Si j'écris, c'est d'abord et avant tout pour moi, parce que cela me procure énormément de plaisir. Après, bien sûr, il est toujours agréable de partager ses productions et de les voir éditées et diffusées. Mais loin de moi l'idée de vouloir briller dans des salons ou des cercles, de multiplier les séances de dédicace et de lecture en librairie ou ailleurs, de passer à la télé avec l'unique espoir d'écouler quelques exemplaires de plus en attirant un plus large lectorat avec mon joli minois et mes mots maladroits. Très peu pour moi aussi le léchage de bottes auprès des critiques littéraires trop bien établis, des rédacteurs d'anthologies ou encore des fonctionnaires chargés de répartir les maigres bourses généreusement octroyées par les ministères en charge des affaires culturelles. Courir après les prix et les récompenses ne m'intéresse pas non plus grandement, puisque tout le monde sait qu'ils sont généralement offerts aux amis des amis ou via un lobbying acharné de bien souvent plusieurs années.