lundi 29 avril 2024


Sérieusement, j’espère qu’ils s’étoufferont avec leur sale argent.

Le retour de la disparition


Mon prochain défi littéraire ? Écrire un roman de mille pages sans la lettre double-vé !


Quand on va au cinéma, c’est pour regarder un film, pas pour manger du popcorn…

dimanche 28 avril 2024

Faute d’accord


On ne dit pas les faits saillants mais les fesses saillantes.

Tragédie


Nathalie baye parfois aux Corneille, mais elle préfère prendre Racine.

On ne me l’avait jamais faite, celle-là


Simuler un suicide en se tirant une balle dans la poitrine. Il faut être très fort pour réussir son coup !

samedi 27 avril 2024

Ils se foutent de notre gueule


Je trouve qu’une marque de distributeur qui change le niveau de qualité de l’un de ses produits, surtout vers le bas, devrait être obligée de l’indiquer clairement sur ses emballages pendant au moins six mois…

Débarquons vite en Ukraine !


N’essayez pas de me faire croire qu’un gamin de vingt ans qui a reçu une formation militaire de trois semaines a les mêmes chances sur un champ de bataille qu’un mec qui est militaire de carrière et qui est dans la profession depuis plus de quinze ans…

Liégeois un jour


C’est le luxe, c’est le luxe, Embourg !

Judo et technologie


Un ippon ? Ah oui, un téléphone vous voulez dire !

Le reflet


Un monde méchant rend les gens méchants.

Enjoy


Enjoyez-vous, les amis !

vendredi 26 avril 2024

Poésie et vie de couple


Un poète n’appartiendra jamais à une seule personne.

Grammaire et orthographe


Un livre sans coquilles ou fautes de frappe, cela n’existe pas, ou du moins c’est si rare et exceptionnel.


Il n’y a rien de plus beau que de voir des enfants qui jouent dans la rue…


Il y a des gens qui confondent concert et cancer…

jeudi 25 avril 2024


Ce n’est pas aux gens honnêtes d’être pénalisés pour les agissements des gens malhonnêtes…

Alpinisme


C’est l’escalade au Moyen-Orient… Ils n’ont pourtant pas tant de montagnes que ça !

Manque de vocation


Enseigner les autres ne m’a jamais intéressé. C’est fatigant à la longue cette dictature du "tu dois faire ceci, tu dois faire cela"…

Viande coriace


Les couteaux aztèques, ça c’est du solide et de la qualité !


Les scampis sont-ils simplement des crevettes qui ont grandi ?

mardi 23 avril 2024


Les vrais poètes n’appartiennent à personne.

Profession de foi du serviteur du Seigneur


Dieu est la relation la plus importante dans ma vie. Je ne laisserai rien ni personne lui voler la primauté…

Les réseaux de santé


Un médecin qui ne reconnaît pas l’autorité divine est une abomination, un monstre qui n’a rien à faire dans la profession…

Ou presque


Dans Schopenhauer, il y a tout Nietzsche et tout Freud.


Les femmes, il n’y a que ceux qui n’en ont pas qui trouvent ça bien.


Il faut être idiot pour croire en l’honnêteté des femmes.

lundi 22 avril 2024

M’sieur l’Juge


Il ne faut pas confondre le culte de la victime avec le cul de la victime.

dimanche 21 avril 2024

Banque nationale


Je trouve que l’on devrait permettre aux citoyens belges de déposer leur argent et leur épargne dans une société publique et non privée… Pourquoi ce monopole de la finance, de la rapacité et de l’avidité ?

Les fous alliés


Geler des avoirs russes et les utiliser pour acheter des armes à l’Ukraine est une idée totalement absurde. Et contraire aux droits humains les plus élémentaires. Et qui pénaliserait surtout des gens qui n’ont commis d’autre crime que d’être nés là où ils sont nés et qui ne sont absolument en rien responsables du conflit en question…

samedi 20 avril 2024

Rien de neuf depuis des millénaires


L’être humain n’a jamais eu autant de temps pour lui qu’à notre époque. Mais il ne l’utilise pas pour penser ou pour construire quelque chose de concret et de cohérent ; il l’utilise quasi exclusivement pour satisfaire ses sens immédiatement et s’amuser.

