi fragiles que dans un miséréré
Quand nous implorons la pitié de l’édifiant

WATERLOO


Qu’elle est sanglante la plaine de Waterloo
Oh maintenant qu’armes et canons se sont tus
Que les fumées se sont dissipées en fétus
De paille Des larmes des cris et des sanglots

C’est la débâcle d’un côté de joie les flots
De l’autre Les vainqueurs sont heureux les battus
Sont honteux sans savoir qui était de vertu
Parmi les victimes emportées au galop

Un empereur se meurt sur un îlot infâme
En pensant à cela en se couvrant de blâmes
Toutes ses victoires à jamais effacées

Il fait le bilan de sa stupéfiante vie
Aurait-il pu agir mieux Osa-t-il assez
Il imagine ses passions inassouvies

mercredi 23 juillet 2025

L’INGÉNIEUR DE L’ÂME


À Florian Henckel von Donnersmarck

Un poète est bien un ingénieur de l’âme
La seule personne qui puisse en pénétrer
Les mystères les plus profonds En rencontrer
Un est une chance vraiment rare s’exclame

Celui qui pense l’être et qui s’ainsi proclame
Le messager des dieux digne de s’infiltrer
En leur cénacle Je te vois jà folâtrer
T’imaginant l’élu portant leur oriflamme

Honte à toi si tu crois qu’il suffit de trois mots
Vaguement gribouillés comme un simple marmot
Pour posséder toute leur immense sagesse

Et devenir leur grand et unique héraut
Tu es fort risible tels ces vieux généraux
Décorés en arbres de Noël sans tendresse

ÉQUINOXE


À Lena Knauss

Un homme poursuivra toujours celle qu’il aime
Que ce soit au bout du monde ou au fond d’un lac
Au fond d’un bar d’une bouteille de cognac
Si elle disparaît bonjour les gros problèmes

On peut le voir pâlir devenir vraiment blême
Sombrer comme Charles Bukowski ou Kerouac
S’écarter bien loin des plaines paradisiaques
L’esprit égaré au cœur d’étranges dilemmes

Un ange salvateur le protège pourtant
Parsemant son chemin de signes déroutants
Et un beau jour lui fait comprendre ses erreurs

Apaisant ses craintes ses peurs et sa terreur
Agenouille-toi face à lui laissant tes larmes
Couler ce sont elles qui forgeront tes armes

mardi 22 juillet 2025

VUE SUR MER


À Paul Valéry et Hayao Miyazaki

Comme le vent se lève il faut tenter de vivre
Et ce malgré l’État plus ou moins tyrannique
Dans lequel on se le doit Face aux lois iniques
Et aux rires du monde un souffle léger livre

Son lot d’espérance et d’espoirs malgré les ivres
Et tristes errances des pour le moins cyniques
Politiciens ou des prélats sataniques
Qui nous enserrent le cœur plus fort que le givre

Voici maintenant la plus sévère tempête
Emportant tout comme le souffle du Poète
Qui pouvait défaire d’un seul vers des empires

Quand le calme sera revenu n’oublie pas
De remercier Dieu quand simplement tu respires
Quand l’on te propose le plus simple repas

lundi 21 juillet 2025

LIVE AND LET DIE


À Paul McCartney

I Live

Ce qu’il y a de plus important c’est de vivre
De vivre à chaque instant de vivre intensément
De vivre pour vivre vraiment passionnément
Comme un personnage d’un quelconque bon livre

Cela vaut plus qu’une pièce d’or ou de cuivre
Bien plus qu’une fortune amassée posément
Jour après jour tel un simple tas d’excréments
Cherche-toi donc enfin un idéal à suivre

Abandonne tes fers refuse ta prison
Même si tu ne vois ses barreaux ses blasons
Libère ton esprit des ignobles carcans

Et bats-toi pour ta vie car nul ne le fera
Aussi puissant aussi grand aussi éloquent
Soit-il qu’il soit noble ou un vulgaire malfrat

II Let die

Pour pouvoir vivre en paix il faut laisser mourir
Ceux qui doivent mourir ne point vouloir sauver
Ceux qui ne méritent ce cadeau élevé
Qu’est l’existence humaine Aussi il faut chérir

Les lois divines car nous ne pourrons guérir
Ce monde à la fois très étrange et dépravé
Qu’en les suivant à la lettre homme cultivé
Ne sois donc pas de ceux qui veulent les pourrir

Oui ils doivent mourir et cela est ainsi
Cela doit être le moindre de tes soucis
Que ton séjour parmi nous soit empli de joie

Et ne regrette rien car tout est expérience
Que tu dormes sur le pavé ou dans la soie
Vivant dans la misère ou bien la luxuriance

mercredi 16 juillet 2025

LE KALI YUGA


Beaucoup ne le savent pas mais nous vivons l’ère
De Kali celle qui est de loin la plus sombre
Quand tu marches dans la rue méfie-toi de l’ombre
Elle est partout à moins que tu sois héritière

