lundi 29 octobre 2012


Nos vies sont comme
les pages d'un livre
que le vent s'amuse
à tourmenter


Elle descend
tout doucement
ses autoportants
dévoilant
en passant
ses sentiments

Brigitte



Berceuse de mes nuits je
Rêve d'un amour
Immortel auprès de
Gaïa notre mère
Insouciante de nos ébats
Tu es pour moi
Tout mon espoir toute mon
Espérance ma raison de vivre


jeudi 25 octobre 2012


Écrire aujourd'hui
pour ne plus jamais
avoir à le faire
demain


Mon bonheur
repose
au sein
d'une chambre
minuscule

que je ne veux plus
quitter
pour pouvoir observer
en paix le monde
qui s'agite

au travers
de ses fenêtres


Assis sur le rebord du monde
le Gardien des Temps
passe ses heures
à remplir
des pages et des pages
à la fois
pour se souvenir et oublier


Ô Dieu des Poètes
Garde-nous humbles

mercredi 24 octobre 2012


Le Poète, par la force de son esprit et celle de la puissance créatrice qui l'habite, agit directement sur le monde.

Serai-je alors assez sage ?



Tout mon être
se consume
d'amour

Être loin d'elle
m'est
insupportable

Je voudrais
la couvrir
de chaînes

Pour que jamais
au loin
elle ne s'envole

Mais c'est mon propre
cœur
qu'ainsi j'enchaîne

Au déferlement
de la mer
de mes sentiments

Je sais qu'un jour
elle souhaitera
reprendre sa liberté

Mais serai-je alors
assez sage
que pour la lui accorder ?


lundi 22 octobre 2012


Avant même le Verbe était la Poésie...
La Poésie originelle, brute, n'était ni mots, ni musique, ni laideur, ni beauté...
Elle était, tout simplement...


Seul l'artiste
connaît
la valeur
de ses œuvres

vendredi 19 octobre 2012

LE DAMNÉ



Cela fait bien longtemps
que je ne reconnais
plus les gens

Je vis dans un brouillard
entouré d'ombres
qui me sourient

Le temps qui passe
n'a aucune prise
sur moi

Ma vie est
un manège
qui tourne sans fin

Je vis et revis
inlassablement
les mêmes vicissitudes

Je ne trouve
de repos
nulle part

Même au sein
des couches
les plus moelleuses

Mourir
tout comme aimer
m'est interdit

Mes jours
et mes nuits
sont interminables

La peur et l'angoisse
nouent ma poitrine
à chaque instant

Je mange sans goût
je bois sans soif
sorte de Tantale moderne

Être insignifiant
perdu au milieu
des insignifiants

Je marche sans but
dans des villes
fantomatiques ou surpeuplées

J'arpente les mers
gravis les montagnes
chevauche les continents

Où que je sois
je suis seul
sans savoir pourquoi

Quelles atrocités
ai-je bien pu
commettre

Pour être ainsi
condamné
même le sort

De Prométhée
sur son rocher
me semble enviable

J'espère
un Héraclès
pour chasser

L'aigle assoiffé
qui me tourmente
et briser mes chaînes

En attendant
la course folle
continue

Et m'emporte
vers de nouvelles
souffrances


mercredi 17 octobre 2012


À trop s'aimer
on finit souvent
par se déchirer


Nous avons fait un long chemin pour parvenir où nous sommes.
Mais nous avons la fâcheuse tendance à oublier qu'il nous reste un chemin tout aussi long à parcourir...

mardi 16 octobre 2012

La Dame du Bois



Elle est venue
vers moi
la Dame
du Bois

Elle a pris
mes lèvres
et guéri
mon âme

d'une trop longue
tristesse

Dryade logeant
au sein d'un bouleau
ou d'un peuplier

Elle s'est donnée sans compter
et vers la vie m'a emporté


lundi 15 octobre 2012


Le plus grand secret de la poésie se trouve captif et reclus en l'écrin du silence.


J'ai brisé tous les charmes tous les envoûtements
tout ce qui nous empêche d'être totalement vivant

ces nuages de fumées qui nous entourent
ceux qui nous disent à chacun son tour

ceux qui pensent qu'il n'y a pas d'amour
au fond des yeux des femmes qui se donnent

pleinement sans compter
et s'en vont au petit matin
sans le moindre chagrin

Je sais que tu es là
quelque part
au fond de mon cœur

Tu m'accompagnes où que j'aille
tu es mon feu ma chaleur


Lire
Écrire
Vivre
Aimer
Agir
Contempler
Dieu
L'éternité
Le silence
L'absolu
L'immensité
des sphères
Les espaces clos
Les nuages
et le soleil
la pluie de novembre
et les feuilles d'automne


vendredi 12 octobre 2012


Je pense que...
Ne serait-ce point là
le début
de
la folie ?


