À Chantal Akerman
La vie monotone peut sembler mais c’est bien
Au quotidien que se forgent les grands destins
Tu scrutes au travers d’un mat miroir sans tain
Celle des autres qui s’agite pour un rien
Le soleil se lève toujours de bon matin
Que l’on soit fourbe ou un honnête citoyen
Que l’on soit un artiste ou un chirurgien
Que l’on soit du gratin ou du menu fretin
Mais qui se souvient de cette esclave captive
Élevée comme une plante décorative
Dans un appartement statue de sel de grès
De ces gens emportés par les fortes marées
Lors de la pleine lune ou le vent du progrès
N’y pense vraiment point au fond de ta chambrée