Âme de la lueur la divine lumière
Et que tu aies déjà arpenté les décombres
Les plus effroyables Surtout jamais ne sombre
La délivrance vient de l’intérieur Prière

Il reste des milliers et des milliers d’années
De souffrance pour un jour saisir destinée
Et éveil car c’est quand tout s’avère perdu

Que les soutiens les plus rares inattendus
Se manifestent que d’étranges mains se tendent
Que l’on prend conscience que les dieux nous attendent

mardi 15 juillet 2025

LES CENT NOMS DE DIEU


Les cent noms de Dieu sont ciselés pour toujours
Dans la pierre la plus dure qui soit le cœur
Des hommes et ne sont révélés qu’aux vainqueurs
D’un farouche combat au bout d’un long séjour

Sur cette planète manquant beaucoup d’amour
Où règnent sans fard les plus ignobles moqueurs
Les vulgaires salauds les plus vils arnaqueurs
Cela est le destin gardons donc notre humour

Si tu n’en connais qu’un c’est déjà assez bien
Que tu sois musulman hindou ou chrétien
Prie-le jour après jour tu auras la sagesse

Et peut-être que tu recevras tous les autres
Car elles sont grandes les divines largesses
Oui sois fidèle et sois fort comme les apôtres

LUCY


À Luc Besson

Touchée par la grâce des dieux voici Lucy
La femme tenant au bout des doigts l’avenir
De l’espèce humaine Qui va s’en souvenir
Dans trois millions d’années dans nos cœurs endurcis

Tant de pourquoi tant de comment et tant de si
Sur l’existence la vie et le devenir
Tant de mystères de périls à prévenir
Tant de projets tant de fantastiques récits

Elle sait qu’il est temps pour elle de quitter
Cette réalité sans aucune équité
Aucune morale Son triste sacrifice

Est un si beau cadeau et un si bel exemple
Qu’il mérite bien ce chant sans artifices
Plein de sincérité Construisons-lui un temple

dimanche 13 juillet 2025

LES ARGONAUTES


Ô vous fiers et puissants Argonautes marins
Intrépides vaillants braves et courageux
Comme j’aurais aimé prendre part à vos jeux
À vos aventures en mer sur le terrain

Vous qui savez chasser au loin tous les chagrins
Faire s’éclaircir les ciels les plus orageux
Rendre espoir aux esprits épeurés ombrageux
J’envie la force qui naît de vos bras vos reins

Vous l’avez conquise l’éclatante Toison
Ô héros immortels étrangers aux poisons
De l’oncle de Jason le lâche Pélias

Héraclès Télamon Thésée Pélée Orphée
Castor Pollux et bien d’autres dont Augias
Vos doux noms sont gravés sur ce divin trophée

vendredi 11 juillet 2025

MÉDÉE


À Pier Paolo Pasolini

Elle chante Médée elle chante Médée
Oui elle chante mais point comme la Callas
Non point pour le plaisir mais pour voiler sa face
Connaissant ses crimes cette dévergondée

Aucune grâce ne lui sera accordée
Car jamais le sang qui a coulé ne s’efface
Elle le sait pouvant à peine dans la glace
Croiser son image de prêtresse ridée

Même les flammes ne peuvent calmer ta rage
Où trouveras-tu donc la paix loin des mirages
De ta folie pauvre et étrange créature

Sorcière ta magie t’aura finalement
Perdue ainsi que ta noble progéniture
Mais ta légende nous est parvenue vraiment

L’HOMME QUI MURMURAIT


Qui se souvient de cet homme qui murmurait
Seul dans sa chambre et qui régissait notre monde
Tentant de déverser de l’amour sur l’immonde
Masse grouillante des êtres n’étant pas prêts

Qui se souvient de cet homme qui murmurait
Seul dans la rue et qui refusait cette ronde
Qui nous enserre qui nous maltraite et nous gronde
Tels des enfants perdus au cœur de la forêt

Oui qui se souvient de ces hommes qui dansaient
Sans musique et qui sans rien spécifier pensaient
Nous apprendre quelque chose nous rendre espoir

Personne et c’est mieux car il est bien des mystères
Qu’il nous faut découvrir par nous-mêmes un soir
Ou matin au soleil dans la pénombre austère

dimanche 6 juillet 2025

NOSFERATU


À Friedrich Wilhelm Murnau

Alors que la peste sévissait à Wisborg
Tu ne te souciais point ô grand Nosferatu
De la très belle Ellen qui allait perdre tout
En succombant à tes attentes de cyborg

Je te vois sourire ô vil démon plein de morgue
Pensant avoir vaincu abattant tes atouts
Mais voici le soleil initiant ta toux
Repoussant ton ombre au son des tambours des orgues

Tu te nourrissais de sang élixir de vie
En suivant tes pulsions en suivant tes envies
Au pays obscur des spectres et des fantômes

Malheur à qui passait le petit pont de bois
Séparant les mondes séparant les royaumes
Au loin j’entends le cri de l’oiseau du hautbois

samedi 5 juillet 2025

LA RÉSISTANCE


À Skillet

Élevons nos cœurs et nos âmes pour enfin
Nous rendre compte que l’amour est la réponse
À tout oui la réponse ultime à ces semonces
Que nous adressent les démons mourant de faim

