vendredi 26 décembre 2025

LE RÉVEIL D’ÉLÉA


À Apolline Jesupret et René Barjavel

Oh mais combien d’années ont donc bien pu passer
Depuis le moment où je me suis endormie
Dans cette maudite sphère J’étais la mie
D’un beau jeune homme brun que j’aimais embrasser

Où est mon monde Sous cet univers glacé
Ma civilisation Disparue infamie
À jamais emportée par une épidémie
Et de haine et de rage et de sang angoissé

Oui j’ai tout compris en ouvrant mes pauvres yeux
Je suis vivante mais morte que c’est affreux
Je n’ai plus froid ni chaud Où est-il Où est-il

Je ne peux vraiment vivre ici dans cet enfer
Dans cet enfer subtil insensé volatil
Avaler le poison voilà ce qu’il faut faire

LE SOLEIL TRIOMPHANT


Il se lève enfin le grand soleil triomphant
Que l’on n’attendait plus les chœurs les chants résonnent
Pour lui rendre hommage La foule oh oui foisonne
À ses pieds et tremble au son pur des olifants

Regardez donc courir pleins de joie les enfants
S’égayer les oiseaux que l’hiver emprisonne
En sentant la chaleur naître les amazones
Danser nues dans les bois en riant tels des faons

Le voilà le seul roi le puissant empereur
Qui ne craint vraiment rien qui chasse la terreur
Et les vils mécréants sans nulle dignité

Personne ne peut le vaincre ou l’anéantir
D’un rayon il guérit les incommodités
Et chasse les méchants sans onc s’appesantir

mardi 23 décembre 2025

LE HAUT-FOURNEAU


Il est tombé le haut-fourneau dévoreur d’hommes
Dans ses entrailles les captifs ne mourront plus
Avalés digérés par le monstre absolu
C’est la libération oh la victoire en somme

Les forges de Vulcain ne sont point économes
D’âmes à exploiter et d’ouvriers joufflus
Étant attirés par du vacarme le flux
Et les promesses d’un avenir fort bonhomme

Des tonnes d’acier se sont ainsi effondrées
Pour n’être plus que de la poussière cendrée
Effaçant des siècles de travail acharné

Ne pleure pas ami qui crois avoir perdu
Ton gagne-pain car c’est un démon encorné
Qui se nourrissait de toi tu es défendu

MIDNIGHT EXPRESS


À Alan Parker

Voilà la vraie prison voilà son vrai visage
Des murs défraîchis et des barreaux aux fenêtres
Des gémissements et des cris qui vous pénètrent
Jusques au creux des os voilà le paysage

Imagine un instant t’y retrouver présage
Le plus sombre qui soit quel état de non-être
Prie donc pour ne jamais oh non cela connaître
Car tu pleurerais sans fin et sans tamisage

Tu ferais tout pour en sortir oui vraiment tout
Avant que la folie te consume surtout
Si tu découvres ce très sulfureux enfer

Quels que soient tes crimes il te faudra payer
Même si tu es bien innocent c’est l’affaire
Des juges empesés ne sois point effrayé

lundi 22 décembre 2025

LES MARCHANDS DES TEMPLES


Ah comme j’ai envie sans nul ménagement
D’au loin les éjecter les vils marchands des temples
Ils sont l’archétype oh oui le parfait exemple
De ceux qui méritent un bien prompt jugement

Ils sont du Diable le fourbe prolongement
Même s’ils possèdent les ors que tous contemplent
Leurs habits sont riches et leurs maisons sont amples
Mais leur raison est faible et sans soulagement

Ils comptent leurs pièces ne pouvant s’endormir
S’il en manque une et un souffle les fait frémir
À la simple pensée de les perdre un beau jour

Hier comme aujourd’hui ce sont eux qui ont les clés
Qui ouvrent les portes des doucereux séjours
Mais pas celles de ceux qui peuvent consoler

samedi 20 décembre 2025

PAUL ET VIRGINIE


À Bernardin de Saint-Pierre

Deux enfants perdus dans un jardin luxuriant
Ne sachant rien du monde et de ses perfidies
S’aimaient bien tendrement sans nulle maladie
Et sans nulle folie sans rien de contrariant

Ainsi sommes nous tous des chérubins riant
Face à un papillon aux ailes étourdies
Écoute le chant oui la douce mélodie
Qui naquit un jour dans ce beau jardin d’Orient

Que Dieu les protège oh que Dieu donc les protège
De toutes ses légions et de ses saints cortèges
Des méchants féroces qui voudront les briser

