mardi 31 décembre 2024

DERNIÈRE DANSE


À Indila

Nous avons arpenté tous les rues de Paris
Dans le désespoir le plus grand et plus profond
C’est dans cette errance où notre âme se morfond
Qu’éclosent nos mots Fais donc le paro pari

De les laisser danser au fond de ton esprit
Et sur les pages d’un carnet sur le plafond
De ton appartement Froisse-les en chiffons
Transforme-les jette au feu ce que tu écris

Leurs cendres deviendront un terreau très fertile
C’est ainsi que naissent les œuvres fort subtiles
Aucun attachement n’est permis pour celui

Qui veut atteindre le royaume des dieux
Là où la souffrance n’existe plus À lui
Seul revient le droit de ne pas devenir vieux

GABRIEL


À Najoua Belysel

Ô Gabriel porteur des meilleures nouvelles
Quel plaisir que de te voir après tant de temps
Ta pure lumière et ton sourire éclatant
Sont pour moi archange dont la force est si belle

Une réjouissance un bonheur éternel
Tes mots sont si doux et souvent si palpitants
Lorsque tu racontes tes combats exaltants
Sur le champ de bataille ou contre les rebelles

Que mon esprit se met à chanter et danser
En songeant aux exploits qui vont un jour chasser
Pour de bon les démons ô maître des légions

Un souffle de vent et te voilà disparu
Pour des années ou pour toujours grande affliction
Ton souvenir est comme un espoir incongru

IMMORTELLE


À Lara Fabian

Est-elle celle-là celle qui survivra
À toutes épreuves qui là réussira
Où tous ont échoué Qui peut vraiment savoir
Au fond de chacun de nous sommeille un pouvoir

Un feu qui petit à petit sous l’éteignoir
S’il n’est nourri assez fane de désespoir
Tu as beau tout avoir ta force faiblira
Si tu ne le laisses brûler en ton aura

Quelle que soit ta place en ce monde le ciel
Se devrait d’être ton objectif démentiel
Car tu mérites tout ce qu’il y a de mieux

Si tu meurs d’ennui ou si tu n’es pas heureux
Tout simplement c’est que tu te dois de changer
Ou de vie ou de voie sans jamais transiger

jeudi 26 décembre 2024

LES IMMORTELS


Alors que tu cherches à vivre fort longtemps
Ils rêvent de pouvoir mourir tout simplement
Comme la rosée du matin se pose sur
L’herbe fraîche et la nuit sur les cités obscures

Leur vie interminable est un supplice pur
Sachant qu’ils vont perdre leurs amours du futur
Et tous les gens peuplant leur quotidien présent
Ils ont connu tous les plaisirs amusements

Qui aujourd’hui les font dégobiller d’ennui
Se trancher les veines n’a aucun effet ni
Boire la ciguë ou la décapitation

Leur monde est si vide que leur face livide
Fait très peur aux enfants finale répulsion
Pour des êtres dont le cœur fut un jour avide

LES MESSAGERS


Les messagers sont dans les heures importantes
Toujours présents guettant à chaque carrefour
Les âmes en peine ou celles qui de secours
Urgent ont besoin Ils étaient près de la tente

D’Abraham et non loin de l’antre des servantes
De Mahomet aux pieds de la Vierge pour
L’Annonciation sur d’Arjuna le parcours
Et en nombre d’endroits jamais en dilettante

Ils ne se montrent qu’à ceux qui bien le méritent
Mais tiennent secret leur nom reçu lors de rites
Célestes et sacrés Heureux celui qui peut

Les connaître et marcher un instant avec eux
Car il n’est de plus grand honneur que d’arriver
À se tenir dans leurs pas ou à leurs côtés

mercredi 25 décembre 2024

LA MEUTE


Lors de chaque soirée la meute des moutons
Est installée devant son beau petit écran
C’est le présentateur qui des infos le rang
Va déterminer et la haine ou la passion

Déchaîner Lui-même ne prête attention
Qu’aux directives de ses grands frères de sang
Ceux qui pensent à sa place et lui dictent sans
Aucun scrupule les mots de sa déraison

Dénonçant un matin les juifs le lendemain
Les nazis elle ne connaît de trêve point
Téléguidée comme un automate sans cœur

Ni cervelle elle avance en à sa proie nouvelle
Rêvant imaginant avec faste et splendeur
Sa monstruosité Et c’est intemporel

LYCANTHROPIE


Mais que se passe-t-il donc en ce soir de lune
Pleine J’ai envie de hurler sans fin vers elle
De me mettre nu et de courir immortel
Dans la vaste forêt qui borde ma commune

J’ai l’impression que ma crinière devient brune
Que mes ongles se font longues griffes mortelles
Que mes dents se changent en crocs acérés tel
Un loup solitaire et oublié Infortune

Cela ne peut être qu’un rêve un cauchemar
Mais comment expliquer le sang sur mon camard
Nez et mes blanches mains Je me suis réveillé

