lundi 30 juin 2025

CRIME ET CHÂTIMENT


À Fiodor Dostoïevski

Tout crime mérite sa peine la misère
Étant rarement le triste fruit du hasard
Le temps du repentir chassera le blizzard
De tes sentiments ô meurtrier au rosaire

Oui tu t’es pris pour un instant pour le Kaiser
Mais maintenant je te vois trembler tel César
Devant Brutus son fils Oh comme un maquisard
Tu dois vivre sans nul confort dans le désert

Qui donc te sauvera Un ange ou une femme
Comment échapper au destin qui nous affame
Avoue tes méfaits et tu seras pardonné

Si tu ne le fais pas tu seras pour toujours
Importuné par ta conscience abandonné
Par ta raison poussé vers l’infernal séjour

RHAPSODIE DE BOHÊME


À Freddie Mercury

Oh mais qui donc voudrait vivre éternellement
Mais qui donc voudrait voir s’éteindre ses amants
L’un après l’autre sans pouvoir aimer vraiment
Voir tous ses compagnons partir certainement

Nous avons à peine le temps de trouver une
Place que déjà il nous faut grande infortune
Nous en aller vers de froides nouvelles lunes
Abandonnant toutes nos haines nos rancunes

C’est la destinée qui le veut ainsi nous n’y
Pouvons absolument rien Voici l’infini
Qui nous ouvre les bras offrons-lui donc nos lèvres

Et tâchons de passer au travers de nos larmes
De nos aigreurs de nos folies et de nos fièvres
Nous nous devons de ne jamais rendre les armes

dimanche 29 juin 2025

MÉLANCOLIE DES QUAIS


Ah voir les grands vaisseaux qui s’éloignent au loin
Ou les véloces trains partir vers l’horizon
Transportant de bien obscures cargaisons
Voilà qui résonne comme un gros coup de poing

Dans l’esprit et le cœur Une odeur de benjoin
Ou de cardamome d’autres exhalaisons
Exotiques peuvent nous porter à foison
Vers des univers que nous ne soupçonnons point

Je m’assieds contemplant ces colosses d’acier
Qui s’agitent tels de surprenants balanciers
Et tous ces étrangers venus d’on ne sait où

Peut-être qu’un jour moi aussi je partirai
Vers d’inconnus pays en janvier ou en août
Sans le moindre sou ni rien à espérer

jeudi 26 juin 2025

L’AMÉTHYSTE


Posée aux pieds d’Hathor une belle améthyste
Offrait à tous les cœurs ses rayons éclatants
Et chassait tout au loin les êtres inquiétants
Qui ne se reposent jamais ces ombres tristes

Cette reine de temps en temps en vraie puriste
Jetait un œil aimant vers sa compagne tant
Adorée et sage Un dieu grec on le prétend
Lui donna ses tons en magistral coloriste

Alors qu’il poursuivait ardemment une nymphe
Celle-ci fut changée son corps son sang sa lymphe
En statue de cristal sur laquelle il versa

Une amphore de vin pour se faire amnistier
Un grand silence se fit un très vieux forçat
Entra se prosterna Qui voudrait le châtier

LE CRI LOINTAIN DE L’HÉMYONE


À Auguste de Villiers de L’Isle-Adam

Entends-tu au loin le cri de ce bel hémyone
Qui gambadait jadis là tout auprès de toi
Égayant et ta vie et ta route matois
Petit bourgeois qui plus jamais ne te questionne

Te souviens-tu de lui qui chasser les lionnes
Pouvait ou trouver de l’eau te laissant pantois
Oui c’était ton ami il partageait ton toit
Mais il est parti pour fuir tes humeurs grognonnes

Tu pleures maintenant tu es si riche et seul
Tu penses déjà à ton vierge et pur linceul
À ce mausolée que nul ne visitera

Vas-y cours cours cours va enfin le retrouver
Abandonne ton or ton décor d’opéra
Pour ne pas finir comme un triste réprouvé

mardi 24 juin 2025

LE VAGABOND


Ses chausses sont trouées au triste vagabond
Il marche les pieds nus en traînant un chariot
Où il conserve ce qu’il possède Un idiot
Le montre du doigt en riant nauséabond

Il en a vu tant de ses frères moribonds
Ne point se réveiller pire des scénarios
Et peu se sortir de la rue a contrario
Eux qui donneraient tout pour de l’eau sentir bon