Juste normaux


Certains s’exclament face à la beauté relative des enfants de la famille royale de Belgique. Mais quand on se promène dans le nord des Pays-Bas, ils sont tous comme ça…

Je supporte de moins en moins l’hypocrisie


Au risque de me répéter, je ne renie pas l’Église, je renie une partie des gens de l’Église… Toute la différence est là !

Question d’équilibre hormonal


Au risque de me répéter, la testostérone rend peut-être con, mais les œstrogènes rendent fou et hystérique…

Des crevettes aux fromages


Un emballage qui s’ouvre mal, et c’est le produit qui est dévalorisé.

Sainte-Cène


Les repas les plus sains et les plus savoureux seront toujours ceux qui sont bénis et partagés.

jeudi 18 avril 2024


Au risque de me répéter, il est totalement inutile de tenter d’appréhender le fonctionnement de l’intelligence artificielle. Tout ce que vous pourrez apprendre sera en effet obsolète dans moins de six mois…

Attention de ne pas couler avec


Les gens qui s’accrochent à toi comme à une bouée de sauvetage, c’est vraiment pénible et épuisant…


Les gens qui s’imaginent que les poètes sont des milliardaires n’ont sans doute jamais ouvert un livre d’histoire de la littérature…

mercredi 17 avril 2024

Amusant et consternant


Toutes les femmes veulent montrer qu’elles sont fortes et indépendantes. Mais quand elles se rendent compte qu’elles ne le sont pas tant que ça, certaines ne pensent qu’à se trouver un ou plusieurs hommes pour les entretenir. Il va sans dire que ce genre de personnes n’ont rien à faire dans l’entourage des saints et des vénérables…


Avez-vous remarqué que Roch Voisine ressemblait de plus en plus à George Michael ?


Pas de Calais pour les balais !


Le meilleur moyen de consommer moins, c’est de ne pas consommer du tout.

ENSEMBLE


Quoi que nous fassions notre grande richesse
Est le faire ensemble Pourquoi le paradis
Et ses vastes plaines si c’est pour mon ami
Y être absolument seul avec des déesses

De marbre ou bien de bois des arbres dont l’épaisse
Ramure ne cache rien que l’étourdi
Soleil et ses rayons brûlants et des fourmis
Fort indolentes et silencieuses Serait-ce

Là le monde que vous désirez ouaté
Aseptisé jusqu’à la moelle sans contacts
Avec vos semblables Signerez-vous un pacte

Pour vous y retrouver Aurez-vous le doigté
Et le courage de le refuser et fuir
Pour une terre des vrais hommes reconstruire

mardi 16 avril 2024

Speed dating


Il faut être complètement stupide pour croire que l’on puisse trouver l’âme sœur en discutant dix minutes avec des abrutis dont l’unique but est de trouver quelqu’un avec qui coucher le plus rapidement possible.

Girl


Je n’arrive pas à comprendre le désir de vouloir changer de sexe. Que l’on puisse penser que Dieu fasse naître quelqu’un dans le mauvais corps me dépasse. À moins que ce ne soit sa volonté de faire subir ce traitement à certaines de ses créatures, bien entendu.

lundi 15 avril 2024


Toujours difficile de déterminer ce qui se trouve dans ou sur un sushi…

Trompe-l’œil


On ne juge pas une personne sur base exclusive d’une photo et d’un profil.

Au magasin


Les gens sont fous : ils soupirent à la caisse comme s’ils étaient à la cantine d’Auschwitz et à la sortie ils essaient de faire rentrer un caddie qui n’a pas la même forme que les autres dans l’espace de récupération pendant dix minutes…


Les femmes qui considèrent qu’il est normal de se faire entretenir par un homme me dégoûtent.

***

L’autre jour, une gamine de seize ou dix-sept ans à l’arrêt de bus :

— Moi, un mec qui ne gagne pas au moins trois mille euros par mois, il ne m’approche pas, même pas en rêve. En dessous, ce n’est vraiment pas assez !

Fatalisme


C’est très bien de croire en la prédestination. Mais croire que la prédestination est totale ne laisse que bien peu de liberté et laisse penser que nous ne sommes que des pantins dans les mains de forces qui nous dépassent.

