mercredi 31 juillet 2019

Éthique et Justice


Nous sommes nombreux, parmi les êtres qui aimons à fréquenter pour diverses raisons les lieux où les hommes rendent ce qu'ils appellent communément la justice, à constater que les différents juges ne considèrent plus le délit en tant que tel comme critère le plus important dans l'énoncé de la sévérité de la peine mais bien le caractère en lui-même du contrevenant. Ne voit-on ainsi pas souvent une condamnation rendue plus lourde et pleinement justifiée noir sur blanc en raison du manque d'empathie ou de l'attitude asociale de la personne coupable ? Une observation étrangement plus fréquente plus le niveau d'autorité est bas. Comment, par exemple, ne pas regretter de voir un arracheur de sacs récidiviste mais néanmoins plus ou moins bien intégré dans sa communauté blâmé de la même manière qu'un pauvre hère vivant sous la tente au coin d'une rue et ayant chapardé un simple morceau de pain pour assurer sa subsistance ? Ou, dans un autre domaine, un philosophe s'attaquer à la justesse du combat d'une petite jeune fille parce que cette dernière ressemble à un cyborg froid et dénué de toute forme d'émotion ? Et oserons-nous rappeler en ces lignes que la lutte contre l'asociabilité fut l'un des chevaux de bataille du personnage le plus haï du vingtième siècle ?

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