Je le vois à présent assis devant l’église
Un passant s’arrête et lui tend une valise
Oh stupeur dedans un pantalon propre et neuf

Une chemise des bas de laine et des slips
Des godillots en peau douce et lisse de bœuf
Un brin de tabac et une bien belle pipe

lundi 23 juin 2025

LES ZOMBIES


Ils marchent sans but et sans aucune raison
Ils sont simplement des jouets entre les mains
D’un quelconque démon Évite leur chemin
Car leur présence est un véritable poison

Si tu t’approches trop ce sera l’oraison
Funèbre car ils sont d’illustres assassins
Pouvant briser nuque et reins comme un spadassin
Aguerri Leurs crocs sont sans nulle guérison

Si tu es mordu tu deviendras l’un d’eux
Tu arpenteras les rues en monstre hideux
Mû par la soif de sang et par de bas instincts

Fuis donc vite au plus loin si jamais tu les croises
Peut-être seras-tu maître de ton destin
Et que tu parviendras à éviter les noises

samedi 21 juin 2025

UN HOMME D’EXCEPTION


À Russell Crowe et John Nash

Passant ses journées à découper des journaux
Il s’est construit un monde où ne règne que faux
Chimère et illusion mais cela pour aider
Son esprit fortement atteint et dégradé

À supporter la vie Des spasmes saccadés
L’ont peut-être sauvé cet homme débridé
Mêmement décharné qu’un très petit moineau
Ayant oublié ses amis tout ce qu’il faut

Qu’il a frôlé la mort ce jeune écervelé
À trop vouloir compter et dans d’échevelés
Théorèmes perdre sa santé sa raison

Mais ses délires ne furent finalement
Pas si vains permettant de pousser les cloisons
Du savoir un peu plus loin sans ménagement

LES BASAJAUNAK


À Luis Salazar

Ô vous doux géants qui nous offrez protection
Au cœur de la forêt tout au bord des ruisseaux
Comme au sein des touffus espaces d’arbrisseaux
Recevez bien ici ma profonde affection

Vous tenez à garder l’illustre perfection
Des endroits qui vous sont confiés Vos grands pinceaux
Vous font arpenter ces domaines ces berceaux
De vie avec preste joie sans nulle abjection

Ô beau Pays basque vénère ces amis
Qui travaillent comme de petites fourmis
Pour que tes montagnes se dressent fièrement

Châteaux de sable et de sel dominant le ciel
Qu’ils nous pardonnent nos malheureux errements
Nous qui sommes mus par des élans démentiels

vendredi 20 juin 2025

CHÉRIS TES ENNEMIS


Chéris tes ennemis ce sont eux qui te font
Grandir jour après jour Leur haine si profonde
Ne peut t’atteindre toi qui n’es point de leur monde
Tout comme leurs rires de médiocres bouffons

Sois placide ils seront vaincus par des typhons
Et tant de fléaux de Dieu qui tous les cœurs sonde
Arme-toi de calme et de patience féconde
Et tu les verras tous sombrer dans les bas-fonds

Vient un moment où il faut passer à la caisse
Où les gueux courbent le dos face à la noblesse
Car s’ils sont coupables ils seront bien châtiés

Regarde-les déjà à genoux pleurnicher
En disant qu’ils n’ont rien fait ces vils flibustiers
Qui ont passé leur vie à cracher et tricher

jeudi 19 juin 2025

ATHÉNA


Pallas Athéna la déesse aux grands yeux pers
Est toujours aux côtés des plus vaillants guerriers
Qu’ils soient des archers qu’ils aient pied à l’étrier
Qu’ils meuvent une simple épée ou une paire

Reine de la raison des dieux la conseillère
Tout le monde connaît sa divine colère
Et sait qu’il vaut mieux ne jamais la contrarier
Elle peut d’un souffle nombre d’âmes charrier

Elle est si parfaite que nul ne peut rêver
Plus belle compagne par un beau jour trouver
Ne lui conteste point sa somptuosité

Car d’interminables conflits ont commencé
Par des sacrilèges de ce triste acabit
Ainsi nullement ne dénigre son habit

mercredi 18 juin 2025

LA PORTE DU PARADIS


À Robert Zimmerman

Le grand jour est venu oui vraiment je le sens
Tout devient sombre et je n’ai plus besoin de rien
Adieu les armes les masques de comédien
Je n’ai plus de forces et je suis comme absent