Conditionnement


C’est étrange, cette manie qu’ont les gens de se présenter par le travail qu’ils effectuent quand on leur demande ce qu’ils font dans la vie.

dimanche 14 avril 2024

Oasis de paix


Qui a dit que l’on ne pouvait pas être heureux à la fois au jeu et en amour ? Ainsi, ce matin, j’ai pu échanger ma femme contre quarante chameaux avec des bédouins en faisant tourner une roue pour déterminer sa valeur.

Alamo


Ils étaient deux frères, Frank et Fort. Tous deux ont réussi.

C’est son destin


Il ne peut y avoir de fin à la légende arthurienne.

LA DAME AUX PAPILLONS


Aux murs de sa chambre un millier de papillons
Volettent comme des oriflammes au vent
Sur un champ de bataille ou tout près d’un savant
Lorsqu’il découvre qu’un très vieux médaillon

Qu’il conservait dans un petit drap vermillon
Recèle des secrets inconnus jusqu’avant
Augurant des jours et des nuits fort captivants
En les voyant elle rit avec passion

Elle qui n’a rien à faire de la science
Et de la guerre Leurs ailes à sa conscience
Apportent leurs couleurs douces et métalliques

Une présence pour ainsi dire magique
Un ballet mécanique et pourtant si sincère
Vrai et beau Nous entrons dans une nouvelle ère

samedi 13 avril 2024

Bis repetita


Israël n’est pas disposé à simplement se défendre. Une aubaine de plus pour les États-Unis et tous les marchands d’armes de la planète…

Manque de spontanéité


Quels débiles, ces gens qui vendent des programmes pour trouver l’amour sur internet. Quand tu commences à parler avec quelqu’un qui les suit, tu as l’impression de parler à une caisse enregistreuse…

Intéressement


Demander régulièrement de l’argent à la personne qu’on aime n’est pas une preuve d’amour.

Berceau d’illusions


Si quelqu’un t’engage pour travailler pour lui, c’est parce que tu vas lui rapporter cinq à dix fois ce qu’il t’offre comme salaire.


Ce n’est pas parce que tout le monde ment que ça veut dire c’est normal et inoffensif.

vendredi 12 avril 2024


Les gens sont fous : ils préfèrent montrer leur cul sur internet pour cent euros que de demander une aide réelle et durable auprès des services sociaux.

jeudi 11 avril 2024

Constance


L’on peut toujours trouver mieux ou pire que ce que l’on a.

Laisse parler les gens


Il paraît que les femmes s’échangent les noms des hommes qui ne se sont pas bien comportés avec elles. Ce qu’elles ne savent pas, c’est que les hommes font exactement la même chose.


À force de ne plus se rencontrer que sur internet, j’ai peur que les jeunes oublient complètement la magie des regards croisés furtivement dans la vie réelle.

Mécanique des fluides


Il paraît d’après les magazines qu’il faudrait faire l’amour cinq fois par semaine pour être heureux et en bonne santé. Mais il n’abordent pas la question de savoir ce que c’est que de faire l’amour exactement…


C’est étrange cette obsession qu’ont les gens de se mettre avec quelqu’un simplement pour dire qu’ils sont avec quelqu’un…

mercredi 10 avril 2024


Tout à l’heure, au supermarché, j’ai entendu un type demander à une vendeuse si l’on pouvait essayer les préservatifs…

De Marion à Aya


Je sais qu’Édith Piaf était une âme tourmentée, mais il faut arrêter de penser que vous êtes sa réincarnation ou qu’elle vous poursuit.

mardi 9 avril 2024

Service d’intérêt public


Il n’y a rien à faire, je reste scandalisé par le prix d’un billet de train.


C’est étrange : on vit dans un monde où l’honnêteté semble déranger plus que la fourberie et le mensonge…

lundi 8 avril 2024


À force de ne vouloir blesser personne, l’on finit par devenir blessant.


Je crois que je ne comprendrai jamais pourquoi les êtres humains sont si excessifs et exclusifs sentimentalement parlant.


Nous nous devons d’être chaque personne que nous croisons et de vivre la vie de chaque personne que nous rencontrons.


