samedi 25 janvier 2020

Purification


Les nazis avaient les chambres à gaz, nous avons l'euthanasie.

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Les quelques rares personnes qui lisent Renaud Lejeune depuis de nombreuses années se souviendront peut-être que ce dernier nous faisait déjà part à la fin des années dix-neuf cent nonante des dangers et des dérives possibles de la légalisation de l'euthanasie. Vingt ans plus tard, qu'observons-nous ? Nous n'en sommes bien entendu pas encore arrivés à un point suffisant pour corroborer la petite sentence provocatrice introductive, mais l'évolution de la pratique de cette intervention libératrice pour les personnes dont les souffrances peuvent véritablement être considérées comme intolérables et inguérissables suit son petit bonhomme de chemin. Comme l'on pouvait en effet s'y attendre, le seuil de douleur physique ou psychique pour avoir le droit de mourir ainsi ne cesse d'être abaissé, la transformant ainsi littéralement en suicide assisté pour les personnes qui s'ennuient de la vie pour quelque raison que ce soit. Il est même devenu possible pour un médecin de ne plus être poursuivi si le consentement du patient n'est pas clairement signifié ou si son entourage, attendant par exemple avec impatience un hypothétique héritage, se souvient tout à coup qu'il avait exprimé son désir d'en finir s'il se retrouvait dans telle ou telle situation. La frontière avec l'élimination d'êtres humains jugés inutiles ou nuisibles par la société n'est donc plus très loin...

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Mieux vaut demander l'euthanasie que d'aller se faire exploser dans le métro...

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