Je prie pour eux moi qui sais ce qui les attend
Les murmures qui vont vouloir les mépriser
Moi qui sais qu’ils devront être des combattants


jeudi 18 décembre 2025

JE N’AIME PAS LES LUNDIS


Est-ce suffisant pour abattre ses semblables
Visiblement oui pour certains d’entre nous fous
Étant vraiment remplis de haine et de dégoût
Pour nos frères humains Restons inconsolables

Sous peine de voir des peurs plus invraisemblables
Se matérialiser au plus profond de nous
Car il ne suffit point de prier à genoux
Pour chasser le Malin soyons inébranlables

Une goutte de sang en entraîne des litres
Appliquons les sages doctrines des Épîtres
Et ne cherchons donc pas à en tirer vengeance

Du dimanche au lundi du lundi au dimanche
Les démons nous tentent voulant notre allégeance
Éloignons-les gardons notre cœur bien étanche

dimanche 14 décembre 2025

BÉLETH


Avec son cheval blanc voici le grand Béleth
D’un geste il peut lancer ses quatre-vingts légions
À l’assaut de tout qui oh de sa religion
Se moquerait ou qui briserait ses tablettes

Pour l’invoquer une baguette assez simplette
Agitée avec art dans les bonnes régions
Sera suffisante Sa forte contagion
Une fois libéré est comme l’arbalète

Écoute au loin écoute au loin c’est son orchestre
Qui hurle diantrement même les monts alpestres
Tremblent face à cette cacophonie perverse

Sans respect ni courage il t’avalera vite
Ou piégera ton âme en l’entourant de herses
Pour un temps vraiment long Ah gare à qui l’invite

samedi 13 décembre 2025

LA NEUVIÈME PORTE


À Roman Polanski

Il est des livres qu’il vaudrait mieux ne jamais
Ouvrir il faut laisser les démons dans leur monde
Et ne point tenter de les rejoindre Oh immondes
Ils sont ils resteront sache-le désormais

Si tu entres dans leur jeu tu te compromets
Si tu veux en sortir gagnant la foi profonde
Est bien indispensable Écoute au loin il gronde
Satan l’infatigable il t’attend au sommet

De la montagne dans son château flamboyant
Il te faudra être fort rusé et vaillant
Car un simple détail peut vraiment tout ruiner

Mais si tu rencontres le succès ses pouvoirs
Seront tiens pour toujours Tu peux imaginer
Ce que tu pourras oui maîtriser et avoir

vendredi 12 décembre 2025

LE PONT DES RENOMMÉES


Le pont de Fragnée est oh bien plus qu’un passage
Entre les deux rives d’un fleuve silencieux
Les âmes des passants il mène vers les cieux
Qu’ils soient des polissons des brigands ou des sages

Oui ses statues dorées sont des heureux présages
Pour qui lève les yeux pour qui lève les yeux
Pour qui sait se faire humble et n’est point prétentieux
Que l’or des Renommées éclaire les visages

Que les déesses et les dieux bercent les cœurs
Que les Néréides et les Tritons vainqueurs
Escortent les hommes purs et les femmes saintes

Vers leur royaume et vers leurs plaines maritimes
Que les anges vêtus de leurs toges d’hyacinthe
Ouvrent les portes du paradis légitime

mercredi 10 décembre 2025

PERCEVAL


À Franck Pitiot

Ô Perceval toi le plus grand des chevaliers
Souviens-toi de ton nom au fond de la forêt
Souviens-toi de qui tu seras fuis les regrets
Chasse les fées noires retrouve tes alliés

Oh tu erres sans but tel un fou à lier
Abattant les arbres sacrés d’un simple trait
D’un coup de lame tu égorges les pauvrets
Qui veulent t’aider qui ne veulent t’oublier

Voici le roi Pêcheur il te montre le Graal
Tu te fais silencieux tout devient spectral
Tu te réveilles sans comprendre le mystère

Qui peut savoir si tu recevras une chance
Nouvelle après t’être forgé le caractère
Oui avoir vécu les aventures intenses

samedi 6 décembre 2025

LE SOUFFLE DU CHERGUI


À Chloé Despax

Perdu dans le désert le souffle du chergui
Te guidera ou bien troublera ton esprit
Si tu le traites sans respect avec mépris
Oh il te poursuivra tu te verras langui

Perclus où que tu sois ah même les yogis
Les plus puissants les plus forts les plus aguerris
Connaissent son pouvoir Sa source ne tarit
Jamais et fait danser comme le grand saint Guy

Que tu le veuilles ou non c’est lui le patron
Il s’immisce en toi oui en toi le fanfaron
Qui se croit courageux et indéracinable

Arrachant de ton cœur les graines de l’espoir
Emportant tout ce qui te garde raisonnable
Te dépeçant l’âme tel un fol découpoir

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