lundi 3 janvier 2011

Le faux sonnet du Diable



Un jour, il est venu chez moi, le Diable aux
Yeux de braise. Il était monté sur trois chevaux
De flammes et de jais. Il m'a donné ces lignes
Que Tartini n'avait pas trouvées assez dignes,

Lui qui ne jurait que par les quelques trop rares
Notes qu'Il lui avait sifflées un soir très tard
À la lueur pâle d'une maigre bougie
Et qui firent de sa vie une gabegie.

Dans les méandres de sa folie, il vendit
Son âme, Giuseppe, comme un  simple bandit...
Mais il la racheta au plus noble des prix,

Celui du sacrifice ultime : théorie,
Enseignement, et un peu de menuiserie.
Ainsi s'effaça la vilaine rhapsodie...
 

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