Mon vieux cœur ralentit et bouillonne mon sang
Je pense à ma vie moi qui fus un bon gardien
De la paix moi qui ai coffré bien des vauriens
Que vont devenir mes fils ces adolescents

Je frappe à la porte du paradis maman
J’aimerais te revoir pour un simple moment
Quelqu’un répondra-t-il Quelqu’un ouvrira-t-il

Je ne sais que faire Voici une lumière
Les battants s’écartent Tout me semble futile
Je suis en équilibre et j’entends des prières

mardi 17 juin 2025

UNE PROFESSION DE FOI


Dieu est vivant et vit parmi nous j’en témoigne
Aujourd’hui et toujours Il nous suit pas à pas
Et connaît chacun de nos actes Du trépas
Il nous libère et les maux et plaies Il éloigne

Solennellement oui je promets avec poigne
De Le servir et Le craindre comme un papa
Au cœur des tempêtes c’est Lui le seul compas
Qui puisse nous guider l’unique qui nous soigne

Il a donné ses saints livres aux fiers humains
Pour qu’ils courbent le cou et joignent les deux mains
Avec humilité cédant leur arrogance

Bible Coran Veda tous sont grande sagesse
Et doivent être lus avec grande élégance
Quoi que tu fasses Il t’offrira ses largesses

lundi 16 juin 2025

RIEN N’EST VRAIMENT FINI


À Céline Dion

Dès l’instant où nos voix chantent à l’unisson
Rien n’est vraiment fini Tu peux être si loin
Au bout d’un continent truffé de maringouins
Ou sur une planète opaque nos frissons

Seront bien les mêmes sans perdre aucun soupçon
De nos émotions du premier jour tout au coin
De ce feu si ardent le ciel en est témoin
Tout comme de nos jeux insouciants polissons

Oui ferme les yeux et je serai là vraiment
Auprès de toi à tes côtés tel un amant
Un ami un frère n’oublie jamais cela

Car viendront des jours où les lourds nuages gris
Te sembleront épais si épais qu’au-delà
Tu ne pourras rien voir Ne sois donc pas aigrie

À JEAN RACINE


Ô toi le plus pur des tragédiens français
Que j’aime parcourir tes textes si géniaux
Excellemment construits où les grands idéaux
Ne sont jamais absents Sois fier de ton succès

En ta compagnie nous gagnerons les procès
Faits à l’alexandrin prince des poétereaux
Et des plus illustres Tes mots sont des vitraux
Pour nos esprits nos cœurs pour crever nos abcès

Pour l’éternité l’on se souviendra des vers
Que tu as composés Que chante l’Univers
Et ta gloire et ton nom sans rien oublier

Tu dus te courber face à un très puissant roi
Mais il te respectait et fut un bouclier
Pour toi tout au long de ton dur chemin de croix

LE PILOTE



Il est mort le pilote en fonçant dans le mur
Guidé par la grande dame blanche et vierge
Tous les dimanches viens donc allumer un cierge
Pour les honorer et assurer leur futur

Car c’est dans l’au-delà ce monde ô combien sûr
Vers lequel les âmes les plus pures convergent
Qu’ils joutent à présent armés d’une flamberge
Ou d’un étincelant volant au ton azur

Enterre cette fin volontaire et atroce
Et songe plutôt aux ailes de l’albatros
Qui le soutiennent pour un très long temps encore

Oui songe aux victoires qui désormais l’attendent
Sur d’inconnus circuits pavés de flammes d’or
Et d’enchantements bien dignes de Brocéliande

dimanche 15 juin 2025

LES FRUITS DE LA PARESSE


À Eugène Marsan

Les poèmes sont-ils les fruits de la paresse
Comme certains aiment tant à les qualifier
Faut-il des écrivains exaltés se méfier
Écarter les jeunes de leurs tendres caresses

Assurément car ils peuvent par maladresse
Encourager ceux-ci à enfin déifier
Autre chose que la matérialité
Voire même à penser avec grande allégresse

Envisagez-vous les dégâts sur la conscience
Donner aux gamins un semblant de clairvoyance
Alors oui brûlons-les vite avec leurs auteurs

Bannissons toutes les formes de création
Afin de ne jamais prendre aucune hauteur
Et de ne point troubler la douce agitation

samedi 7 juin 2025

LE MAÎTRE DU TEMPS


Craignez sa colère car il est intraitable
Le grand maître du temps Vous vous croyez plus fort
Il se jouera de vous sans aucun effort
Vous vous pavanerez Ce sera regrettable