Celui qui est au sommet de la montagne ne doit pas oublier qu’il y fut un jour en bas, sauf s’il est arrivé là en hélicoptère.

dimanche 7 avril 2024

Le centre du monde


Dans le genre agitées du ciboulot, celles qui s’imaginent que leur homme ne crée que grâce à elles occupent une place de choix dans le haut du panier…

Le malentendu


Ah, ces gens qui veulent vous entraîner et vous retenir dans leur vie alors que vous n’avez rien demandé et qu’au fond vous n’êtes pas intéressé.


Roger Moore is not Lova Moor.

Cherchez l’erreur


"Dirty Dancing", un film culte ? Chacun est libre de choisir le culte qui lui plaît…

Que mal accompagné


Mark Zuckerberg a eu beaucoup de chance de se faire larguer par sa première copine, celle qu’on voit dans le film. Quelle connasse arrogante, prétentieuse et suffisante !

L’exigeant


Être exceptionnel n’est pas suffisant pour partager ma vie.

samedi 6 avril 2024

Les femmes ne sont pas des jouets


Les délires de persécution entraînés par le lobby des associations féminines sont en train de réduire en bouillie le cerveau de nombreuses générations de petites filles innocentes…

Associations féminines et féministes


Si l’éducation des filles et des garçons n’est pas réformée immédiatement, la civilisation occidentale va s’effondrer très rapidement.

Avortement


Il n’y a que les idiots qui soient capables de faire des enfants par accident.

Réseaux sociaux


Les gens sont fous : si tu ne leur réponds pas dans les dix secondes, ils commencent à te faire des crises…


Il ne faut pas confondre la qualité de nos terres avec la qualité de notaire, même si les deux notions sont quelque part liées.

vendredi 5 avril 2024

Le pied de la lettre


Quelqu’un qui se prend pour la huitième merveille du monde est quelqu’un de prétentieux ; quelqu’un qui se prend pour la septième merveille du monde est quelqu’un qui s’imagine être le phare d’Alexandrie.

Chapeau flex


Il y a une différence entre faire le jeune et faire le jeûne.

jeudi 4 avril 2024

Avant de consentir, passe au moins le théorique


Ne serait-il pas judicieux de délivrer un permis aux personnes aptes à avoir des relations sexuelles ? Quand je vois le délire émotionnel que cela provoque chez certaines personnes, l’on est en droit de se poser la question.

J’veux la même chose !


Quand je vois certains sportifs, je me demande vraiment avec quoi ils se piquent pour être comme ils sont…


C’est dingue de se dire qu’il y avait des juifs nazis.

mercredi 3 avril 2024

You Can Change The World


Les enfants sont heureux par nature ; jusqu’au jour où on leur fait croire qu’ils ne le sont pas…


Connaissez-vous Hélène de Troyes, dans l’Aube ?


Qui prend tout au pied de la lettre devient la lettre.

mardi 2 avril 2024


C’est un peu tyrannique de faire croire aux enfants qu’ils sont responsables de ce qu’ils ont apprivoisé…


Les huiles et les œuvres d’art ne sont pas faites pour être enfermées dans des jarres ou des coffres.

Fenêtres sur cœurs



 Retour aux urgences

 

 

Je regarde par la fenêtre et je vois. Je vois… Je regarde par la fenêtre de la chambre, et je vois les voitures grises et sans âme alignées les unes à côté des autres sur le parking de l’hôpital. Je vois des oiseaux tristes et affamés se battre pour un bout de sandwich rassis ou tenter de trouver le sommeil sur les branches décharnées des vieux platanes qui bordent l’allée trop droite qui conduit au hall d’entrée. Je vois des infirmières et des médecins qui courent dans les couloirs, mais qui courent après quoi, si ce n’est après le temps qui passe et qui ne reviendra plus ? Vers seize heures, je vois le pharmacien, le fleuriste et le buraliste avaler leur café et leur parfait aux fraises assis, seuls, dans le petit salon de la boulangerie.