À l’aube sans aucun souvenir de la nuit
Hagard errant dans les bois sur un sentier
Habillé de ronces et de millepertuis

mardi 24 décembre 2024

LES ÉTERNELLES


À Patricia Kaas

Les éternelles nous attendent et regardent
Chacun de nos actes chantent en nous voyant
Réussir là où nul n’attendait ondoyant
Parmi les ombres et les spectres Elles gardent

Toujours une pensée pour les plus tristes bardes
Sacrifiés sur l’autel assez peu chatoyant
De la bien-pensance ou du feu très effrayant
Des guerres et de la torture fort blafarde

Elles se souviennent de tous nos souvenirs
Et leurs mains nous guident vers un bel avenir
Qu’aucun humain ne peut rêver imaginer

Leur royaume est si grand qu’on le croit virtuel
Mais pour l’atteindre il faut bien plus que des ailes
Un courage immense digne d’un forcené

mercredi 18 décembre 2024

LE BÂTISSEUR


À Willy Demeyer

Willy le Bâtisseur se promenait dans Liège
Contemplant son œuvre un très grand sourire aux lèvres
Il savait qu’il avait fortement bien moins mièvre
Rendu la cité des princes-évêques piège

Des urbanistes au cours des siècles et siège
De nombreuses âmes révoltées dont la fièvre
Ne demande qu’à se libérer En orfèvre
Il avait sculpté ses rues pour que les cortèges

Audacieux des anges puissent au bon moment
Déferler dans la ville et ses beaux monuments
Contempler Il leva les yeux vers le ciel

Lorgna autour de lui Nul ne semblait le voir
Il s’est effacé dans un élan démentiel
Du paysage nous lançant un au revoir

LÉOPOLD II


Sous son air bonhomme et sa longue barbe grise
Se cache un boucher de son siècle le plus grand
Peut-être Ils le tairont mais pour combien de temps
Ses statues sont déjà écartées de la brise

Et les longs boulevards où les fleurs de cerise
Dansent joyeusement lors de chaque printemps
Ont oublié son nom depuis assez longtemps
Mais il résonne encore en des cœurs sous emprise

Ceux de celles et ceux sans nulle main à tendre
Vers le ciel dont ce roi devait être le tendre
Représentant Toi qui reposes aujourd’hui

Au fond d’une crypte toi seul connais tes crimes
Et tes bonnes actions oui toi seul sais le prix
Payé par ton âme jusqu’au moindre centime

mercredi 11 décembre 2024

LE SAGE


Il se raconte qu’il vivait dans une grotte
Qu’il n’en sortait que pour puiser de la douce eau
Et des baies sauvages cueillir que ses yeux beaux
Il usait à force de compulser des notes

Au fond de grimoires sentant la bergamote
Et poussiéreux aussi rares qu’un lionceau
Sur la banquise écrits sur de la vieille peau
D’agneau en des langues que les grands polyglottes

Ignorent pleinement le tout à la lueur
De la flamme d’une bougie Quelle splendeur
Que d’ainsi l’observer et de s’imaginer

La hauteur des idées traversant son esprit
Des conceptions qui n’ont strictement aucun prix
Voilà pourquoi il se doit d’être couronné

dimanche 8 décembre 2024

LES SPINELLES


J’ai creusé la terre dans le but d’y trouver
Des pierres précieuses ou du sombre pétrole
Je m’y suis cassé les dents mais une alvéole
Se montra généreuse un jour Quelques Ave

Jaillirent de mon cœur car je n’osais rêver
D’enfin parvenir à mes fins et de la geôle
Immonde où je vivais sortir Une auréole
L’entourait et lorsque mon travail achevé

Fut je savais que la pêche avait été bonne
Je pus y découvrir parmi tous les carbones
De magnifiques et assez rares spinelles

Qui furent le début de ma grande fortune
De bien mille feux ils brillaient en sentinelles
Des mondes célestes comme certaines lunes

vendredi 6 décembre 2024

LE FARFADET


Au son des fifres et des tambourins tendus
Un farfadet danse pauvre jouet du Diable
Sautillant comme une puce fort misérable
À la moindre note Il est vraiment assidu

Et sa folie semble faire de lui perdu
Au milieu des steppes et loin de ses semblables
Un brasier scintillant une étoile improbable
Rien ne peut l’arrêter il est comme fondu

Dans un paysage que nul ne peut connaître
Sa peau est à la fois comme qui vient de naître
Et comme celle de qui a bien trop vécu

Son corps déformé par le très intense effort
Laisse quelques traces fugaces et sonores
Parmi nous même s’il sait qu’il sera vaincu

mercredi 4 décembre 2024

SÉPHORA


Retiens tes larmes ô très grande Séphora
Il est parti au loin celui que tu aimais
Tant sans que tu saches où et pourquoi Jamais
Tu ne le reverras la force de ses bras

Ne te contiendra plus quand le soir scélérat
S’abattra sur toi et tes troupeaux au sommet
D’une colline sans végétation Mais
Un jour un léger vent sec et froid t’apprendra 

Qu’il est maintenant temps de rejoindre l’époux
De sang qui fut le tien et de sur les genoux
Faire la paix avec l’Éternel notre Dieu

Lui qui imposa à ton fils une souffrance
Dont tu ne voyais que la rude incohérence
Et d’enfin louer le grand miséricordieux

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