Quand on me demande ce que je pense de la qualité de l'enseignement en Belgique francophone, je réponds invariablement depuis trente ans et de manière volontairement provocatrice : "C'est de la m... !"
De la maternelle à l'Université, les individus à dresser (il n'y a malheureusement pas d'autre terme à employer) sont en effet plongés dans un univers totalement incohérent, où ils sont directement confrontés aux névroses pernicieuses de leurs maîtres à penser et de la société en général. Et pour pouvoir sortir de cet univers totalement incohérent, comble de l'ironie, nos braves petits élèves n'ont qu'une et une seule solution : montrer et crier haut et fort leur adhésion à cette incohérence universelle, ce qui ne leur octroiera par ailleurs que le droit d'intégrer d'autres structures sans doute encore plus incohérentes, à savoir les entreprises.
Peut-être trouverez-vous cela cruel pour les personnes qui s'investissent pleinement dans une tâche qu'elles considèrent comme sacrée ? Je vous répondrai alors tout simplement que ce ne sont pas ces personnes qui décident des contenus des cours à dispenser et encore moins des méthodes pédagogiques à appliquer, et que ce sentiment ne subsiste en général chez ces personnes qu'un ou deux ans après leur agrégation. Le temps nécessaire pour qu'elles commencent à comprendre à quel point elles se sont fait gruger et manipuler depuis leur plus jeune âge, tant soit peu qu'elles soient capables d'atteindre un tel niveau de compréhension, bien entendu...