 

Le lendemain, une fois dehors, au cœur de la cité, je vois les bourgeois s’affairer pour faire prospérer leurs commerces et les mendiants mourir à petit feu sous la pluie et la neige du début de l’hiver. Un homme grassouillet et rougeaud, déjà bien imbibé alors qu’il n’est même pas encore midi, m’aborde en me demandant si je parle flamand. Je tente vaille que vaille de lui indiquer le chemin du jardin botanique où, me dit-il, un banc sec l’attend au pied d’un cèdre du Liban. Pour me remercier, il me tend sa flasque de whisky que je repousse rageusement sans qu’il puisse comprendre pourquoi. Je cours à présent dans les rues de la ville, et je vois les badauds qui rient en me dévisageant et en me montrant du doigt. Essoufflé, je m’arrête sur une place presque déserte des faubourgs. Le silence n’est brisé que par le grésillement de quelques néons et mes vomissements. Une prostituée s’approche et me demande si tout va bien.

 

Elle m’invite à la suivre dans le bar miteux où elle travaille pour reprendre mes esprits et éviter que je ne me donne trop en spectacle. Elle m’installe à une table près du comptoir et me sert un verre d’eau accompagné d’un comprimé mentholé. Un petit monsieur sec et nerveux et tout suintant entre en s’essuyant le front avec un mouchoir en flanelle blanc. Il veut savoir si Stella est là. Elle n’est pas là. Ce n’est pas grave, tu la remplaceras. Elle le prend par la main et monte avec lui à l’étage. Une porte puis un sommier grincent. Je vais aux toilettes et vomis à nouveau. Je ne saurai jamais son nom.

 

La nuit est tombée à présent. Au fond d’une des poches de ma veste, une clé. C’est celle du gourbi que je loue depuis quatre ou cinq ans. Pas très grand, certes, mais il ne m’en faut pas plus. J’ouvre le frigo : du filet américain périmé, du fromage qui a bien eu le temps de moisir, du pain sec et trois tomates desséchées… Cela tombe bien, je n’ai pas faim. Pas de télévision ni de journal. Je m’allonge sur le lit et regarde le plafond. Je me demande pourquoi Cioran était si triste et désespéré. J’éteins la lumière. Les cafards sortent de leur trou, courent sur le plancher et grimpent aux murs.

 

C’est le petit matin. Le soleil réchauffe quelque peu l’atmosphère et trois mésanges charbonnières gazouillent en s’amusant dans un buisson de houx. Au loin, les usines crachent déjà leurs fumées noires sur la ville. Elles finiront bien un jour par gagner et tout recouvrir. Le couple d’en face se dispute. Le concierge hurle quelques insanités en tambourinant contre la cloison de sa loge en leur rappelant qu’ils doivent encore deux mois de loyer. Ils se taisent puis se mettent à chuchoter des je t’aime. Le chant jaune et bleu des mésanges reprend et le concierge commence à balayer l’arrière-cour en sifflotant, fier comme un paon d’avoir pu montrer toute son autorité aux clodos du quartier et qu’il ne fallait pas jouer au plus malin avec lui.

 

C’est à ce moment que je me suis à nouveau crevé les yeux.



***



Une journée ordinaire



 

Je regarde par la fenêtre et j’observe les oiseaux s’ébattant au fond du jardin. Comme tous les matins, j’attends que mon préféré, un geai des chênes que j’ai surnommé Lucien, vienne prendre son bain dans la fontaine installée là il y a plus de cinquante ans par ma grand-mère avant de partir travailler. Je me souviens avec nostalgie de la première fois que je l’ai vu. C’était le jour des funérailles de l’oncle Paul, un mercredi d’octobre. Il faisait plutôt beau pour la saison, et…

 

Le téléphone sonne. C’est l’hôpital qui me prévient que mon premier rendez-vous est annulé. Madame Martinez est malade. Une petite grippe. Pas de scanner pour elle, donc. Je demande à ma secrétaire de lui fixer une autre date le plus rapidement possible. La tumeur a rétréci, certes, mais elle n’est pas encore totalement vaincue. Que vais-je bien pouvoir faire de ces deux heures de fourche ? J’opte pour le tour du parc. Un grand bruit sourd retentit. Ce sont les gamins des voisins qui viennent d’envoyer leur ballon sur l’un des carreaux du salon. Heureusement que c’est du double vitrage !

