lundi 1 septembre 2025

AURORE NIVÉALE


Observe donc par la fenêtre les flocons
Aux reflets opalins se coucher tendrement
Sur leurs divins frères sans nul effarement
Dans les campagnes ce n’est vraiment point abscons

Ou vide de sens Ne crains point que ton balcon
S’effondre et savoure bien comme un sacrement
Leur pur et saint cortège Écoute clairement
Le chant qu’ils nous offrent ces chevaliers féconds

Messagers de l’hiver purifiant tout de leur
Froide sagesse car reviendront la chaleur
Et les feux estivaux quand ce sera leur temps

Savoure maintenant et le calme et la paix
Des êtres endormis attendant le printemps
Le soleil et les fleurs et le confort épais

samedi 30 août 2025

LA ROCHE AUX FAUCONS


Surplombant la vallée de l’Ourthe aux froides eaux
Tu caresses des yeux oui chaque promeneur
Des yeux et du cœur pour notre plus grand bonheur
Repaire des faucons et de nombre d’oiseaux

Au petit matin la brume de tes naseaux
Semble sortir couvrant autant les moissonneurs
Que le petit bétail les bourdons butineurs
Puis le soleil armé de ses fiers ciseaux

Entre dans la danse en égayant les tablées
En réchauffant les plus banales assemblées
Tu enjoins à ton pied les passants à porter

Leur regard vers les cieux tout comme une baroque
Cathédrale perdue dans un lieu déserté
Pour recueillir les plus pauvres de notre époque

LORELEI


À Clemens Brentano et Guillaume Apollinaire

Petite sirène des bords du très fier Rhin
Tu as avalé tant de pauvres mariniers
Du haut de ton rocher L’on ne peut calomnier
Ceux qui t’ont condamnée petit être chagrin

Entre deux méandres tu lances tes refrains
Aux oreilles de ceux aimant les taverniers
Ou les prêtres ou les soldats les douaniers
Les faisant s’échouer sur des parois d’airain

Bien impitoyable tu es à la mesure
De la souffrance qui te brisa à l’usure
Qui broya et ton cœur et ton peiné esprit

Que tous se souviennent de ta grande beauté
En lisant ces lignes et que tout a un prix
Que jamais ne s’oublie la moindre cruauté

vendredi 29 août 2025

LES LETTRES CREUSES


À Anatole France

Il n’y a aucun sens à désirer écrire
Si l’on ne possède pas une grande science
Si l’on n’est pas sage ou l’on n’a pas de conscience
Tous ceux qui pensent le contraire me font rire

Ils gâchent de plus leur vie se faisant souffrir
Bien inutilement Il faut avec patience
Les laisser se perdre dans leur vile insouciance
Et les corriger un peu mais c’est un martyre

Qu’il est préférable vraiment de s’épargner
Contentons-nous ainsi de les accompagner
Et de les applaudir avec moult enthousiasme

À la moindre occasion nous qui sommes leurs frères
Nous qui sommes plongés dans le même marasme
Nous qui n’avons que nos livres pour nous distraire

LA MORT N’EXISTE PAS


La mort n’existe pas ce qui vécut vivra
Mais sous quelle forme C’est là tout le mystère
Qu’il reste à percer dans notre parcours sur Terre
Nous qui ne sommes que pure énergie Hourra

Pour ceux qui le savent déjà sans apparat
Car ils sont de la foi les vrais dépositaires
L’esprit est si puissant qu’à de rudimentaires
Pensées il peut donner vie sans nul mascara

Oui le monde s’adapte à lui en lui montrant
Ce qu’il imagine et conçoit tout en filtrant
Ses cinq sens ou plus rien que pour le conforter

Dans ses illusions Oh tu peux bien sourire
Mais tout est simple aussi que cela Emporté
Par les flots tu sauras nager couler ou frire

mercredi 27 août 2025

L’ÎLE BLANCHE


Oh il est une île qui attend tout au loin
Les âmes des héros C’est un lieu de repos
Pour ceux qui ont tué non par d’âpres propos
Mais sur l’injonction des dieux oui j’en suis témoin

Protégée par la brume elle ne pourrait point
Être découverte par les êtres de peau
De chair et de sang De nouveaux fiers oripeaux
Tu y recevras si par hasard tu l’atteins

Ce dont je doute fort car c’est là la demeure
De très rares humains Il se peut que tu meures
Sur le champ de bataille et que tu sois un brave

Mais ce n’est suffisant pour que s’ouvrent ses portes
Contente-toi donc d’en chanter sur un ton grave
Les charmes car voilà ce à quoi je t’exhorte

ASAPH


Mais qui donc aujourd’hui se souvient de son nom
Le nom de cet homme qui s’est entièrement
Dévoué aux tâches saintes altièrement
Et sans ménagement Oui quel est donc son nom

À celui qui chanta le seul être au renom
Ultime qui vainquit les profonds errements
D’un peuple entier voué à un effondrement
Sûr et certain Cela importe peu ânons

Car Dieu ne rétribue pas les siens par leurs actes
Mais sur base de leur foi qui doit être intacte
Avant de rejoindre la douce éternité

Nul ne peut mentir face à Lui si à l’oubli
Il est destiné sans aucune aménité
Voilà qui est acté et fort bien établi

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