mercredi 2 juillet 2025

LADY GODIVA


Tous se souviennent de ta folle chevauchée
Ô lady Godiva de ton si beau corps nu
Traversant Coventry sur un cheval chenu
Pour toi toutes les rues de fleurs furent jonchées

La population par les impôts asséchée
Levés par ton mari un comte malvenu
Prit espoir quand comme en un songe saugrenu
Elle te vit ainsi sur l’animal perchée

Tu ne te doutais point qu’on parlerait de toi
Près de mille ans après cela laisse pantois
L’on doit ta légende à un brave chroniqueur

Qui n’imaginait pas non plus un tel succès
De nombreux peintres ont aussi mis tout leur cœur
À te représenter sans jamais nul excès

mardi 1 juillet 2025

NAPOLÉON


À Christian Clavier

De tous les hommes tu es bien l’un des plus grands
Toi dont on disait que tu n’irais pas très loin
C’est à la force de ton esprit de tes poings
Que tu t’élevas pour contester les tyrans

Qui ne doivent qu’au sang leur histoire leur rang
Tu ne voulais que la paix nombre de témoins
Peuvent en attester Ils crachent néanmoins
Sur ta souvenance et celle des vétérans

Sans toi qui connaîtrait Eylau Borodino
La Bérézina les plaines de Waterloo
Mais ton plus beau succès c’est le Code civil

Qui est la base des lois des États modernes
Ta fin fut digne d’un tragique vaudeville
Sur une triste île à la lueur des lanternes

ANASTASIA


Mais où te caches-tu donc belle Anastasia
Si tu n’es pas au fond d’une nauséabonde
Fosse marécageuse et où le fiel abonde
As-tu vécu ta vie en une fantasia

Perpétuelle ou bien à l’ombre des thuyas
Trimant le jour durant comme une furibonde
Pour quelques pièces d’une humeur moribonde
As-tu connu l’amour celui des camélias

J’espère que tu as pu tracer ton chemin
Même si d’obscurs et poussiéreux parchemins
Nous disent que tu n’as point quitté la Russie

Un moine vérolé un peu libidineux
T’a-t-il emmené à Paris sans minutie
C’est ce que j’ai envie de croire soupçonneux

lundi 30 juin 2025

CRIME ET CHÂTIMENT


À Fiodor Dostoïevski

Tout crime mérite sa peine la misère
Étant rarement le triste fruit du hasard
Le temps du repentir chassera le blizzard
De tes sentiments ô meurtrier au rosaire

Oui tu t’es pris pour un instant pour le Kaiser
Mais maintenant je te vois trembler tel César
Devant Brutus son fils Oh comme un maquisard
Tu dois vivre sans nul confort dans le désert

Qui donc te sauvera Un ange ou une femme
Comment échapper au destin qui nous affame
Avoue tes méfaits et tu seras pardonné

Si tu ne le fais pas tu seras pour toujours
Importuné par ta conscience abandonné
Par ta raison poussé vers l’infernal séjour

RHAPSODIE DE BOHÊME


À Freddie Mercury

Oh mais qui donc voudrait vivre éternellement
Mais qui donc voudrait voir s’éteindre ses amants
L’un après l’autre sans pouvoir aimer vraiment
Voir tous ses compagnons partir certainement

Nous avons à peine le temps de trouver une
Place que déjà il nous faut grande infortune
Nous en aller vers de froides nouvelles lunes
Abandonnant toutes nos haines nos rancunes

C’est la destinée qui le veut ainsi nous n’y
Pouvons absolument rien Voici l’infini
Qui nous ouvre les bras offrons-lui donc nos lèvres

Et tâchons de passer au travers de nos larmes
De nos aigreurs de nos folies et de nos fièvres
Nous nous devons de ne jamais rendre les armes

dimanche 29 juin 2025

MÉLANCOLIE DES QUAIS


Ah voir les grands vaisseaux qui s’éloignent au loin
Ou les véloces trains partir vers l’horizon
Transportant de bien obscures cargaisons
Voilà qui résonne comme un gros coup de poing

Dans l’esprit et le cœur Une odeur de benjoin
Ou de cardamome d’autres exhalaisons
Exotiques peuvent nous porter à foison
Vers des univers que nous ne soupçonnons point

Je m’assieds contemplant ces colosses d’acier
Qui s’agitent tels de surprenants balanciers
Et tous ces étrangers venus d’on ne sait où

Peut-être qu’un jour moi aussi je partirai
Vers d’inconnus pays en janvier ou en août
Sans le moindre sou ni rien à espérer

jeudi 26 juin 2025

L’AMÉTHYSTE


Posée aux pieds d’Hathor une belle améthyste
Offrait à tous les cœurs ses rayons éclatants
Et chassait tout au loin les êtres inquiétants
Qui ne se reposent jamais ces ombres tristes

Cette reine de temps en temps en vraie puriste
Jetait un œil aimant vers sa compagne tant
Adorée et sage Un dieu grec on le prétend
Lui donna ses tons en magistral coloriste

Alors qu’il poursuivait ardemment une nymphe
Celle-ci fut changée son corps son sang sa lymphe
En statue de cristal sur laquelle il versa

Une amphore de vin pour se faire amnistier
Un grand silence se fit un très vieux forçat
Entra se prosterna Qui voudrait le châtier

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