mardi 7 octobre 2025

AU PIED DU VÉSUVE


La vie était tranquille au pied de ce Vésuve
Oh que tout le monde présumait endormi
L’on s’animait matin soir comme des fourmis
Sans penser à ce frère imposant à ses cuves

De lave bouillonnante à ses mortels effluves
Un jour sa colère et son courroux ennemi
Ses luisants muscles par les siècles affermis
Se déchaînèrent en une infernale étuve

Un nuage cendré oui a tout recouvert
En quelques minutes éclipsant l’univers
Emportant les âmes de ces nombreux insectes

Si l’on se rappelle d’elles c’est un miracle
Amphigourique pour notre faible intellect
Un mystère digne des plus puissants oracles

lundi 6 octobre 2025

TITUS


Tu as refusé la reine de Palestine
Seul véritable amour de ta courte existence
De ton bref règne pour la charge palatine
Devenant esclave d’étranges circonstances

Durant ces deux ans tu évitas la potence
Oui à ceux méritant cent fois cette sentence
Une éruption de feu empreignit les rétines
Fort signe du destin abaissant ses courtines

Nombre d’épidémies ont frappé ton empire
Tu as dû te sentir mordu par un vampire
Abandonné des dieux ayant rasé le Temple

Alors que tu ne le voulais oh point vraiment
Le Sénat t’honora t’érigea en exemple
Te déifia même Mais quel doux agrément

jeudi 2 octobre 2025

DUST IN THE WIND


À Kansas

Tout ce que nous sommes c’est un peu de poussière
Ballottée par le vent voilà la vérité
La seule méritant oh la postérité
Loin de l’agitation ah pour le moins grossière

De la multitude curieuse et carnassière
Poursuivant les spectres de son obscurité
Ne la jugeons pourtant avec sévérité
Car aucun de nous n’est d’origine princière

Et oui aucun de nous ne le sera jamais
Car c’est illusion que de se croire au sommet
D’une bien quelconque pyramide sociale

Devenons et le vent et la terre et le ciel
Peut-être saurons-nous ainsi l’originale
Volonté de ce Dieu qui est notre essentiel

mercredi 1 octobre 2025

IMPRESSIONS ET PAYSAGES


À Federico García Lorca

Je regarde par là au loin par la fenêtre
De ce train qui m’emmène au cœur de cette Espagne
Que j’adore celle de ces vastes campagnes
Des hautes montagnes qui ont forgé mon être

Oh le soleil dardant ses rayons je vois naître
Ce sol qui m’est si cher c’est comme une compagne
Se réveillant à mes côtés qui accompagne
Oui chacun de mes pas sous l’ombrage d’un hêtre

À chaque battement de ses cils je sens poindre
Son si doux visage que je voudrais tant oindre
D’huile parfumée et sacrée sans point attendre

L’heure des prières saintes et vespérales
Ce moment où s’éteint tout ce qu’on peut entendre
Je rêve alors de ce qui est bien immoral

HIPPOMÈNE ET ATALANTE


Ah Atalante je revois tes dignes courses
Dans la verte forêt de la belle Arcadie
Tu ne succombas qu’à la vile perfidie
Du rusé Hippomène Élevée par une ourse

Tes mollets étaient si puissants que tes ressources
Physiques mentales laissaient l’âme étourdie
Votre hymen cependant finit en tragédie
Transformés en lions tout auprès d’une source

Condamnés à tirer un vénérable char
Ainsi finissent les plus affreux pleurnichards
Refusant d’honorer les bienfaits des déesses

Trois pommes d’or semées sur une longue sente
Suffisent parfois à donner la hardiesse
Pouvant manquer à tout qui aime une innocente

PRISCA ET AQUILAS


Souviens-toi de Prisca et du doux Aquilas
Sois comme eux si tu le peux que ton dévouement
Soit inébranlable face à tous les tourments
Que le destin mettra sur ton chemin hélas

De leur exil loin de Rome et sa populace
À Corinthe Éphèse leur très bel enjouement
Ne s’est point tari et Paul a résolument
Chanté leur bonté et leur courage de classe

Ces compagnons d’œuvre ont bien épaulé l’apôtre
Lui fournissant du bon pain de petit épeautre
Et un lit douillet quand il était de passage

Oui souviens-toi de ces deux êtres merveilleux
Qui offraient leur savoir gratuitement ô sages
Sans jamais devenir tristes ou orgueilleux

vendredi 26 septembre 2025

LES BATELIERS DE LA VOLGA


Ta vie et tes amours n’ont vraiment nul recours
Hé ho hisse hé ho hisse hé ho hisse hé ho hisse
Tu tractes les bouleaux dont la peau est si lisse
Tout au long de tes jours quel infernal séjour

Oui mieux vaudrait être pendu très haut et court
Pour cesser de souffrir de subir ces supplices
Toi qui peines tant à rapiécer ta pelisse
Et à nourrir femme et enfants Dans les faubourgs

Que le fleuve traverse il faut aussi dormir
Au fond d’une écurie dans la paille et frémir
Au moindre craquement les ours et les brigands

Étant aux aguets en attendant toute proie
Qui pourrait leur offrir un mets extravagant
Plus délicieux que les carpes ou les lamproies

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