samedi 5 juillet 2025

L’AURORE


À Friedrich Nietzsche

Ô toi grand philosophe incompris par son temps
Et même les suivants voici un grand hommage
Que je te rends ici ô enchanteur ô mage
Tes mots sont si beaux ces mots que l’on aime tant

Voilà le bon soleil il se lève exaltant
Ouvrons un nouveau livre osons un neuf ramage
Qui n’entraînera plus de quelconques dommages
Préparons-nous pour cet univers palpitant

L’esprit crée le monde malheur à qui l’ignore
Il est enfin venu le moment de l’aurore
Crépuscule pour les faux dieux plébéiens

Oui c’en est bien fini du vieux mal du vieux bien
La liberté entre tout comme la grandeur
Prosternons-nous avec respect point de candeur

ADÉLAÏDE


À Maurice Ravel

Instrument de métal sois fière Adélaïde
Ta mission fut remplie avec grande bravoure
Voici maintenant le temps du repos savoure
C’en est fini enfin des visions morbides

Sur le front à Verdun les esprits étaient vides
Tu portais nos frères vers d’affreux carrefours
D’un côté la vie de l’autre la mort ses fours
Entre les deux blessés au visage livide

Que tu évacuais grâce à tes quatre roues
Sans jamais te plaindre ni sans mauvaise moue
Nous admirons encore aujourd’hui ton courage

Alors que ne régnaient que la folie la rage
Au-delà des obus de la morne mitraille
Il nous faut regarder tout au fond des entrailles

mercredi 2 juillet 2025

ÉCOUTE TOUT LE MONDE


Tu te dois d’écouter tout le monde vraiment
Avant de te forger une simple opinion
Tu ne peux mépriser aucune réunion
Si tu n’y assistes pas comme un être aimant

J’imagine déjà ton triste bégaiement
Face à cette pourtant innocente injonction
En sachant que tu ne passeras à l’action
Remisant au placard tes convictions gaiement

Les certitudes sont ennemies de raison
Et qui ne veut savoir a l’esprit en prison
Avant de juger qui que ce soit prends la peine

De marcher dans ses pas ne fût-ce qu’un instant
Chassant au loin de toi ta déplorable haine
Afin de comprendre le pourquoi le comment

LADY GODIVA


Tous se souviennent de ta folle chevauchée
Ô lady Godiva de ton si beau corps nu
Traversant Coventry sur un cheval chenu
Pour toi toutes les rues de fleurs furent jonchées

La population par les impôts asséchée
Levés par ton mari un comte malvenu
Prit espoir quand comme en un songe saugrenu
Elle te vit ainsi sur l’animal perchée

Tu ne te doutais point qu’on parlerait de toi
Près de mille ans après cela laisse pantois
L’on doit ta légende à un brave chroniqueur

Qui n’imaginait pas non plus un tel succès
De nombreux peintres ont aussi mis tout leur cœur
À te représenter sans jamais nul excès

mardi 1 juillet 2025

NAPOLÉON


À Christian Clavier

De tous les hommes tu es bien l’un des plus grands
Toi dont on disait que tu n’irais pas très loin
C’est à la force de ton esprit de tes poings
Que tu t’élevas pour contester les tyrans

Qui ne doivent qu’au sang leur histoire leur rang
Tu ne voulais que la paix nombre de témoins
Peuvent en attester Ils crachent néanmoins
Sur ta souvenance et celle des vétérans

Sans toi qui connaîtrait Eylau Borodino
La Bérézina les plaines de Waterloo
Mais ton plus beau succès c’est le Code civil

Qui est la base des lois des États modernes
Ta fin fut digne d’un tragique vaudeville
Sur une triste île à la lueur des lanternes

ANASTASIA


Mais où te caches-tu donc belle Anastasia
Si tu n’es pas au fond d’une nauséabonde
Fosse marécageuse et où le fiel abonde
As-tu vécu ta vie en une fantasia

Perpétuelle ou bien à l’ombre des thuyas
Trimant le jour durant comme une furibonde
Pour quelques pièces d’une humeur moribonde
As-tu connu l’amour celui des camélias

J’espère que tu as pu tracer ton chemin
Même si d’obscurs et poussiéreux parchemins
Nous disent que tu n’as point quitté la Russie

Un moine vérolé un peu libidineux
T’a-t-il emmené à Paris sans minutie
C’est ce que j’ai envie de croire soupçonneux

lundi 30 juin 2025

CRIME ET CHÂTIMENT


À Fiodor Dostoïevski

Tout crime mérite sa peine la misère
Étant rarement le triste fruit du hasard
Le temps du repentir chassera le blizzard
De tes sentiments ô meurtrier au rosaire

Oui tu t’es pris pour un instant pour le Kaiser
Mais maintenant je te vois trembler tel César
Devant Brutus son fils Oh comme un maquisard
Tu dois vivre sans nul confort dans le désert

Qui donc te sauvera Un ange ou une femme
Comment échapper au destin qui nous affame
Avoue tes méfaits et tu seras pardonné

Si tu ne le fais pas tu seras pour toujours
Importuné par ta conscience abandonné
Par ta raison poussé vers l’infernal séjour

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