 

C’est le soir. Je suis rentré depuis vingt minutes. Comme toujours, une envie irrépressible de faire le ménage s’empare de moi. Ma femme est partie il y a six mois de cela. Avec son prof de yoga. Il paraît qu’il sont à Katmandou et y ont trouvé l’éveil spirituel. Je ne l’ai dit à personne. Plus une maison est grande et plus elle paraît vide quand il n’y a aucune autre créature que soi à l’intérieur. Peut-être vais-je prendre un chien. Un beau petit carlin, comme dans Men in Black. J’espère qu’il saura lui aussi parler.

 

C’est la nuit noire à présent. Je suis déjà couché depuis une bonne heure, mais je n’arrive pas à trouver le sommeil. Je pense à tous les gens qui ont vécu ici avant moi. Cette bâtisse avait on ne sait trop pourquoi tapé dans l’œil de notre plus illustre ancêtre, un militaire qui avait fait la guerre. Pas celle de quarante ni celle de quatorze, mais celle de mille huit cent septante. Il s’était engagé dans la Légion étrangère quinze ans plus tôt et avait pris une balle dans l’épaule à Belfort. Pour cela, il fut récompensé d’une belle médaille qui est encore aujourd’hui exposée dans le petit musée de l’hôtel de ville et d’une confortable rente d’ancien combattant. Je ne sais plus s’il était colonel ou lieutenant. C’est cette dernière qui lui a permis de faire entrer la maison dans la famille.

 

Je pense maintenant à mon père. C’est lui qui m’a poussé vers la médecine et la neurochirurgie. Il était notaire. Un métier aussi inutile qu’ennuyeux, comme il aimait souvent à le répéter. Quelque temps après le décès de maman, qui fut percutée sur un passage piéton par un automobiliste ivre alors que nous étions en vacances dans le Val d’Aoste, il s’était mis en tête de transformer le grand grenier en trois studios pour étudiants. Les travaux furent laborieux, mais après six bons mois d’efforts tout fut réalisé dans les normes et les règles de l’art. On peut dire qu’ils ont défilé, les étudiants. La plupart ne restaient pas plus d’un an. Le temps de se rendre compte qu’ils n’avaient pas envie d’étudier dix ou quinze heures par jour. Ou qu’ils n’avaient simplement pas le niveau. Ou encore parce que leurs parents n’avaient plus les moyens de leur payer un logement et qu’ils se tournaient donc vers un kot ou une colocation. Le seul qui soit vraiment resté longtemps, si l’on peut dire, c’est Ahmed, qui est devenu infirmier. Quatre ans. J’arrive enfin à m’endormir…


Le réveil retentit. Six heures du matin. Le soleil va bientôt darder la propriété de ses doux et chauds rayons. Les bestioles aux mœurs nocturnes ont presque toutes regagné leur terrier ou leur abri. Lucien a trouvé un ver de terre. Il le déguste sur une des branches d’un vieux pommier. Je crois qu’il me regarde.



(Textes publiés dans le recueil collectif "Ne pas rester sur le carreau", éditions Novelas, © 2024)

lundi 1 avril 2024


Pourquoi les pompiers ne toussent-ils pas plus ?

Ça sent le poisson


Le premier avril, on raconte des blagues aux informations. Le reste de l’année aussi…


Il y a longtemps que ce ne sont plus les rois, les ministres et les généraux qui sont tués ou estropiés sur les champs de bataille…

KURUKṢETRA


C’est bien là que tout se passe à Kurukṣetra
Ils sont tous là Krishna Arjuna et les autres
Puissants guerriers face à face tels des apôtres
Du bien et du mal chantant leurs sourds mantras

Les oriflammes et les chars sous les hourras
Dansent et tremblent Le cœur des braves se vautre
Dans la crainte et certains fuient tout au loin déjà
Les armes se lèvent et l’effroi se fait nôtre

Le héros guidé par Dieu parviendra-t-il
À accomplir ce qui doit être accompli Il
Souffle dans sa conque et ses fiers chevaux blancs

S’élancent pour jeter leur crinière dans
La bataille un très grand fracas puis le silence
Seuls les cinq Pandavas conservent l’existence

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