samedi 6 juillet 2013

Qu'est-ce donc que la folie qui habite les poètes que nous connaissons si bien ?


Vouloir écrire, nous l'avons déjà dit, peut être considéré comme une preuve ou une forme de folie. Le sujet qui, certes, en comprend l'intérêt thérapeutique de départ, y trouve là un dérivatif, et le soulagement ou l'agitation qu'il recherche ou attend lorsqu'il écrit ou crée devient pour lui aussi addictif qu'une quelconque drogue ou endorphine. Il se met alors à écrire, à écrire, et à écrire encore, étant le plus souvent persuadé d'être habité par une force surnaturelle ou une entité quelconque, qu'il peut percevoir comme étant bénéfique ou maléfique, peu importe, le conduisant bien souvent à penser qu'il a une mission à remplir ici-bas. Cette obsession le fera la plupart du temps tourner en rond, de mot en mot, de pensée en pensée, de livre en livre, jusques à ce que la mort violente ou volontaire le libère de cette atroce roue d'Ixion dont il entrevoit de temps à autre les flammes, qui le plongent alors dans une angoisse des plus terrifiantes et des plus profondes qu'il soit donné à un être humain de connaître, et qu'il ne peut apaiser qu'en... écrivant.

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