Guérison de l'Indien
Je t'en prie soulage-moi
Car mon âme sous le poids
De mes faux pas ploie
Je t'en prie libère-moi
De ces démons que sont
L'oppression des souvenirs
Et la honte de délires
Comblant la vie d'inanition
À leur simple évocation
Ma poitrine fait naître
L'Angoisse de l'être
Mon Dieu quelle pression
Pourquoi ne pas croire
Que je sois écrivain
Et vous désespoir
D'un esprit mort de faim
Je vous vois vous fermez les yeux
Et vous plongez plongez
Dans de sombres abysses : le passé
Tout à coup vous ouvrez les yeux
C'est tout votre corps qui frissonne
Sans que vous sachiez pourquoi
Vous avez peur ! Peur de quoi ?
De vous de votre propre personne
Vous commencez à analyser
Chaque mot jadis prononcé
Peu d'attention leur fut portée
Mais maintenant ils sont remontés
En votre coeur ils se sont implantés
L'effroi vous saisit quand vous repensez
Au sens de ces anodines paroles
Et c'est toute votre confiance qui s'envole
Des images vous reviennent
Vous souhaitez fuir le plus loin possible
Pourtant ces codes qui vous retiennent
Sont à chaque jour passant plus pénibles
À abandonner Alors vous vous habituez
Vous vous habituez à sursauter
Au moindre souffle de vent
À chaque son résonnant
Pas après pas votre cerveau rongé
Par le tourment se liquéfie
Mais vous en souriant continuez
À espérer que votre mémoire s'anesthésie
Soudain vous vous réveillez
Autour de vous les spectres familiers
Ondoient et vous rassurent
Ce ne fut qu'un rêve, un murmure
Quelques secondes s'écoulent
Et votre soulagement s'écroule
Vous avez pris conscience
De votre nature, votre essence
S'ouvrent alors devant vous
D'immenses horizons
Qui n'avaient germé
Que dans le coeur de quelques illuminés
Ceux-là même qui réussirent à s'élever
Bien au-delà de cette grégaire humanité
Ivre de pleurs de joies et de lamentations
Mais de tout cela, qu'en ferez-vous ?