mercredi 23 juillet 2025

L’INGÉNIEUR DE L’ÂME


À Florian Henckel von Donnersmarck

Un poète est bien un ingénieur de l’âme
La seule personne qui puisse en pénétrer
Les mystères les plus profonds En rencontrer
Un est une chance vraiment rare s’exclame

Celui qui pense l’être et qui s’ainsi proclame
Le messager des dieux digne de s’infiltrer
En leur cénacle Je te vois jà folâtrer
T’imaginant l’élu portant leur oriflamme

Honte à toi si tu crois qu’il suffit de trois mots
Vaguement gribouillés comme un simple marmot
Pour posséder toute leur immense sagesse

Et devenir leur grand et unique héraut
Tu es fort risible tels ces vieux généraux
Décorés en arbres de Noël sans tendresse

ÉQUINOXE


À Lena Knauss

Un homme poursuivra toujours celle qu’il aime
Que ce soit au bout du monde ou au fond d’un lac
Au fond d’un bar d’une bouteille de cognac
Si elle disparaît bonjour les gros problèmes

On peut le voir pâlir devenir vraiment blême
Sombrer comme Charles Bukowski ou Kerouac
S’écarter bien loin des plaines paradisiaques
L’esprit égaré au cœur d’étranges dilemmes

Un ange salvateur le protège pourtant
Parsemant son chemin de signes déroutants
Et un beau jour lui fait comprendre ses erreurs

Apaisant ses craintes ses peurs et sa terreur
Agenouille-toi face à lui laissant tes larmes
Couler ce sont elles qui forgeront tes armes

mardi 22 juillet 2025

VUE SUR MER


À Paul Valéry et Hayao Miyazaki

Comme le vent se lève il faut tenter de vivre
Et ce malgré l’État plus ou moins tyrannique
Dans lequel on se le doit Face aux lois iniques
Et aux rires du monde un souffle léger livre

Son lot d’espérance et d’espoirs malgré les ivres
Et tristes errances des pour le moins cyniques
Politiciens ou des prélats sataniques
Qui nous enserrent le cœur plus fort que le givre

Voici maintenant la plus sévère tempête
Emportant tout comme le souffle du Poète
Qui pouvait défaire d’un seul vers des empires

Quand le calme sera revenu n’oublie pas
De remercier Dieu quand simplement tu respires
Quand l’on te propose le plus simple repas

lundi 21 juillet 2025

LIVE AND LET DIE


À Paul McCartney

I Live

Ce qu’il y a de plus important c’est de vivre
De vivre à chaque instant de vivre intensément
De vivre pour vivre vraiment passionnément
Comme un personnage d’un quelconque bon livre

Cela vaut plus qu’une pièce d’or ou de cuivre
Bien plus qu’une fortune amassée posément
Jour après jour tel un simple tas d’excréments
Cherche-toi donc enfin un idéal à suivre

Abandonne tes fers refuse ta prison
Même si tu ne vois ses barreaux ses blasons
Libère ton esprit des ignobles carcans

Et bats-toi pour ta vie car nul ne le fera
Aussi puissant aussi grand aussi éloquent
Soit-il qu’il soit noble ou un vulgaire malfrat

II Let die

Pour pouvoir vivre en paix il faut laisser mourir
Ceux qui doivent mourir ne point vouloir sauver
Ceux qui ne méritent ce cadeau élevé
Qu’est l’existence humaine Aussi il faut chérir

Les lois divines car nous ne pourrons guérir
Ce monde à la fois très étrange et dépravé
Qu’en les suivant à la lettre homme cultivé
Ne sois donc pas de ceux qui veulent les pourrir

Oui ils doivent mourir et cela est ainsi
Cela doit être le moindre de tes soucis
Que ton séjour parmi nous soit empli de joie

Et ne regrette rien car tout est expérience
Que tu dormes sur le pavé ou dans la soie
Vivant dans la misère ou bien la luxuriance

mercredi 16 juillet 2025

LE KALI YUGA


Beaucoup ne le savent pas mais nous vivons l’ère
De Kali celle qui est de loin la plus sombre
Quand tu marches dans la rue méfie-toi de l’ombre
Elle est partout à moins que tu sois héritière

Âme de la lueur la divine lumière
Et que tu aies déjà arpenté les décombres
Les plus effroyables Surtout jamais ne sombre
La délivrance vient de l’intérieur Prière

Il reste des milliers et des milliers d’années
De souffrance pour un jour saisir destinée
Et éveil car c’est quand tout s’avère perdu

Que les soutiens les plus rares inattendus
Se manifestent que d’étranges mains se tendent
Que l’on prend conscience que les dieux nous attendent

mardi 15 juillet 2025

LES CENT NOMS DE DIEU


Les cent noms de Dieu sont ciselés pour toujours
Dans la pierre la plus dure qui soit le cœur
Des hommes et ne sont révélés qu’aux vainqueurs
D’un farouche combat au bout d’un long séjour

