Je me demandais encore hier ce qui faisait que l'histoire retenait le nom d'un tel poète et pas celui d'un autre. Peut-être que ce soir une piste s'est ouverte et concrétisée enfin en mon esprit.
Rilke, Hölderlin, Nietzsche, Zweig, Baudelaire, Rimbaud, Victor Hugo lui-même, ont tous été confrontés à cette solitude absolue et à la folie qui en découle immanquablement, et leurs textes ne devraient en fin de compte pas être destinés à être lus par le commun des mortels, mais uniquement servir de support psychanalytique, car le danger est grand, chers amis, que les plus fragiles et les plus influençables d'entre nous veuillent suivre leurs traces, et, par là, endurer des souffrances bien plus grandes encore que celles que ces pauvres hommes ont endurées, car c'est bien ainsi qu'il faut avoir le courage de les qualifier, avant que de les admirer ou les déifier.