Salvador Dalí, Vestiges ataviques après la pluie, 1934
Que reste-t-il
De nos amours
Après la pluie
Et après avoir
Bu l'eau des
Fleuves de l'Oubli
La pluie est venue
Tant de fois
Et j'ai bu tant de
Cette eau que je
Redoute à présent
La vue de la moindre
Goutte d'or annonçant
L'heure proche d'une nouvelle
Mort pour un des tristes corps
Qu'il m'ait été donné
D'incarner et dont
Je ne me souviens
Parfois au détour
D'une sombre ruelle
Ou au plus profond
D'un songe que m'offrent
Par erreur le sommeil
Et la nuit je croise
Un regard un sourire un parfum
Qui me rappelle un être
Que je sais avoir aimé
Si fort et dont le simple
Nom m'a été ôté
Pour l'Éternité
Se souvenir
Est insupportable
Mais
Oublier
L'est
Tout autant