Le condamné ferme les yeux Il sent le souffle
Froid familier de la mort dans son cou À chaque
Fois ce dernier se fait plus long plus démoniaque
Il connaît la douleur dans sa poitrine Il souffre
Ses jambes chancellent Il sent s'ouvrir le gouffre
Sous lui Sa tête tourne Il plonge dans un lac
Glacé et sulfureux Il a peur Ses dents claquent
Il crache du sang et son médecin s'essouffle
Lui aussi il transpire en augmentant ses doses
Car il sait que sauver un homme n'est point chose
Aisée et qu'il est plus simple parfois de lui
Écourter la vie Toujours est-il qu'il ose
Se servir de notre cobaye de ses narcoses
En le torturant en le plongeant dans la nuit