Un jour, mon vieux maître prit la parole, et dit : "Voyez-vous, fils, ils disent tous que ce que j'écris, ils pourraient l'écrire aussi... Et bien qu'ils en fassent autant, leur réponds-je, ce qui semble les amuser moins... Ils disent tous que ce que j'écris est vide de sens, et pourtant ils courent acheter mes livres dès leur sortie, uniquement pour trouver quel passage est le plus vide de sens tout en guettant avidement la première faute d'orthographe ou de ponctuation, voire bien mieux encore, une quelconque faute de logique ou un passage un peu trop paradoxal au goût de leur intellect, évidemment... Ils disent que ce que j'écris ne les intéresse et ne les concerne pas, mais ne sont-ils pas tout heureux de replacer dans une de leurs conversations une de mes idées cuisinée à leur sauce et être fier de voir l'effet que celle-ci produit sur l'assemblée ? Bref, vous voyez, quoi qu'ils pensent de ce que nous écrivons, ils finissent toujours par le lire, et, ce faisant, par renforcer notre position..."
Et toi, ami lecteur, qui a réussi d'une manière qui m'est totalement incompréhensible à parvenir jusques à ces lignes, es-tu conscient de tout ce que tu nous apportes ?