dimanche 29 mars 2020

La fin de l'Europe ?


D'après certains prophètes opportunistes, je parle en gros de ceux qui ne l'ouvrent que maintenant, à l'image de nombreuses personnes sentant le vent tourner à la fin de la dernière guerre et faisant la queue pour obtenir à la va-vite une carte de résistant, l'Union européenne serait sur le point d'exploser suite au Brexit et à l'intervention inattendue du coronavirus dans les affaires économiques du continent et la fermeture des frontières qu'elle a entraînée. Ce genre de déclaration est évidemment équivalente au degré de précision des prévisions météorologiques à trois mois du temps de Nostradamus, étant une possibilité aussi plausible que toute autre. Étant un Européen convaincu, comme le lecteur de la première heure s'en souviendra, je ne souhaite évidemment pas que cela se produise, ce qui est, de toute manière, je le rappelle, fort peu probable, du moins comme ces voyants débutants l'entendent. Par contre, ce qui est certain, c'est que cette crise va entraîner une vaste réflexion sur la gestion de notre entité décisionnelle presque suprême. C'est donc ici que va intervenir la notion fraternelle "d'Europe des nations", que je ne m'approprierai évidemment pas mais que j'emploierai volontiers car elle exprime clairement en peu de mots ce qu'elle veut dire, reconnaissant la véritable unité dans la diversité de notre continent, bien plus que le "bienvenue à tous parce qu'on a besoin de main d'œuvre à bon marché" prôné par un autre genre d'opportunistes tout aussi naïfs et dangereux que les premiers. Car oui, qu'on le veuille ou non, il y a une véritable identité culturelle européenne limitée par la situation géographique qui est la nôtre depuis quelques centaines voire milliers d'années, et c'est en elle que je crois pour garantir la paix et la prospérité du plus grand nombre, bien plus même qu'en celle d'un pays fondé il y a deux cents ans pour, effort vain, tenter de pacifier ceux qui ne rêvaient que de se taper sur la tronche à l'époque et ne continuant à exister aujourd'hui que grâce justement à la présence d'un niveau de pouvoir lui étant nettement supérieur qualitativement et intellectuellement parlant. La globalisation du pouvoir planétaire, que j'espère également, le lecteur s'en souviendra aussi, et la véritable égalité entre les hommes ne sont qu'à ce prix, l'évolution devant suivre une certaine logique structurée préétablie et patiente en fonction des capacités pour le moins et pour le moment limitées de l'être humain, loin de la mascarade onusienne qui nous gangrène depuis plus de septante ans, même si cela partait d'une bonne intention : conscience d'une individuation, stabilisation d'une identité nationale, union de ces forces au niveau continental, avant l'ultime étape de sentiment d'appartenance à une espèce, une planète et un plan de la création. Mais ne nous avançons pas nous-même trop loin et ne nous écartons pas du sujet de départ : la fin de l'Union européenne et du désastre humain que cela représenterait, en particulier pour celles et ceux qui ont pu prendre conscience grâce à elle et à ses institutions des abus manifestes dont ils ont été victimes pendant parfois de longues années, voire de nombreuses générations, à quelque niveau que ce soit...

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Il me semble judicieux de rappeler ou d'apprendre aux plus jeunes ou aux plus incultes d'entre nous pour illustrer nos propos que les frontières physiques ou géographiques ont toujours été fluctuantes, même si une vie d'une centaine d'années ne permet pas toujours de s'en rendre compte. Il n'y a par exemple pas si longtemps que ça que l'Angleterre est séparée du reste du continent par un petit bras de mer, ce qui pourrait du reste expliquer plus rationnellement le désir plus prononcé d'indépendance des habitants de cette contrée et leur volonté de laisser ce désir voguer de ses propres ailes, si vous me permettez cette figure de style dont je n'ai pas la moindre idée du nom, qui doit du reste être très compliqué à retenir. Bon, voilà, vous aurez compris le principe et je ne vous ferai pas l'injure de remonter jusqu'au Gondwana, au Big Bang et à tout ce qu'il y avait avant...

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