Avertissement : bien que s'inspirant de faits et de personnages réels, certains éléments de ce texte ont été modifiés ou inventés dans un but de dramatisation. Il n'a donc aucune prétention à être le reflet exact de la réalité.
La manière dont Jacques Delmotte est parvenu à se faire un nom dans les milieux littéraires d'une petite ville provinciale devant essentiellement sa bonne santé financière actuelle aux aides européennes reçues dans les années mille neuf cent nonante et deux mille devrait être enseignée dans toutes les écoles de poésie de la planète. Du moins dans celles où l'hypocrisie et le culte de la personnalité sont les aspects les plus importants de la création artistique. Pour bien comprendre la teneur de nos propos, il faut pouvoir se plonger dans les débuts de la carrière du sujet que nous étudions aujourd'hui. Bien que n'ayant jamais caché son homosexualité, quelque chose qui ne choque en soi plus grand monde de nos jours et certainement pas nous, ce n'est que du bout des lèvres que le petit Jacques osait reconnaître qu'il devait ses premières publications et ses premières récompenses dans le milieu plus à ses capacités à sucer des bites qu'à son véritable talent, excusez-nous d'être vulgaire. Nous n'évoquerons par respect volontairement pas ici sa prétendue attirance irrépressible pour les jeunes garçons âgés d'entre huit et douze ans, une information qui n'a pu être étayée durant nos sérieuses recherches biographiques par suffisamment de témoignages concrets et non anonymes que pour être totalement avérée.
Non, le grand talent du sieur Izoard n'était assurément pas littéraire, ou si peu, comme toute lecture attentive de son œuvre foisonnante et touffue ne peut permettre que de le classer parmi ce que nous appellerons poliment les bons petits poètes régionaux, sans plus. Non, le grand talent du sieur Izoard, et il faut le lui reconnaître, fut d'être parvenu à concevoir et entretenir une véritable légende autour de son nom, transformant de petites anecdotes vécues lors de ses expéditions internationales dans des congrès poétiques somme toute peu reconnus en véritables événements mythologiques ressassés à l'envi auprès de son public le plus fervent et enthousiaste. Qui, bien entendu, ne faisait à son tour rien d'autre que de les répéter dans toutes les rues de la ville, persuadant ainsi d'une certaine façon ses habitants et ses édiles qu'il était un grand parmi les grands. Malheureusement pour ce brave homme en soi, personne ne dit le contraire, sa réputation n'a jamais vraiment réussi et ne réussira vraisemblablement jamais à percer les murailles de la cité dans laquelle il vivait. Pour nous le confirmer, voici d'ailleurs la seule chose que nous ayons jamais entendue à son sujet parmi les membres de l'élite de notre art que nous ne fréquentons qu'avec prudence et distance : "Jacques Izoard était un homme qui riait et buvait comme un cheval !"
Non, le grand talent du sieur Izoard n'était assurément pas littéraire, ou si peu, comme toute lecture attentive de son œuvre foisonnante et touffue ne peut permettre que de le classer parmi ce que nous appellerons poliment les bons petits poètes régionaux, sans plus. Non, le grand talent du sieur Izoard, et il faut le lui reconnaître, fut d'être parvenu à concevoir et entretenir une véritable légende autour de son nom, transformant de petites anecdotes vécues lors de ses expéditions internationales dans des congrès poétiques somme toute peu reconnus en véritables événements mythologiques ressassés à l'envi auprès de son public le plus fervent et enthousiaste. Qui, bien entendu, ne faisait à son tour rien d'autre que de les répéter dans toutes les rues de la ville, persuadant ainsi d'une certaine façon ses habitants et ses édiles qu'il était un grand parmi les grands. Malheureusement pour ce brave homme en soi, personne ne dit le contraire, sa réputation n'a jamais vraiment réussi et ne réussira vraisemblablement jamais à percer les murailles de la cité dans laquelle il vivait. Pour nous le confirmer, voici d'ailleurs la seule chose que nous ayons jamais entendue à son sujet parmi les membres de l'élite de notre art que nous ne fréquentons qu'avec prudence et distance : "Jacques Izoard était un homme qui riait et buvait comme un cheval !"