Fuis les honneurs
comme la peste
ils ne sont que
le début du malheur

jeudi 11 octobre 2012


Le silence perce la nuit
de son cri
déchirant


Mes mots ne sont pas les miens
Mon corps n'est pas le mien
Je n'existe pas
Et pourtant
Je suis là


Le poète
se doit
d'être
patient

Et ne devrait
prendre la plume
que lorsque
les Puissances Invisibles
le lui ordonnent


Je me souviens
d'un oiseau blanc
qui illuminait
la Nuit


Du plus profond
de la nuit
une voix s'élève

Ce n'est pas 
la mienne
ni la vôtre

C'est celle
du
Poète

Juge
éternel
s'il en est


Le poète
se dresse
au sommet
d'une falaise

Il est
le gardien
entre
deux mondes

Il chante
dans l'obscurité
pour nos âmes
sauver

D'une chute
inévitable
due
à nos péchés

C'est lui
et lui seul
qui sonde
l'insondable

Sa voix
est celle 
des anges
et des sages

Des fous
et des démons
qui veulent nous
voir sombrer

Il est témoin
et quand il parle
même le ciel
tremble

Car dans sa gorge
ce n'est pas
un simple individu
qui s'agite

Mais l'ensemble
des Juges
ceux de la Terre
et des Enfers

lundi 8 octobre 2012


Il est des histoires qui se terminent avant même que d'avoir commencé.

lundi 1 octobre 2012

L'INGÉNIEUR



En cette fin d'après-midi, alors que je me prélassais et prenais le soleil sur un banc dans un parc à Ostende, j'ai été abordé par un vieux SDF.
(J'aime bien côtoyer les pouilleux. Pas trop souvent, bien sûr, mais de temps en temps...)
Comme d'habitude, il a commencé à me raconter sa vie. Il a d'abord sorti de la poche de sa chemise défraîchie une vieille photo jaunie qu'il porte toujours sur son cœur ; il m'a montré avec fierté le visage illuminé qu'il arborait à un peu plus de vingt ans lors de la remise des diplômes.
INGÉNIEUR ! Il se voyait déjà au bord de la piscine de sa villa, ou encore au volant d'une luxueuse voiture de sport... Comme il avait déchanté, me raconta-t-il, lorsqu'il reçut sa première fiche de paye, ou lorsqu'il découvrit le bureau miteux dans lequel il allait devoir passer près de vingt années...
L'anecdote la plus amusante dont il me fit part fut la manière dont il débarqua sur son premier lieu de stage, non loin du canal de Panama : vêtu d'un costume rouge carmin et chaussé de mocassins vernis blancs et noirs, tout en s'écriant : "Oh, mon Dieu ! Mais il y a plein de boue ici !", ce qui fit bien rire tous les ouvriers présents... Ce n'est qu'au soir qu'on le retrouva ; il s'était caché dans les toilettes pour pleurer... C'est le contremaître qui réussit à l'en extraire en lu susurrant un subtil : "Allez, fils, on est tous passés par là !"
Après cette expérience décevante et peu concluante, il décida de se spécialiser dans l’ingénierie aéronautique.
Il fut rapidement engagé par un célèbre avionneur américain. Tout ce passa pour le mieux pendant quinze ans : il s'était marié avec une immigrée polonaise, et était sur le point de régler les dernières traites de leur superbe appartement de 38 m². Jusqu'au jour où 3 avions de compagnies différentes qui employaient le B-749 s'écrasèrent en moins de deux semaines, sans aucune raison apparente, emportant avec eux pas moins de six cents vies humaines. Tous les B-749 sillonnant les cieux du monde entier (on en comptait pas moins de 840 000) furent interdits de vol jusqu'à nouvel ordre.
L'enquête dura plus de cinq ans avant que l'on ne trouve ce qui avait causé ce drame. L'analyse des boîtes noires n'apporta aucun éclaircissement... Des centaines de spécialistes furent engagés pour examiner à la main les décombres rassemblés dans d'immenses hangars prévus à cet effet.
On finit par découvrir que la cause de ces trois accidents était un petit vérin hydraulique qui s'était rompu et avait endommagé un des réservoirs principaux qui était situé dans l'aile droite de chacun de ces avions.
À partir de là, la filière fut vite remontée, et, par un beau matin ensoleillé, des policiers fédéraux se saisirent de tous les documents et du matériel informatique se trouvant dans le bureau de notre malheureux infortuné... C'était lui, en effet, qui avait été chargé, à l'époque, du développement et de vérifier les calculs des tests de résistance de cette pièce minuscule.
- Ils leur fallait un coupable, et ce fut moi, vous comprenez ?
- Oui, je comprends qu'il soit difficile d'être considéré comme le bouc émissaire de toute cette affaire.
- Oh non, Monsieur, le plus dur dans cette affaire, me dit-il en sanglotant, c'est d'avoir envoyé à l'homologation ces foutus calculs une semaine plus tôt pour pouvoir partir en vacances dans le Montana...
Sur ce, il s'enfuit en courant...


Nombre total de pages vues