Il n’est d’être qui soit plus que lui respectable
Mais vous n’écoutez pas vous croyant matador
Alors que vous n’êtes que poussière d’or
Entité précieuse nullement redoutable

Mille de vos vies ne sont pour lui que secondes
Tu ris tu chantes tu joues tu te dévergondes
Puis lentement tu meurs sans rien te demander

Il t’observe tu le nargues et le méprises
Il est trop patient et ladre de réprimandes
Alors que s’il le veut d’un seul mot il te brise

vendredi 6 juin 2025

L’ABSINTHE


Ah infâme boisson qui des plus grands poètes
A pris possession les conduisant vers la mort
Une mort assez lente et pleine de remords
Où sont-ils tous les vers ruinés dans tes tempêtes

As-tu songé à ces lecteurs pourtant honnêtes
Que tu as privés de ce simple réconfort
Deux ou trois mots pouvant avec très peu d’effort
Embellir ou sauver une vie pas très nette

Oui toi que l’on nomme la petite fée verte
Tu peux être fière l’on te doit bien la perte
D’âmes sensibles et de parfaits inconnus

Ton savant mélange que seuls les herboristes
Maîtrisaient a trompé tellement d’ingénus
Que nul pardon ne peut t’être accordé Sois triste

SHAKE IT OFF


À Taylor Swift

Débarrasse-toi de ces êtres qui encombrent
Tes nuits et qui cachent ternissent ton soleil
Tu risques sinon de perdre le doux sommeil
Et de voir tes rêves devenir des décombres

Ne te soucie pas de leurs gras rires sans nombre
Trace ton chemin dans le plus simple appareil
Dénudes-y ton âme et cueille à ton réveil
Chaque matin les fruits les plus doux les moins sombres

Ils sont partout monstres assoiffés de venin
Se tortillant comme des cafards léonins
N’ayant rien réussi ni tenté dans leur vie

Ils portent leurs échecs comme une pierre au cou
Et veulent se venger de leurs inassouvies
Ambitions ce qui est vraiment triste beaucoup

jeudi 5 juin 2025

L’ARGENT


En ce monde l’argent est l’ultime fléau
Il détruit vraiment tout la vie la joie l’honneur
C’est le sang de Satan le plus grand ricaneur
Il pousse si vite t’appâte à son gluau

Tu peux le voir partout peu nourrissant gruau
Si tu y goûtes il deviendra gouverneur
De ton existence et ton bel empoisonneur
Tu en voudras toujours plus Adieu idéaux

Tu te croiras puissant fort et intelligent
Jusques au jour où tu comme un simple indigent
Viendras pleurnicher la perte de tes amours

Il peut bâtir bien des empires les défaire
Aussitôt les donner aux aveugles aux sourds
Bref en deux mots il est ton billet pour l’Enfer

PLUS RIEN N’A D’IMPORTANCE


À Metallica

Quand tu es près de moi plus rien n’a d’importance
Ils croient savoir ce qui est bon pour toi et moi
Ils voudraient éloigner l’amour et cet émoi
Qui est nôtre quand nous mêlons nos existences

C’est triste et pourtant vrai Prends donc bien tes distances
Avec ces êtres qui ne tiennent qu’à leurs lois
Qui ne rêvent que de t’écarter des exploits
Dont tu es capable C’est leur omnipotence

Libère-toi vite de leurs odieuses chaînes
Toi qui lis ces lignes et viens vers moi sans haine
Je te donnerai tout ce dont tu as besoin

Et même si tu t’en allais là-bas au loin
Servir d’autres dieux je resterai près de toi
Tu dois le savoir et que t’est promis un toit

lundi 2 juin 2025

LE LOUP BLANC


Au plus profond d’un songe un loup blanc m’apparut
Il n’était menaçant ni avide de sang
Il voulait me guider dans l’air évanescent
Enceignant ce monde qui est assez bourru

Que représente donc ce symbole incongru
Pour certains ou lueur un augure puissant
Pour d’autres Je ne l’ai onc trouvé angoissant
Lui qui pour mon malheur à jamais disparut

Lui qui au lieu de me montrer les dents sourit
Car il savait que je l’avais très bien compris
Je rêve un jour de le voir surgir dans la rue

De pouvoir le suivre vers ces si beaux endroits
Qui nous sont promis pour après la grande crue
Oui ces si beaux endroits espérés sur la Croix

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