Ils veulent nous chasser loin jusques aux confins
De cette terre ce monde qui nous engonce
Qui nous enserre de son lierre de ses ronces
Leur seul but est de nous emmener vers la fin

Ils ne nous vaincront point car notre résistance
Sera toujours la plus forte comme ces stances
Le prouvent si vous en doutiez encore un peu

Même un train lancé sur nous à pleine vitesse
Ne pourrait détruire nos défenses pompeux
Présomptueux ayant perdu toute noblesse

L’AURORE


À Friedrich Nietzsche

Ô toi grand philosophe incompris par son temps
Et même les suivants voici un grand hommage
Que je te rends ici ô enchanteur ô mage
Tes mots sont si beaux ces mots que l’on aime tant

Voilà le bon soleil il se lève exaltant
Ouvrons un nouveau livre osons un neuf ramage
Qui n’entraînera plus de quelconques dommages
Préparons-nous pour cet univers palpitant

L’esprit crée le monde malheur à qui l’ignore
Il est enfin venu le moment de l’aurore
Crépuscule pour les faux dieux plébéiens

Oui c’en est bien fini du vieux mal du vieux bien
La liberté entre tout comme la grandeur
Prosternons-nous avec respect point de candeur

ADÉLAÏDE


À Maurice Ravel

Instrument de métal sois fière Adélaïde
Ta mission fut remplie avec grande bravoure
Voici maintenant le temps du repos savoure
C’en est fini enfin des visions morbides

Sur le front à Verdun les esprits étaient vides
Tu portais nos frères vers d’affreux carrefours
D’un côté la vie de l’autre la mort ses fours
Entre les deux blessés au visage livide

Que tu évacuais grâce à tes quatre roues
Sans jamais te plaindre ni sans mauvaise moue
Nous admirons encore aujourd’hui ton courage

Alors que ne régnaient que la folie la rage
Au-delà des obus de la morne mitraille
Il nous faut regarder tout au fond des entrailles

mercredi 2 juillet 2025

ÉCOUTE TOUT LE MONDE


Tu te dois d’écouter tout le monde vraiment
Avant de te forger une simple opinion
Tu ne peux mépriser aucune réunion
Si tu n’y assistes pas comme un être aimant

J’imagine déjà ton triste bégaiement
Face à cette pourtant innocente injonction
En sachant que tu ne passeras à l’action
Remisant au placard tes convictions gaiement

Les certitudes sont ennemies de raison
Et qui ne veut savoir a l’esprit en prison
Avant de juger qui que ce soit prends la peine

De marcher dans ses pas ne fût-ce qu’un instant
Chassant au loin de toi ta déplorable haine
Afin de comprendre le pourquoi le comment

LADY GODIVA


Tous se souviennent de ta folle chevauchée
Ô lady Godiva de ton si beau corps nu
Traversant Coventry sur un cheval chenu
Pour toi toutes les rues de fleurs furent jonchées

La population par les impôts asséchée
Levés par ton mari un comte malvenu
Prit espoir quand comme en un songe saugrenu
Elle te vit ainsi sur l’animal perchée

Tu ne te doutais point qu’on parlerait de toi
Près de mille ans après cela laisse pantois
L’on doit ta légende à un brave chroniqueur

Qui n’imaginait pas non plus un tel succès
De nombreux peintres ont aussi mis tout leur cœur
À te représenter sans jamais nul excès

mardi 1 juillet 2025

NAPOLÉON


À Christian Clavier

De tous les hommes tu es bien l’un des plus grands
Toi dont on disait que tu n’irais pas très loin
C’est à la force de ton esprit de tes poings
Que tu t’élevas pour contester les tyrans

Qui ne doivent qu’au sang leur histoire leur rang
Tu ne voulais que la paix nombre de témoins
Peuvent en attester Ils crachent néanmoins
Sur ta souvenance et celle des vétérans

Sans toi qui connaîtrait Eylau Borodino
La Bérézina les plaines de Waterloo
Mais ton plus beau succès c’est le Code civil

Qui est la base des lois des États modernes
Ta fin fut digne d’un tragique vaudeville
Sur une triste île à la lueur des lanternes

ANASTASIA


Mais où te caches-tu donc belle Anastasia
Si tu n’es pas au fond d’une nauséabonde
Fosse marécageuse et où le fiel abonde
As-tu vécu ta vie en une fantasia

Perpétuelle ou bien à l’ombre des thuyas
Trimant le jour durant comme une furibonde
Pour quelques pièces d’une humeur moribonde
As-tu connu l’amour celui des camélias

J’espère que tu as pu tracer ton chemin
Même si d’obscurs et poussiéreux parchemins
Nous disent que tu n’as point quitté la Russie

Un moine vérolé un peu libidineux
T’a-t-il emmené à Paris sans minutie
C’est ce que j’ai envie de croire soupçonneux

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