Sur cette planète manquant beaucoup d’amour
Où règnent sans fard les plus ignobles moqueurs
Les vulgaires salauds les plus vils arnaqueurs
Cela est le destin gardons donc notre humour

Si tu n’en connais qu’un c’est déjà assez bien
Que tu sois musulman hindou ou chrétien
Prie-le jour après jour tu auras la sagesse

Et peut-être que tu recevras tous les autres
Car elles sont grandes les divines largesses
Oui sois fidèle et sois fort comme les apôtres

LUCY


À Luc Besson

Touchée par la grâce des dieux voici Lucy
La femme tenant au bout des doigts l’avenir
De l’espèce humaine Qui va s’en souvenir
Dans trois millions d’années dans nos cœurs endurcis

Tant de pourquoi tant de comment et tant de si
Sur l’existence la vie et le devenir
Tant de mystères de périls à prévenir
Tant de projets tant de fantastiques récits

Elle sait qu’il est temps pour elle de quitter
Cette réalité sans aucune équité
Aucune morale Son triste sacrifice

Est un si beau cadeau et un si bel exemple
Qu’il mérite bien ce chant sans artifices
Plein de sincérité Construisons-lui un temple

dimanche 13 juillet 2025

LES ARGONAUTES


Ô vous fiers et puissants Argonautes marins
Intrépides vaillants braves et courageux
Comme j’aurais aimé prendre part à vos jeux
À vos aventures en mer sur le terrain

Vous qui savez chasser au loin tous les chagrins
Faire s’éclaircir les ciels les plus orageux
Rendre espoir aux esprits épeurés ombrageux
J’envie la force qui naît de vos bras vos reins

Vous l’avez conquise l’éclatante Toison
Ô héros immortels étrangers aux poisons
De l’oncle de Jason le lâche Pélias

Héraclès Télamon Thésée Pélée Orphée
Castor Pollux et bien d’autres dont Augias
Vos doux noms sont gravés sur ce divin trophée

vendredi 11 juillet 2025

MÉDÉE


À Pier Paolo Pasolini

Elle chante Médée elle chante Médée
Oui elle chante mais point comme la Callas
Non point pour le plaisir mais pour voiler sa face
Connaissant ses crimes cette dévergondée

Aucune grâce ne lui sera accordée
Car jamais le sang qui a coulé ne s’efface
Elle le sait pouvant à peine dans la glace
Croiser son image de prêtresse ridée

Même les flammes ne peuvent calmer ta rage
Où trouveras-tu donc la paix loin des mirages
De ta folie pauvre et étrange créature

Sorcière ta magie t’aura finalement
Perdue ainsi que ta noble progéniture
Mais ta légende nous est parvenue vraiment

L’HOMME QUI MURMURAIT


Qui se souvient de cet homme qui murmurait
Seul dans sa chambre et qui régissait notre monde
Tentant de déverser de l’amour sur l’immonde
Masse grouillante des êtres n’étant pas prêts

Qui se souvient de cet homme qui murmurait
Seul dans la rue et qui refusait cette ronde
Qui nous enserre qui nous maltraite et nous gronde
Tels des enfants perdus au cœur de la forêt

Oui qui se souvient de ces hommes qui dansaient
Sans musique et qui sans rien spécifier pensaient
Nous apprendre quelque chose nous rendre espoir

Personne et c’est mieux car il est bien des mystères
Qu’il nous faut découvrir par nous-mêmes un soir
Ou matin au soleil dans la pénombre austère

dimanche 6 juillet 2025

NOSFERATU


À Friedrich Wilhelm Murnau

Alors que la peste sévissait à Wisborg
Tu ne te souciais point ô grand Nosferatu
De la très belle Ellen qui allait perdre tout
En succombant à tes attentes de cyborg

Je te vois sourire ô vil démon plein de morgue
Pensant avoir vaincu abattant tes atouts
Mais voici le soleil initiant ta toux
Repoussant ton ombre au son des tambours des orgues

Tu te nourrissais de sang élixir de vie
En suivant tes pulsions en suivant tes envies
Au pays obscur des spectres et des fantômes

Malheur à qui passait le petit pont de bois
Séparant les mondes séparant les royaumes
Au loin j’entends le cri de l’oiseau du hautbois

samedi 5 juillet 2025

LA RÉSISTANCE


À Skillet

Élevons nos cœurs et nos âmes pour enfin
Nous rendre compte que l’amour est la réponse
À tout oui la réponse ultime à ces semonces
Que nous adressent les démons mourant de faim

Ils veulent nous chasser loin jusques aux confins
De cette terre ce monde qui nous engonce
Qui nous enserre de son lierre de ses ronces
Leur seul but est de nous emmener vers la fin

Ils ne nous vaincront point car notre résistance
Sera toujours la plus forte comme ces stances
Le prouvent si vous en doutiez encore un peu

Même un train lancé sur nous à pleine vitesse
Ne pourrait détruire nos défenses pompeux
Présomptueux ayant perdu toute noblesse

L’AURORE


À Friedrich Nietzsche

Ô toi grand philosophe incompris par son temps
Et même les suivants voici un grand hommage
Que je te rends ici ô enchanteur ô mage
Tes mots sont si beaux ces mots que l’on aime tant

Voilà le bon soleil il se lève exaltant
Ouvrons un nouveau livre osons un neuf ramage
Qui n’entraînera plus de quelconques dommages
Préparons-nous pour cet univers palpitant

L’esprit crée le monde malheur à qui l’ignore
Il est enfin venu le moment de l’aurore
Crépuscule pour les faux dieux plébéiens

Oui c’en est bien fini du vieux mal du vieux bien
La liberté entre tout comme la grandeur
Prosternons-nous avec respect point de candeur

ADÉLAÏDE


À Maurice Ravel

Instrument de métal sois fière Adélaïde
Ta mission fut remplie avec grande bravoure
Voici maintenant le temps du repos savoure
C’en est fini enfin des visions morbides

Sur le front à Verdun les esprits étaient vides
Tu portais nos frères vers d’affreux carrefours
D’un côté la vie de l’autre la mort ses fours
Entre les deux blessés au visage livide

Que tu évacuais grâce à tes quatre roues
Sans jamais te plaindre ni sans mauvaise moue
Nous admirons encore aujourd’hui ton courage

Alors que ne régnaient que la folie la rage
Au-delà des obus de la morne mitraille
Il nous faut regarder tout au fond des entrailles

mercredi 2 juillet 2025

ÉCOUTE TOUT LE MONDE


Tu te dois d’écouter tout le monde vraiment
Avant de te forger une simple opinion
Tu ne peux mépriser aucune réunion
Si tu n’y assistes pas comme un être aimant

J’imagine déjà ton triste bégaiement
Face à cette pourtant innocente injonction
En sachant que tu ne passeras à l’action
Remisant au placard tes convictions gaiement

Les certitudes sont ennemies de raison
Et qui ne veut savoir a l’esprit en prison
Avant de juger qui que ce soit prends la peine

De marcher dans ses pas ne fût-ce qu’un instant
Chassant au loin de toi ta déplorable haine
Afin de comprendre le pourquoi le comment

LADY GODIVA


Tous se souviennent de ta folle chevauchée
Ô lady Godiva de ton si beau corps nu
Traversant Coventry sur un cheval chenu
Pour toi toutes les rues de fleurs furent jonchées

La population par les impôts asséchée
Levés par ton mari un comte malvenu
Prit espoir quand comme en un songe saugrenu
Elle te vit ainsi sur l’animal perchée

Tu ne te doutais point qu’on parlerait de toi
Près de mille ans après cela laisse pantois
L’on doit ta légende à un brave chroniqueur

Qui n’imaginait pas non plus un tel succès
De nombreux peintres ont aussi mis tout leur cœur
À te représenter sans jamais nul excès

mardi 1 juillet 2025

NAPOLÉON


À Christian Clavier

De tous les hommes tu es bien l’un des plus grands
Toi dont on disait que tu n’irais pas très loin
C’est à la force de ton esprit de tes poings
Que tu t’élevas pour contester les tyrans

Qui ne doivent qu’au sang leur histoire leur rang
Tu ne voulais que la paix nombre de témoins
Peuvent en attester Ils crachent néanmoins
Sur ta souvenance et celle des vétérans

Sans toi qui connaîtrait Eylau Borodino
La Bérézina les plaines de Waterloo
Mais ton plus beau succès c’est le Code civil

Qui est la base des lois des États modernes
Ta fin fut digne d’un tragique vaudeville
Sur une triste île à la lueur des lanternes

ANASTASIA


Mais où te caches-tu donc belle Anastasia
Si tu n’es pas au fond d’une nauséabonde
Fosse marécageuse et où le fiel abonde
As-tu vécu ta vie en une fantasia

Perpétuelle ou bien à l’ombre des thuyas
Trimant le jour durant comme une furibonde
Pour quelques pièces d’une humeur moribonde
As-tu connu l’amour celui des camélias

J’espère que tu as pu tracer ton chemin
Même si d’obscurs et poussiéreux parchemins
Nous disent que tu n’as point quitté la Russie

Un moine vérolé un peu libidineux
T’a-t-il emmené à Paris sans minutie
C’est ce que j’ai envie de croire soupçonneux

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